Ayuo est un artiste talentueux. Aucun doute n'est permis quand on regarde ces opus sortis pour tzadik, toujours d'une immense qualité. "Red moon" faisait la part belle à ses penchants pop et psychédélique, il en sera tout autre pour ce "aoi" vraiment excellent. Sont présent deux instrumentaux sympathique, ou Ayuo y joue encore une armada d'instruments, nous prouvant son aptitude d'assembleur en studio. Une pièce interprété en solo de Bouzouki, et une suite minimaliste au piano (interprété par Yuji Takahashi, responsable d'un opus sur Tzadik), toutes deux brillantes, nous prouvant son talent de compositeur.
Ces quelques morceaux sont cependant articulé autour d'une pièce sonore centrale au sein du disque "aoi no ue", morceau de 22 minutes. Ayuo a pour le coup décidé de s'inspirer de l'art musical du fameux théâtre Nô (voir la définition sur internet pour les néophytes). Et la, personnellement, ça m'a touché en plein coeur. Deux joueurs de Shakuhachi et de Sangen qui éxécute en même temps les fameuses voix traditionnelles. Puis Ayuo qui enrobe de nappes sonores et impose sa vision moderne sur de l'ancient. C'est brillant, inspiré, trancendental et sans contestation asiatique. Un trés bel ouvrage pour un disque clé de la New japan...
vendredi 31 juillet 2009
jeudi 30 juillet 2009
NAFTULE'S DREAM - Smash, clap !
Second disque de Naftule's dream sortis en 1998 pour le label Tzadik. Représentant toujours aussi bien la radical jewish culture, et la vision de Zorn de sortir des artistes juives qui repoussent les limites d'une musique traditionnelle à la base en lui inssuflant une nouvelle inspiration créatrice. C'est d'ailleurs le but inavouable de "Smash, clap!" : faire plus vite, plus fou, plus varié et plus imprévisible. Certes, on reste dans un domaine établis affilié jazz/klezmer, mais dés le démarrage en trombe de "the black wedding", c'est mazeltov pour tout le monde, devient à moitié dingue en levant la jambe bien haut. Rapide, vif, incisif, les musiciens du combo de Boston sont de gros tueurs (avec une mention spéciale pour la clarinette aussi free que la batterie). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des titres s'appellent "free klez", "speed klez" et consort ; il s'agit la d'une nouvelle vision du klezmer. Peut être effectivement le rêve de Naftule Brandwein, qui sait ?
NAFTULE'S DREAM - Search for the golden dreydl
John Zorn avait eu le nez fin en sortant ce sextet de Boston. En plus de l'immense talent dont ils font preuve, ils représentaient à merveille la fameuse radical jewish culture qui venait d'être créé seulement deux ans auparavant. Les 9 titres présent içi valent leur pesant de cacahuétes. Formation rythmique plutôt bizarre (trombone, clarinette, piano, guitare électrique, tuba, batterie), la musique produite n’en reste pas moins unique. Free jazz côtoie musique traditionnelle juive et déridage rock. Mais l’ensemble des titres restent très technique, et diablement varié dans les ambiances (comment résister au très dansant titre éponyme par exemple ?). Les compositions de Naftule’s dream reposent toujours sur des constructions rythmiques complexes, changeantes et d'une richesse épatante. Tiré du nom du célèbre compositeur juif Naftule Brandwein, le groupe de Boston n’hésite pas à reprendre un titre de leur inspiration majeur, ou même quelques titres traditionnels du répertoire juif. Jazz/Klezmer instrumental fait de passion et d’intensité, « Search… » nous faisait découvrir les prémices d'un excellent groupe...
mercredi 29 juillet 2009
MIKE PATTON - Pranzo oltranzista
Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter Mike Patton (qui ne le connaît pas aujourd’hui ?). En revanche, je vais vous faire l’affront de vous présenter ses deux albums solo qui sont assez méconnus. Sortis sur le label de son ami et mentor John Zorn (De multiples collaborations par centaine ensemble depuis la production du Bungle par Zorn en 91), voici le second disque du chanteur paru en 1997. Cela nous rappelle que Patton est avant tout un homme venu droit de l’expérimental. Ses frasques avec Faith no more nous le faisait pas retranscrire directement ; en revanche, son travail avec Mr Bungle, Fantômas, Hemophiliac et Tomahawk nous laisse deviner que ce sacré Mike n’a pas vraiment de limite dans son art. Ce skeud’ nous le prouve, et sa sortie sur Tzadik est totalement justifiée. « Pranzo oltranzista », 2eme livraison encore plus surréaliste et farfelu, bien que la première en tenait une sacré couche. Patton s’est cette fois inspiré du livre de cuisine futuriste de Marinetti datant de 1932 pour composer les 11 plages que constitue la galette. Entouré d’un parterre plus que prestigieux dans la downtown scene (Zorn, Ribot, Friedlander et Winant), Mike Patton avait aussi selon ses propres dires agit très vite quand à l’enregistrement (une journée de studio seulement), dans le but de conserver une fibre purement expérimentale. On peut le dire, c’est réussi, totalement freestyle et déluré. Musique éparse, violon discret, saxo hystero (zorn oblige), guitare et percus se mêlent donc à des tonnes d’effets sonores, et entre autres des bruits de cuisine (puisque c’est le thème principal pour rappel). J’ai bien aimé perso, mais c’est évidemment très barré. Patton avait aussi déclaré que c’étais le disque dont il était le moins fier. Ce sera à vous de juger…
mardi 28 juillet 2009
GISBURG - Shadows in the sea
Compositrice de talent née en Autriche et basé à NY depuis 1992, Gisburg a collaboré entre autres avec des grands nom de la downtown scene tel Anthony Coleman, Marc Ribot ou encore John Zorn. On retrouve d’ailleurs Coleman à la composition de certaines chansons de ce « shadows in the sea ». Un artwork sombre représentant des requins embrumés donne la tonalité globale du disque : libre, sombre et évasif. Représenter les abysses des océans n’est pas vraiment le but de cet opus ; il s’en dégage pourtant une gravité, une profondeur émotionnelle tel si nous étions projeté dans un film dramatique imaginaire. Croiser de nombreux instruments (flûte, violon, piano, percussions, basse, etc…), la voix et le talent de Gisburg demeure le maître d’œuvre principal, nous prouvant ainsi l’originalité d’un style unique. Son auteur nous explique d’ailleurs dans le livret comment les piéces sont basé sur des non-répétitions, ou ayant pour source des films imaginaires. Cet oeuvre demeure donc d’excellente facture et impose le talent de Gisburg parmi les meilleures compositrice de musique contemporaine moderne.
lundi 27 juillet 2009
JOHN ZORN - Bar kokhba
Bar Kokhba ou la seconde guerre judéo-romaine, est la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain, et la dernière des guerres judéo-romaines. Le disque est dédié à Boruch Karliner, un chantre juif (soit un musicien qui a reçu une formation dans les arts vocaux qui aident à mener la synagogue dans la prière mélodieuse) ayant exercé à Karlin, un quartier de Pragues. Moins connu que Naftule Brandwein, je me demande comment ce gaillard a pu inspirer Zorn puisque il est mort en 1879, mais il a apparemment contribué à l'évolution de la musique juive.
C'est en prenant un fait historique du Judaisme que John Zorn commenca à décliner son groupe phare Masada, en une multitude de formations talentueuses. Le cas de ce "Bar Kokhba" est cependant un peu particulier : si aujourd'hui ce nom vous évoque le sextet prestigieux responsable de plusieurs opus ("lucifer" entre autres), Il ne s'agit en rien de ce combo sur ce disque. Nous sommes en 1996, Zorn à l'idée de décliner un "Masada chamber ensembles", afin de donner du relief à ses compositions en incluant de nouveaux instruments, sortant ainsi du champs étriqué "quatuor à deux cuivres". Il réunit donc un parterre downtown made in NY des plus prestigieux : Greg Cohen et Dave Douglas transfuge du Masada originel, Mark Feldman et Erik Friedlander aux violons, Chris Speed et David Krakauer aux clarinettes, Anthony Coleman et John Medeski aux piano, Mark Dresser à la basse, Marc Ribot à la gratte et Kenny Wollesen à la batterie. Sur le papier, ça claque. Sur disque, c'est pas tout à fait la même chanson...
Certainement dans la difficulté de reunir tous le monde pour enregistrer 25 titres (pour deux disques), Zorn dut établir trois sessions studio différentes en Aout 94, décembre 95, et mars 96. Alors on a le droit à des petits groupes de musiciens, et non un big band des plus grossiers. Hormis le Masada string trio qui s'est "reconnaitre" par la suite, on a le droit sinon à des associations inédites, et des morceaux carrément solo (Medeski, Ribot et Coleman s'y colle). Le résultat sonne traditionnel juif, Klezmer ou Sépharade (pas vraiment Yiddish pour le coup), et c'est vraiment beau du début à la fin. Un disque historique pour la radical jewish culture (on est à fond dedans...), mais aussi un point de départ essentiel pour Zorn qui proposera ces 10 dernières années beaucoup de variantes de Masada (le string trio, le Bar Kokhba sextet, L'electric Masada, le Masada recital, guitar, etc...).
