dimanche 31 mai 2009
PHILLIP JOHNSTON - Music for films
Comme le fera 4 ans plus tard le mythique claviériste de Naked City Wayne Horvitz (dans cette même série de Tzadik), l'excellent compositeur Phillip Johnston nous livre en 1998 l'un des meilleurs disque de bande son du label de John Zorn. Un opus assez court (61 minutes) comparé au nombre de titres global (pas moins de 32 titres). Vous l'aurez compris, l'ensemble est ultra varié et se laisse écouter avec grand plaisir. Le grand talent de Johnston, c'est de nous transporter directement dans l'ambiance d'une scène quelconque, qu'elle soit joyeuse, triste ou romantique. Tout est si varié, mais en parallèle si bien fait, qu'on se plonge dans un véritable voyage voguant de paysages en dénouement psychologique aussi intense que complexe. Phillip Johnston a aussi su s'entourer de nombreux et talentueux collaborateurs, qui lui ont ainsi permis de mettre sur bande la vision unique et incroyable de son travail de composition (on citera entre autre Paul Shapiro, Erik Friedlander, Dave Douglas, Mark Feldman, Steven Bernstein, etc....). Les titres les plus longs sont généralement les plus touchant, et hormis les passages Klezmer poussifs de "Geld", tout est d'une beauté exemplaire sur cet opus. Un disque majeur du 7eme art...
JOHN ZORN - The classic guide to strategy
5eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Un disque de plus longtemps Out of print sous la forme de deux LP qui séparait donc les deux volumes, mais qui fut réunis sur disque en 1996 par Tzadik. Oeuvre à part dans le monde de Zorn, cet opus correspond donc à l'approche la plus "théorique" du bonhomme avec son saxophone et dérivés.
Pourquoi dérivés ? tout simplement qu'en plus de son alto sax habituel, on a aussi le droit au soprano, clarinette, et fameux "duck calls" à savoir les bruits de cannetons et autre sortes d'appeaux. La complète panoplie dont on avait déja le droit durant les Parachute years harassantes à souhait. "Le guide classique de la stratégie" a toujours sonné beaucoup plus fun à mes yeux, et demeure pourtant avoir été enregistré peu aprés (en 1983 et 1985 pour être précis). Il s'agit en fait de l'approche théorique et du developpement du langage personnel de John Zorn en solo. C'est aprés avoir écouté sans relache les efforts solos d'Anthony Braxton, de Evan Parker et de la musique de Cartoon de Carl Stalling que le compositeur New Yorkais décide de franchir l'étape d'exprimer son propre langage sur bande, déja entamé dés ses premiers enregistrements (le first recordings) puis poursuivi jusqu'à nos jours (en duo avec Eye, Frith, Patton, entres autres...). Des milliers d'heures de répétitions et des centaines de concerts et d'improvisations ont été nécéssaire pour l'élaboration de ce témoignage sonore. A l'origine conçus en 5 volumes pour suivre les 5 chapitres du livre "The book of five rings" de Musashi Miyamoto, les deux premiers volumes sont le résultat d'un mix entre partitions et improvisations. Evidemment, l'écoute du résultat surprend. Mais il y a une touche de fun indéniable dans ce guide : on a l'impression que le saxophone nous parle : il gémit, crie, jappe, miaule, s'excite, chuchote, siffle, et ceux sans jamais se répéter 70 minutes durant. Un travail d'exploration colossal des sons avait donc été fait en amont, et c'est ce qui force le respect vis à vis de cet ouvrage. John Zorn avait cependant tout donné durant ses deux volumes, car les trois autres ne furent jamais écrit ou enregistré (et ne verront probablement jamais le jour). Il nous reste donc ce chapitre avant gardiste proposé par le grand créateur contemporrain en pleine ébullition de la trentaine à l'époque...
Pourquoi dérivés ? tout simplement qu'en plus de son alto sax habituel, on a aussi le droit au soprano, clarinette, et fameux "duck calls" à savoir les bruits de cannetons et autre sortes d'appeaux. La complète panoplie dont on avait déja le droit durant les Parachute years harassantes à souhait. "Le guide classique de la stratégie" a toujours sonné beaucoup plus fun à mes yeux, et demeure pourtant avoir été enregistré peu aprés (en 1983 et 1985 pour être précis). Il s'agit en fait de l'approche théorique et du developpement du langage personnel de John Zorn en solo. C'est aprés avoir écouté sans relache les efforts solos d'Anthony Braxton, de Evan Parker et de la musique de Cartoon de Carl Stalling que le compositeur New Yorkais décide de franchir l'étape d'exprimer son propre langage sur bande, déja entamé dés ses premiers enregistrements (le first recordings) puis poursuivi jusqu'à nos jours (en duo avec Eye, Frith, Patton, entres autres...). Des milliers d'heures de répétitions et des centaines de concerts et d'improvisations ont été nécéssaire pour l'élaboration de ce témoignage sonore. A l'origine conçus en 5 volumes pour suivre les 5 chapitres du livre "The book of five rings" de Musashi Miyamoto, les deux premiers volumes sont le résultat d'un mix entre partitions et improvisations. Evidemment, l'écoute du résultat surprend. Mais il y a une touche de fun indéniable dans ce guide : on a l'impression que le saxophone nous parle : il gémit, crie, jappe, miaule, s'excite, chuchote, siffle, et ceux sans jamais se répéter 70 minutes durant. Un travail d'exploration colossal des sons avait donc été fait en amont, et c'est ce qui force le respect vis à vis de cet ouvrage. John Zorn avait cependant tout donné durant ses deux volumes, car les trois autres ne furent jamais écrit ou enregistré (et ne verront probablement jamais le jour). Il nous reste donc ce chapitre avant gardiste proposé par le grand créateur contemporrain en pleine ébullition de la trentaine à l'époque...
jeudi 28 mai 2009
ROBERT BURGER - City of strangers
Aprés avoir longtemps souffert d'une inactivité (4 ans sans aucun nouveau volume), la serie des film music de Tzadik (dédié donc aux travaux consacré au 7eme art par la branche des musiciens expérimentaux qui voguent hors des sentiers battus d'Hollywood) s'est vus gratifié de deux nouveaux épisodes quasi coup sur coup. Le détail amusant, c'est qu'il s'agit en fait de deux collaborateurs proches de John Zorn : d'une part Trevor Dunn, membre de moonchild ou de l'electric masada, d'autre part Rob Burger. Outre son groupe Tin Hat trio et son excursion solo sur Tzadik (sur la radical jewish), Rob Burger a en effet pas mal bosser avec John Zorn, entre autres sur des filmworks. Il a du glisser un mot à son patron de label qu'il bossait aussi sur ses propres bandes sons, et voila que parait "City of strangers".
Un disque fabuleux ! sans conteste l'un des meilleurs de la série. 3 films mis en musique, dont le reconnu "Diminished capacity" sortis en 2008, film d'auteur avec Matthew Broderick dans le rôle principal. Hormis quand Rob Burger compose pour lui tout seul (7 titres sur 31), sinon, on assiste à un beau parterre de compositeurs Tzadik : Max Moston et Carla Kihlstedt au violon, Eyvind Kang au violoncelle, et deux guests sur 2 titres, Kenny Wollesen et Marc Ribot. 31 titres, ça parait long, mais jamais le disque n'indispose. Non seulement tous les titres sont d'une beauté exemplaire, mais Rob Burger fait en plus preuve d'un vrai talent de compositeur, nous livrant des morceaux certes courts, mais collant vraiment à des extraits de films. En effet, de toute la série des "film music", "city of strangers" est assurément le volume le plus en phase avec le cinéma, la musique écrite ici aurait pu être dans de nombreuses oeuvres du 7eme art. Tour à tour folk enjoué, passage sombre et ambiant, ballades au piano triste, guitare mystico-road trip, on est vraiment touché par l'opus dans sa globalité. Favori de la serie !
Un disque fabuleux ! sans conteste l'un des meilleurs de la série. 3 films mis en musique, dont le reconnu "Diminished capacity" sortis en 2008, film d'auteur avec Matthew Broderick dans le rôle principal. Hormis quand Rob Burger compose pour lui tout seul (7 titres sur 31), sinon, on assiste à un beau parterre de compositeurs Tzadik : Max Moston et Carla Kihlstedt au violon, Eyvind Kang au violoncelle, et deux guests sur 2 titres, Kenny Wollesen et Marc Ribot. 31 titres, ça parait long, mais jamais le disque n'indispose. Non seulement tous les titres sont d'une beauté exemplaire, mais Rob Burger fait en plus preuve d'un vrai talent de compositeur, nous livrant des morceaux certes courts, mais collant vraiment à des extraits de films. En effet, de toute la série des "film music", "city of strangers" est assurément le volume le plus en phase avec le cinéma, la musique écrite ici aurait pu être dans de nombreuses oeuvres du 7eme art. Tour à tour folk enjoué, passage sombre et ambiant, ballades au piano triste, guitare mystico-road trip, on est vraiment touché par l'opus dans sa globalité. Favori de la serie !
mercredi 27 mai 2009
WAYNE HORVITZ - Film music 1998-2001
Contrairement aux attentes préconçues d’Hollywood, les artistes expérimentaux insufflent une nouvelle forme d’émotions dans les bandes originales de films. La série des Film music de Tzadik leur rend hommage. Le 14eme volume nous renvois à une figure de proue de la downtown scene New Yorkaise (éxilé en Californie depuis), tête pensante de Zony Mash, clavier de Naked city, et fréquent collaborateur de Bill Frisell ou Bobby Previte, à savoir le formidable Wayne Horvitz. Vous aurez compris que ce "film music"est une compilation de tous ces travaux composé pour des bandes sons de télévision ou film indépendants. Et que dire d’autre sinon que ces 42 titres sont fabuleux ? Une série de plages regroupant des samples variés, etde nombreux titres flirtant avec le jazz moderne, l’ambiant sombre, le funk débridé et dansant, et le folk intimiste et mélancolique. Musicien, écrivain, compositeur et producteur, Wayne Horvitz nous livre une œuvre tout simplement splendide. On s’arrêtera aussi sur les 17 plages de fin qui regroupent la bande son entière d’un film intitulé « Charlie Caplin’s the circus », et qui s’avère tout simplement bouleversante et sensible : clarinette, violon, et piano s’entrecroisent pour des ambiances sombres et émotionnellement très fortes. Un excellent opus qui peut être réécouter des centaines de fois sans lasser...
lundi 25 mai 2009
SACHI HAYASAKA - Minga
La version japonaise du disque mentionne à l'intérieur "for your groovin' life". Pas de problème, cet opus groove dans les règles de l'art. C'est donc la saxophoniste japonaise Sachi Hayasaka qui en est la compositrice, accompagné d'excellents musiciens, dont un batteur africain qui a le sens du rythme dans la peau. Le jazz proposé ici est d'ailleurs fortement teinté de World music, pour des titres qui font mouche à tous les coups. Je n'épiloguerai pas des heures sur "Minga", il est à déguster pour tous les amateurs de jazz nouvelle école. Et n'oublions qu'il aura aussi fait groover John Zorn, qui réédita le disque en 2003 pour une sortie mondiale sur Tzadik.
dimanche 24 mai 2009
WOLF KRAKOWSKI - Transmigrations : gilgul
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Voici le premier disque de Wolf Krakowski, compositeur né en Autriche et qui vit aujourd’hui à Toronto. Ce premier album était sortis à l’origine sur son propre label, et fût vite épuisé. Il fût donc réédité par le label Tzadik, afin de se voir offrir une seconde vie et de bénéficier d’une distribution digne de ce nom. Le mot « transmigrations » signifie à la base à la base « transformation ». et c’est le mot qui convient certainement le mieux à la tonalité générale du disque. Le compositeur nous propose donc une vision unique de la musique traditionnel juive, en la transposant au sein de morceaux de musiques actuels. Ces chansons traditionnelles Yiddish se voient donc offrir une autre version, sur fond de country, de blues, de folk voir même de reggae (« shabes shabes »). Seul le chant est chanté en Yiddish natif, et les arrangements et mélodies sont issus de chansons folkloriques juives et des chansons traditionnelles de théâtre. Un bon disque donc, on pense à un Neil Young qui se rendrait à la synagogue. S’appuyant sur une ré-interprétation brillante et toujours juste, voici un disque susceptible de plaire à toutes les générations donc…
JOHN ZORN - Locus solus
3eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Un album qui était sortis en double LP en 1983 sur le label Rift, puis réédité en 1990 sur le label japonais Evva, pour enfin avoir une version définitive sur Tzadik destiné au marché américain (et surtout, récupérer les droits de ses enregistrements, point d'orgue que Zorn aura fait pour chacun de ses travaux). Etrangement, ce disque est sortis en 1997 sur Tzadik, la référence était donc prévu, mais à subit quasi deux ans d'attente avant de voir le jour.
