vendredi 30 décembre 2022

JOHN ZORN - Simulacrum

 

2015 voyait la naissance d'un tout nouveau projet pour "l'alchimiste" de la downtown music comme se plait à dire parfois le label : Simulacrum, un tout nouveau groupe composé de John Medeski à l'orgue, Matt Hollenberg à la guitare et Kenny Grohowski à la batterie. On ne le sait pas en 2015 mais le combo va enregistrer toute une série de disques et son line up va évoluer mais le point de départ du trio est bel et bien ce monstrueux disque éponyme. Medeski est un habitué de la musique de Zorn et on le retrouve sur pléthore de disques de Zorn par le passé. Matt Hollenberg est un nouveau venu à l'époque, transfuge direct de Cleric pour qui Zorn voue une grande estime. Enfin, Kenny Grohowski a déjà trainé ses guêtres dans le studio de Marc Urselli avec Abraxas pour enregistrer un book of angels, il n'y a aucun doute que le boss de Tzadik l'a recruté pour son background metal et sa frappe de batterie puissante. Car il s'agit bien du sujet chaud du moment : John Zorn veut se replonger dans la fièvre du rock dur avec Simulacrum. On le perçoit par l'accordage et le son de guitare présent, par ce jeu de batterie complètement dingue, quasi prog-rock parfois mais joué de manière puissante et véhémente. "Marmarath" et son riff unique, est la parfaite démonstration du côté metallique de la chose. Mais face à cette section rythmique traditionnelle absolument brillante (les deux musiciens ont du être repoussé dans leurs retranchements par Zorn, ça se sent), il y a l'orgue de Medeski qui dénote, un instrument que l'on a absolument pas l'habitude d'entendre dans une formation rock classique. Quelques rares moments d'accalmie au milieu de différents déferlements chaotique qui sont absolument jouissifs à entendre. On peut parfois y entendre des petites réminiscences de Naked city et cela fera plaisir à un certains nombres de fans Zorniens. Un disque important étant donné la suite des événements et un plaisir d'explorateurs de sons pour John Zorn, son créneau depuis plusieurs décennies déjà... 

samedi 24 décembre 2022

JOHN ZORN - Hen to pan

 

"Hen to Pan" est un disque complet de chamber music proposé par John Zorn qui aurait pu largement sortir sur la composer serie. Mais l'arrêt (définitif ?) de cette section du label (ainsi que de quasiment toutes les autres hormis la spotlight et la spectrum) pousse définitivement le boss de Tzadik de sortir ses travaux sur la Archival serie. Beau digipack classieux sur lequel on y voit un Ouroboros, un objet qui représente un serpent ou un dragon qui se mord la queue, symbole d'un cycle d'évolution refermé sur lui même : ce symbole referme en même temps les idées de mouvement, de continuité, d'autofécondation, et en conséquence d'éternel retour. Cette connotation de circularité et d'indécidabilité fit du serpent d'Ouroboros le symbole des paradoxes qui, comme lui, "se mange la queue". il y a du vrai dans le faux et du faux dans le vrai, un enchevêtrement indémêlable de causes et de conséquences. 

5 pièces sont au programme : "Ocam's razor" pour un duo piano/violon assez impressionnant pensé pour Jay Campbell qui se livre une triade acharné avec Michael Nicholas. "The aristos" est le troisième piano trio de musique de chambre livré par Zorn, l'un des plus représentatif dans l'histoire de la musique classique (Mozart, Beethoven, Brahms, etc...) : Jay Campbell au violon, Chris Otto au violoncelle et Stephen Gossling au piano qui exécute les treize minutes d'une pièce articulé en 10 sections numéroté en grec avec des variations de temps, de tempo et de densité. Elle est très intéressante à découvrir. Enfin, le plat de consistance : "Ouroboros" divisé en trois plages. Un duel de violons assez intenses, et deux pièces en trio avec Jay Campbell au violon, Chris Otto au violoncelle et Tyshawn Sorey à la batterie ! plus sauvage, plus rythmique, plus débridé, ces deux pamphlets enregistré par Marc Urselli son trés cools et la prestation devait être autant auditive que visuelle. Elle symbolise toute la magie de l'esprit de Zorn de mettre en symbiose des musiciens pour nous livrer une musique intense, complexe, viscérale et émotionnellement exigeante... 

samedi 3 décembre 2022

JOHN ZORN - Gomory book of angels 25

 

Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...


Retour du quatuor Mycale pour un second volume du Book of angels, aprés un premier volume 13 en 2010. Petit changement de line up : Baysa Schecter sur le départ, arrivée d'une dénommé Sara Serpa à la place. On ne remarque pas vraiment le changement. Hormis ce fait, aucun changement dans la formule vocale du groupe. Partant de ce constat, je n'avais pas aimé le premier disque, je n'aimerais pas plus le second, qui me fatigue au plus haut point au bout de deux chansons. Il y en a 11, c'est difficile. Certainement une volonté de John Zorn de reconduire un second volume du quatuor féminin, pas la meilleure idée du siècle selon moi, mais les amateurs doivent être aux anges (c'est le cas de le dire...)

JOHN ZORN - Amon book of angels 24

 

Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...


Aprés un brillant disque sortis sur la Radical jewish culture sortis 4 ans auparavant (et certainement leur best seller, car les disques précédents du groupe sont resté assez confidentiels et demeure difficile à se procurer de nos jours, ce qui n'est pas le cas de leur oeuvre Tzadik), Revoila le brillant combo de Mexico de retour aux affaires. Et pas n'importe lesquels, les devoirs imposés par le patron Zorn himself ! C'est Benjamin Shwartz qui a hérité des partitions du book of angels et qui a fait un énorme boulot d'arrangements pour les 9 titres présents sur ce volume 24. Le processus doit d'ailleurs être extrêmement intéressant mais aucun artistes Tzadik ne l'a rendu publique de nos jours. La complexité dans le cas de ce "Amon" est certainement d'intégrer les 15 musiciens présent sur ce chapitre. Du coup, c'est luxuriant, foisonnant, des tonnes de détails ressortent. Les harmonies sont fantastiques, les mélodies sont excellentes, on dénote même une touche de psychédélisme par moment, ce qui est encore plus plaisant. Zorn fait référence à Xavier Cugat sur le obi tzadik, ce qui est plutôt juste dans le coté latin music un poil déjanté. Pour la suite, Amon se découvre et s'écoutes, et demeure difficile à décrire. On le rangera cependant dans la même veine que "Xaphan" pour son approche aventureuse et hors norme...

dimanche 13 novembre 2022

JOHN ZORN - Dither plays Zorn (Olympiad volume 1)

 

John Zorn est un compositeur qui se retourne peu vers le passé et qui est toujours attaché à créer des nouvelles œuvres, des nouveaux groupes, des nouveaux concepts etc...Il lui arrive cependant de faire des exceptions et de parfois faire un bond dans le passé comme ce disque nous le prouve.

Le principe des "Olympiad" nous renvois directement vers la fin des 70's dans une downtown scene New Yorkaise alors en plein ébullition, dont le jeune compositeur allait devenir un acteur majeur avec le poids des années. Les toutes premières compositions de John Zorn étaient grandement tournées vers l'improvisation, il les considère aujourd'hui comme des "études" qui sont devenus plus ou moins cultes avec le temps (du moins dans l'univers de la musique contemporaine) souvent débattus et travaillé/répété en secret comme le précise son auteur dans le livret du disque. C'est en partis vrai, même si il est difficile d'en savoir les proportions. Les compositions s'étale entre 1974 avec Klarina et se finisse en 1992 avec "The sand's share", il y en a aux alentours d'une trentaine et un grand nombre d'entre elles porte le nom d'un sport ("Hockey", "Fencing", "cricket", "golf", "Tennis", etc...) d'ou la notion d'Olympiad, voyant ainsi les musiciens devenir par métaphore des athlètes qui improvise une performance. La liste des compositions est disponible dans les disques "Xu feng" et "Cobra", pur game pieces sortis en 2000 et 2002 et parmis les plus connus du genre. On recommandera aussi évidemment le fameux coffret "Parachute years" qui regroupe une partie des Games pieces fin 70's avec les musiciens de l'époque. 

13 ans après, revoilà les Olympiad qui débarque. Étonnant dans l'esprit, mais pas tant que ça, puisqu'il s'agit d'un nouveau quatuor nommé Dither, dans lequel on retrouve notamment Gyan Riley qui est devenu proche de Zorn durant cette période. Quatuor de 4 guitaristes donc qui s'attelle à reprendre les trois game pieces "Curling", "fencing" et "Hockey" reprise dans différentes configurations (Electric/acoustic) et pas seulement aux guitares (présence de Zhong ruan, Banjo, mandoline etc). Un disque vraiment sympa, avec pas mal d'improvisation aux seins de structures pré-établis et organisé ou chacun intervient à des moments précis. On sent que les gars ont du apprécié enregistré ce disque, et c'est assez intéressant à découvrir. Une Olympiad volume 1 qui annonce d'autres disques ultérieurs...

vendredi 11 novembre 2022

JOHN ZORN - The hermetic organ St.Paul's hall, Huddonfield

 

L'orgue a été le premier pas de John Zorn dans la musique à l'âge de huit ou neuf ans en 1961 : son affection pour les films d'horreur (particulièrement "le fantôme de l'opéra" de Lon Chaney) le poussera à découvrir de nombreuses découvertes musicales qui serviront d'influences dans ses compositions futures. Ses parents ayant refusé de lui acheter un orgue, il se rendait fréquemment chez des amis qui en avait un chez eux afin de se familiariser avec l'instrument, et un joueur d'orgue de l'église de ses parents dans le queens le laissait parfois improviser sur ce dernier : un instrument d'une puissance incroyable selon Zorn, ou psychédélisme, imagination, magie et mysticisme se couple avec une atmosphère gothique. L'envie de pratiquer l'instrument était belle et bien présente, les occasions un peu moins. 


Troisième volume de "l'orgue hermétique" de Zorn, toujours dans le cadre de ces 60 ans fêté en 2013, mais cette fois çi pour le festival de musique contemporaine de Huddersfield, au royaume unis. Toute une série de concerts programmé, et en guise de conclusion, cet set prévu de Zorn en solo, un exercice de plus en plus récurrent et apprécié par le New Yorkais à priori. L'orgue de St Paul's hall était un nouveau instrument assez moderne, avec notamment disponible derrière le clavier central deux petits cadrans permettant de contrôler la vitesse et la profondeur du vibrato émanant de plusieurs rang de tuyaux. Zorn s'est donc servis de cette option pour varier le vibrato et ainsi sortir des sons improvisés non habituels pour de l'orgue. Les contrastes entre l'intensité de l'orgue à fond et les passages plus calmes sont d'ailleurs bien senties. Le disque est divisé en trois plages de plus d'une dizaine de minutes, avec des titres pour le moins évocateurs (on pourrait croire de l'humour, mais en connaissant le compositeur, on peut en douter...), et la prestation est livré d'un bloc telle qu'elle a été improvisé, comme d'ailleurs tous les volumes du Hermetic organ...

samedi 4 juin 2022

YAGI MICHIYO - Shizuku

 