C'est en prenant un fait historique du Judaisme que John Zorn commenca à décliner son groupe phare Masada, en une multitude de formations talentueuses. Le cas de ce "Bar Kokhba" est cependant un peu particulier : si aujourd'hui ce nom vous évoque le sextet prestigieux responsable de plusieurs opus ("lucifer" entre autres), Il ne s'agit en rien de ce combo sur ce disque. Nous sommes en 1996, Zorn à l'idée de décliner un "Masada chamber ensembles", afin de donner du relief à ses compositions en incluant de nouveaux instruments, sortant ainsi du champs étriqué "quatuor à deux cuivres". Il réunit donc un parterre downtown made in NY des plus prestigieux : Greg Cohen et Dave Douglas transfuge du Masada originel, Mark Feldman et Erik Friedlander aux violons, Chris Speed et David Krakauer aux clarinettes, Anthony Coleman et John Medeski aux piano, Mark Dresser à la basse, Marc Ribot à la gratte et Kenny Wollesen à la batterie. Sur le papier, ça claque. Sur disque, c'est pas tout à fait la même chanson...
Certainement dans la difficulté de reunir tous le monde pour enregistrer 25 titres (pour deux disques), Zorn dut établir trois sessions studio différentes en Aout 94, décembre 95, et mars 96. Alors on a le droit à des petits groupes de musiciens, et non un big band des plus grossiers. Hormis le Masada string trio qui s'est "reconnaitre" par la suite, on a le droit sinon à des associations inédites, et des morceaux carrément solo (Medeski, Ribot et Coleman s'y colle). Le résultat sonne traditionnel juif, Klezmer ou Sépharade (pas vraiment Yiddish pour le coup), et c'est vraiment beau du début à la fin. Un disque historique pour la radical jewish culture (on est à fond dedans...), mais aussi un point de départ essentiel pour Zorn qui proposera ces 10 dernières années beaucoup de variantes de Masada (le string trio, le Bar Kokhba sextet, L'electric Masada, le Masada recital, guitar, etc...).
samedi 25 juillet 2009
NI HAO ! - Gorgeous
Encore un groupe de filles sur la série New japan de Tzadik, ça commence à devenir une habitude. Et ce n’est pas pour me déplaire ! Après le duo féminin de Afrirampo (guitare/batterie), On vous propose de découvrir tout l’inverse, à savoir un trio composé de deux basses et d’une batterie ! Venant droit de Kansai (ville historique d'ou viennent les Boredoms, afrirampo, ooioo, etc...), au sud du Japon, Yukari, Leo et Ariko viennent donc foutre le bordel dans votre tête en proposant leur noise un peu folle. Sur des rythmiques complexes, les deux basses résonnent superbement bien du début à la fin, une étant toujours en distorsion par rapport à l’autre. Aux 3 filles ensuite de proposer leur chant japonais absolument délirant, qui fout vraiment de bonne humeur, et qui sonne vraiment un peu taré pour nous occidentaux (entre onomatopés et cris d’enfants)…Pas moins de 20 titres assez court (entre 1 et 2 minutes) sont balancés à bout portant, toujours avec inspiration un peu barrée. Un peu à l’image de leur artwork un brin enfantin. On a même le droit à une petite reprise des Ramones, avec les voix féminines japonaises, ça donne grave ! .Et pour clore le tout, les 3 filles sont super mignonnes...
MORI CHIEKO - Jumping rabbit
Jeune artiste japonaise ayant parcouru une bonne partie de l’Europe, travaillé avec Michael Galasso ou encore œuvré pour des musiques de films, Mori Chieko livre au début de l’année 2005 son premier disque pour la série japonaise du label de John Zorn. Un premier essai somptueux qui nous dévoile le talent au plus au point de son créateur. En premier lieu, la pochette entièrement dessiné et crée par Mori Chieko, jolie œuvre moderne réussie en matière d’artwork. Enregistré entre New York et l’Italie, les 9 titres du disque nous dévoilent le talent de cette joueuse de Koto, instrument traditionnel japonais, qui pratique son art depuis son enfance. Minimaliste, simple, mais pourtant remplie d’émotions, ce « jumping rabbit » mérite plus que le coup d’oreille. C’est toute la tradition japonaise qui nous remonte facilement dans la tête et qui nous traverse l’esprit à l’écoute de la virtuosité de son auteur. Une galette de toute beauté qui vous poussera à la méditation malgré vous, ce qui fait d’ailleurs la grande force de ce disque.
mardi 21 juillet 2009
SYZYGYS - Eyes on green (live at roppongi inkstick 1988)
Voilà un groupe japonais qui ne manque pas d’inspiration…Les Syzygys sont en fait un duo de jeune filles japonaises qui nous délivre une pop expérimentale vraiment toute trippée. Un disque qu'aucun label n’aurait pris le parie de sortir, de peur de ne pas rentrer dans une case étriquée de pop vendeuse, et donc de ne trouver aucun acheteur potentiel. Et pourtant, force de constater que la musique de Shirimu et de Nishida est en tout point exceptionnelle. Formation en binôme (Orgue 43 tone et Violon), les filles sont accompagné par deux messieurs à la basse et à la guitare sur ce disque. Live enregistré à Roppongi en 1988, les 14 titres de la galette sont vraiment épatant. Comme réguliérement sur les lives tzadik, on n’entend pas la moindre trame de la foule (à moins qu’il n’y avait personne ?), mais cela n’empêche en aucun cas de se prendre à voyager à l’écoute de la pop sucré et savoureuse du combo. Tantôt un peu fou, tantôt posé et planant, ou tantôt organique (au point de croire à une musique de jeu vidéo old school), les morceaux sont un brillant exemple d’imagination et de créativité, tout en proposant un son totalement nouveau de par l'articulation des morceaux autour de l'orgue, avec une approche typiquement japonaise (notamment grâce au chant). Cet opus, c'est un vrai digestif aprés un gros repas : c'est sucré et ça passe en glisse...
lundi 20 juillet 2009
AIKO SHIMADA - Blue marble
Jeune artiste japonaise né à Tokyo et installé maintenant à Seattle, Aiko Shimada signe son premier album pour le label Tzadik. Ce qui surprend au premier abord, c’est la sensibilité palpable que nous donne avec générosité la belle Aiko. Son chant est lyrique, envoûtant et émotionnel du début à la fin, ce qui apporte déjà une jolie coloration au disque. « Blue marble » a été enregistré et mixé par le violoniste reconnu Eyvind Kang (certainement le responsable de la signature de Aiko sur Tzadik) qui s’occupe d’ailleurs de toutes les parties violon de la galette. Les 9 titres de « blue marble » surprennent à de nombreux moments : des envolées lyriques de Aiko, on passe à des boucles trip hop paisible, de passages instrumentaux folk, ou encore à des bruits bizarres. Mais qu’on se le dise, tous les titres sont d’une grande qualité dont le parfait exemple reste le titre éponyme « blue marble », sensible et émouvant. Ce disque est comme le dit Zorn, « un voyage à travers l’univers musical exotique de Aiko ». On ne lui donne pas tord, tant ce disque vous transporte dans un monde paisible, bercé par la voix douce de la jeune auteur. On notera l’apparition de Bill Frisell sur un titre, renforçant encore un peu le nombre élevé de personnes talentueuses sur ce disque. Mais c’est Aiko Shimada qui est mis à l’honneur aujourd’hui, et le petit lapin du disque mérite amplement une grande attention...
dimanche 19 juillet 2009
MELT BANANA - Mxbx 1998/13 000 miles at light velocity
Mon 2eme Tzadik acheté il y a quelques années fut ce disque de Melt banana, un groupe absolument phénoménal, novateur, et déjanté. Il est vrai que je couvre de compliments le combo, car ils sont tout simplement extraordinaire !! d’ailleurs, leur musique demeure difficile à commenter, tant elle mérite à être écouter. Melt Banana est une espèce de créature mutante jouant un Hardcore hybride mélangeant compositions complexe et l’improvisation de la noise bruitiste. Une batterie sauvage porté sur le blast, une ligne de basse posé mais claquante au bon moment…l’originalité du groupe vient de deux choses : le jeu de guitare de Agata (complètement halluciné, 35 pédales à ses pieds minimum, son disque solo "spike" en témoigne) et la voix de Yasuko (hurlement japonais féminin, primitif et perçant). Vous ajoutez à cela la furie de ce live (enregistré en 1998 en 1 journée dans un studio de NY) qui à l’ampleur d’aller à un tempo au delà des normes humaines (26 titres, 30 minutes, quelques inédits dont une reprise des Beach boys !). Melt banana a sortis une chiée de disques que je posséde quasiment tous, et je peux ne faire que ce constat imparable : il s'agit d'un des meilleurs disques du quatuor, à découvrir absolument...
SATOKO FUJII - Kitsune-bi
Unique disque de la pianiste Satoko Fujii sortis sur la section New japan. La compositrice officie sur cet opus avec un quartet mi-nippon, mi-ricain, à savoir Jim Black et Mark Dresser (batterie et basse), elle même au piano accompagné par son amie de long terme Sachi Hayasaka au sax soprano (coupable du disque "minga" dans cette même section).
Au final, j'ai été trés déçus par ce "Kitsune-bi". Ca se voulait être la rencontre entre du Jazz, de l'expérimental contemporrain et de la folk traditionnelle japonaise. Aucune folk présente au rendez vous (juste quelques coups de basse censé être méditatif, on en est loin), et du jazz chiant et peu inspiré en fils conducteur de titres que j'ai trouvé longs et plats. Ca reste evidemment à l'appréciation de la sensibilité de chacun, mais cet opus ne restera pas dans ma mémoire...
Au final, j'ai été trés déçus par ce "Kitsune-bi". Ca se voulait être la rencontre entre du Jazz, de l'expérimental contemporrain et de la folk traditionnelle japonaise. Aucune folk présente au rendez vous (juste quelques coups de basse censé être méditatif, on en est loin), et du jazz chiant et peu inspiré en fils conducteur de titres que j'ai trouvé longs et plats. Ca reste evidemment à l'appréciation de la sensibilité de chacun, mais cet opus ne restera pas dans ma mémoire...
samedi 18 juillet 2009
JOHN ZORN - The crucible
4eme et à priori dernier volume proposé par la formation Moonchild, soit Joey Baron à la batterie, Trevor Dunn à la basse, Mike Patton aux cris de furet sodomisé, et John Zorn au saxo depuis le dernier opus en date ("six litanies..."). Toujours les influences récurrentes de Antonin Artaud, Edgard Varèse et Aleister Crowley, avec citation à l'appuis dans le livret, regroupé dans un digipack pas folichon, mais qui à la mérite d'être sobre. Aprés une réflexion de 3 ans sur le projet, un premier volume découverte, un 2eme approfondissement, un 3eme qui marquait la rupture et la recherche (plus de musiciens et de contrastes), on sent que "The crucible" se définit comme le plus "relaché" des opus. Le compositeur New Yorkais a voulu se lacher, s'éclater avec des collaborateurs de trés longs termes, et surtout de bon potes. "Almadel" démarre, c'est freestyle, c'est grossier, Zorn hurle, patton aussi, on se suit note par note, on se cherche, et rythmiquement, c'est du solide dérrière. La tonalité du disque est lancé : un cycle hardcore classique de Zorn, dans la fameuse legacy de Moonchild. La petite curiosité reste "9x9" avec en guest Marc Ribot, ou tout le monde se prend des emules à se la jouer Led Zep' moderne. Sinon, on reste dans un domaine déja vu, comme l'on déja crié les détracteurs sur le net. Ca reste particulièrement énorme, surtout en concert, mais gare à l'eventuelle overdose. Historiquement parlant, John Zorn ne s'est jamais trop attaché à ses formations (à part peut être masada) et les a toujours cesser au bon moment. On espère qu'il en sera de même avec Moonchild, et que ce volume cloturait la série, ce qui serait un magistral final (avouons le...) et toujours un formidable pied de nez à tout les bien pensants qui ne jurent que par l'intellect' du jazz et tous les ignares qui consomment la musique pitoyablement sans aucune forme de réflexion...
JOHN ZORN - Six litanies for heliogabalus
Le projet Moonchild fut donc trés sérieux. Suivit un "Astronome" dont j'ai lu certaines choses mais que je n'ai pas encore, puis ce troisième volet (dont le volume suivant était déja annoncé sur package Tzadik). Fin du trio à proprement dit, puisque on enregistre les renforts de trois choeurs féminins, Ikue mori au Laptop, Jamie Saft à l'orgue, et Zorn lui même au saxo. Le trio s'en retrouve renforcé, la musique de Zorn gagne en cohésion et évite la répétition. Disque hommage à l'empereur romain (et enfant dieu) Heliogabalus, véritable fou qui inspirera Neron et Caligula, et qui avait pris pour habitude, aprés ses orgies, de tuer tous les invités en les étouffant d'une pluie de pétales de roses (d'ou le magnifique artwork). Mais comme disait Antonin Artaud (grande influence de Zorn), "je ne vois pas Heliogabale comme un fou, mais comme un anarchiste couronné". 6 plages se succédent, toute plus géniales les unes les autres. Entre grand moment d'hystérie, débridage rock totale par la paire baron/dunn, ponctué par Zorn au saxo éparse mais présent. Puis des savoureux breaks de chorale ou d'orgue reposant viennent s'immiscer avec brio. Patton quand à lui est à son apogée, notamment sur cette 4eme plage ou il exécute en solo un véritable tour de force vocale de 8 minutes absolument dantesque."Six litanies...", oeuvre singulière zornienne, mais oeuvre singulière tout court, car unique au monde. Le cerveau bouillonant de Zorn ne faiblit pas d'un iota, et son génie n'a pas finis de nous épater, notamment dans l'art de réinventer au sein d'une même formation...
JOHN ZORN - Moonchild
Certainement lassé de bosser sur des filmworks ou de la chamber music, aprés avoir pleinement achevé la serie "music romance" qui mettait en avant le coté adouci de son travail, Zorn s'est dit qu'il fallait renouer avec la folie passé de Painkiller et de Naked city. Mais Hors de question de réanimer ses deux projets, place à du neuf. "Les secrets les plus puissants sont révélés par l'intensité et les expériences extrêmes" dixit John Zorn. Mettre cette phrase en musique, chose peu évidente. 3 ans de réfléxion, pour mettre en forme l'hypnotique intensité du rituel (soit la composition) avec la spontaneité de la magie (soit l'improvisation) dans un format musical moderne (le rock).
Pas 35 solutions pour Zorn, l'homme le plus doué du rock, c'est son disciple, son étudiant, l'éternel Mike Patton. Le bassiste qui connait le mieux Patton, c'est son ami de toujours, ils se connaissent depuis l'adolescence, Trevor Dunn. Donner de la forme rythmique à ce duo de mauvais garnements supposer un batteur monstrueux. Joey Baron tiendra parfiatement ce rôle, en plus de l'incontournable Masada. Le trio est formé, il s'appelle Moonchild. Une telle musique hybride laisse forcément pantois le quidam. Les oreilles avertis n'auront en revanche de s'extasier sur cet opus incroyable. Composé par Zorn, interprété magistralement, une quasi nouvelle forme de musique est née. Baron expérimente, se lâche, improvise, n'est jamais à coté. Dunn est plus massif que jamais, chaque coup de basse est un coup de semonce par moment. Patton ne livre que des onomatopés ("songs without words") dans chaque reprise de souffle au bord de la rupture. Le résultat est en tout point étonnant, tantôt épileptique, tantôt cathartique (le monstrueux "616") jamais redondant, et fou de bout en bout. Pari réussi pour Zorn, qui livre ici un nouveau projet majeur à la mesure de son incroyable talent de compositeur et de visionnaire.
Pas 35 solutions pour Zorn, l'homme le plus doué du rock, c'est son disciple, son étudiant, l'éternel Mike Patton. Le bassiste qui connait le mieux Patton, c'est son ami de toujours, ils se connaissent depuis l'adolescence, Trevor Dunn. Donner de la forme rythmique à ce duo de mauvais garnements supposer un batteur monstrueux. Joey Baron tiendra parfiatement ce rôle, en plus de l'incontournable Masada. Le trio est formé, il s'appelle Moonchild. Une telle musique hybride laisse forcément pantois le quidam. Les oreilles avertis n'auront en revanche de s'extasier sur cet opus incroyable. Composé par Zorn, interprété magistralement, une quasi nouvelle forme de musique est née. Baron expérimente, se lâche, improvise, n'est jamais à coté. Dunn est plus massif que jamais, chaque coup de basse est un coup de semonce par moment. Patton ne livre que des onomatopés ("songs without words") dans chaque reprise de souffle au bord de la rupture. Le résultat est en tout point étonnant, tantôt épileptique, tantôt cathartique (le monstrueux "616") jamais redondant, et fou de bout en bout. Pari réussi pour Zorn, qui livre ici un nouveau projet majeur à la mesure de son incroyable talent de compositeur et de visionnaire.
JOHN ZORN - Zaebos book of angels 11
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.
Aprés une saga de déja 10 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence de membres originels de la famille Masada, à savoir le trio Medeski, Martin and Woods. Formation que je n'ai jamais vraiment apprécié, me rappelant toujours Emerson, Lake and Palmer (même patronyme de noms de famille, même formation batterie/basse/claviers), et ne me provoquant guère d'émotions. Entérré ce "zaebos", 11eme volume du bouquin des anges, serait un peu cruel de ma part. Le trio y fait en effet preuve d'une grande virtuose au travers d'arrangements trés riche et complexes. Les titres énervés sont presque insupportables, virant dans une mélasse jazzy hybride qui m'a donné personnellement envie de casser le clavier de Medeski. Les titres plus calme en revanche, d'influence plus klezmer, se laisse écouter, et m'ont bien fait vibrer, me rappelant notamment un certain coté heroic fantasy de foire (la faute au clavier peut être...). Au final, à mes yeux, un disque plus qu'en demi teinte, n'arrivant clairement pas à la cheville de "lucifer", et qui comporte 4 ou 5 bon titres sur les 11 proposés. Les fans du trio seront en revanche ravis de retrouver le combo en bonne forme. Avant dernier volume de la série à priori...
Aprés une saga de déja 10 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence de membres originels de la famille Masada, à savoir le trio Medeski, Martin and Woods. Formation que je n'ai jamais vraiment apprécié, me rappelant toujours Emerson, Lake and Palmer (même patronyme de noms de famille, même formation batterie/basse/claviers), et ne me provoquant guère d'émotions. Entérré ce "zaebos", 11eme volume du bouquin des anges, serait un peu cruel de ma part. Le trio y fait en effet preuve d'une grande virtuose au travers d'arrangements trés riche et complexes. Les titres énervés sont presque insupportables, virant dans une mélasse jazzy hybride qui m'a donné personnellement envie de casser le clavier de Medeski. Les titres plus calme en revanche, d'influence plus klezmer, se laisse écouter, et m'ont bien fait vibrer, me rappelant notamment un certain coté heroic fantasy de foire (la faute au clavier peut être...). Au final, à mes yeux, un disque plus qu'en demi teinte, n'arrivant clairement pas à la cheville de "lucifer", et qui comporte 4 ou 5 bon titres sur les 11 proposés. Les fans du trio seront en revanche ravis de retrouver le combo en bonne forme. Avant dernier volume de la série à priori...
vendredi 17 juillet 2009
EYVIND KANG - 7 NADEs
De tous les disques qu'a sortis Eyvind Kang (tzadik ou autres), ce premier album est de loin le plus hermétique et bizarre. On est en 1996, le violoniste n'a pas roulé sa bosse avec Mr Bungle ou Secret chiefs encore, il n'a sortis qu'un 7", joué avec deux quartets discrets et joué en guest sur un disque de Bill Frisell. Il fallait donc frapper un grand coup et se faire remarquer : ce "7 nades" a non seulement frappé John Zorn de plein fouet, mais aussi tous les auditeurs qui se sont risqué à dompter cette sculpture sonore en totale roue libre. On démarre dans une veine folk étrange typique "à la Kang", avec une voix féminine française qui nous révéle des choses inquiétantes. Puis c'est l'apocalypse : 3 titres de Noise ultime destiné à nous montré le déchainement des éléments naturels. Le reste du disque navigue entre accalmies à base d'instruments traditionnels et dérive à base de "tape manipulation" et autre synthé qui envois des masses de vibrations drones. Beaucoup d'instruments donc (pas moins de 18), beaucoup de travail sur tous les effets sonores et le mixage de ces derniers. Kang démarra son oeuvre en 1993, donnera quelques lives en 1994 des premiers "Nades", et ce premier volume ne vit le jour que 3 ans plus tard. La richesse de ce disque ne se fait pas en une écoute : il vous en faudra plusieurs pour réaliser toutes les subtilités et la réélle décadence créatrice que constitue ce premier chapitre composé par Eyvind Kang...
MIKE PATTON - Adult themes for voice
Je ne vous ferai pas l’affront de vous présenter Mike Patton (qui ne le connaît pas aujourd’hui ?). En revanche, je vais vous faire l’affront de vous présenter ses deux albums solo qui sont assez méconnus. Sortis sur le label de son ami et mentor John Zorn (De multiples collaborations par centaine ensemble depuis la production du Bungle par Zorn en 91), voici le premier disque du chanteur paru en 1996. « Adult themes for voice » nous rappelle que Patton est avant tout un homme venu droit de l’expérimental. Ses frasques avec Faith no more nous le faisait pas retranscrire directement ; en revanche, son travail avec Mr Bungle, Fantômas, Hemophiliac et Moonchild nous laisse deviner que ce sacré Mike n’a pas vraiment de limite dans son art. Ce skeud’ nous le prouve, et sa sortie sur le label expérimental mondial est totalement justifié. 34 plages sonores sont présentes, Mike Patton à la voix, qui enregistre dans diverse chambres d’hôtel avec une vieux magneto cassette ses fameuses acrobaties vocales. On a le droit à des cris, onomatopés, beuglements, chuchotements, fredonnements divers, etc…On arrive à percevoir aussi quelques « ambiances », grâce à des bruits extérieurs aux chambres que Patton à squatté. Il est vrai que cette album est unique, plutôt intrigant, un peu surprenant (arrivé à faire tout ça avec seulement sa voix…) mais bon, avouons qu’on ne l’écoutera pas tous les jours non plus. Les fervents de Mike Patton jetteront une oreille amusée et intéressée, mais seul les puristes expérimentaux pure souche trouveront un réel engouement pour ce disque…
jeudi 16 juillet 2009
ELLIOTT SHARP - Suspension of disbelief
Encore un pur produit New Yorkais qui aura fait le tour de toutes les sections de Tzadik (jewish, composer, film, etc...). Ami de Zorn (ils ont collaboré à Downtown lullaby ensemble), Elliott Sharp livre ici son second opus destiné au 7eme art, pour des films assurément underground étant donné la bande son globale. Sans être du pur grindcore sonique, on est cependant loin de la ballade à la guitare séche un poil gnan-gnan. Sharp aime mixer des bases jazz ou jungle de sa création avec des dérives électroniques et autres distortions de club-house bien tendus vers un psychédélisme débordant.
"Suspension of disbelief" s'appuie toujours un même schéma (hormis les disgressions bruitistes pures et dures de la fin) : son auteur compose quelques note à la gratte acoustique ou électrique, balance quelques bonnes vibes avec une basse 8 cordes, eventuellement du saxo ou de la clarinette. Puis il passe tout ça à la moulinette de son ordi ou d'un synthétiseur analogique, pour nous offrir un magma sonore des plus jouissif, résolument moderne et en phase avec notre époque. Avouons le, Elliott Sharp gére bien son affaire, et en fera tripper plus d'un avec de multiples combinaisons inspirées musicalement...
"Suspension of disbelief" s'appuie toujours un même schéma (hormis les disgressions bruitistes pures et dures de la fin) : son auteur compose quelques note à la gratte acoustique ou électrique, balance quelques bonnes vibes avec une basse 8 cordes, eventuellement du saxo ou de la clarinette. Puis il passe tout ça à la moulinette de son ordi ou d'un synthétiseur analogique, pour nous offrir un magma sonore des plus jouissif, résolument moderne et en phase avec notre époque. Avouons le, Elliott Sharp gére bien son affaire, et en fera tripper plus d'un avec de multiples combinaisons inspirées musicalement...
mercredi 15 juillet 2009
KEIJI HAINO - Tenshi no gijinka
Le label Tzadik décrit Haino Keiji comme un « énigmatique troubadour bruitiste ». Eh bien pour le coup, je ne leur donne pas tord du tout, car c’est la description qui effectivement lui convient le mieux. Guitariste japonais hors norme, aussi déjant' dans sa tête, son look ou son oeuvre, il fait partie de l'underground nippon culte, au même titre que Yoshi Wada ou Merzbow. Ce qui impressionne avec ces neufs titres, c’est cette douleur quasi physique que s’inflige le compositeur japonais le long des 9 plages du disque. Mélange de percussions japonaises (souvent basé sur la lenteur et l’exploration du son), et de quelques instruments exotique de temps en temps. Puis il y a le coté vocal de la chose, avec des cris inhumains qui foutent réellement la frousse, des gémissements plaintifs japonais, des formules psalmodiques traditionnelles terriblement malsaines. Les vocalises de Keiji rajoute un coté dramatique et sombre, qui renforce encore plus le coté lent et plaintif de ces percussions et explorations de sons noires et lancinantes. La traduction japonaise du titre du disque est "imitator of angels", ce qui parait ironique, tant on s'en éloigne parfois. Ce disque pourrait faire la nique à certains disque de Sludge, tout offrant une vision et un univers noir souvent minimaliste. Quand la musique expérimentale, la noirceur de l’âme et le traditionnel japonais se rencontre…
mardi 14 juillet 2009
ERIK FRIEDLANDER - The watchman
Un des premiers artistes division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Erik Friedlander est l’une des figures les plus respectés au sein de la fameuse « Downtown scene » de New York. Fréquent collaborateur dans les albums de compositions de John Zorn, Le fameux violoncelliste se voit la possibilité d’enregistrer et de sortir ces propres compositions en cette année 1996. Il bondit donc sur l’occasion et nous propose 5 compositions de grandes qualités, ainsi que 3 variations qui accompagnent certaines composantes des plages principales. Entouré d’une clarinette basse et normale, et d’une basse, Erik Friedlander nous propose 8 titres de toute beauté nous prouvant, outre ses talents de musicien, aussi ses talents de compositeur. Intégralement instrumentale, les ambiances planantes et les mélodies éparses sont d’une grande beauté, nous permettant de nous évader comme dans un film romantique. Ponctué d’un magnifique artwork, cette œuvre d’inspiration juive laisse surtout la part belle à l’expression des instruments, afin d’en ressortir une cohésion superbe. L’auteur s’est également inspiré de deux nouvelles de Mark Helprin pour la réalisation de ce disque, écrivain dont je recommande les ouvrages...
lundi 13 juillet 2009
IKUE MORI - B-side
L'unique bande son de film signé Ikue mori, figure de proue de la downtown scene depuis 1978, et ceux pour la série "film music" de Tzadik. Trois films undergrounds pour une soundtrack trés expérimentale qui navigue entre rythmes latins, plages ambiant et intensité indus. bon disque, sans plus, car cette section du label posséde vraiment des oeuvres d'un trés haut niveau, et "B-side" ne posséde rien de renversant à proprement parler. Les 13 titres se laissent écouter cependant...
GISBURG - No stranger Not at all
Le premier album historique de Gisburg destiné pour le label de Tzadik, qui sortait à cette période seulement sa 7eme référence. Compositrice d’origine autrichienne, ayant immigrer à NY dés 1992, voici donc la première œuvre à part entière de Gisburg intitulé « no stranger, not at all », ce qui peut paraître paradoxal quand on essaye de décrypter le mystère complet qui entoure ces 10 titres hybrides et vraiment expérimentaux. Aucun d’entre eux ne se ressemble, mais pourtant tous nous traînent vers un film imaginaire, lorgnant vers des contes de la folie ordinaire. Quelques musiciens, pas mal d’instruments bizarres (erhu, oboe, M'bira etc…) pour des titres complétement déjantés la plupart du temps, de quoi faire voyager et tripper l’auditeur. L’artwork reste à l’image du disque : la bizarrerie et la fausse plénitude qui peut régner dans un lac de haute montagne. Un chapitre captivant de la composer series, et un des meilleurs proposé par Gisburg...
DAVID KRAKAUER - Klezmer madness !
Premier disque historique qui ouvrait la section Radical jewish culture du label Tzadik, section en hommage à la musique juive dans son grand ensemble. Il n’est guère étonnant donc de retrouver pour se premier opus une musique traditionnel juive, à savoir le Klezmer. Et c’est à David Krakauer et à son trio que sont revenu le mérite de proposer ce premier disque de 10 titres. Reprenant pour la plupart du temps des chansons traditionnel de Klezmer à leur sauce (chansons inconnus ou du Naftule Brandwein), à savoir une formation clarinette/accordéon/batterie, les compositions sont réinterprété brillamment. Tantôt dramatique, tantôt coloré et joyeuse, tantôt réfléchie, mais toujours très agréable à l’écoute, « klezmer madness » est un must have de la musique Yiddish. On a aussi le droit à une composition de Krakauer (« gong doina ») entraînante, ainsi qu’a un petit hommage à Masada avec un de leur titre (« rachab ») repris en gaieté par le trio. Un disque traditionnel jusqu’au bout de la clarinette, révélant avec aisance le talent du trio, mais particulièrement de David Krakauer, incroyable joueur au talent admirable.
dimanche 12 juillet 2009
RUINS - Hyderomastgroningem
Plus de 20 ans maintenant que Ruins roule sa bosse dans l'underground japonais. Certes, depuis le départ du dernier bassiste en date en 2003, c'est un petit peu le chant du cygne pour Yoshida Tatsuya, l'unique batteur de la formation.
Pour rappel, Ruins est donc un duo basse/batterie bien frappé de la cafetière, à mi-chemin entre la noise, l'art rock, le math rock et l'expérimental pur, avec un chant dans une langue de leur propre création. Ils ont sortis une chiée de disques sur pas mal de labels, dont quelqu'uns sur Tzadik comme vous pouvez le constater. Les deux japonais ont surtout vachement impressionner Zorn, à tel point qu'il se rua de les signer dés la création de la section japonaise du label (la 2eme référence de la section...). Il y a de quoi être impressionné avec ce disque au nom imprononcable. Rois de la cassure rythmique et de la syncope, les deux instruments sont d'un niveau technique qui force le respect. Je n'ai jamais été un grand fan du duo (même si je posséde plusieurs disques), mais il y a toujours des sonorités de fou niveau basse qui font bien tripper, et j'apprécie aussi le coté unique de leur vision. Et leurs artworks "caillasse design" (une récurrence chez Ruins) donne un coté arty bien cool...
Vous pouvez retrouver leur dernier opus en date sur mon autre blog dont le lien est juste en dessous des catégories, dans le message warning.
Pour rappel, Ruins est donc un duo basse/batterie bien frappé de la cafetière, à mi-chemin entre la noise, l'art rock, le math rock et l'expérimental pur, avec un chant dans une langue de leur propre création. Ils ont sortis une chiée de disques sur pas mal de labels, dont quelqu'uns sur Tzadik comme vous pouvez le constater. Les deux japonais ont surtout vachement impressionner Zorn, à tel point qu'il se rua de les signer dés la création de la section japonaise du label (la 2eme référence de la section...). Il y a de quoi être impressionné avec ce disque au nom imprononcable. Rois de la cassure rythmique et de la syncope, les deux instruments sont d'un niveau technique qui force le respect. Je n'ai jamais été un grand fan du duo (même si je posséde plusieurs disques), mais il y a toujours des sonorités de fou niveau basse qui font bien tripper, et j'apprécie aussi le coté unique de leur vision. Et leurs artworks "caillasse design" (une récurrence chez Ruins) donne un coté arty bien cool...
Vous pouvez retrouver leur dernier opus en date sur mon autre blog dont le lien est juste en dessous des catégories, dans le message warning.
samedi 11 juillet 2009
JOHN ZORN - Music for children
21eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cet opus s'inscrit pleinement dans la réédition complète que John Zorn instaura afin de rendre accessible ses oeuvres au grand public. Cet album a bénéficié d'une seconde réédition recemment pour les 10 ans de sa sortie, avec un remastering global et une nouvelle version d'une des compositions avec Lou Reed en guest qui balance des larsens dans tous les sens. Si la version 2009 demeure un léger foutage de gueule, la version originale vaut quand à elle pleinement le coup...
C'est donc en 1998 que John Zorn s'attelle à une nouvelle série de disques qu'il intitulera "Music romance", et qui a pour but d'explorer la face accessible de sa musique, prouvant ainsi son affection pour l'easy listening. Mais en pleine bourre à l'époque à continuer son oeuvre de musique de chambre ("angelus novus" entre autre...) et à tourner avec Masada, il ne sait pas trop par ou commencer. Puis balancer un pur disque d'ambiant, ce serait beaucoup trop évident pour l'auditeur. Alors il décide de fouiller dans les cartons...
La première composition qui en ressort, c'est le titre éponyme du disque "Music for children". Composé en 1996, durant la même période que ces premiers chamber works ("redbird"), cette pièce sonore de 14 minutes un peu plus introspective avait été mise de coté pour une utilisation ultérieure. Elle sera le point de départ pour Zorn de sa série en romance. C'est le trio Winant-Abel-Steinberg qui s'y colle avec talent, pour un morceau certes correct, même si on a entendu mieux en chamber works (on comprend peut être sa mise à l'écart)
Quelques Hardcore pieces datant de 1989 trainent encore dans le panier. Le fameux système de "file cards" permettant un archivage assez précis, John Zorn se rend compte qu'il y a possibilité d'offrir à l'auditeur quelques coups au coeur digne de l'époque de "Torture garden". Hors de question de reformer Naked city à cette période, ces membres étant tous trés occupé. Le compositeur a cependant croisé au Knitting factory de Manhattan un jeune groupe ultra fan de Naked city qui se nomme Prelapse. Il leur propose de reprendre 3 titres qu'il calerait sur cet opus. Les petits djeun's s'empressent d'accepter, "this way out" "bikini atoll" et "bone crusher" voyent donc le jour, avec Zorn en guest sur deux chansons. 3 excellents titres aussi violent qu'expéditif, foutraque mélange qui a pour but de surprendre l'auditeur. Effet réussi. Prelapse, trop heureux d'enregistrer avec leur idole, seront tellement enthousiaste que la tête pensante de Naked city leur écrira en partie leur album éponyme en 2002 (tout composé à base de Hardcore pieces bien sûr...)