Que dire de concret sur cette oeuvre terriblement subversive ? John Zorn ne bossa pas vraiment sur la création de ce disque. Il s'agit avant tout d'improvisations dans la grande lignée des parachutes years. Plusieurs formations ont été reunis, 5 en tout, pour improviser autour du compositeur New Yorkais ici au saxophone alto et soprano, aux duckcalls et à la clarinette stridente. Je ne sais pas en revanche si il s'agit du même fonctionnement que les games pieces. Une belle bande de cramés officient sur le disque : Mark Miller, Arto Lindsay, Anton Fier, Wayne Horvitz, Christian Marclay, Ikue mori, etc...
Soyons honnête, "Locus solus" tape vite sur le système. Zorn tire trop sur la corde. On est censé percevoir un rapport avec Painkiller, on le cherche encore. Certes il est fun d'improviser avec des amis à faire le con en studio. C'est une musique ou d'ailleurs on peut s'éclater à jouer, mais pas à écouter. Tout vire vite à la cacophonie générale, dans le plus grand désordre abstrait. L'auteur est d'ailleurs conscient que ce disque divise les fans eux même, ce qui adore et ceux qui déteste. Je fais partie de la seconde catégorie. "On ne peut pas plaire à tous le monde" conclue t'il sur le disque. Je confirme...
Que dire de concret sur cette oeuvre terriblement subversive ? John Zorn ne bossa pas vraiment sur la création de ce disque. Il s'agit avant tout d'improvisations dans la grande lignée des parachutes years. Plusieurs formations ont été reunis, 5 en tout, pour improviser autour du compositeur New Yorkais ici au saxophone alto et soprano, aux duckcalls et à la clarinette stridente. Je ne sais pas en revanche si il s'agit du même fonctionnement que les games pieces. Une belle bande de cramés officient sur le disque : Mark Miller, Arto Lindsay, Anton Fier, Wayne Horvitz, Christian Marclay, Ikue mori, etc...
Soyons honnête, "Locus solus" tape vite sur le système. Zorn tire trop sur la corde. On est censé percevoir un rapport avec Painkiller, on le cherche encore. Certes il est fun d'improviser avec des amis à faire le con en studio. C'est une musique ou d'ailleurs on peut s'éclater à jouer, mais pas à écouter. Tout vire vite à la cacophonie générale, dans le plus grand désordre abstrait. L'auteur est d'ailleurs conscient que ce disque divise les fans eux même, ce qui adore et ceux qui déteste. Je fais partie de la seconde catégorie. "On ne peut pas plaire à tous le monde" conclue t'il sur le disque. Je confirme...
samedi 23 mai 2009
JOHN ZORN - Elegy
Le second disque historique de la section Archival series, qui a permis à l'époque de rendre enfin ses travaux accessibles au plus grand nombre. Ce fameux disque sortira d'abord en 1992 au Japon sur le label Eva, mais deviendra trés vite sold out, au point qu'il se vendit des fortunes en import. Sa réédition fut donc une aubaine pour tous le monde, le public pouvant enfin découvrir les oeuvres de Zorn a moindre prix, et le label Tzadik pouvant décoller financièrement afin de pouvoir financer d'autres artistes, chose qui sera faites avec brio, le label allant tout doucement vers son millier de références.
Les souvenirs d'enfance et la facilité d'impressioner un enfant peuvent provoquer des dangers érotiques, la révélation de sentiments profonds enfouis au fond de soi. John Zorn a connu ce moment en 1965. A 12 ans, en l'absence de ses parents, son frère ainé l'emmene dans un petit cinéma obscur du West village de Manhattan ou il allait découvrir deux films qui allait autant l'étonner que le rendre perplexe et l'effrayer, mais qui changeront sa vie : "Flaming creatures" de Jack Smith et "Chant d'amour" de Jean Genet.
Jack Smith est une des figures marquantes du cinéma underground américain. Sa notoriété et son importance dépasse le cercle du cinéma expérimental, dans la mesure où il a influencé de manière prépondérante par ses performances, le théâtre américain de la fin des années 60. Flaming Creatures déclencha dès ses premières projections l’ire de la censure aux États Unis et il fût longtemps interdit (Jonas Mekas et Ken Jacobs furent arrêtés en 1964 pour avoir voulu le présenter publiquement). Flaming Creatures est tourné sur du 16 mm périmé. Un film rare et réputé pour son aspect novateur et choquant. Un film sexuel et sexuellement déviant où se mêlent orientalisme, vampirisme, tremblement de terre et travestis dans une quasi unique séquence d’orgie homosexuelle dionysiaque. Censuré pour son caractère pornographique, le film tire pourtant plus du côté de la tragédie grecque. Mais il marqua le jeune Zorn qui rencontra d'ailleurs par la suite Smith, avec qui il appris la possibilité de "faire de l'art à partir de rien". Ce dernier mourut prématurément à Manhattan à 57ans des suites du virus du sida.
Jean Genet est le Gainsbourg trash de la littérature française. Orphelin de naissance, antisocial, trés tot délinquant, c'est en prison où se cristallisent ses tentations homosexuelles ainsi que toute la liturgie de domination/soumission, la hiérarchie masculine et virile et la féodalité brutale qui en découlent aux yeux de Genet. C'est aussi incarcéré qu'il commence à écrire son oeuvre qui defrayera la chronique dans une France timide marqué par la seconde guerre mondiale. Ses romans sont censurés dés leur sortie, notamment "le journal du voleur" qui est l'autobiographie des errances de l'adolescence de l'auteur (qu'on retrouve en extrait dans "Elegy"). Encensé par la suite par Sartre et Cocteau, il connait une gloire parisienne qui lui permet de faire son unique film "chant d'amour". Un trés beau court métrage en noir et blanc que je recommande, montrant l'histoire de deux prisonniers voisins de cellule qui imagine et fantasme leur amour homosexuel. Un film qui ne sortit que 25 ans aprés sa création, car dans les 50's, l'homosexualité était considéré comme une déviation sexuelle et sa manifestation publique était passible d'emprisonnement. Jean Genet sera trés vite déchu de sa gloire éphémère : Antisémite (voir pro-nazi), provocateur, toxicomane, Genet, jusqu'à la fin, vit dans des chambres d'hôtel sordides, souvent près des gares, ne voyageant qu'avec une petite valise remplie de lettres de ses amis et de manuscrits. Le 15 avril 1986, rongé par un cancer de la gorge, l'écrivain fait une mauvaise chute la nuit dans une chambre d'hôtel parisien et se tue. Jean Genet vient de mourir comme il avait vécu, dans l'errance et la solitude.
Aprés la vision de son film, John Zorn découvrit ses oeuvres littéraires dans sa jeunesse, et décida donc en cette fin d'année 1991 de rendre hommage à l'un de ses héros, et l'un des meilleurs écrivains mondiaux à ses yeux. Le compositeur est à San Francisco à cette période, il vient de finir la production du 1er album de Mr Bungle. Le fait de ne pas être à NY metta Zorn dans l'obligation de trouver des collaborateurs différents de ces habitudes, ce qui pouvait apporter un souffle nouveau à l'oeuvre. On retrouve donc deux de ses amis qui navigue entre cote est et ouest (David Shea et William Winant) aux platines et percussions respectivement, Barbara Chaffe à la flute, David Abel au violoncelle (qu'il connait par l'intermédiaire de Ben Goldberg), David slusser aux effets (qui sortira un disque sur Tzadik), et enfin Mike Patton et Trey Spruance (chant/guitare) avec qui il vient de bosser.
"Elegy" est une composition beaucoup plus intuitive et impressioniste que ces précédentes compositions "file card" (rédigé via des fiches et des recoupements comme Spillane, Godard, etc...). C'est donc un croisement entre l'improvisation des Games pieces et le coté "Operesque" de la musique de chambre auquel on a le droit. Le seul mot d'ordre était de garder l'atmosphère et la saveur du monde mystérieux et subversif que propose les romans de Genet. C'est brillament réussi, du moins à mes yeux. Chamber music sombre à grand renfort de violoncelle et flute, intimiste et langoureux, puis des explosions noise à coup d'effets et de hurlements. On pense parfois à Pierre Boulez, le coté pornographique en plus comme s'amuse à le penser Zorn. Une oeuvre singulière Zornienne de bon gout à découvrir, tout comme les lectures de Jean Genet...
Les souvenirs d'enfance et la facilité d'impressioner un enfant peuvent provoquer des dangers érotiques, la révélation de sentiments profonds enfouis au fond de soi. John Zorn a connu ce moment en 1965. A 12 ans, en l'absence de ses parents, son frère ainé l'emmene dans un petit cinéma obscur du West village de Manhattan ou il allait découvrir deux films qui allait autant l'étonner que le rendre perplexe et l'effrayer, mais qui changeront sa vie : "Flaming creatures" de Jack Smith et "Chant d'amour" de Jean Genet.
Jack Smith est une des figures marquantes du cinéma underground américain. Sa notoriété et son importance dépasse le cercle du cinéma expérimental, dans la mesure où il a influencé de manière prépondérante par ses performances, le théâtre américain de la fin des années 60. Flaming Creatures déclencha dès ses premières projections l’ire de la censure aux États Unis et il fût longtemps interdit (Jonas Mekas et Ken Jacobs furent arrêtés en 1964 pour avoir voulu le présenter publiquement). Flaming Creatures est tourné sur du 16 mm périmé. Un film rare et réputé pour son aspect novateur et choquant. Un film sexuel et sexuellement déviant où se mêlent orientalisme, vampirisme, tremblement de terre et travestis dans une quasi unique séquence d’orgie homosexuelle dionysiaque. Censuré pour son caractère pornographique, le film tire pourtant plus du côté de la tragédie grecque. Mais il marqua le jeune Zorn qui rencontra d'ailleurs par la suite Smith, avec qui il appris la possibilité de "faire de l'art à partir de rien". Ce dernier mourut prématurément à Manhattan à 57ans des suites du virus du sida.
Jean Genet est le Gainsbourg trash de la littérature française. Orphelin de naissance, antisocial, trés tot délinquant, c'est en prison où se cristallisent ses tentations homosexuelles ainsi que toute la liturgie de domination/soumission, la hiérarchie masculine et virile et la féodalité brutale qui en découlent aux yeux de Genet. C'est aussi incarcéré qu'il commence à écrire son oeuvre qui defrayera la chronique dans une France timide marqué par la seconde guerre mondiale. Ses romans sont censurés dés leur sortie, notamment "le journal du voleur" qui est l'autobiographie des errances de l'adolescence de l'auteur (qu'on retrouve en extrait dans "Elegy"). Encensé par la suite par Sartre et Cocteau, il connait une gloire parisienne qui lui permet de faire son unique film "chant d'amour". Un trés beau court métrage en noir et blanc que je recommande, montrant l'histoire de deux prisonniers voisins de cellule qui imagine et fantasme leur amour homosexuel. Un film qui ne sortit que 25 ans aprés sa création, car dans les 50's, l'homosexualité était considéré comme une déviation sexuelle et sa manifestation publique était passible d'emprisonnement. Jean Genet sera trés vite déchu de sa gloire éphémère : Antisémite (voir pro-nazi), provocateur, toxicomane, Genet, jusqu'à la fin, vit dans des chambres d'hôtel sordides, souvent près des gares, ne voyageant qu'avec une petite valise remplie de lettres de ses amis et de manuscrits. Le 15 avril 1986, rongé par un cancer de la gorge, l'écrivain fait une mauvaise chute la nuit dans une chambre d'hôtel parisien et se tue. Jean Genet vient de mourir comme il avait vécu, dans l'errance et la solitude.
Aprés la vision de son film, John Zorn découvrit ses oeuvres littéraires dans sa jeunesse, et décida donc en cette fin d'année 1991 de rendre hommage à l'un de ses héros, et l'un des meilleurs écrivains mondiaux à ses yeux. Le compositeur est à San Francisco à cette période, il vient de finir la production du 1er album de Mr Bungle. Le fait de ne pas être à NY metta Zorn dans l'obligation de trouver des collaborateurs différents de ces habitudes, ce qui pouvait apporter un souffle nouveau à l'oeuvre. On retrouve donc deux de ses amis qui navigue entre cote est et ouest (David Shea et William Winant) aux platines et percussions respectivement, Barbara Chaffe à la flute, David Abel au violoncelle (qu'il connait par l'intermédiaire de Ben Goldberg), David slusser aux effets (qui sortira un disque sur Tzadik), et enfin Mike Patton et Trey Spruance (chant/guitare) avec qui il vient de bosser.
"Elegy" est une composition beaucoup plus intuitive et impressioniste que ces précédentes compositions "file card" (rédigé via des fiches et des recoupements comme Spillane, Godard, etc...). C'est donc un croisement entre l'improvisation des Games pieces et le coté "Operesque" de la musique de chambre auquel on a le droit. Le seul mot d'ordre était de garder l'atmosphère et la saveur du monde mystérieux et subversif que propose les romans de Genet. C'est brillament réussi, du moins à mes yeux. Chamber music sombre à grand renfort de violoncelle et flute, intimiste et langoureux, puis des explosions noise à coup d'effets et de hurlements. On pense parfois à Pierre Boulez, le coté pornographique en plus comme s'amuse à le penser Zorn. Une oeuvre singulière Zornienne de bon gout à découvrir, tout comme les lectures de Jean Genet...
JOHN ZORN - Balan book of angels 5
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.
Aprés quatre volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence du combo The cracow klezmer band. Auteur de plusieurs opus sur Tzadik (sur la radical jewish), séparé recemment d'aprés ce que j'ai compris, et déja collaborateur avec John Zorn, sur un "sanatorium" des plus brillant, disque hommage à l'écrivain Bruno Schultz. Je ne sais pas si c'est de la lassitude personnelle, mais je trouve que le quatuor rate un peu le coche pour le coup. Formation non en quatuor d'ailleurs, puisque s'ajoute au polonais un string quartet pollack aussi, une vague base à l'ordi, et un chanteur quasi inutile. Evidemment, les arrangements sont riches, mais la musique se perd un peu dans une complexité assez saoulante à la longue. Les morceaux n'ont pas l'impact voulu, et on se demande si il s'agit de la faute des originaux conçus par Zorn ou bien celle des polonais. Bref on s'ennuie un peu, et ce volume ne retiendra pas pleinement mon attention...
Aprés quatre volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence du combo The cracow klezmer band. Auteur de plusieurs opus sur Tzadik (sur la radical jewish), séparé recemment d'aprés ce que j'ai compris, et déja collaborateur avec John Zorn, sur un "sanatorium" des plus brillant, disque hommage à l'écrivain Bruno Schultz. Je ne sais pas si c'est de la lassitude personnelle, mais je trouve que le quatuor rate un peu le coche pour le coup. Formation non en quatuor d'ailleurs, puisque s'ajoute au polonais un string quartet pollack aussi, une vague base à l'ordi, et un chanteur quasi inutile. Evidemment, les arrangements sont riches, mais la musique se perd un peu dans une complexité assez saoulante à la longue. Les morceaux n'ont pas l'impact voulu, et on se demande si il s'agit de la faute des originaux conçus par Zorn ou bien celle des polonais. Bref on s'ennuie un peu, et ce volume ne retiendra pas pleinement mon attention...
JOHN ZORN - Moloch book of angels 6
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.
Aprés 5 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence du pianiste Uri Caine. Grosse deception que ces 19 titres présent. Caine n'arrive pas vraiment à instaurer une ambiance digne de Masada qui nous fasse vibrer. On aurait pu accuser la faute au fait d'un instrument seul, mais Erik friedlander y arrivera brillament sur le book of angels 8 qui suivra quelques mois aprés. Caine s'est mis à déchiffrer les partitions de Zorn, mais l'ensemble comme de la démonstration, certes bien joué, mais absolument gonflante en fin de compte. Les fervents de Piano y trouveront leur compte, moi, je fais l'impasse complet. Et Moloch est le plus mauvais des book of angels.
Aprés 5 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence du pianiste Uri Caine. Grosse deception que ces 19 titres présent. Caine n'arrive pas vraiment à instaurer une ambiance digne de Masada qui nous fasse vibrer. On aurait pu accuser la faute au fait d'un instrument seul, mais Erik friedlander y arrivera brillament sur le book of angels 8 qui suivra quelques mois aprés. Caine s'est mis à déchiffrer les partitions de Zorn, mais l'ensemble comme de la démonstration, certes bien joué, mais absolument gonflante en fin de compte. Les fervents de Piano y trouveront leur compte, moi, je fais l'impasse complet. Et Moloch est le plus mauvais des book of angels.
jeudi 21 mai 2009
CYRO BAPTISTA - Banquet of the spirits
Aprés avoir rosser puis aimer l'âne, le percussioniste brésilien foufou décide de changer de formation, et de s'entourer d'un peu moins de personnel pour exprimer sa vision des choses. Nous voici dans une réduction quartet donc, avec Cyro aux percus, chant et tout autre instruments sur lequel il peut groover, puis un bassiste, un batteur et un claviériste. Et ce n'est pas parce qu'il y a moins de monde que le sentiment de foire ambiante ne nous envahira pas, presque au contraire dirons nous. Départ en trombe avec "tutubole", et c'est partis pour 45 minutes à danser et faire les cons, tout en trippant à moitié saoul sur tous les styles et breaks bien fous de Cyro. Des invités son présent, Friedlander en habitué, quelques filles période "beat the donkey". "Macunaima" démarre, puis on entend un saxo strident au milieu d'une empoignade samba : eh oui, Zorn a passé son collier de fleur et est venu faire le con sur l'album d'un de ses bons amis. Le final du disque avec "anthropofagia" est d'une splendeur absolu, histoire aussi belle que gracieuse. 11 titres fabuleux, dans la continuité de la trés belle oeuvre du percussioniste emblématique de Tzadik...
mercredi 20 mai 2009
NAKED CITY - Live at Knitting factory 1989
10 ans aprés l'arrêt du groupe, Tzadik annonce une série de live retraçant les 5 ans d'épopée d'un des plus grands groupes contemporrain ayant existé. 7 ans aprés le premier volume de 2002, rien de nouveau n'est sortis, Zorn n'ayant vraisemblablement pas eu le temps de s'en occuper. Alors on se consolera avec ce volume 1 qui tient cependant toute ces promesses. Enregistré à la Knitting factory de NY (club aujourd'hui défunt) début 1989, peu de temps avant l'enregistrement du premier opus du combo. C'est d'ailleurs dans cette logique que l'illustration du disque est aussi une photo de Weegee montrant un autre maccabé abattu dans les rues de la grosse pomme, tout comme l'album éponyme. 17 des 20 titres joués finiront d'ailleurs sur le disque. Ils ne ressemblent evidemment pas vraiment aux sessions studio : le tout y est plus sauvage, plus expéditif, et plus à l'arraché. Mais quel groupe ! Ce concert est tout bonnement incroyable. Du grand grand art, Zorn ayant créé une entité monstrueuse tellement en avance sur son temps. On passe donc de la country au jazz, en passant par le grindcore et la noise, le tout malaxé avec l'énergie du "on the spot". 2 titres inédits s'échappe du lot : les 10 minutes de la reprise de John Patton "the way i feel", jazzy et parfait pour finir le concert, et les 5 minutes de "exotico", instrumental de world music qui fait bouger le boule. Au final, un live énorme, pour un groupe qui n'en demeure pas moins culte. On reste aussi assez frustré que cette fameuse série de concerts de Naked city n'est pas été poursuivie jusqu'ici. Mais gardons espoir, et il vous reste pour vous consoler les quelques autres bootlegs de ce site...
NAKED CITY - Live Victoriaville 1988
Recorded live au 6eme festival international de musique actuelle de Victoriaville, Quebec, Canada 9 octobre 1988
Un live de 1988 assez énorme il faut l'avouer, peut être le meilleur bootleg entendu jusqu'içi. Les premiers témoignages d'un combo hors norme, le festival des musiques actuelles de Victoriaville ne s'y est d'ailleurs pas trompé en conviant Zorn et sa bande avant même la sortie de leur premier opus. Justement, on aura peu de compositions, mais beaucoup de reprises énormes, certes des classiques du répertoire (Morricone, Barry, Mancini...) et d'autres surprenantes (Big John Patton, Live skull, les beach boys !). De l'archi-lourd. Le son est extrêmement bon, et le concert est dantesque. L'autre point surprenant, c'est que ce concert a été diffusé sur une radio québecoise, et on a le droit à des commentaires de l'animatrice (balancer du Naked city en 88 sur une radio, bravo à elle d'ailleurs) entre chaque morceau, ce qui donne des commentaires coquasses, dont l'énorme
"Si vous n'avez pas reçus votre vaccin anti-décibels, balisez vos oreilles, car ce titre risque de ne pas passer inentendu..."
http://rapidshare.com/files/69562684/Naked_City_-_VI-FIMAV___Victoriaville_Festival____1988_.rar
NAKED CITY - Live Reunion Concert 2003
Recorded Live at the theater Carre in Holland Festival, Amsterdam, The netherlands in june 17th 2003
LE fameux reunion show de 2003, celui qui vut la participation exceptionnelle de Mike Patton, en lieu et place de Yamatsuka Eye. Patton n'est présent évidemment que sur les Hardcore pieces de "Grand guignol". Une bonne partie du répertoire est ensuite interprété, ainsi qu'une petite introduction pour la radio hollandaise qui rediffusé le concert. 35 titres, 87 minutes.
http://rapidshare.com/files/143299322/NC_MP-HF2003.rar
LE fameux reunion show de 2003, celui qui vut la participation exceptionnelle de Mike Patton, en lieu et place de Yamatsuka Eye. Patton n'est présent évidemment que sur les Hardcore pieces de "Grand guignol". Une bonne partie du répertoire est ensuite interprété, ainsi qu'une petite introduction pour la radio hollandaise qui rediffusé le concert. 35 titres, 87 minutes.
http://rapidshare.com/files/143299322/NC_MP-HF2003.rar
NAKED CITY - Live North sea jazz Festival
Recorded Live at the North Sea jazz Festival in the Hague, The netherlands on july 13rd 1991
Un live assez court et assez intense. Seulement 8 morceaux pour 14 minutes de musique, mais ce sont quelques Hardcore pieces de "Torture garden" qui y passe, et Eye et Zorn sont bien déchainés.
http://rapidshare.com/files/116861577/NC-DH_NSJF1991.rar
mardi 19 mai 2009
MARK APPLEBAUM - Catfish
« Catfish » est un disque détonnant. Son créateur Mark Applebaum est professeur en musicologie spécialisé en composition et théorie à la prestigieuse université de Stanford. Ca calme d’entrée de jeu. Ce qui est assez drôle aussi, c’est qu’on ressent dans ce disque le respect de Applebaum pour le travail de composition de John Zorn, son directeur de label. Un remix de Naked city se trouve même d’ailleurs à la fin du disque. Les plages de « catfish » sont très différentes et regroupe différentes phases de création et d’émotions. Des compositions au piano, aux percussions, à la flûte se partage le gros du disque. Puis il y a « janus », composition d’un quart d’heure opérant dans une phase cartoon qui rencontre la musique expérimentale. Le début s’affiche dans une insouciance délirante, pour tomber dans une phase dramatique bouleversante. Puis il y a aussi le titre « licensed to fail », composition ou son compositeur joue avec un instrument fabriqué de ses propres mains (en photo sur la pochette) à partir d’éléments d’ordinateur et d’objets trouvés ; franchement, vous n’aurez jamais entendu des bruits pareils. On n’est pas très loin de la section « lunatic fringe » de temps en temps. Ce pur disque expérimental force le respect, à découvrir très vite…
dimanche 17 mai 2009
MR DORGON - God is greatest
« You have never heard such sounds » démarre le commentaire de la série Lunatic Fringe de Tzadik. Cette série est en effet dédié aux artistes de la scène expérimentale les plus barrés, ceux qui amène la créativité humaine et musicale à des niveaux encore jamais vus. Mr. Dorgon est une figure de proue de la downtonwn scene de NY, avant que ce dernier ne déménage à San Francisco. Il a jusqu’à présent sortis tous ces disques sur son propre label intitulé Jumbo, il s’agit donc de sa première œuvre sur un label important. John Zorn décrit l’homme comme un « multi instrumentiste et compositeur visionnaire et avant gardiste sur la musique intuitive et contre intuitive». Il est vrai que Mr. Dorgon ne se classe parmi aucune catégorie précise. Sur une base clairement électronique, son auteur y propose sa vision folle des choses. Le premier titre s’intitule « bagpipevinylversion » est propose différent samples et loops extrême, couplé à un air de cornemuse. Je n’avais personnellement jamais entendu ça de ma vie. Ce qui est d’autant plus fous, ce sont les changements de niveaux sonores tout au long du titre, rendant vraiment un peu dingue : les compositions durant entre 15 et 18 minutes chacune, l’expérience se révèle vraiment cathartique. On pense à un certain effet digne de la drone, couplé à une trip hop et dream music récuré sous acides. Le deuxième titre est encore plus sombre que le premier, le cauchemar devient palpable, et on sombrera complètement dans le coma si on est sous amphet’. Les trois premiers titres de « God is greatest » sont géniaux (le dernier tape un peu trop sur le système) : cathartique, malsain, sombre et intense…On a repoussé les limites de la drone et la musique électronique extrême. Un disque qui, si écoutez sous drogue, vous emmènera loin…très loin…
MIKE PATHOS - People
Section des artistes qui repousse les limites de l'art sonore, et ceux sur l'un des meilleur label de musique expérimentale, vous voila prévenu que cette expérience va vous transporter loin. Mike Pathos est un jeune canadien fou ; il fut interné à l'hopital psychatrique de Toronto de 1995 à 2001, et ce n'est qu'aprés sa libération qu'il put finir "people". Que dire de formel sur cette oeuvre terriblement subversive et qui ne correspond à rien jamais créé auparavant. En gros, un mec fou à lié avec une voix de quasi castrat part moment, ou qui hurle à d'autre, sur fond de violon strident et improvisé ? Pas grand chose, mais le résultat final séduit diffcilement. Voici une oeuvre expérimentale tellement en avance sur son temps qu'on est pas certain que celui ci puisse le rattraper un jour...
