La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks IV est dédié à la relation trouble que le compositeur a eu aux US et au Japon avec le fétichisme, trip Bondage et autre relation sado-masochiste.Enfin, quel relation exact Zorn entretient avec le SM, on ne le saura pas vraiment. En revanche, on sait que le New Yorkais n'a aucune crainte de regarder ce genre de films, ni de voir son nom accolé à des films plutôt outrageux et résolument en marge de toute notion de grand public. Mais pourtant, contrairement à des préjugés établis, le sexe et la violence peuvent rimer avec intégrité artistique, puisque certaines des oeuvres ont été présentées à l'Asia society, au festival Sundance, ou au festival du film de NY.
5 morceaux pour 5 films différents. On démarre avec "Pueblo", sublime pièce sonore de 9 minutes qui est probablement une des plus belles de John Zorn écrite dans sa carrière (selon son propre aveu, et on confirme grandement). A l'origine, c'est à la demande de la société de pub Weiden and Kennedy qu'on doit sa création en version courte ; Mais ils trouvérent le titre trop lent, le compositeur en écrivit une version plus rapide sur un rythme brésilien (tracks 20, filmworks III) et enregistra une version étendu pour son plaisir personnel. Un sextet formidable (Baron et Baptista aux percus, Wood à la basse, Coleman à l'orgue, et un duo de guitare Ribot/Quine) pour un titre absolument sublime. Un trance hypnotique reposante et groovy, qui fleure bon un certain coté aussi excitant que malsain, et qui aurait parfaitement convenu à un bon film SM à base de pénétration sale et de brûlure religieusement orchestré par une femme à la cagoule de cuir (délire personnel, il fallait que je place ce mot). Il n'en sera rien, le titre tapera dans l'oreille d'une réalisatrice coréénne Kim Su Theiler qui l'adoptera pour son roadmovie "waste" dont je n'ai pas réussi à récupérer la moindre info. Zorn concédera l'idée d'enregistrer un album complet de pièce sonore ainsi faites, mais renonca, décidant de faire de "Pueblo" une oeuvre vraiment unique.
Depuis une paire d'années, Maria Beatty tourne des films pornographiques à vocation Bondage et SM. Sa rencontre avec Zorn fut bénéfique, et dés que ce dernier vit son dernier film en date en 1994, il demanda avec insistance d'en faire la bande son. Le film, en noir et blanc, retrace l'histoire d'une relation lesbienne SM entre une maitresse et sa servante. Leurs fantasmes : une série d'images choquantes, amusantes et pleine de perversion. Les rôles de domination et de soumission sont joués dans l'esprit de la décadence, de la liberté sexuelle et de l'abandon spirituel. Un film trouvable sur le net, et achetable en dvd chez Bleu production, la boite de la réalisatrice. Enregistré et mixé en un jour, "Elegant spanking" ("féssée élégante" littérallement) demeure une composition étendue de "Redbird" (sur la composer series) puisque qu'on y retrouve les même musiciens. Violon, violoncelle, harpe, et percus à base de bois et de métal. 14 minutes de musique contemporraine excellentes, cathartique, étrange et sombre, s'intégrant parfaitement avec les images d'erotisme lesbien.
Jalal Toufic, réalisateur libanais, peut se vanter de compter John Zorn parmis ses fans, celui déclarant qu'il s'agit d'un des meilleurs écrivains actuels. Pour son premier documentaire "credits included", Zorn décidé d'écrire gratuitement la musique afin d'aider l'apprenti réalisateur. Un documentaire expérimental traitant des conséquences pyschologiques sur certaines personnes du à l'effet de 15 ans de guerre libanaise dont j'ignorai l'existence. On comprend vite pourquoi ce titre s'inclut dans ces travaux de films : surprenant et malsain sont les maitres mots qui se dégage des 10 minutes présentes. Zorn a crée la musique seul. Démarrage par des grésillements intempestifs. Puis vient trés vite une nouvelle trance hypnotique, résultat des percussions diverses (je crois reconnaitre du zarb) et d'instruments exotiques étranges, le tout mélé à des vibes proche du drone, et des coups de noise proche de Naked city. Voici l'oeuvre donc d'un grand génie en total roue libre, qui arrive à instaurer une ambiance aussi grave et sombre que le sujet traité içi, Même si il est vrai que cette musique aurait pu aussi s'incrire dans un registre beaucoup plus dépravé et sexuel. Ce titre est vraiment excellent, et ceux même si le compositeur ne s'est ici entouré d'aucun collaborateurs.
Un quatrième morceau de 6 minutes de piano, aussi discret que sensible. Enregistré à Tokyo, composé par John Zorn et interprété une pianiste japonaise qui se débrouille bien. Le résultat s'acoquinera avec un film porno japonais de Hiroki Ryuchi, réalisateur spécialisé dans les films apparement dépravé ou le sexe et la violence sont présent (les deux thémes principaux du film apparement). Le film a été en vente en dvd mais demeure apparement sold out (il date de 1993).
MM Serra et Maria Beatty sont vite devenus les "jarmush" des films SM féministes. John Zorn étant apparemment proche des deux réalisatrices, il décida de faire la musique de leur film "A lot of fun for the evil one" datant de 1994, gratuitement (ce genre de film ne peut pas générer énormément d'argent). La gratuité a son importance, le compositeur New yorkais devant donc agir vite et sans collaborateur (une récurrence sur ce filmworks). Pour le coup, le film s'avère plus trash que "Elegant spanking" : Une fille se fait pendre la tête en bas, sa maitresse la fouettant et l'oblige à lécher ses bottes (voila pour la partie soft) ; La partie Hard nous menera vers divers pénétrations anales grossières, délires scatophiles, j'en passe et des meilleurs...Zorn choisit quelques vynils obscurs de sa collection, enregistra certains passages ("loops and sounds") dans un clavier avec l'aide de David Shea (compositeur Tzadik). Une fois le clavier préparé, il décida d'improviser la musique en regardant le film, en accentuant les passages clés (sic). La musique fut donc enregistré et mixé en 3 heures seulement. Difficile de décrire les 17 minutes de musique ici présent. La voix D'aleister Crowley (influence récurrente de Zorn, grand gourou de l'occultisme morbide) se fait entendre, et c'est partis pour cette espèce de transe de maniaque, une vrai musique d'apprenti serial killer. Noise décérébré, drone aussi vicieuse que bouffe crâne, percussion lanscinantes, voix malsaines de Crowley et autres, cris de mouettes, voila un maelstrom sonore dont on sortira pas facilement indemne, mais qui demeure pourtant fascinant. J'ai du mal à imaginer le choc de la musique et des images cumulés, le commun des mortels ne devant pas s'y frotter à mon avis.
Un filmworks IV "S/M and more" haut en couleur et en perversité diverse, qui livre pourtant des travaux de John Zorn absolument somptueux. L'unique écoute de "Pueblo" saura vous convaincre...
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire