mercredi 21 janvier 2015

JOHN ZORN - Tap book of angels 20

Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...

 Etant donné que j'arrive un peu après la bataille en ce qui concerne ce volume sortis en Mai 2013, et vu la notoriété de Pat Metheny, j'ai lu toute sorte de chose. Que la sortie croisé avec Nonesuch (la première co-production dans l'histoire de Tzadik, sûrement pour des histoires contractuelles) allait faire bénéficier d'une nouvelle exposition à John Zorn, ce qui n'est pas tout à fait faux. Quand à savoir si le principal intéressé à réfléchis jusqu'à un tel degré d'opportunisme, j'ai de sérieux doutes la dessus. Puis le contenu en a emballé certains de manière abusive, d'autres ont été enthousiaste sans plus, tandis que des critiques avertis n'ont pas manqué de massacrer ce "Tap", accusant clairement Metheny d'avoir salopé un volume de la série. Je suis pour ma part mitigé. Premier facteur : je déteste Pat Metheny, je n'ai jamais pu encadrer une de ses œuvres, que ce soit avec son "group" (commercialement ridicule, de la musique consommable mal dégrossis pour auditoire qui écoute des sons dans une musique de salle d'attente chez un généraliste des Hautes Alpes) ou bien ses expérimentations diverses (même si je ne les connais pas tous). Je n'aime son "son" et son approche de manière générale. Évidemment, j'étais un peu inquiet et septique par la rencontre des deux hommes, tous comme le copinage de Zorn prête à sourire dans le livret du disque. C'est Metheny qui a contacté ce dernier d'ailleurs pour lui dire son admiration pour son œuvre, et lui proposé ses services pour le bouquin des anges. Accepter d'inclure Metheny était une bonne chose je pense, afin de sortir du cercle de musiciens de New York ou de l'entourage de Zorn qui a tendance à devenir malheureusement redondant et qui laisse certainement échapper de belles découvertes possibles. Et force de constater que le résultat n'est pas catastrophique. 6 titres relativement bien senties ou Pat Metheny joue les hommes orchestres et ne s'adjoint que les services du batteur Antonio Sanchez. J'ai particulièrement bien aimé les titres calmes ou le compositeur interprète avec douceur des titres imaginés avec plusieurs guitares acoustiques. Les autres titres ont le mérite de proposer une vision complètement nouvelle du lyrisme des compositions zornienne. C'est assez drôle de reconnaître parfois la touche "klezmer" des partitions d'origines, mais enregistré avec une tonne d'instruments différents et en y incluant de l'électronique (le disque bénéficie d'un nombre de pistes conséquentes, le guitariste y ait aller à fond). Au final, un disque sympathique mais sans plus, et pas le chef d'œuvre annoncé depuis pas mal de temps. Pat Metheny est pour ma part remonté dans mon estime car il y a quand même du boulot, et son approche est réussis. Reste à savoir si les ventes de disque ont suivis, ce qui est déjà beaucoup mois sur...

jeudi 15 janvier 2015

IKUE MORI - Garden

Ceux qui suivent ce blog le savent surement déjà avec les quelques chroniques notamment sur la Key Serie : l'œuvre d'Ikue Mori me gonfle. Fondamentalement. Pourtant, je l'ai vu de nombreuse fois en concert avec l'Electric Masada, je la respecte en tant que musicienne, ex-batteuse de DNA, etc...Je peux même comprendre pourquoi John Zorn s'est évertué à sortir quelques disques d'elle durant ses précédentes années. Il s'agit effectivement de musique purement expérimentale fait avec un laptop, à consonance Noisy et de percussions. Mais au final, je trouve ça vraiment chiant. J'ai beau essayé de comprendre, d'analyser, rien à faire, c'est juste chiant et redondant. Je la préfère largement dans le cadre des œuvres de John Zorn, de Death praxis ou de Mephista ou elle "accompagne" et sert de support aux autres musiciens. Mais Ikue Mori en solo, c'est beaucoup trop hermétique pour moi. "Garden", sortis en 1996, ne déroge pas à la règle. L'artwork est marrant, mais le reste...