RODD KEITH - I died today
Rodney Keith Eskelin est un compositeur, chanteur et claviériste américain, né le 30 janvier 1937, mort le 15 décembre 1974. Il est l'un des figures majeures d'un genre musical connu en Amérique du Nord sous le nom de song poem ou song sharking, c'est-à-dire de chansons enregistrées à compte d'auteur. L'industrie de la musique grand plublic dénonce généralement cette pratique comme une escroquerie.Rodd Keith travailla pour plusieurs producteurs de song poem. Il enregistra des centaines de chansons à partir de textes envoyés par des paroliers amateurs après qu'ils eurent répondu à des petites annonces passées dans des magazines de grande diffusion promettant succès et profit dans la chanson. Après avoir envoyé sa lettre au producteur, l'amateur se voyait proposé d'acheter l'enregistrement de sa chanson. Keith chanta et joua de divers instruments sur ce type d'enregistrement.Le 15 décembre 1974, Rodd Keith tomba d'une falaise au volant de sa voiture, sans que l'on sache si sa mort était intentionelle ou non. Son fils, le saxophoniste Ellery Eskelin lui rendra hommage via les disques parus sur Tzadik.
Disque discographique de 26 titres, "I died today"demeure incroyable. On s'imagine comme si Ed Wood s'était mis à la musique (même période d'ailleurs). On sent le manque de moyen, on sait que Rodd pique des lyrics à des pauvres gens pour pouvoir créer sa musique. Mais il le fait avec tellement de Spontaneité et se débat tellement qu'on demeure attendri et touché au final par sa démarche. En total décalage par rapport à son époque, les titres demeurent géniaux, et pourraient facilement être dans une BO de Tarantino pour vous situer. Alors à destin incroyable, musique géniale, Rodd Keith est un grand, partit trop tôt pour passer à la postérité, plus de 30 ans aprés sa mort, que dieu ait son âme. R.I.P
Disque discographique de 26 titres, "I died today"demeure incroyable. On s'imagine comme si Ed Wood s'était mis à la musique (même période d'ailleurs). On sent le manque de moyen, on sait que Rodd pique des lyrics à des pauvres gens pour pouvoir créer sa musique. Mais il le fait avec tellement de Spontaneité et se débat tellement qu'on demeure attendri et touché au final par sa démarche. En total décalage par rapport à son époque, les titres demeurent géniaux, et pourraient facilement être dans une BO de Tarantino pour vous situer. Alors à destin incroyable, musique géniale, Rodd Keith est un grand, partit trop tôt pour passer à la postérité, plus de 30 ans aprés sa mort, que dieu ait son âme. R.I.P
RODD KEITH - Ecstasy to frenzy
Rodney Keith Eskelin est un compositeur, chanteur et claviériste américain, né le 30 janvier 1937, mort le 15 décembre 1974. Il est l'un des figures majeures d'un genre musical connu en Amérique du Nord sous le nom de song poem ou song sharking, c'est-à-dire de chansons enregistrées à compte d'auteur. L'industrie de la musique grand plublic dénonce généralement cette pratique comme une escroquerie.Rodd Keith travailla pour plusieurs producteurs de song poem. Il enregistra des centaines de chansons à partir de textes envoyés par des paroliers amateurs après qu'ils eurent répondu à des petites annonces passées dans des magazines de grande diffusion promettant succès et profit dans la chanson. Après avoir envoyé sa lettre au producteur, l'amateur se voyait proposé d'acheter l'enregistrement de sa chanson. Keith chanta et joua de divers instruments sur ce type d'enregistrement.Le 15 décembre 1974, Rodd Keith tomba d'une falaise au volant de sa voiture, sans que l'on sache si sa mort était intentionelle ou non. Son fils, le saxophoniste Ellery Eskelin lui rendra hommage via les disques parus sur Tzadik.
Ce second disque de Rodd fouille encore plus la personnalité de ce trublion musical. 2 titres de 35 minutes avec un orgue absolument possédé (même musique mais lyrics différent), dont on sent l'influence des drogues sur le comportement de Keith (fervent amateur de drogues psychédélique). Puis trois titres courts dans la veine de sa disco, à savoir un psychédélisme couplé à des paroles complétement volés. Moins indispensable que "i died today", ce disque complète cependant l'oeuvre unique d'un artiste unique.
Ce second disque de Rodd fouille encore plus la personnalité de ce trublion musical. 2 titres de 35 minutes avec un orgue absolument possédé (même musique mais lyrics différent), dont on sent l'influence des drogues sur le comportement de Keith (fervent amateur de drogues psychédélique). Puis trois titres courts dans la veine de sa disco, à savoir un psychédélisme couplé à des paroles complétement volés. Moins indispensable que "i died today", ce disque complète cependant l'oeuvre unique d'un artiste unique.
DANNY COHEN/MIKE BONER/HORSE COCK KIDS - Self indulgent music
Un super triple split disque qui nous renvois auprès des péchés de l’Amérique profonde. Voici en effet 13 chansons à propos de sexe, de rejet, de dégénérescence, et d’amour pathétique. Plutôt dans une veine folk minimaliste, les 3 irrévérencieux sur ce skeud’ font preuve aussi d’un méchant songwriting. Horse cock kids est l’européen qui s’en sort le moins bien, avec seulement trois titres qui ne m’ont pas plus emballé que ça, correct mais sans plus. Danny Cohen (nettement plus connu d’ailleurs, et signé sur Anti, sous division de Epitaph) propose 5 titres vraiment géniaux, mi chemin entre un rock débridé et une folk étonnante. Ca m’a d’ailleurs fait penser a certains titres déglingués de Frank Zappa, le jeu de guitare de Cohen étant vraiment atypique. Puis il y a pour finir l’ahurissant Mike Boner…ce mec est incroyable, et ces 5 titres sont tout simplement hors norme (justifiant a lui tout seul la présence du disque sur la série Lunatic de Tzadik). Seul avec sa guitare électrique, il décoche des chansons phénoménales, décalée, noisy, mélodique, hystérique…bref, un grand moment de musique !!On croirait d'ailleurs qu'il est complétement bourré en jouant, on se demande à l'écoute de ce type si c'est complétement pathétique ou absolument génial. Disque conseillé rien qu’avec la présence de ce compositeur hors pair…lunatic fringe esoterica…
AYUO/OHTA HIROMI - Red moon
Je n'ai pas trouvé des masses d'info sur la chanteuse Ohta Hiromi, qui est censé être une pop star au Japon (dixit Zorn) mais qui apparemment officie dans une certaine confidentialité. Ayuo est quand à lui un vrai compositeur dans le sens noble du terme ; outre ses deux autres opus sur Tzadik, le gaillard a une dizaine de disques à son actif, tous relativement dans une veine folk-psyché nipponne qui lui scelle une vrai identité.
La seule collaboration entre les deux protagonistes eu lieu donc à l'occasion de ce "Red moon" sortis en 2004 sur la new japan. Une association fructueuse, en atteste les 10 titres ultra riche présent. Ayuo ne s'emcombre pas avec les barrières musicales, il fait ce qu'il veut, en totale liberté au gré de ses envies. Le final tient la route, entre musique traditionnelle du japon, une folk assez occidentale, l'ensemble enrobé parfois dans un psychédélisme qui peuvent faire trainer les morceaux plus de 10 minutes. Et il faut avouer que c'est un sacré travail, toujours des mélodies qui font mouche, des idées parfois surprenantes, d'utilisation de beaucoup d'instruments. Ohta Hiromi a la voix typiquement japonaise, douce et sensuelle, qui s'accorde parfaitement avec la musique. Les textes sont souvent des extraits de philosophie, une vision donc assez "arty" de la musique. Ca renforce le coté quasi mystique de cette lune rouge donc je conseille la découverte...
La seule collaboration entre les deux protagonistes eu lieu donc à l'occasion de ce "Red moon" sortis en 2004 sur la new japan. Une association fructueuse, en atteste les 10 titres ultra riche présent. Ayuo ne s'emcombre pas avec les barrières musicales, il fait ce qu'il veut, en totale liberté au gré de ses envies. Le final tient la route, entre musique traditionnelle du japon, une folk assez occidentale, l'ensemble enrobé parfois dans un psychédélisme qui peuvent faire trainer les morceaux plus de 10 minutes. Et il faut avouer que c'est un sacré travail, toujours des mélodies qui font mouche, des idées parfois surprenantes, d'utilisation de beaucoup d'instruments. Ohta Hiromi a la voix typiquement japonaise, douce et sensuelle, qui s'accorde parfaitement avec la musique. Les textes sont souvent des extraits de philosophie, une vision donc assez "arty" de la musique. Ca renforce le coté quasi mystique de cette lune rouge donc je conseille la découverte...
jeudi 14 mai 2009
TALAT - The growl
Pas besoin de s'éterniser des plombes à kroniker ce disque. Il ravira tous les fervents de la radical jewish culture et les fans de Masada, Satlah, Rashanim et consorts. Venant droit de New York, le quintet officie dans une formation typé jazz saxo, trompette, piano, basse et batterie. Comme Satlah avec Daniel Zamir, c'est un même homme qui se charge de composer tous les titres, et le reste du combo les interprète avec brio ; En l'occurence, le claviériste Alon Nechushtan s'avère vraiment bien inspiré, puisant dans un groove d'europe de l'Est, et mixant la subtilité du jazz avec la sensibilité d'un Klezmer traditionnel. Les 10 titres alternent entre 2 et 10 minutes, mais on s'ennuie à aucun moment. Zorn à la production, Laswell au mix, l'artwork sympatoche et typé jewish et voila une référence impeccable sortis en 2006.
JOHN ZORN - Kristallnacht
Le premier disque historique de la section Archival series, qui a permis à l'époque de rendre enfin ses travaux accessibles au plus grand nombre. Ce fameux disque sortira d'abord en 1993 au Japon sur le label Eva, mais deviendra trés vite sold out, au point qu'il se vendit des fortunes en import. Sa réédition fut donc une aubaine pour tous le monde, le public pouvant enfin découvrir les oeuvres de Zorn a moindre prix, et le label Tzadik pouvant décoller financièrement afin de pouvoir financer d'autres artistes, chose qui sera faites avec brio, le label allant tout doucement vers son millier de références aprés 15 ans d'existence...
Aprés avoir exploité son penchant pour l'improvisation (les parachute years), la noise (locus solus), ses groupes divers (Naked city, Painkiller), déclaré son affection pour Godard, Morricone ou la ville de New York, John Zorn décide de trouver une inspiration introspective en sa propre personne, en explorant ses propres origines. Ses racines juives seront donc une redécouverte aussi spirituelle que musicale, puisque ce disque correspond à l'ouverture de la fameuse section "Radical jewish culture" dont Zorn débat plus longuement sur le site du label. Cet opus fait cependant partie de la section des archives de Tzadik, la composition de "Kristallnacht" datant de 1993, et demeure une pierre angulaire de l'oeuvre de l'auteur, puisqu'une partie de sa carrière en découlera, Zorn fondera la même année son groupe de jazz d'obédience juive Masada.
Kristallnacht ("la nuit de cristal" en français) est le nom donné à des actes de violence qui se sont passé en novembre 1938, pendant la nuit, comme des pogroms (crimes racistes), de destructions de magasins, de lieux d'habitations et d'agression de personnes dirigés contre les Juifs. A la demande d'Hitler, c'est Goebbels qui pousse les dirigeants du Parti Nazi et les S.A. à attaquer les Juifs. C'est à cause des débris de verre (vitrines des magasins, vitraux des synagogues) que les nazis donnèrent ce nom si "poétique" de Kristallnacht. John Zorn choisit cet évenement historique car il souhaite avant tout mettre en avant les souffrances de son peuple, ce dernier étant le point de départ de la shoah, l'un des événements les plus marquants et les plus étudiés de l'histoire contemporaine. Son impact moral, culturel et religieux ayant été immense et universel. On le ressent en premier lieu à travers l'artwork troublant : l'étoile juive de la couverture, les photos de synagogues brulés, la parallèle entre l'idéal Nazi (une statue de pierre du sculpteur officiel du 3eme reich) et la réalité Nazi (une photo d'un cadavre du camps d'extermination de Bergen belsen). Puis vient au final la musique...
Comment ne pas être troublé par le bouleversant "Shtetl", sensé representer la vie d'un prisonnier dans un camps de concentration ("the ghetto life"). Une mélodie Yiddish, une lente montée, ou on entend petit à petit un discours d'Hitler, pour finir dans un mélange émouvant entre musique juive et répercussion nazi. Incontournable. Les autres titres n'ont pas la même classe. Mais il montre Zorn au firmament de la musique contemporraine : transmettre par la musique toute l'ampleur d'une tragédie nocturne qui aura un premier impact destructeur sur la communauté juive. Le titre "never again", avec ses 11 minutes de bruits de verre cassé, rappelle donc sans équivoque la fameuse "Kristallnacht". Et les autres titres oscillent entre ambiant et noise, Zorn faisant ainsi son devoir de mémoire personnel. A vous de découvrir cette première référence historique, l'unique écoute du premier titre vous fera forcément réfléchir, et penser au triste passé que représente toute une idéologie extrémiste. Et c'est certainement le but premier de "la nuit de cristal"...