Place ensuite à du neuf. En bon fan de Edgard Varèse qu'il est, Zorn improvise "cycles du nord", une composition improbable avec trois machines à vent et deux machine qui gérent les feedbacks acoustiques. Chiante et assez inutile, cette composition bénéficie donc d'un remaniement en 2008 avec Lou Reed qui rajoutent des larsens par dessus le bordel. Je pense que ça doit rendre l'ensemble encore plus pénible. Heuresement, et pour adoucir le tout ("musique pour enfants"), John Zorn compose trois trés beaux titres tourné autour du thème de l'enfance : deux contines avec Anthony Coleman et Cyro Baptista, et une superbe ballade avec le trio Friedlander-Cohen-Ribot. Fraiche, reposante et innocente, ces compositions apportent toutes leurs sens au nom du disque et assez de douceur pour justifier sa présence dans la série "music romance".
Doté d'un artwork à base de poupée sombre et arty (et d'un packaging propre à la série), "music for children" est une oeuvre en dents de scie, comportant du bon et un peu de chiant. La thématique développé est cependant intéréssante et surprend son auditeur dans la disposition des titres. On sait au moins la vision de Zorn sur les gentils chérubins : Du Hardcore pour les calmer, du vent pour les moucher, et des berceuses pour les endormir...
C'est donc en 1998 que John Zorn s'attelle à une nouvelle série de disques qu'il intitulera "Music romance", et qui a pour but d'explorer la face accessible de sa musique, prouvant ainsi son affection pour l'easy listening. Mais en pleine bourre à l'époque à continuer son oeuvre de musique de chambre ("angelus novus" entre autre...) et à tourner avec Masada, il ne sait pas trop par ou commencer. Puis balancer un pur disque d'ambiant, ce serait beaucoup trop évident pour l'auditeur. Alors il décide de fouiller dans les cartons...
La première composition qui en ressort, c'est le titre éponyme du disque "Music for children". Composé en 1996, durant la même période que ces premiers chamber works ("redbird"), cette pièce sonore de 14 minutes un peu plus introspective avait été mise de coté pour une utilisation ultérieure. Elle sera le point de départ pour Zorn de sa série en romance. C'est le trio Winant-Abel-Steinberg qui s'y colle avec talent, pour un morceau certes correct, même si on a entendu mieux en chamber works (on comprend peut être sa mise à l'écart)
Quelques Hardcore pieces datant de 1989 trainent encore dans le panier. Le fameux système de "file cards" permettant un archivage assez précis, John Zorn se rend compte qu'il y a possibilité d'offrir à l'auditeur quelques coups au coeur digne de l'époque de "Torture garden". Hors de question de reformer Naked city à cette période, ces membres étant tous trés occupé. Le compositeur a cependant croisé au Knitting factory de Manhattan un jeune groupe ultra fan de Naked city qui se nomme Prelapse. Il leur propose de reprendre 3 titres qu'il calerait sur cet opus. Les petits djeun's s'empressent d'accepter, "this way out" "bikini atoll" et "bone crusher" voyent donc le jour, avec Zorn en guest sur deux chansons. 3 excellents titres aussi violent qu'expéditif, foutraque mélange qui a pour but de surprendre l'auditeur. Effet réussi. Prelapse, trop heureux d'enregistrer avec leur idole, seront tellement enthousiaste que la tête pensante de Naked city leur écrira en partie leur album éponyme en 2002 (tout composé à base de Hardcore pieces bien sûr...)
Place ensuite à du neuf. En bon fan de Edgard Varèse qu'il est, Zorn improvise "cycles du nord", une composition improbable avec trois machines à vent et deux machine qui gérent les feedbacks acoustiques. Chiante et assez inutile, cette composition bénéficie donc d'un remaniement en 2008 avec Lou Reed qui rajoutent des larsens par dessus le bordel. Je pense que ça doit rendre l'ensemble encore plus pénible. Heuresement, et pour adoucir le tout ("musique pour enfants"), John Zorn compose trois trés beaux titres tourné autour du thème de l'enfance : deux contines avec Anthony Coleman et Cyro Baptista, et une superbe ballade avec le trio Friedlander-Cohen-Ribot. Fraiche, reposante et innocente, ces compositions apportent toutes leurs sens au nom du disque et assez de douceur pour justifier sa présence dans la série "music romance".
Doté d'un artwork à base de poupée sombre et arty (et d'un packaging propre à la série), "music for children" est une oeuvre en dents de scie, comportant du bon et un peu de chiant. La thématique développé est cependant intéréssante et surprend son auditeur dans la disposition des titres. On sait au moins la vision de Zorn sur les gentils chérubins : Du Hardcore pour les calmer, du vent pour les moucher, et des berceuses pour les endormir...
JOHN ZORN - Taboo and exile
25eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Second opus de la série "Music romance", dédié à la face accessible de la musique, et qui bénéficie d'un packaging de haute volée avec double pochette et artwork de qualité.
Suite donc du "music for children" datant de 1998, John Zorn décida donc en 1999 de pousuivre sa série et de composer un disque avec 100 % de compositions nouvelles, contrairement à son prédécésseur qui lorgnait un peu sur le passé. La thématique principale est quand à elle tournée vers l'eccletisme dans un premier temps, puis vers le rock arty ("art rock") dans un second. N'appréciant pas l'idée de tourner en rond sur la longueur d'un opus, Zorn se décide d'explorer plusieurs styles musicaux qu'il a toujours apprécié. Il met en place deux groupes de musiciens afin de mettre en boite les 12 titres qui composeront "Taboo and exile"
Joey Baron, Roberto Rodriguez et Cyro Baptista aux percussions, Jamie Saft à l'orgue, Miho Hatori à la voix (sur un titre) et le Masada string trio (trés présent sur le disque, avec deux titres en trio) forment le premier groupe de musiciens qui explorent l'ensemble world music/easy listening le long de 8 titres extrêmement bons. Envoutant comme le Bar Kokhba, ces compositions sont trés bien conçues, semblable à certaines oeuvres du Book of angels ou de The dreamers, projets qui à l'époque n'existaient pas...
Dave Lombardo à la batterie, Bill Laswell (ou Chris Wood) à la basse, Robert Quine, Fred Frith et Marc Ribot aux guitares, Mike Patton au chant (sur un titre) et Zorn au saxo hystérique (sur un titre aussi) forment le second groupe de musiciens qui explorent la facette rock du disque sur 4 titres. Que dire face à un telle line up ? Lombardo de Slayer apparement ravis d'être la, Ribot et Frith laché en roue libre, Laswell toujours aussi impressionnant, ces 4 titres sont des tueries. Pas foncièrement composé entièrement, On sent que Zorn à laisser du champs libre aux zikos pour qu'ils puissent s'éclater un peu en improvisant et donner ainsi le meilleur d'eux mêmes. Les featuring successifs du compositeur et de Patton donne un peu plus de fraicheur à cette ambiance rock sauvage.
Le mélange des styles musicaux donne une coloration particulière à ce chapitre Zornien, réservé donc "aux amoureux de musique dans toutes ses variations" selon Tzadik. L'inspiration de John Zorn et le talent des maîtres musiciens présent font aussi que "Taboo and exile" deviendra un classique dans les années à venir...
Suite donc du "music for children" datant de 1998, John Zorn décida donc en 1999 de pousuivre sa série et de composer un disque avec 100 % de compositions nouvelles, contrairement à son prédécésseur qui lorgnait un peu sur le passé. La thématique principale est quand à elle tournée vers l'eccletisme dans un premier temps, puis vers le rock arty ("art rock") dans un second. N'appréciant pas l'idée de tourner en rond sur la longueur d'un opus, Zorn se décide d'explorer plusieurs styles musicaux qu'il a toujours apprécié. Il met en place deux groupes de musiciens afin de mettre en boite les 12 titres qui composeront "Taboo and exile"
Joey Baron, Roberto Rodriguez et Cyro Baptista aux percussions, Jamie Saft à l'orgue, Miho Hatori à la voix (sur un titre) et le Masada string trio (trés présent sur le disque, avec deux titres en trio) forment le premier groupe de musiciens qui explorent l'ensemble world music/easy listening le long de 8 titres extrêmement bons. Envoutant comme le Bar Kokhba, ces compositions sont trés bien conçues, semblable à certaines oeuvres du Book of angels ou de The dreamers, projets qui à l'époque n'existaient pas...