John Cage serait-il passé par là ? Aurait-il frôlé du bout de ses doigts furtifs le koto - ce "Dragon Tapi" au corps de paulownia et aux cordes de soie (ou de nylon) - dont joue sur ce disque, en singulière virtuose, l’intrigante Yagi Michiyo ? Possible. Peut-être pas littéralement, certes. Et sans doute pas ce koto-là, précisément. Et pourtant… On sait bien, en tout cas, les enseignements que tira le compositeur, le philosophe, l’adepte du libre hasard, des cultures d’Extrême-Orient ; les coïncidences qu’il établit - toujours sans dogmatisme, sans en faire système - entre le taoïsme ou le bouddhisme Zen et ses propres conceptions esthétiques. Son sens des durées et de l’espace. La totale liberté avec laquelle il s’en saisit. Il était logique, somme toute - presque inévitable !- que survienne un jour une réponse. Cadeau en retour ou riposte, cela reste à déterminer. Au Japon comme ailleurs, en cette période de guerre à peine éteinte se posait alors l'angoissante question : "Et maintenant que faire ?". Comment ne pas mourir, étouffé sous les décombres des villes, des maisons, des civilisations ? Les débris du savoir ? Comme en bien des lieux les voies ouvertes par Cage, les petites brèches qu’il perçait tranquillement dans la culture et la pensée mourantes d’un monde en train de se figer, prirent valeur de réponses fugaces, fragments incertains mais séduisants dont on pouvait s’emparer au gré du vent qui les portait. Non pas pour résoudre l’énigme - la perspective en soit serait plutôt terrifiante - mais pour l’étendre, la transformer, la faire pousser comme de la bonne herbe. L’appropriation, toutefois, n’avaient pas sur ces terres tout à fait le même sens qu’en Europe, qu’en Amérique. Ce que découvrait Cage, comme une évidence toute neuve, croissait ici depuis des siècles, avec l’histoire et contre elle. Le Zen (encore lui…), avec son intuition du choc et de la fluidité, sa recherche incessante de la rupture et de l’épure ; le Shinto avec son refus de considérer le passé comme un temps aboli, les ancêtres et les morts comme physiquement séparés des vivants, le futur comme un déclin fatal... Tout cela imprégnaient depuis des siècles la littérature, la musique, l’art de l’estampe ; le théâtre, la danse, les spectacles pour enfants ; la façon de se vêtir, de converser, de se mouvoir et de se nourrir. Ce sens nouveau des distances et du temps que trouvait l’Occident, le Japon s’y replongea comme dans des eaux anciennes, quitte à enjamber les soixante-quinze dernières années. Il allait en faire son élan. Sa modernité, bientôt, allait frapper le monde de stupeur… Un demi-siècle plus tard, voici donc Yagi Michiyo. Sa tradition à elle, celle de son instrument, est riche de cette histoire que je viens d'effleurer. Mais pas seulement. Elle remonte bien plus loin, jusqu’au septième siècle où l’ancêtre du koto (le qin) débarqua de Chine. Ses cordes savent raconter. Quand elles jouent pour le kabuki, elles peuvent, d’un trémolo ou d’un arpège lent, évoquer le vent, les flots, la pluie. Ou bien l’âme qui se brise, frappée par la flèche, quand elles soutiennent les chants épiques. Depuis le dix-septième siècle, l’instrument génère aussi une musique "pure", un répertoire propre. Ce qu’elle évoque alors ce ne sont plus des actions, des histoires mais plutôt des lieux, des moments, des états. Yagi Michiyo connaît ces courants, ces lignées. Elle les pratique en intimes. Des maîtres du répertoire contemporain (entre autres Tadao et Kazue Sawai, respectivement compositeur et instrumentiste de génie) les lui ont enseigné. Plus tard, elle jouera avec des hommes du free (des gens du calibre de Peter Brötzmann…). Pour l’instant, sur ce disque, elle est seule. Confrontée à son instrument. Mise en demeure, avec dans les doigts et le cortex treize siècles d'histoire vivace, mise au défi de jouer dans l’instant. Improvise-t-elle chaque note ? A-t-elle écrit, tracé une ligne préalable, un guide ? Difficile à dire. Ce qui est certain c’est qu’elle nous capture. Elle nous attache d'emblée à chacun de ses gestes. Sa musique séduit, tout de suite , autant qu’elle déstabilise. Son jeu embrasse toute l’incroyable variété des techniques de l’instrument. Techniques narratives, donc, comme au spectacle : claquements secs, frottements des onglets sur les cordes ; techniques dramatiques faites pour nous saisir, captiver notre attention. Ailleurs : pièces élégiaques, frémissantes, détachées de tout prétexte, pur jeu sur le temps et la splendeur des timbres, des notes égrenées en somptueuses variations sur de motifs d’une très simple grâce. Il lui arrive aussi, semble-til, de frapper avec des baguettes les cordes qu’un instant plus tôt elle caressait de la pulpe nue de ses doigts. Ce que raconte cette femme, la photo sur la pochette l’indique assez bien, ce ne sont ni des histoires ni des lieux ou des moments. Ce sont des sensations, purement et physiquement. Les deux Seawall ne décrivent pas une digue, n’en dessine pas les contours : elles nous plongent dans la crainte et l’exaltation de nous tenir debout entre deux murs de vagues furieuses. Ailleurs, le choix des titres laisse songeur. Que signifient tous ces mots japonais ? Un durian qui parle, qu’est-ce que ça pourrait bien avoir à nous dire ? Partout, on s’en rend vite compte, l’angoisse peut surgir au détour d’une plage sereine. Quand ce ne sont pas de libres mouvements, qui nous portent et nous emmènent sans nommer nos émois (Shizuku). Pour tout dire ils sont passionnants ces imprévisibles contrastes, ces écarts dynamiques. Des notes à peine audibles aux empilements de bruit acoustique, d'harmoniques sauvages, il y a là bien plus à entendre que dans bien des disques blindés jusqu’à la gueule de décibels et de BPM. Cette vitalité-là ne se domestique pas. Au moment de libérer son captif, Yagi Michiyo le salue d’une plage gracile. Presque rien : deux motifs proches, joués en arpèges, sans ornements, sans embellissement, parfaits dans leur nudité, avec seulement de légères variations de volume et d’attaques. Une abstraction caressante, irrésistible de sensualité. Le morceau s’appelle Ai No Corrida ; soit le titre original de L’Empire des Sens (oui, ce film-là). Il rappelle également, énormément, une certaine pièce pour harpe de John Cage (In A Landscape). La boucle est bouclée ? Non : l'onde, toujours, s’écoule au gré des pentes en creusant son chemin. (chronique par guts of darkness)