Aprés avoir exploité son penchant pour l'improvisation (les parachute years), la noise (locus solus), ses groupes divers (Naked city, Painkiller), déclaré son affection pour Godard, Morricone ou la ville de New York, John Zorn décide de trouver une inspiration introspective en sa propre personne, en explorant ses propres origines. Ses racines juives seront donc une redécouverte aussi spirituelle que musicale, puisque ce disque correspond à l'ouverture de la fameuse section "Radical jewish culture" dont Zorn débat plus longuement sur le site du label. Cet opus fait cependant partie de la section des archives de Tzadik, la composition de "Kristallnacht" datant de 1993, et demeure une pierre angulaire de l'oeuvre de l'auteur, puisqu'une partie de sa carrière en découlera, Zorn fondera la même année son groupe de jazz d'obédience juive Masada.
Kristallnacht ("la nuit de cristal" en français) est le nom donné à des actes de violence qui se sont passé en novembre 1938, pendant la nuit, comme des pogroms (crimes racistes), de destructions de magasins, de lieux d'habitations et d'agression de personnes dirigés contre les Juifs. A la demande d'Hitler, c'est Goebbels qui pousse les dirigeants du Parti Nazi et les S.A. à attaquer les Juifs. C'est à cause des débris de verre (vitrines des magasins, vitraux des synagogues) que les nazis donnèrent ce nom si "poétique" de Kristallnacht. John Zorn choisit cet évenement historique car il souhaite avant tout mettre en avant les souffrances de son peuple, ce dernier étant le point de départ de la shoah, l'un des événements les plus marquants et les plus étudiés de l'histoire contemporaine. Son impact moral, culturel et religieux ayant été immense et universel. On le ressent en premier lieu à travers l'artwork troublant : l'étoile juive de la couverture, les photos de synagogues brulés, la parallèle entre l'idéal Nazi (une statue de pierre du sculpteur officiel du 3eme reich) et la réalité Nazi (une photo d'un cadavre du camps d'extermination de Bergen belsen). Puis vient au final la musique...
Comment ne pas être troublé par le bouleversant "Shtetl", sensé representer la vie d'un prisonnier dans un camps de concentration ("the ghetto life"). Une mélodie Yiddish, une lente montée, ou on entend petit à petit un discours d'Hitler, pour finir dans un mélange émouvant entre musique juive et répercussion nazi. Incontournable. Les autres titres n'ont pas la même classe. Mais il montre Zorn au firmament de la musique contemporraine : transmettre par la musique toute l'ampleur d'une tragédie nocturne qui aura un premier impact destructeur sur la communauté juive. Le titre "never again", avec ses 11 minutes de bruits de verre cassé, rappelle donc sans équivoque la fameuse "Kristallnacht". Et les autres titres oscillent entre ambiant et noise, Zorn faisant ainsi son devoir de mémoire personnel. A vous de découvrir cette première référence historique, l'unique écoute du premier titre vous fera forcément réfléchir, et penser au triste passé que représente toute une idéologie extrémiste. Et c'est certainement le but premier de "la nuit de cristal"...
mercredi 13 mai 2009
JOHN ZORN - Filmworks V (Tears of ecstasy)
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks V fut le second Filmwork à sortir historiquement sur Tzadik, un an seulement aprés sa création. Il est entièrement dédié à un seul film japonais intitulé "Tears of ecstasy".
Fin septembre 1995, le téléphone de Zorn sonne. Un producteur japonais avec qui il s'est lié d'amitié (Zorn a vécu un an au japon au début des 90's) lui réclame la bande son intégrale d'un film de 61 minutes (donc la totalité du film est en musique), et il faudrait cette bande son pour début octobre, soit une semaine aprés ! Aprés peu de refléxion, John Zorn accepta pour trois raisons. Premièrement, il est l'ami proche du fameux producteur et sait que ce serait lui rendre un grand service que de le dépanner. Deuxièmement, le réalisateur Ori Hiroyuki fait partie de la nouvelle vague des réalisateurs gay japonais qui propose un cinéma innovant et qui ose transgresser les idées établis avec une vision nipponne unique. Troisièmement, Le compositeur new yorkais a carte blanche pour la musique, et s'est dit que c'etais un sacré challenge de créer en si peu de temps une heure de musique. Car le temps de réserver le studio, faire venir les musiciens, enregistrer, mixer, et faire parvenir le résultat au Japon, le délai en a déja pris un coup. Autant vous le dire de suite, la bande son sera plié en 12 heures, enregistrement et mixage compris.
Etant donné le délai rétréci, Zorn ne doit prendre que des amis proches disponible rapidement. On se retrouve au final avec un quartet assez étrange, mais pourtant un groupe à la qualité incomparable aux yeux du New Yorkais : Cyro Baptista aux percussions, Marc Ribot et Robert Quine aux guitares, et lui même au Sample et Piano préparé (certes un peu de saxo aussi, mais trés minime). Il est vrai que les trois lascars ont tous bossé avec Zorn sur ces filmworks précédents, ils savent donc le mode de fonctionnement des travaux. John Zorn rédige sur cartes 50 compositions dans le même processus que Naked city, en incluant tous styles musicaux qu'il affectionne (rock, noise ambiant, indus, world music, jazz...). Un théme principal est trouvé, et comme lui a apprit le maitre Morricone, il est décliné en plusieurs variantes. Le résultat est surprenant, le travail des deux guitaristes est admirable, on découvre un Zorn assez inspiré avec son sampler, et le tout sonne comme vraiment unique par tant de diversité, et il aurait été intéréssant de voir l'utilisation de ces pièces dans le film.
50 pièces musicales ressortiront de la session studio, seulement 48 seront publiés. Pourquoi ce filmworks suscite t'il une certaine interrogation retrospective quand on le remet dans son contexte de sortie en 1996 ? On peut y déceler deux raisons principales.
En premier lieu, le fameux film japonais "Tears of ecstasy" raconte l'histoire d'une famille d'Alien qui descende sur terre dans le seul but de sodomiser tous les terriens. A la vue d'un tel scénario, on ne doute pas que cette pierre angulaire du cinéma underground nippon n'est pas bénéficier d'une énorme distribution et exposition, d'ou une réelle découverte pour les fans de Zorn, tous le monde ayant entendu la musique, personne n'ayant jamais vu le film...
En second lieu, il y a ce méli-mélo avec Mr bungle. Zorn a produit le premier album du combo en 1991, et a ensuite trainé ses guêtres à San Francisco en 1992 (Spruance et Patton ont finis sur "Elegy"). La 12eme plage de ce filmworks ("cusp") est identique au 1er titre de "Disco volante" de Mr bungle, sortis exactement à la même période que la création de ce filmworks. Qui a pompé qui ? Zorn a t'il été obligé d'attendre une autorisation de Warner pour sortir son oeuvre ? Un mystère dont seul les protagonistes savent la vérité mais qui intrigue encore un peu plus sur ce filmworks certes étrange, mais vraiment excellent...
Fin septembre 1995, le téléphone de Zorn sonne. Un producteur japonais avec qui il s'est lié d'amitié (Zorn a vécu un an au japon au début des 90's) lui réclame la bande son intégrale d'un film de 61 minutes (donc la totalité du film est en musique), et il faudrait cette bande son pour début octobre, soit une semaine aprés ! Aprés peu de refléxion, John Zorn accepta pour trois raisons. Premièrement, il est l'ami proche du fameux producteur et sait que ce serait lui rendre un grand service que de le dépanner. Deuxièmement, le réalisateur Ori Hiroyuki fait partie de la nouvelle vague des réalisateurs gay japonais qui propose un cinéma innovant et qui ose transgresser les idées établis avec une vision nipponne unique. Troisièmement, Le compositeur new yorkais a carte blanche pour la musique, et s'est dit que c'etais un sacré challenge de créer en si peu de temps une heure de musique. Car le temps de réserver le studio, faire venir les musiciens, enregistrer, mixer, et faire parvenir le résultat au Japon, le délai en a déja pris un coup. Autant vous le dire de suite, la bande son sera plié en 12 heures, enregistrement et mixage compris.
Etant donné le délai rétréci, Zorn ne doit prendre que des amis proches disponible rapidement. On se retrouve au final avec un quartet assez étrange, mais pourtant un groupe à la qualité incomparable aux yeux du New Yorkais : Cyro Baptista aux percussions, Marc Ribot et Robert Quine aux guitares, et lui même au Sample et Piano préparé (certes un peu de saxo aussi, mais trés minime). Il est vrai que les trois lascars ont tous bossé avec Zorn sur ces filmworks précédents, ils savent donc le mode de fonctionnement des travaux. John Zorn rédige sur cartes 50 compositions dans le même processus que Naked city, en incluant tous styles musicaux qu'il affectionne (rock, noise ambiant, indus, world music, jazz...). Un théme principal est trouvé, et comme lui a apprit le maitre Morricone, il est décliné en plusieurs variantes. Le résultat est surprenant, le travail des deux guitaristes est admirable, on découvre un Zorn assez inspiré avec son sampler, et le tout sonne comme vraiment unique par tant de diversité, et il aurait été intéréssant de voir l'utilisation de ces pièces dans le film.
50 pièces musicales ressortiront de la session studio, seulement 48 seront publiés. Pourquoi ce filmworks suscite t'il une certaine interrogation retrospective quand on le remet dans son contexte de sortie en 1996 ? On peut y déceler deux raisons principales.
En premier lieu, le fameux film japonais "Tears of ecstasy" raconte l'histoire d'une famille d'Alien qui descende sur terre dans le seul but de sodomiser tous les terriens. A la vue d'un tel scénario, on ne doute pas que cette pierre angulaire du cinéma underground nippon n'est pas bénéficier d'une énorme distribution et exposition, d'ou une réelle découverte pour les fans de Zorn, tous le monde ayant entendu la musique, personne n'ayant jamais vu le film...
En second lieu, il y a ce méli-mélo avec Mr bungle. Zorn a produit le premier album du combo en 1991, et a ensuite trainé ses guêtres à San Francisco en 1992 (Spruance et Patton ont finis sur "Elegy"). La 12eme plage de ce filmworks ("cusp") est identique au 1er titre de "Disco volante" de Mr bungle, sortis exactement à la même période que la création de ce filmworks. Qui a pompé qui ? Zorn a t'il été obligé d'attendre une autorisation de Warner pour sortir son oeuvre ? Un mystère dont seul les protagonistes savent la vérité mais qui intrigue encore un peu plus sur ce filmworks certes étrange, mais vraiment excellent...
lundi 11 mai 2009
ROBBIE AVENAIM/OREN AMBARCHI - The alter rebbe's nigun
Ce disque est incroyable. D'autant plus incroyable qu'à la vue de la pochette, on se dit qu'on va avoir le droit à de la musique juive traditionnelle, klezmer d'inspiration yiddish à diffuser direct au mariage du petit dernier. Or plus bizarre et extrême que cet opus, je ne pense pas que la radical jewish culture y est déja été confronté.
Le fameux "alter rebbe" dont on parle ("vieux maitre" en yiddish, sur la pochette ci dessus) est le rabbin Schneur Zalman de Liadi, un rabbin orthodoxe qui est le fondateur du mouvement loubavitch, une branche du judaisme hassidique. Il est aussi connu pour son traité de philosophie hassidique connu sous le nom de "Tanya" et publié en 1797. Un traité que nos deux compères ont étudié dans leur jeunesse juive orthodoxe hassidique.
C'est donc un hommage direct à leurs croyances et à un guide spirituel qui a poussé Robbie Avenaim et Oren Ambarchi à créer ce disque. Tous les deux membres du combo noise punk australien Phlegm formé en 1993, c'est avec leur tournée US en 1994 qu'ils s'arréteront à NY et rencontreront John Zorn. Quelques années aprés, alors que le groupe de jeunesse a splitté, ils décident de collaborer et de rendre hommage à leurs racines. Et "the alter rebbe's nigun" vit le jour. Zorn a été trés fier de signer un disque "radical" sur la fameuse "radical jewish" section. 4 grandes plages découpent le disque (entre 7 et 15 minutes). Oren Ambarchi est sobre avec sa guitare. Mais quand Avenaim déboule avec sa batterie, c'est le déluge sonore. La suite demeure difficile à décrire. Un mélange sauvage de noise furieuse, couplé à de la méditation ou des montées lanscinantes voir stressantes. La dernière plage voit un rabbin récité un texte, comme notre dernier testament avant de mourir à coup de larsen. Le tout sonne donc comme la rencontre entre la noise japonaise façon boredoms et le théatre Yiddish ainsi que les mélodies hassidiques. Le truc improbable. Du pur Tzadik...
Le fameux "alter rebbe" dont on parle ("vieux maitre" en yiddish, sur la pochette ci dessus) est le rabbin Schneur Zalman de Liadi, un rabbin orthodoxe qui est le fondateur du mouvement loubavitch, une branche du judaisme hassidique. Il est aussi connu pour son traité de philosophie hassidique connu sous le nom de "Tanya" et publié en 1797. Un traité que nos deux compères ont étudié dans leur jeunesse juive orthodoxe hassidique.