Dave Lombardo à la batterie, Bill Laswell (ou Chris Wood) à la basse, Robert Quine, Fred Frith et Marc Ribot aux guitares, Mike Patton au chant (sur un titre) et Zorn au saxo hystérique (sur un titre aussi) forment le second groupe de musiciens qui explorent la facette rock du disque sur 4 titres. Que dire face à un telle line up ? Lombardo de Slayer apparement ravis d'être la, Ribot et Frith laché en roue libre, Laswell toujours aussi impressionnant, ces 4 titres sont des tueries. Pas foncièrement composé entièrement, On sent que Zorn à laisser du champs libre aux zikos pour qu'ils puissent s'éclater un peu en improvisant et donner ainsi le meilleur d'eux mêmes. Les featuring successifs du compositeur et de Patton donne un peu plus de fraicheur à cette ambiance rock sauvage.
Le mélange des styles musicaux donne une coloration particulière à ce chapitre Zornien, réservé donc "aux amoureux de musique dans toutes ses variations" selon Tzadik. L'inspiration de John Zorn et le talent des maîtres musiciens présent font aussi que "Taboo and exile" deviendra un classique dans les années à venir...
JOHN ZORN - The gift
32eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. troisième et dernier opus de la série trilogie "Music romance", dédié à la face accessible de la musique, et qui bénéficie d'un packaging de haute volée avec double pochette et artwork de qualité (certainement d'ailleurs le plus réussi pour le coup)
L'un des plus beaux disques d’easy listening jamais composé, et l’un des meilleur disque de l’immense discographie de Zorn. 10 titres, 10 merveilles, 10 beautés étincelantes. Un grand défi pour l’une des figures de proue de l’avant-garde américaine que de composer des musiques somme toute très accessibles pour le coup. Ce disque est avant tout un cadeau de John à ses fans, qui le réclamait depuis longtemps, en réclamation à un général contrecoup de toute son oeuvre passée qui demeurait exigeante. On le croyait incapable de le faire, c'était sans compter sur l'immense talent du compositeur New Yorkais.
Ce disque est une véritable hymne à la relaxation, un point d’orgue de la détente, un St graal de la musique contemporaine en générale. A disque exceptionnel, line up exceptionnel, tous les grands sont la : Marc Ribot et sa guitare magique, Jamie Saft et son talent, Trevor Dunn et sa basse ronflante, Cyro baptista et ses formidable percus, Joey Baron et son touché incroyable. Des guests à n’en plus finir, toute l’équipe Masada, et bien sur le disciple de Zorn, Mike Patton.
Plus belle réussite de la série "Music romance", une des meilleures ventes de l'oeuvre de Zorn, La suite s'offre à vous avec la formation The dreamers (déja présente sur ce blog), suite estampillé de "The gift" officiant dans la même veine.
L'un des plus beaux disques d’easy listening jamais composé, et l’un des meilleur disque de l’immense discographie de Zorn. 10 titres, 10 merveilles, 10 beautés étincelantes. Un grand défi pour l’une des figures de proue de l’avant-garde américaine que de composer des musiques somme toute très accessibles pour le coup. Ce disque est avant tout un cadeau de John à ses fans, qui le réclamait depuis longtemps, en réclamation à un général contrecoup de toute son oeuvre passée qui demeurait exigeante. On le croyait incapable de le faire, c'était sans compter sur l'immense talent du compositeur New Yorkais.
Ce disque est une véritable hymne à la relaxation, un point d’orgue de la détente, un St graal de la musique contemporaine en générale. A disque exceptionnel, line up exceptionnel, tous les grands sont la : Marc Ribot et sa guitare magique, Jamie Saft et son talent, Trevor Dunn et sa basse ronflante, Cyro baptista et ses formidable percus, Joey Baron et son touché incroyable. Des guests à n’en plus finir, toute l’équipe Masada, et bien sur le disciple de Zorn, Mike Patton.
Plus belle réussite de la série "Music romance", une des meilleures ventes de l'oeuvre de Zorn, La suite s'offre à vous avec la formation The dreamers (déja présente sur ce blog), suite estampillé de "The gift" officiant dans la même veine.
JOHN ZORN - The gift live in NY
Recorded live at the Tonic in New York (USA) on June 15th 2001
Live non officiel au son un peu faible malheuresement. Mais l'interprétation reste impeccable, même si pas vraiment fidèle au disque. Tous les titres sont présent, même tracklisting. Enjoy !
http://rapidshare.com/files/126191328/JZ-TGLINY2001.rar
Live non officiel au son un peu faible malheuresement. Mais l'interprétation reste impeccable, même si pas vraiment fidèle au disque. Tous les titres sont présent, même tracklisting. Enjoy !
http://rapidshare.com/files/126191328/JZ-TGLINY2001.rar
vendredi 10 juillet 2009
MEPHISTA - Entomological reflections
La série Oracles de Tzadik, qui met en avant le travail des femmes dans la scène expérimentale mondiale, voit le retour d’un trio qui avait déjà sortis son précédant album (« black narcissus ») sur cette même série. Mephista est en effet composé de Sylvie Courvoisier au piano (fréquente collaboratrice de Mark Feldman), Susie Ibarra à la batterie (auteur de plusieurs disques solo sur Tzadik) et de Ikue Mori aux samples et autres expérimentations électroniques (collaboratrice de Zorn, oeuvrant avec Hemophiliac, etc…). Cet « entomological reflections » surprend beaucoup au premier abord, avec des morceaux dont les structures ne semblent pas être en cohésion. On se rend vite compte alors du travail des compositrices et du rendu parfois improvisé du disque. Recherchant entre le piano discret ou attrayant, le jeu dynamique de batterie ou les divers bruits et boucles électroniques bizarre, le trio a poussé encore plus loin dans l’expérimentation et dans l’exploration sonore du mélange des trois instruments. Avec parfois des titres en français (« la femme 100 têtes » « drôle de mots »…), on se rend compte en fait que tour à tour, un élément de la composition prédomine, une des trois musiciennes prend la tête, les deux autres servant alors de support. Puis il y a parfois des moments de cohésion totale, laissant alors libre court à chacun des instruments, dans un mélange expérimental noisy et dérangeant. Ce disque est une brillante et bruyante réussite, qui améne la musique expérimentale féminine vers des cieux encore peu explorés. Le travail des structures, les arrangements divers, l’improvisations de certains passages, l’alchimie entre l’électronique moderne, les percussions rythmiques et le piano traditionnel est une formule qui nous montre une face inspirée du trio. On recommandera donc ce disque, tant les 15 titres sont débordant de créativité. Avec des groupes comme Mephista (et ses représentantes), la série Oracles a encore de beau jour devant elle…
jeudi 9 juillet 2009
IKUE MORI - Hex kitchen
Première référence historique de la série New Japan, catégorie ouverte donc aux artistes du pays au soleil levant. C'est dés la création de son label en 1995 que John Zorn décida de créer cette section, rendant ainsi hommage à sa grande affection du Japon, lui ayant vécu plusieurs mois la bas et ayant collaboré avec un grand nombre d'artistes nippons.
Ikue Mori fut donc la premiére à inaugurer la New Japan (elle est l'ex-femme de Zorn et était à l'époque la graphiste attitré du label). Compositrice avant gardiste hors norme, batteuse de DNA, pilier de la downtown scene, reine du laptop, c'est toujours un plaisir d'écouter ces disques, même si ces derniers sont difficile à décrire. "Hex kitchen" a le mérite de contenir quelques guests qui donne de la coloration à tous les bruits éléctroniques : Zeena Parkins à la harpe, david Watson à la gratte, Catherine Jauniaux pour quelques cris, Zorn à la clarinette, etc...Doté d'un bel artwork, ce disque est excellent et propose des sonorités vraiment unique et recherché.