SYLVIE COURVOISIER TRIO - Double windsor

Tous les amateurs du label Tzadik connaissent assurément Sylvie Courvoisier : Pianiste de renom au sein de la downtown scene, elle est à l'origine de plusieurs quartet de jazz, membre du trio Mephista, forme une association fructueuse avec son compagnon Mark Feldman et demeure une collaboratrice fréquente de John Zorn dans certaines de ses œuvres. C'est après de multiples demandes de ce dernier que la musicienne se décide finalement à former un trio "classique" pour le jazz contemporain. Se sentant intimider par le défis, ce fût apparemment assez compliquer de trouver la bonne formation, se sentir en interaction avec les autres musiciens étant donné la virtuosité de Sylvie. Deux tôliers de la downtown scene s'y colle : Drew Gress (un des meilleurs bassistes improvisateur de NY, collaborateur fréquent de Tim Berne et Uri Caine entre autres) et Kenny Wollesen (un CV trop pour être résumer, mais un fréquent collaborateur de Zorn aussi). Le résultat, enregistré en une seule journée à NY, détonne et impressionne. On est dans une trame sonore parfaitement à mi-chemin entre le jazz piano classique et l'expérimental débridé puisque de nombreux passages sont complétement improvisés. On sent l'interaction entre les protagonistes et surtout le plaisir éprouvé de mettre en boîte les 9 titres, expliqué techniquement parlant et en matière d'inspiration par la pianiste suisse au sein du disque. Le jeu de Sylvie Courvoisier demeure toujours aussi incroyable, on en avait d'ailleurs déjà eu un brillant aperçus sur son album solo de la Composer serie, mais la formation trio semble donner un nouveau souffle à sa créativité et permet de sublimer sa technique et son feeling. L'idée de Zorn était assurément bonne. Le disque voit le jour sur une nouvelle série 2013 de Tzadik intitulé "Spectrum" dont la ligne éditoriale semble un peu floue, on parlera de rencontres fortuites entre des musiciens qui composent des disques à priori en "one shot". Mais le débat reste ouvert, et il faudra voir la suite des sorties pour pleinement vérifier cette tendance...

vendredi 2 janvier 2015

THE SUITE UNRAVELING - S/t

Encore une excellente surprise qui est parus dernièrement sur la série "Spotlight", coup de projecteur sur les groupe de petits jeunes qui en veulent. On remarquera avec amusement que la section demeure assez sauvage, multipliant les sorties de rock expérimental, de noise frappée et de délires instrumentaux virulents. Pour le coup, The suite unraveling avec son premier disque ne déroge pas à la règle et nous balance 6 titres à la gueule d'une mixture bien foutue de "rock expérimental" serais-je tenté de dire faute de mieux. Tzadik s'oriente vers un "jazz-rock" dans le descriptif, ce qui n'est pas tout à fait faux non plus, mais quand on sait que ce qualificatif servait aussi pour Zappa par exemple, on n'y ait pas vraiment. Lily Maase, native de Brooklyn, est la tête pensante du combo et la guitariste qui nous régale de toutes ses dissonances diverses. Accompagné par un saxophoniste/organiste, et d'un batteur qui officie également au claviers, on sent que le trio à pas mal bosser en studio son sujet. On a le droit ainsi à des titres extrêmement riche dans leurs divers atmosphères : mélodies progressives percutent des montées Noisy, des solos furieux s'interphase avec un coté quasi minimaliste, et il est vrai que l'ensemble lorgne du coup vers un psychédélique digne des 70's, mais entièrement dépoussiéré du son vintage, avec une production actuelle. Le saxo est un peu dingue renvois aussi à qui vous savez. Un bon premier album que nous offre The suite Unraveling, à découvrir avec grand plaisir...