C'est donc un hommage direct à leurs croyances et à un guide spirituel qui a poussé Robbie Avenaim et Oren Ambarchi à créer ce disque. Tous les deux membres du combo noise punk australien Phlegm formé en 1993, c'est avec leur tournée US en 1994 qu'ils s'arréteront à NY et rencontreront John Zorn. Quelques années aprés, alors que le groupe de jeunesse a splitté, ils décident de collaborer et de rendre hommage à leurs racines. Et "the alter rebbe's nigun" vit le jour. Zorn a été trés fier de signer un disque "radical" sur la fameuse "radical jewish" section. 4 grandes plages découpent le disque (entre 7 et 15 minutes). Oren Ambarchi est sobre avec sa guitare. Mais quand Avenaim déboule avec sa batterie, c'est le déluge sonore. La suite demeure difficile à décrire. Un mélange sauvage de noise furieuse, couplé à de la méditation ou des montées lanscinantes voir stressantes. La dernière plage voit un rabbin récité un texte, comme notre dernier testament avant de mourir à coup de larsen. Le tout sonne donc comme la rencontre entre la noise japonaise façon boredoms et le théatre Yiddish ainsi que les mélodies hassidiques. Le truc improbable. Du pur Tzadik...
dimanche 10 mai 2009
JOHN ZORN - Orobas book of angels 4
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.
Aprés trois volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence de du jeune compositeur israelien vivant à Londres, Koby israelite. Auteur de deux disques fabuleux sur Tzadik, lui ayant conféré autant une identité forte qu'une bonne renommée, le jeune compositeur collabore cette fois avec son boss de label. Zorn a choisi lui même les 8 titres qu'a du retravailler Koby. Le londonien a en effet métamorphosé les morceaux, qui sont désormais complétement emprunt de son identité, à savoir un gros brassage des genres. Klezmer, Jazz, Balkan, Metal, tout s'enchaine dans un tourbillon sans fin, et on trippe facilement de titres en titres. On pense en vrac à l'univers de Mike Patton, Frank Zappa ou encore secret chief 3. Et on délire à tout instant sur cet excellent "Orobas", meilleur opus depuis la creation de la série book of angels.
Aprés trois volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence de du jeune compositeur israelien vivant à Londres, Koby israelite. Auteur de deux disques fabuleux sur Tzadik, lui ayant conféré autant une identité forte qu'une bonne renommée, le jeune compositeur collabore cette fois avec son boss de label. Zorn a choisi lui même les 8 titres qu'a du retravailler Koby. Le londonien a en effet métamorphosé les morceaux, qui sont désormais complétement emprunt de son identité, à savoir un gros brassage des genres. Klezmer, Jazz, Balkan, Metal, tout s'enchaine dans un tourbillon sans fin, et on trippe facilement de titres en titres. On pense en vrac à l'univers de Mike Patton, Frank Zappa ou encore secret chief 3. Et on délire à tout instant sur cet excellent "Orobas", meilleur opus depuis la creation de la série book of angels.
NAKED CITY - Absinthe
"Absinthe" est l'ultime album de ce super groupe, dans tous les sens du terme, et se montre être une rupture totale avec ces prédécesseurs. Là où "Naked City" ou "Torture Garden" faisaient dans ce que l'on peut appeler du terrorisme musical en agressant l'auditeur par des assauts intempestifs et incontrôlables, chose que Fantômas a repris à son compte, le traitement des titres développés sur le présent disque s'oriente vers la création de motifs vaporeux, aux résonances quasi industrielles. Un voyage tout aussi dérangeant. Les fans de la première heure ont eu une réaction quasi allergique à ce disque, le dénigrant très vite uniquement parce qu'il dévie de la trajectoire que le groupe semblait s'être fixé. Personnellement, j'aime tous les disques de Naked City, sans exception, pour leur grain de folie, leur anti conformisme, leur vitalité, mais si chacun de ces albums étaient autant de façon de disséquer l'absurdité de nos vies, "Absinthe" est le reflet du froid glacé qui reste après l'autopsie. Terrifiant. Tétanisant. Fascinant. Ce disque n'en est pas un : c'est un passeport pour les couloirs de la mort.
Chronique extraite de l'excellent webzine Guts of darkness (lien çi dessous). Je n'ai pas un mot de plus à ajouter, tant je pense la même chose.
Chronique extraite de l'excellent webzine Guts of darkness (lien çi dessous). Je n'ai pas un mot de plus à ajouter, tant je pense la même chose.
NAKED CITY - Heretic, jeux des dames cruelles
Le disque le plus expérimental de Naked city. Certainement le plus casse couille aussi, du moins à mes yeux, même si certains ne jurent que par celui çi. Ca nous rappelle la période des Parachute years, sauf que Yamatsuka Eye fait le con avec Zorn une majeure partie du temps. L'opus reste correct niveau expérimental et improvisation, on a connu pire en Zorneries étranges voir inécoutables ; Mais compte tenu du haut niveau de Naked city, de l'importance historique du groupe, ca ne fera aucun doute : ce disque est le moins bon de la discographie du groupe...
ADACHI TOMOMI ROYAL CHORUS - Yo
Adachi Tomomi est la vraie tête pensante de cette formation : compositeur, performer, il est connu au japon pour ces performances solos ou il construit ses propres instruments qu'il interprête ensuite. A noter un Theremin fabriqué avec un Tupperware, une patate (!) modifié qui permet de faire de la musique, il est aussi l'inventeur du Tomomin, un oscillateur monophonique qu'il a fabriqué en petite quantité et vendu à quelques musiciens, dont un certain Mike Patton.
Le Adachi Tomomi royal chorus est donc l'un de ses projets : Un groupe de performance vocale pour 7 personnes (moitié homme, moitié femme) qui leur permet d'exprimer leurs influences diverses (en vrac, le mouvement fluxus, les pubs télé, la musique de Cartoon, l'art conceptuel, la musique classique contemporraine et même le Punk hardcore !). "Yo" est une compilation du meilleur de leur deux disques sortis au japon. Dés le "Yumiko", on assiste donc à une chorale avant gardiste pas tout à fait comme les autres. Ca crie, ça piaille, ça jappe, ça balance des onomatopées, ça chante, c'est assez dingue pour tout dire. Le groupe se dispose en rond, pupitre pour chacun, partition à l'appui : il est vrai que cette performance demeure assez millimétré niveau timing et mise en place (pour éviter la cacophonie), ce qui impressionne d'entrée de jeu. Il est vrai qu'il faut aimer les prestations vocales pour adhérer à ce "yo", mais le combo et son leader font tellement preuve d'un certain humour (voir de dérision) qu'on se prend vite au jeu. Et le coté profondément nippon du disque en fait une réelle curiosité à découvrir...
Le Adachi Tomomi royal chorus est donc l'un de ses projets : Un groupe de performance vocale pour 7 personnes (moitié homme, moitié femme) qui leur permet d'exprimer leurs influences diverses (en vrac, le mouvement fluxus, les pubs télé, la musique de Cartoon, l'art conceptuel, la musique classique contemporraine et même le Punk hardcore !). "Yo" est une compilation du meilleur de leur deux disques sortis au japon. Dés le "Yumiko", on assiste donc à une chorale avant gardiste pas tout à fait comme les autres. Ca crie, ça piaille, ça jappe, ça balance des onomatopées, ça chante, c'est assez dingue pour tout dire. Le groupe se dispose en rond, pupitre pour chacun, partition à l'appui : il est vrai que cette performance demeure assez millimétré niveau timing et mise en place (pour éviter la cacophonie), ce qui impressionne d'entrée de jeu. Il est vrai qu'il faut aimer les prestations vocales pour adhérer à ce "yo", mais le combo et son leader font tellement preuve d'un certain humour (voir de dérision) qu'on se prend vite au jeu. Et le coté profondément nippon du disque en fait une réelle curiosité à découvrir...
vendredi 8 mai 2009
FRED FRITH - Eye to ear 2
Contrairement aux attentes préconçues d’Hollywood, les artistes expérimentaux insufflent une nouvelle forme d’émotions dans les bandes originales de films. La série des Film music de Tzadik leur rend hommage. Présenter Fred Frith me parait presque un affront, tant son talent est immense à mes yeux. Un gaillard de la trempe de Zorn, un mec qui a pondu des dizaines de disques, tous certainement aussi immense les un les autres (je ne les ai pas tous malheureusement). Vers les 90’s, le guitariste anglais se tourne vers les bande sons pour films ou les pièces de danse ou de théâtre.
Après un excellent premier volume, ce n’est que 7 ans après que sort le second. L’attente n’aura pas été vaine, Fred Frith signe la un chef d’œuvre quasi ultime (je n’ai pas toute sa disco encore, mais ce disque m’a profondément marqué). « Eye to ear 2 » est d’une splendeur absolu, un joyau, une pépite, un viscéral must have en matière de musique et d’émotions. Difficile d’en dire plus dans le fond, tant j’ai aimé ce disque et l’ai écouté des centaines de fois. Tous les titres s’enchaînent pour ne former qu’une longue tirade sonore qui vous emmènera dans un voyage improbable et intemporel. Samples, de nombreux instruments tous joués par Fred pour la plupart, et des ambiances qui provoqueront de tonnes de sentiments divers. Frith nous offre la bande son d’une vie, dans ce qu’elle a de plus beau. A vous de découvrir le reste, mais j’insiste sur le fait que ce disque est incontournable, et demeure certainement un des plus beau de la série film music, et certainement l’un des meilleurs Tzadik tout court. Favori !
Après un excellent premier volume, ce n’est que 7 ans après que sort le second. L’attente n’aura pas été vaine, Fred Frith signe la un chef d’œuvre quasi ultime (je n’ai pas toute sa disco encore, mais ce disque m’a profondément marqué). « Eye to ear 2 » est d’une splendeur absolu, un joyau, une pépite, un viscéral must have en matière de musique et d’émotions. Difficile d’en dire plus dans le fond, tant j’ai aimé ce disque et l’ai écouté des centaines de fois. Tous les titres s’enchaînent pour ne former qu’une longue tirade sonore qui vous emmènera dans un voyage improbable et intemporel. Samples, de nombreux instruments tous joués par Fred pour la plupart, et des ambiances qui provoqueront de tonnes de sentiments divers. Frith nous offre la bande son d’une vie, dans ce qu’elle a de plus beau. A vous de découvrir le reste, mais j’insiste sur le fait que ce disque est incontournable, et demeure certainement un des plus beau de la série film music, et certainement l’un des meilleurs Tzadik tout court. Favori !
FRED FRITH - Eye to ear
Contrairement aux attentes préconçues d’Hollywood, les artistes expérimentaux insufflent une nouvelle forme d’émotions dans les bandes originales de films. La série des Film music de Tzadik leur rend hommage. Présenter Fred Frith me parait presque un affront, tant son talent est immense à mes yeux. Un gaillard de la trempe de Zorn, un mec qui a pondu des dizaines de disques, tous certainement aussi immense les un les autres (je ne les ai pas tous malheureusement encore). Vers les 90’s, le guitariste anglais se tourne vers les bande sons pour films ou les pièces de danse ou de théâtre.
Fred Frith a fait à l’époque une sélection de ces meilleurs titres pour son premier opus historique sur Tzadik (le début d’une longue série). 9 titres excellents, tous variés selon les œuvres, mais ayant pour dénominateur commun l’expérimentation et la recherche de nouveaux sons. Ambiances glauques, psychédélisme austère, cacophonie contrôlée, les leitmotivs de Fred Frith ne manquent pas, et le gaillard ne manque jamais d’inspiration. « eye to ear » demeure donc clairement à posséder...
Fred Frith a fait à l’époque une sélection de ces meilleurs titres pour son premier opus historique sur Tzadik (le début d’une longue série). 9 titres excellents, tous variés selon les œuvres, mais ayant pour dénominateur commun l’expérimentation et la recherche de nouveaux sons. Ambiances glauques, psychédélisme austère, cacophonie contrôlée, les leitmotivs de Fred Frith ne manquent pas, et le gaillard ne manque jamais d’inspiration. « eye to ear » demeure donc clairement à posséder...
AHLEUCHATISTAS - The same and the other
La création d'une sous division au sein de la composer series intitulé "Fullforce, the new rock complexity" prouve l'affection de John Zorn pour des formations rock atypiques et débridés ; Et même si cette sous division n'a sortis que 6 disques en 15 ans, elle a le mérite d'exister et nous montre que Zorn est toujours à l'affut de décibels pour son label. C'est donc ainsi que se retrouve signé Ahleuchatistas, trio instrumental de Caroline du Nord, dont leur second album (datant de 2004) était sold out et se voit donc réédité par Tzadik pour le plaisir de tous. Comme le disent les américains, on assiste ici à un véritable "tour-de-force" musical en seulement 12 morceaux pour une trentaine de minutes. Les gars en répétant ensemble aurait eu "l'étincelle" selon leurs déclarations, et ça fait déja quelques années qu'ils se lâchent à jouer un math rock aussi complexe qu'imprévisible. Gros niveau technique bien sur, les structures s'enchainent et ne se ressemblent pas. Riffs dissonants, batterie en roue libre, mélodies subtilements placées, on se prend notre rasade technique pour la semaine, mais c'est surtout bien fait et pas trop croque cerveau, digne de combos comme Lite, Hella, Orthrelm ou encore Don Caballero. Les amateurs apprécieront. En revanche, les 5 bonus tracks proposé par Tzadik ne sont pas terribles : quelques jams pas super bien senties au son franchement inférieur...
mercredi 6 mai 2009
DANNY COHEN - Museum of dannys
La présence de Danny Cohen dans la section “lunatic fringe” de Tzadik a de quoi surprendre. Sa musique est en effet somme toute assez conventionnelle, pas de dérive bruitiste ou de musique contemporaine tordue à l’horizon. Juste des chansons jazzy ou folk un poil décapé à l’acide, ou Danny exécute quasiment tous lui-même. Les 20 titres écoutés d’affilés restent quand même barrés pour le commun des mortels, les instrumentations étant souvent décalées et les voix de Cohen étant super space et très différentes selon les chansons. Croisement improbable entre Tom Waits et Frank Zappa, Danny nous livre son propre univers de manière brute et à peine réfléchie, à travers des lyrics surréalistes passant du satanisme aux projections astrales, en faisant un détour par les mauvais tacos ou le suicide. Suite au premier triple split sur Tzadik entre Danny Cohen, Mike Boner et Horse cock kids, c’est le public qui aurait demandé que d’autres travaux de Cohen soit publié. Selon Zorn « un des plus originaux songwriters depuis Daniel Johnston ». Danny Cohen n’arrive pas à la hauteur de Tom Waits sur ce disque à mon avis, mais nous fait passer un très bon moment tout de même…
mardi 5 mai 2009
CYRO BAPTISTA - Beat the donkey
Premier disque historique DU percussioniste qui représente le mieux l'esprit Tzadik, et qui a travaillé avec des tonnes de personnes, de Sting à Herbie Hancock, en passant evidemment par son camarade John Zorn. Dans la même veine que "love the donkey", on a donc le droit à ce big band incroyable qui fout le bordel avec un grand nombre de percussions et des costumes digne du carnaval de Rio. Certainement les disques les plus joyeux que ceux de Cyro sur Tzadik, toujours cette impression de fiesta continuelle, à coup de world music, samba, et ces percus de fous de partout. Des guests : Zorn, Peter Scherer, Jamie Saft, et Marc Ribot et son jeu unique entre autre...Un disque vraiment excellent, qui nous fait découvrir l'incroyable compositeur qu'est Cyro Baptista lorsqu'il cherche à s'exprimer....
CYRO BAPTISTA - Love the donkey
La Key series de Tzadik met en avant tout simplement les disques clés de la musique expérimentale moderne. Second disque de Cyro Baptista au sein de cette série, après le premier volet intitulé « Beat the donkey ». Reconnu pour ses talents de percussionniste au sein de la downtown scene de New York (avec des fréquents collaborateurs tels John Zorn ou Tim Sparks), cette deuxième escapade solo devrait de nouveau forger le talent de compositeur de Cyro. « Love the donkey » est à proprement parler riche et unique, il y a même pas mal de trucs hallucinants au sein de ce disque. A commencer par le petite vidéo en bonus : on y voit son auteur avec ses zikos en pleine action, offrant un spectacle vraiment étonnant (coloration, déguisements, des instruments bizarres, beaucoup de percussions, de danseurs, et un authentique sentiment de foire ambiante…). Les 14 chansons du disque sont dans la même veine que la petite vidéo : halluciné et hallucinante. Et également très joyeuse ! à la croisée renversante d’une world music débridé, d’un reggae nouvelle version, et de musique expérimentale bien barré, chaque chansons est une entité à part entière. Jamie Saft à la production a fait un gros boulot, et participe d’ailleurs un peu au disque. Il est aussi étonnant de voir que Cyro Baptista peut composer un titre avec beaucoup d’objets différents. En atteste ce titre composé avec des bouteilles ! Un « love the donkey » intense et fun, dont on aura du mal à se lasser, et prouvant le talent de Cyro Baptista sur tout les points. Favori !
lundi 4 mai 2009
JOHN ZORN - Filmworks IV (S/M & more)
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks IV est dédié à la relation trouble que le compositeur a eu aux US et au Japon avec le fétichisme, trip Bondage et autre relation sado-masochiste.Enfin, quel relation exact Zorn entretient avec le SM, on ne le saura pas vraiment. En revanche, on sait que le New Yorkais n'a aucune crainte de regarder ce genre de films, ni de voir son nom accolé à des films plutôt outrageux et résolument en marge de toute notion de grand public. Mais pourtant, contrairement à des préjugés établis, le sexe et la violence peuvent rimer avec intégrité artistique, puisque certaines des oeuvres ont été présentées à l'Asia society, au festival Sundance, ou au festival du film de NY.
5 morceaux pour 5 films différents. On démarre avec "Pueblo", sublime pièce sonore de 9 minutes qui est probablement une des plus belles de John Zorn écrite dans sa carrière (selon son propre aveu, et on confirme grandement). A l'origine, c'est à la demande de la société de pub Weiden and Kennedy qu'on doit sa création en version courte ; Mais ils trouvérent le titre trop lent, le compositeur en écrivit une version plus rapide sur un rythme brésilien (tracks 20, filmworks III) et enregistra une version étendu pour son plaisir personnel. Un sextet formidable (Baron et Baptista aux percus, Wood à la basse, Coleman à l'orgue, et un duo de guitare Ribot/Quine) pour un titre absolument sublime. Un trance hypnotique reposante et groovy, qui fleure bon un certain coté aussi excitant que malsain, et qui aurait parfaitement convenu à un bon film SM à base de pénétration sale et de brûlure religieusement orchestré par une femme à la cagoule de cuir (délire personnel, il fallait que je place ce mot). Il n'en sera rien, le titre tapera dans l'oreille d'une réalisatrice coréénne Kim Su Theiler qui l'adoptera pour son roadmovie "waste" dont je n'ai pas réussi à récupérer la moindre info. Zorn concédera l'idée d'enregistrer un album complet de pièce sonore ainsi faites, mais renonca, décidant de faire de "Pueblo" une oeuvre vraiment unique.
Depuis une paire d'années, Maria Beatty tourne des films pornographiques à vocation Bondage et SM. Sa rencontre avec Zorn fut bénéfique, et dés que ce dernier vit son dernier film en date en 1994, il demanda avec insistance d'en faire la bande son. Le film, en noir et blanc, retrace l'histoire d'une relation lesbienne SM entre une maitresse et sa servante. Leurs fantasmes : une série d'images choquantes, amusantes et pleine de perversion. Les rôles de domination et de soumission sont joués dans l'esprit de la décadence, de la liberté sexuelle et de l'abandon spirituel. Un film trouvable sur le net, et achetable en dvd chez Bleu production, la boite de la réalisatrice. Enregistré et mixé en un jour, "Elegant spanking" ("féssée élégante" littérallement) demeure une composition étendue de "Redbird" (sur la composer series) puisque qu'on y retrouve les même musiciens. Violon, violoncelle, harpe, et percus à base de bois et de métal. 14 minutes de musique contemporraine excellentes, cathartique, étrange et sombre, s'intégrant parfaitement avec les images d'erotisme lesbien.
Jalal Toufic, réalisateur libanais, peut se vanter de compter John Zorn parmis ses fans, celui déclarant qu'il s'agit d'un des meilleurs écrivains actuels. Pour son premier documentaire "credits included", Zorn décidé d'écrire gratuitement la musique afin d'aider l'apprenti réalisateur. Un documentaire expérimental traitant des conséquences pyschologiques sur certaines personnes du à l'effet de 15 ans de guerre libanaise dont j'ignorai l'existence. On comprend vite pourquoi ce titre s'inclut dans ces travaux de films : surprenant et malsain sont les maitres mots qui se dégage des 10 minutes présentes. Zorn a crée la musique seul. Démarrage par des grésillements intempestifs. Puis vient trés vite une nouvelle trance hypnotique, résultat des percussions diverses (je crois reconnaitre du zarb) et d'instruments exotiques étranges, le tout mélé à des vibes proche du drone, et des coups de noise proche de Naked city. Voici l'oeuvre donc d'un grand génie en total roue libre, qui arrive à instaurer une ambiance aussi grave et sombre que le sujet traité içi, Même si il est vrai que cette musique aurait pu aussi s'incrire dans un registre beaucoup plus dépravé et sexuel. Ce titre est vraiment excellent, et ceux même si le compositeur ne s'est ici entouré d'aucun collaborateurs.
Un quatrième morceau de 6 minutes de piano, aussi discret que sensible. Enregistré à Tokyo, composé par John Zorn et interprété une pianiste japonaise qui se débrouille bien. Le résultat s'acoquinera avec un film porno japonais de Hiroki Ryuchi, réalisateur spécialisé dans les films apparement dépravé ou le sexe et la violence sont présent (les deux thémes principaux du film apparement). Le film a été en vente en dvd mais demeure apparement sold out (il date de 1993).
MM Serra et Maria Beatty sont vite devenus les "jarmush" des films SM féministes. John Zorn étant apparemment proche des deux réalisatrices, il décida de faire la musique de leur film "A lot of fun for the evil one" datant de 1994, gratuitement (ce genre de film ne peut pas générer énormément d'argent). La gratuité a son importance, le compositeur New yorkais devant donc agir vite et sans collaborateur (une récurrence sur ce filmworks). Pour le coup, le film s'avère plus trash que "Elegant spanking" : Une fille se fait pendre la tête en bas, sa maitresse la fouettant et l'oblige à lécher ses bottes (voila pour la partie soft) ; La partie Hard nous menera vers divers pénétrations anales grossières, délires scatophiles, j'en passe et des meilleurs...Zorn choisit quelques vynils obscurs de sa collection, enregistra certains passages ("loops and sounds") dans un clavier avec l'aide de David Shea (compositeur Tzadik). Une fois le clavier préparé, il décida d'improviser la musique en regardant le film, en accentuant les passages clés (sic). La musique fut donc enregistré et mixé en 3 heures seulement. Difficile de décrire les 17 minutes de musique ici présent. La voix D'aleister Crowley (influence récurrente de Zorn, grand gourou de l'occultisme morbide) se fait entendre, et c'est partis pour cette espèce de transe de maniaque, une vrai musique d'apprenti serial killer. Noise décérébré, drone aussi vicieuse que bouffe crâne, percussion lanscinantes, voix malsaines de Crowley et autres, cris de mouettes, voila un maelstrom sonore dont on sortira pas facilement indemne, mais qui demeure pourtant fascinant. J'ai du mal à imaginer le choc de la musique et des images cumulés, le commun des mortels ne devant pas s'y frotter à mon avis.
Un filmworks IV "S/M and more" haut en couleur et en perversité diverse, qui livre pourtant des travaux de John Zorn absolument somptueux. L'unique écoute de "Pueblo" saura vous convaincre...
5 morceaux pour 5 films différents. On démarre avec "Pueblo", sublime pièce sonore de 9 minutes qui est probablement une des plus belles de John Zorn écrite dans sa carrière (selon son propre aveu, et on confirme grandement). A l'origine, c'est à la demande de la société de pub Weiden and Kennedy qu'on doit sa création en version courte ; Mais ils trouvérent le titre trop lent, le compositeur en écrivit une version plus rapide sur un rythme brésilien (tracks 20, filmworks III) et enregistra une version étendu pour son plaisir personnel. Un sextet formidable (Baron et Baptista aux percus, Wood à la basse, Coleman à l'orgue, et un duo de guitare Ribot/Quine) pour un titre absolument sublime. Un trance hypnotique reposante et groovy, qui fleure bon un certain coté aussi excitant que malsain, et qui aurait parfaitement convenu à un bon film SM à base de pénétration sale et de brûlure religieusement orchestré par une femme à la cagoule de cuir (délire personnel, il fallait que je place ce mot). Il n'en sera rien, le titre tapera dans l'oreille d'une réalisatrice coréénne Kim Su Theiler qui l'adoptera pour son roadmovie "waste" dont je n'ai pas réussi à récupérer la moindre info. Zorn concédera l'idée d'enregistrer un album complet de pièce sonore ainsi faites, mais renonca, décidant de faire de "Pueblo" une oeuvre vraiment unique.
Depuis une paire d'années, Maria Beatty tourne des films pornographiques à vocation Bondage et SM. Sa rencontre avec Zorn fut bénéfique, et dés que ce dernier vit son dernier film en date en 1994, il demanda avec insistance d'en faire la bande son. Le film, en noir et blanc, retrace l'histoire d'une relation lesbienne SM entre une maitresse et sa servante. Leurs fantasmes : une série d'images choquantes, amusantes et pleine de perversion. Les rôles de domination et de soumission sont joués dans l'esprit de la décadence, de la liberté sexuelle et de l'abandon spirituel. Un film trouvable sur le net, et achetable en dvd chez Bleu production, la boite de la réalisatrice. Enregistré et mixé en un jour, "Elegant spanking" ("féssée élégante" littérallement) demeure une composition étendue de "Redbird" (sur la composer series) puisque qu'on y retrouve les même musiciens. Violon, violoncelle, harpe, et percus à base de bois et de métal. 14 minutes de musique contemporraine excellentes, cathartique, étrange et sombre, s'intégrant parfaitement avec les images d'erotisme lesbien.
