dimanche 14 décembre 2014

ZEBRINA - Hamidbar medaber

Zebrina est un récent groupe qui nous provient du Canada et qui a sortis en 2014 son second album sur la radical jewish culture. Les compositions proviennent toutes de la tête pensante du groupe, Jonathan Feldman, qui officie également au Fender Rhodes et parfois à l'orgue. J'adore le son de cet instrument, je l'écoutes souvent avec beaucoup de plaisir, et étant fan de la musique des années 70, son utilisation est une habitude pour mes oreilles. Comme le dit la fameuse tranche noire du label : le groupe amène la musique juive dans le nouveau siècle avec ce "Hamidbar Medaber". L'autre grande force du groupe, avec une section rythmique classique (basse, guitare, batterie) et un percussionniste, c'est bel et bien la présence de Ben Goldberg, artiste Tzadik accomplis et fidèle de la famille Zornienne, sur tous les morceaux à la clarinette. L'interaction entre Feldman et Goldberg fait plaisir à entendre, ce sont eux qui porte le disque à bout de bras. On parlera donc effectivement de jazz moderne technique et inventif avec un touché jewish indéniable forcément renvoyé par les sonorités de clarinette, sans oublier parfois une touche exotica séduisante. Huit long titres extrêmement riche et assez long, des mélodies léchées à la pelle, des solos toujours bien senties, la présence de quelques instruments exotiques qui invitent au voyage, et des atmosphères souvent mystérieuses. Le disque est parfaitement digéré dans son ensemble, et ne part absolument pas dans tous les sens, le plus grand piège à éviter avec ce genre de musique qui brasse plusieurs styles. Un bel ouvrage à découvrir sur la section juive, on attend la suite avec impatience...

mercredi 10 décembre 2014

BUCK JAM TONIC - Zorn/Laswell/Nakamura

Autre disque rare dans l'œuvre tentaculaire de John Zorn, cette rencontre en one shot entre le saxophoniste, son vieux pote Bill Laswell à la basse (avec toutes ses pédales) et le batteur japonais Tatsuya Nakamura qui a joué dans plusieurs groupes obscurs nippons. Très difficile d'avoir plus d'infos quand à la création de ce disque, on sait juste que l'ensemble à été enregistré à Tokyo le 6 décembre 2002, que 5 titres ont été mixé directement sur place, tandis que 3 autres ont été mixé à NY, certainement par Bill Laswell mais impossible de l'affirmer. Une formation dont le disque restera certainement unique, qui est sortis uniquement au Japon sur le label Wild disk, et qui demeure assez recherché par les Zornologues de nos jours (il part vite dans les 50 $ minimum). Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'un double album, la partie New yorkaise comporte des titres de 23 et 28 minutes pour démarrer. Le contenu ? de l'improvisation, mais qui défonce. Impossible de ne pas penser à Painkiller avec les deux larrons, mais l'ensemble dépasse ce schémas. Tantôt Noisy, tantôt trippée, le disque dévoile trois maîtres dans l'art d'improviser des atmosphères (sur le partie NY) ou de tout tabasser sur son passage (plutôt la partie Nippone). Pas anecdotique, ce disque est une pièce importante dans l'œuvre de John Zorn, et vraiment une excellente surprise que j'ai découvert sur le tard...

JOHN ZORN - Bandes originales du journal de Spirou

Avant de me faire reprendre, l'intitulée du disque est un peu usurpé, il ne s'agit pas d'un disque de John Zorn mais d'une compilation qu'il a pris part en 1989 sur la label Nato à l'initiative de Jean Rochard. A l'époque jeune compositeur qui n'avait pas encore une renommée internationale, le compositeur new yorkais avait aussi pris part à une compilation sur Jean Luc Godard dont je reparlerais un jour. On ne sait pas trop les tenants et aboutissants entre la rencontre de Zorn et du groupe Blind idiot god, hormis a priori que le premier était fan de la musique des seconds : le troisième et dernier album du combo sortira d'ailleurs sur Avant, label japonais qui était géré par Zorn. Deux titres sont donc issus de ces sessions. Le premier représente la bande dessinée "Nuit blanche pour les gorilles" que j'ai lu mais que je ne me souviens absolument plus malheureusement (à redécouvrir d'ailleurs). Un titre Noise assez violent joué magistralement par le trio. Le second titre évoque les aventures de "Spirou et Fantasio à New York" dont je me souviens parfaitement le contenu pour le coup, pastiche hilarante de la Big Apple et de ces USA fantasque en proie à une guerre entre chinois et italiens, ou le rêve américain est ternie par une ville à la violence omniprésente. Qui d'autre que John Zorn lui même pour représenter la ville de New York, lui qui demeure un élément vitale de la Downtown scene depuis trois décennies. Ce titre free-jazz démoniaque demeure une des Hardcore piece marquante à découvrir absolument, certainement l'un des prémices de Naked city. Blind idiot god tabasse, Zorn éructe au sax, un grand moment...
Sinon, la compilation est excellente, remplis de titres très inspirés, je vous la recommande...