dimanche 3 avril 2022

HOAHIO - Ohayo ! Hoahio !

 

Jolie petit disque sortis en 2000 sur la New japan de Tzadik. Il est à l'initiative de la chanteuse Haco (vocaliste du groupe mythique indé After dinner) qui est d'ailleurs toujours trés active de nos jours, elle continue à sortir des disques solos de nos jours. Son amie Yagi Michiyo, joueuse de Koto émérite est présente (elle est l'auteur d'un disque sur la new japan également) ainsi que Sachiko M, une amie qui gravite dans le giron de Otomo Yoshihide notamment. Le power trio officie dans une configuration trés atypique voix/koto/sampler pour un résultat détonnant. La première trace discographique remonte trois ans avant avec un "happy mail" sortis à priori au japon, avant John Zorn ne s'accapare le trio en le signant sur Tzadik. Tres compliqué de décrire musicalement ce disque, un espèce de pop-lo-fi expérimentale un poil déglingué et parfois toute mignonne, c'est selon les passages. "Charming, mysterious and beautiful" nous decrit l'obi de Tzadik, je vous laisse vous faire votre avis par vous même...  

dimanche 9 janvier 2022

HIKASHU - Hikashu history

 

Mon avis sur Hikashu sera forcément subjectif, non exhaustif et tronqué. Car le groupe s'est formé en 1977 sous l'impulsion de sa tête pensante Makigami Koichi, a sortis 24 albums, une poignée de singles, et je ne connais absolument rien du combo hormis ce disque sur Tzadik ! Il est difficile de tout connaitre et les albums sont en plus assez compliqué à récupérer car sortis parfois uniquement au japon, en tirage limité. En ce sens, l'initiative de John Zorn de sortir une compilation des japonais sur Tzadik en 2001 est vraiment une aubaine pour nous autre occidentaux, une belle porte d'entrée sur l'univers délirant des japonais. Le boss a certainement du les croiser au Japon, et il a ensuite sortis plusieurs disque solos de Koichi sur cette même série. Le terme compilation parait un peu usurpé car comme le dévoile le OBI du label, il s'agirait plutôt d'un recueil de titres rares en démos, de "private tapes" et autres enregistrements live de derrière les fagots. Certainement de quoi combler les fans japonais en leur apportant une vrai plus value et non une bête compilation. Sinon c'est un bordel cette histoire : bordel de date (qui s'étale entre 1977 et 1993, on ratisse large), bordel de personnel (le groupe n'a pas eu un line up stable ce qui semble logique vu les années accumulés et 12 musiciens sont présent sur le disque dont le guitariste Otomo Yoshihide) et bordel musical, cela va sans dire. La base est un rock délirant flirtant avec la new wave apparemment. Pour ce qui est de décrire ce disque, ce sera une nouvelle fois compliqué : disons que le premier groupe qui me vient à l'esprit, c'est Mr Bungle, et ça pourra peut être suffire pour situer le délire. Un foutraque mélange entre du rock, des plans lo-fi génialement idiot avec des claviers, de la noise improvisé, des bruitages chelou et des touches jazz. Accompagné évidemment des délires vocaux en tous genre de Koichi que n'aurait pas renié Patton. Grosso modo, voila l'idée et la pochette résumera peut être aussi l'esprit du groupe, des gars qui tripatouille, qui touche à tout et qui ne se fixe pas de limites quand à leur art musical. Le groupe est encore actif de nos jours et vient de sortir un disque en 2020 !! la longévité japonaise n'est plus à prouver de toute façon...