Jalal Toufic, réalisateur libanais, peut se vanter de compter John Zorn parmis ses fans, celui déclarant qu'il s'agit d'un des meilleurs écrivains actuels. Pour son premier documentaire "credits included", Zorn décidé d'écrire gratuitement la musique afin d'aider l'apprenti réalisateur. Un documentaire expérimental traitant des conséquences pyschologiques sur certaines personnes du à l'effet de 15 ans de guerre libanaise dont j'ignorai l'existence. On comprend vite pourquoi ce titre s'inclut dans ces travaux de films : surprenant et malsain sont les maitres mots qui se dégage des 10 minutes présentes. Zorn a crée la musique seul. Démarrage par des grésillements intempestifs. Puis vient trés vite une nouvelle trance hypnotique, résultat des percussions diverses (je crois reconnaitre du zarb) et d'instruments exotiques étranges, le tout mélé à des vibes proche du drone, et des coups de noise proche de Naked city. Voici l'oeuvre donc d'un grand génie en total roue libre, qui arrive à instaurer une ambiance aussi grave et sombre que le sujet traité içi, Même si il est vrai que cette musique aurait pu aussi s'incrire dans un registre beaucoup plus dépravé et sexuel. Ce titre est vraiment excellent, et ceux même si le compositeur ne s'est ici entouré d'aucun collaborateurs.
Un quatrième morceau de 6 minutes de piano, aussi discret que sensible. Enregistré à Tokyo, composé par John Zorn et interprété une pianiste japonaise qui se débrouille bien. Le résultat s'acoquinera avec un film porno japonais de Hiroki Ryuchi, réalisateur spécialisé dans les films apparement dépravé ou le sexe et la violence sont présent (les deux thémes principaux du film apparement). Le film a été en vente en dvd mais demeure apparement sold out (il date de 1993).
MM Serra et Maria Beatty sont vite devenus les "jarmush" des films SM féministes. John Zorn étant apparemment proche des deux réalisatrices, il décida de faire la musique de leur film "A lot of fun for the evil one" datant de 1994, gratuitement (ce genre de film ne peut pas générer énormément d'argent). La gratuité a son importance, le compositeur New yorkais devant donc agir vite et sans collaborateur (une récurrence sur ce filmworks). Pour le coup, le film s'avère plus trash que "Elegant spanking" : Une fille se fait pendre la tête en bas, sa maitresse la fouettant et l'oblige à lécher ses bottes (voila pour la partie soft) ; La partie Hard nous menera vers divers pénétrations anales grossières, délires scatophiles, j'en passe et des meilleurs...Zorn choisit quelques vynils obscurs de sa collection, enregistra certains passages ("loops and sounds") dans un clavier avec l'aide de David Shea (compositeur Tzadik). Une fois le clavier préparé, il décida d'improviser la musique en regardant le film, en accentuant les passages clés (sic). La musique fut donc enregistré et mixé en 3 heures seulement. Difficile de décrire les 17 minutes de musique ici présent. La voix D'aleister Crowley (influence récurrente de Zorn, grand gourou de l'occultisme morbide) se fait entendre, et c'est partis pour cette espèce de transe de maniaque, une vrai musique d'apprenti serial killer. Noise décérébré, drone aussi vicieuse que bouffe crâne, percussion lanscinantes, voix malsaines de Crowley et autres, cris de mouettes, voila un maelstrom sonore dont on sortira pas facilement indemne, mais qui demeure pourtant fascinant. J'ai du mal à imaginer le choc de la musique et des images cumulés, le commun des mortels ne devant pas s'y frotter à mon avis.
Un filmworks IV "S/M and more" haut en couleur et en perversité diverse, qui livre pourtant des travaux de John Zorn absolument somptueux. L'unique écoute de "Pueblo" saura vous convaincre...
dimanche 3 mai 2009
JOHN ZORN - The dreamers live in philadelphia
Recorded Live at the radical jewish culture festival, In Philadelphia (USA) on March 2nd 2008
Un live au son plus que correct étant que ce n'est pas de l'officiel. La formation est impeccable, Joey Baron et Marc Ribot se laissent parfois aller dans quelques débordements dont ils ont le secret. Seul bémol : il n'y a que les 8 premiers titres du vrai disque (tracklisting dans le même ordre). Enjoy !
http://rapidshare.com/files/143438050/JZ-TDLIP2008.rar
JOHN ZORN - The dreamers
Suite du fantastique "the gift", l'album easy listening de Zorn. Le compositeur y explore de nouveaux ses goûts musicaux, flirtant ainsi avec la world music, le jazz, la surf music, les musiques de film, le minimalisme, etc...Le line up de l'electric masada est quasi au complet (Ribot, Baron, Baptista, Dunn, Saft, Wollesen et Zorn), assurant ainsi un brillant disque. "Mow wow" démarre, on est direct à Hawaï, dans tous ce qu'il y a de plus reposant. Les ambiances se succèdent, toutes plus brillantes les unes que les autres. Si "the dreamers" est un tout petit peu inférieur que "the gift" pour moi, il reste un immense disque de l'oeuvre Zornienne, à se procurer absolument. De plus, l'artwork est vraiment bien foutu ; et comme le dit Trevor Dunn sur son site : "ça fait combien de temps que vous avez acheter un disque avec des stickers dedans ?"
samedi 2 mai 2009
JENNY SCHEINMAN - Shalagaster
Fréquente collaboratrice du guitariste Bill Frisell, la violoniste Jenny Scheinman revient en cette année 2004 avec un second album impeccable, spécialement créer pour la série Oracles de Tzadik, qui met en avant le travail des femmes dans la scène expérimentale mondiale. La dame s’est entouré de musiciens de renom tel Kenny Wollesen (masada) à la batterie ou encore Trevor Dunn (Mr bungle) à la basse, c’est donc ce qui fait la grande force de ce disque. Suite du fameux "rabbi's lover" qui était sortis sur la section juive, les 11 compositions de ce « shalagaster », qui oscillent entre folk détendu et jazz moderne et apaisant. Reposante, la musique de cet opus se laisse apprécier trés facilement, mettant en avant évidemment plus particulièrement la violoniste et compositrice, même si tous les autres musiciens s'éxécutent avec brio. Pour la suite, le talent général et l’alchimie créatrice fera le reste. Et c’est tant mieux pour le plaisir des oreilles….
AGATA - Spike
Il est vrai que Melt Banana est un véritable ovni dans la monde de la musique actuel, je reste d’ailleurs convaincu que le groupe représente un futur possible du hardcore. Il est vrai aussi que sans son guitariste Agata, le combo japonais n’aurait pas l’impact qu’il se doit, son jeu étant d’une part extraordinaire, et d’autre part original et unique au monde. John Zorn l’a bien compris, et c’est ainsi qu’il a demandé au guitariste de créer un album solo spécialement pour Tzadik…
Agata, seul avec sa guitare. Ca fait bizarre sur le coup, tant on est habitué à toutes ses sonorités et effets dans le cadre de Melt Banana. C’est après analyse et écoute de ce disque qu’on se rend compte de son talent et de son incroyable inspiration. 116 pédales d’effets au pied, I-pod jamais loin et relié à l’ampli, Agata sait à peu prés faire n’importe quel bruit avec sa gratte. Distortion, loop de taré, digressions bruitistes, ambiances psychédéliques, etc…le guitariste possède plus qu’une technique subjuguante, il possède surtout une oreille incroyable pour déceler les « nouveaux » sons, « spike » en ai la preuve par 25 (soit 25 plages). Un disque purement expérimental certes, mais néanmoins incroyable dans son genre…
Agata, seul avec sa guitare. Ca fait bizarre sur le coup, tant on est habitué à toutes ses sonorités et effets dans le cadre de Melt Banana. C’est après analyse et écoute de ce disque qu’on se rend compte de son talent et de son incroyable inspiration. 116 pédales d’effets au pied, I-pod jamais loin et relié à l’ampli, Agata sait à peu prés faire n’importe quel bruit avec sa gratte. Distortion, loop de taré, digressions bruitistes, ambiances psychédéliques, etc…le guitariste possède plus qu’une technique subjuguante, il possède surtout une oreille incroyable pour déceler les « nouveaux » sons, « spike » en ai la preuve par 25 (soit 25 plages). Un disque purement expérimental certes, mais néanmoins incroyable dans son genre…
THE STONE - Issue three
Evidemment, Tzadik s’est empressé d’annoncer le coté historique du disque, et de bien préciser que c’était une édition limité, ce qui fait que les cons dans mon genre qui collectionne tzadik se sont rué pour l’acheter. Le Stone est la salle de concert de Zorn à Manhattan, et comme le loyer est apparemment très costaud, ce dernier propose des disques de soutien dont les bénéfices vont directement à la salle, en vente quasi exclusivement sur Tzadik.
3eme volume, une rencontre historique entre trois légendes de l’underground New Yorkais : John Zorn, Lou Reed, versatile guitariste du velvet underground entre autre et Laurie Anderson, violoniste de renom et compagne de Lou. Un concert qui a eu lieu en janvier 2008(deux soirs de suite en réalité, seul le meilleur des deux a été gardé), et un grand moment d’improvisation sauvage. La première plage mettra presque à genoux les fans de Painkiller, car entre la guitare dissonante de Lou Reed et les hurlements de Zorn au sax, c’est aspirine assuré au bout des 25 minutes de la partie 1. Mais c’est de l’improvisation pure, et du grand art, plus free tu meurs…Le reste est de bonne facture, guitare rencontrant quelques coups de violon, de l’électronique dans la veine d’ikue morie et quelques coups de saxophone. Les ambiances se succèdent et plus on écoute, plus on regrette de ne pas avoir été la. Un 3eme volume incontournable donc, dépêchez de vous le procurer, c’est de l’édition limitée…
3eme volume, une rencontre historique entre trois légendes de l’underground New Yorkais : John Zorn, Lou Reed, versatile guitariste du velvet underground entre autre et Laurie Anderson, violoniste de renom et compagne de Lou. Un concert qui a eu lieu en janvier 2008(deux soirs de suite en réalité, seul le meilleur des deux a été gardé), et un grand moment d’improvisation sauvage. La première plage mettra presque à genoux les fans de Painkiller, car entre la guitare dissonante de Lou Reed et les hurlements de Zorn au sax, c’est aspirine assuré au bout des 25 minutes de la partie 1. Mais c’est de l’improvisation pure, et du grand art, plus free tu meurs…Le reste est de bonne facture, guitare rencontrant quelques coups de violon, de l’électronique dans la veine d’ikue morie et quelques coups de saxophone. Les ambiances se succèdent et plus on écoute, plus on regrette de ne pas avoir été la. Un 3eme volume incontournable donc, dépêchez de vous le procurer, c’est de l’édition limitée…
NAKED CITY - Radio
Ennio Morricone, Napalm Death, Ornette Coleman, John Barry, Henry Mancini, Johnny Mandel, Georges Delerue, Jerry Goldsmith, Charles Mingus, Eric Dolphy, Paul Bley, Bob Demmon + The Astronauts, Little Feat, Ruins, Booker T. and the MGs, Colin Wilson, Albert King, Chuck Brown, Jean-Luc Godard, Orchestra Baobab, Terauchi Takeshi, EM Elanka, The Accused, The Meters, Yakuza Zankoku Hiroku, Mickey Spillane, Tony Williams' Lifetime, Old, Anthony Braxton, Anton Webern's Six Bagatelles, Sammy Cahn's "Guess I'll hang my tears out to dry," Frank Sinatra, Morton Feldman, Jean Genet, Carl Stalling, Igor Stravinsky,The Melvins, Beatmasters, Spetic Death, Hellfire, Leather Folk (the book), Abe Schwarz, Ivo Papasov, Naftule Brandwein, Repulsion, Led Zeppelin, Akemi and Jagatara, Bernard Herrmann, Santana, Edgard Varese, Extreme Noise Terror, Conway Twitty, Agnostic Front, Siege, Corrosion of Conformity, Massacre, Quincy Jones, Sam Fuller, Funkadelic, Carcass, Liberace, Jan Hammer, Eddie Blackwell, Charlie Haden, Mick Harris, Carole King, Red Garland, The Boredoms, Jerry Reed, SPK, Roger Williams...
Les influences de Naked city. Tous ces noms justifieront de la bonne teneur de ce "Radio" légendaire. Des légendes du Jazz, du Free jazz, du cinéma, de la surf music, du trash, du blues, du punk hardcore, du funk, de la musique instrumentale, du grindcore, du minimalisme, du psyché 70's, du klezmer, de la musique contemporraine, du death metal, etc...
Les influences de Naked city. Tous ces noms justifieront de la bonne teneur de ce "Radio" légendaire. Des légendes du Jazz, du Free jazz, du cinéma, de la surf music, du trash, du blues, du punk hardcore, du funk, de la musique instrumentale, du grindcore, du minimalisme, du psyché 70's, du klezmer, de la musique contemporraine, du death metal, etc...
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