Ikue Mori fut donc la premiére à inaugurer la New Japan (elle est l'ex-femme de Zorn et était à l'époque la graphiste attitré du label). Compositrice avant gardiste hors norme, batteuse de DNA, pilier de la downtown scene, reine du laptop, c'est toujours un plaisir d'écouter ces disques, même si ces derniers sont difficile à décrire. "Hex kitchen" a le mérite de contenir quelques guests qui donne de la coloration à tous les bruits éléctroniques : Zeena Parkins à la harpe, david Watson à la gratte, Catherine Jauniaux pour quelques cris, Zorn à la clarinette, etc...Doté d'un bel artwork, ce disque est excellent et propose des sonorités vraiment unique et recherché.
mercredi 8 juillet 2009
CHRIS BROWN - Lava
2eme référence historique de la toute première série du label Tzadik, label instauré par John Zorn en 1995. Professeur au mills college de Oakland, Pianiste, créateur d’instruments de musique électronique, c’est surtout les talents de compositeur de Chris Brown qui nous intéresse ici. Un disque vraiment innovateur, créé pour un quartet un peu spécial s’accordant autour d’une batterie proche de la percussion (tenu par le reconnu William Winant), puis de trompette, tuba et trombone. « Lava » est dans sa construction assez phénoménal, puisque nous pouvons distinguer une interaction entre les instruments traditionnels et 4 générateurs électroniques, contrôler par un système de processeur informatique qui transforme ces éléments en fragments électro-acoustiques afin de créer un magma sonore. Ce magma sonore s’associe à des notions géologiques, à savoir entre autre les sensations de l’écoulement d’une lave lors d’une éruption volcanique. Ca vous en bouche un coin ? moi aussi quand je l'ai découvert à l'époque…Les sonorités sont évidemment très expérimentales, evidemment indescriptible, mais qui comme énoncer donne vraiment la sensation d'un magma : le tout est lent, progressif (sans être technique) et parfois "poisseux". L'artwork refléte bien l'opus d'ailleurs, à découvrir donc en regardant un reportage sur les volcans...
mardi 7 juillet 2009
NANA VASCONCELOS - Fragments modern tradition
Compositeur brésilien prophète dans son pays, Nana Vasconcelos dispose d'une trés riche discographie, et ceux depuis 1970. Ce percussioniste de renom offre au label Tzadik la compilation de tous ces travaux pour le 7eme art, à savoir les pièces sonores de 6 films a priori exotique, déduction faites après écoute de ce "fragments...". Compositions oscillant entre de la percus évasives (cyro baptista est de la fête), plages quasi ambiant avec communion de la nature, rythmes latino-exotique, etc...Tout reste dans une veine assez expérimentale, mais la voix troublante du compositeur reste un atout marquant. Pas l'un des meilleurs disques de la section film music, mais du beau travail quand même...
mercredi 1 juillet 2009
MARC RIBOT - Exercises in futility
Il y a une certitude aujourd'hui : Marc Ribot est sans conteste LE guitariste phare de la downtown scene, et certainement l'un des meilleurs guitaristes avant gardiste de ce siècle (entre Derek Bailey, Bill Frisell et Fred Frith). Aprés avoir joué avec plusieurs groupes de Garage punk, il étudie la guitare avec son mentor haitien Frantz Casseus. Aujourd'hui, autant dire que l'éléve a dépassé le maître. Et ceux grâce à une carrière jalonnée de rencontres aussi grandes qu'importantes. Ils ont tous fait appel à lui tôt ou tard pour que son jeu incroyable de guitare soit sur leurs oeuvres : "ils" ? Solomon Burke, Sun Ra, John Lurie, Marianne Faithfull, Tom Waits (dont Marc est l'un des guitariste quasi attitré), Cibo Matto, Robert Plant, Tricky, ce jambon d'Alain Bashung, et tant d'autres...Tout cela a façonné le jeu de Marc pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Ce disque est en tous point historique. Marc nous y impose sa propre vision de la guitare classique, sans que son éternel collaborateur John Zorn vienne y mettre son nez (le traditionnel "Book of heads", "asmodeus"). Il ne s'agit pas non plus de bande son de films, ni un des multiples groupes auquel Marc s'adonne dans le riff sauvage (Rootless cosmopolitans, Shreck, Los Cubanos Postizos ou encore Ceramic dog). Ribot nous avait bien fait une excursion solo dans la composer series de Tzadik ("scelsi morning"), mais son hommage au ritualisme et minimalisme l'avait pousser à finir sur des chambers works ou son jeu de guitare était noyé avec d'autres instruments. Ici, c'est du Marc Ribot sans fioriture, en guitare classique, faisant ses études et exercices en "toute futillité". Evidemment, on sombre dans une démonstration technique qui laisseront sans voix les guitaristes, mais qui ne plaira pas à la masse. Marc Ribot étonne par sa dextérité, son feeling unique, sa capacité au picking de multiplier rythmique et disgressions solos avec une aisance qu'on devine désarmante. La superbe technique masque peut être une sensibilité qu'on devine mise de coté. Mais aprés les 14 premières études, Marc se laisse aller 9 minutes durant sur une composition qui nous ouvre enfin à son émotion guitaristique ("the art of repetition"). "exercises..." est donc peut être le vrai premier album solo de Marc Ribot, seul avec ses cordes, ses manches et sa libre inspiration. Et c'est en cela qu'il s'agit d'un disque essentiel pour le monde de la guitare...
IRVING STONE - Memorial concert
Irving Stone était un écrivain américain qui avait la particularité d'être un grand amateur de musique, et particulièrement toute la fameuse downtown sece de NY, étant new yorkais pur souche. Trainant ses guêtres depuis 1978 dans tous les clubs de la ville (le Knitting factory et le Tonic en tête), il devient ami avec tous les musiciens de la scène, assistat au premiers concerts de John Zorn dans son appartement, etc...Aprés sa mort en 2003, tous ces personnes décidérent de lui rendre hommage lors d'un concert au Tonic en 2004. Line up trés impressionant, une grande partie de la downtown scene est présente, pour un concert qui offre diverses formations ou prestations solos. Jazz, expérimental, tous les titres sont interprétés brillament, dévoilant ainsi un bel hommage à ce monsieur qu'on sentait être, grâce au livret, un papy bien sympa. R.I.P
TOM CORA - Hallelujah anyway
Tom Cora, aprés avoir suivit un cursus musical relativement classique et ayant appris le violoncelle, débarqua en 1979 à NY, année qui fut vraiment le point de départ de sa carrière. Il rencontra d'abord Eugene Chadbourne, puis son talent de multi-instrumentiste (guitares de toutes sorte, violon, accordéon, etc...) l'amena à fréquenter les clubs barrés de Manhattan, devenant pleinement un membre de la naissante "downtown scene" en compagnie de Toshinori Kondo, Wayne Horvitz, John Zorn ou encore Bill Laswell avec qui il collaborera plus de dix ans avec Curlew. Mais la rencontre la plus marquante pour Cora fut celle avec Fred Frith en 1980, fraichement débarqué d'angleterre, avec qui il fonda Skeleton Crew en 1982. Seulement 2 disques (dont le second en trio avec Zeena Perkins), mais une amitié profonde scellera les deux hommes, dont les prestations lives resta marqué dans les mémoires (jouant de nombreux instruments au sein d'un même morceau), faisant du duo avec Frith l'un des plus mémorable de la scène New Yorkaise. Tom Cora fit aussi partit des combo Third Person (rencontrant ainsi sa femme Catherine Jauniaux, et Collaborant avec Samm Bennett, Chris Cochrane, Marc Ribot, etc...), Roof (post rock quartet) et The ex (combo néérlandais de Punk). Il continua de collaborer sans cesse avec son ami Fred Frith jusqu'à la fin. Il mourut à l'age de 44 ans, peu aprés avoir immigré à Marseille, atteint d'un Cancer.
L'hommage et l'émotion de la downtown scene fut sans précédent, un concert hommage fut organisé par Zorn et Frith au Knitting factory en 1998 (et dont le double album existe sur le label du même nom). Cette compilation proposé par Zorn et Tzadik demeurant juste un hommage de tout ce qu'a pu accomplir Tom Cora dans sa carrière, ainsi que des hommages par ses collaborateurs et amis. On retiendra les quelques plages solos de Tom Cora au violoncelle et accordéon. 2 titres de Curlew inspirés, 2 de Skeleton crew excellent, un de roof qui envoit bien. Les vibrants hommages : Gerry Hemingway aux percus, un titre de Zeena Parkins à la harpe, un second en duo avec Chris Cochrane bouleversant, et une ballade au piano de Wayne Horvitz qui ferait pleurer une statue. Pour finir, des collaborations prestigieuses : Tom Cora accompagné de Marc Ribot, un trio avec Chris Cutler et Frith, et un autre quasi ultime Tom cora/Fred Frith/John Zorn...R.I.P
L'hommage et l'émotion de la downtown scene fut sans précédent, un concert hommage fut organisé par Zorn et Frith au Knitting factory en 1998 (et dont le double album existe sur le label du même nom). Cette compilation proposé par Zorn et Tzadik demeurant juste un hommage de tout ce qu'a pu accomplir Tom Cora dans sa carrière, ainsi que des hommages par ses collaborateurs et amis. On retiendra les quelques plages solos de Tom Cora au violoncelle et accordéon. 2 titres de Curlew inspirés, 2 de Skeleton crew excellent, un de roof qui envoit bien. Les vibrants hommages : Gerry Hemingway aux percus, un titre de Zeena Parkins à la harpe, un second en duo avec Chris Cochrane bouleversant, et une ballade au piano de Wayne Horvitz qui ferait pleurer une statue. Pour finir, des collaborations prestigieuses : Tom Cora accompagné de Marc Ribot, un trio avec Chris Cutler et Frith, et un autre quasi ultime Tom cora/Fred Frith/John Zorn...R.I.P
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