samedi 18 juillet 2009

JOHN ZORN - Moonchild

Certainement lassé de bosser sur des filmworks ou de la chamber music, aprés avoir pleinement achevé la serie "music romance" qui mettait en avant le coté adouci de son travail, Zorn s'est dit qu'il fallait renouer avec la folie passé de Painkiller et de Naked city. Mais Hors de question de réanimer ses deux projets, place à du neuf. "Les secrets les plus puissants sont révélés par l'intensité et les expériences extrêmes" dixit John Zorn. Mettre cette phrase en musique, chose peu évidente. 3 ans de réfléxion, pour mettre en forme l'hypnotique intensité du rituel (soit la composition) avec la spontaneité de la magie (soit l'improvisation) dans un format musical moderne (le rock).

Pas 35 solutions pour Zorn, l'homme le plus doué du rock, c'est son disciple, son étudiant, l'éternel Mike Patton. Le bassiste qui connait le mieux Patton, c'est son ami de toujours, ils se connaissent depuis l'adolescence, Trevor Dunn. Donner de la forme rythmique à ce duo de mauvais garnements supposer un batteur monstrueux. Joey Baron tiendra parfiatement ce rôle, en plus de l'incontournable Masada. Le trio est formé, il s'appelle Moonchild. Une telle musique hybride laisse forcément pantois le quidam. Les oreilles avertis n'auront en revanche de s'extasier sur cet opus incroyable. Composé par Zorn, interprété magistralement, une quasi nouvelle forme de musique est née. Baron expérimente, se lâche, improvise, n'est jamais à coté. Dunn est plus massif que jamais, chaque coup de basse est un coup de semonce par moment. Patton ne livre que des onomatopés ("songs without words") dans chaque reprise de souffle au bord de la rupture. Le résultat est en tout point étonnant, tantôt épileptique, tantôt cathartique (le monstrueux "616") jamais redondant, et fou de bout en bout. Pari réussi pour Zorn, qui livre ici un nouveau projet majeur à la mesure de son incroyable talent de compositeur et de visionnaire.


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