21eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cet opus s'inscrit pleinement dans la réédition complète que John Zorn instaura afin de rendre accessible ses oeuvres au grand public. Cet album a bénéficié d'une seconde réédition recemment pour les 10 ans de sa sortie, avec un remastering global et une nouvelle version d'une des compositions avec Lou Reed en guest qui balance des larsens dans tous les sens. Si la version 2009 demeure un léger foutage de gueule, la version originale vaut quand à elle pleinement le coup...
C'est donc en 1998 que John Zorn s'attelle à une nouvelle série de disques qu'il intitulera "Music romance", et qui a pour but d'explorer la face accessible de sa musique, prouvant ainsi son affection pour l'easy listening. Mais en pleine bourre à l'époque à continuer son oeuvre de musique de chambre ("angelus novus" entre autre...) et à tourner avec Masada, il ne sait pas trop par ou commencer. Puis balancer un pur disque d'ambiant, ce serait beaucoup trop évident pour l'auditeur. Alors il décide de fouiller dans les cartons...
La première composition qui en ressort, c'est le titre éponyme du disque "Music for children". Composé en 1996, durant la même période que ces premiers chamber works ("redbird"), cette pièce sonore de 14 minutes un peu plus introspective avait été mise de coté pour une utilisation ultérieure. Elle sera le point de départ pour Zorn de sa série en romance. C'est le trio Winant-Abel-Steinberg qui s'y colle avec talent, pour un morceau certes correct, même si on a entendu mieux en chamber works (on comprend peut être sa mise à l'écart)
Quelques Hardcore pieces datant de 1989 trainent encore dans le panier. Le fameux système de "file cards" permettant un archivage assez précis, John Zorn se rend compte qu'il y a possibilité d'offrir à l'auditeur quelques coups au coeur digne de l'époque de "Torture garden". Hors de question de reformer Naked city à cette période, ces membres étant tous trés occupé. Le compositeur a cependant croisé au Knitting factory de Manhattan un jeune groupe ultra fan de Naked city qui se nomme Prelapse. Il leur propose de reprendre 3 titres qu'il calerait sur cet opus. Les petits djeun's s'empressent d'accepter, "this way out" "bikini atoll" et "bone crusher" voyent donc le jour, avec Zorn en guest sur deux chansons. 3 excellents titres aussi violent qu'expéditif, foutraque mélange qui a pour but de surprendre l'auditeur. Effet réussi. Prelapse, trop heureux d'enregistrer avec leur idole, seront tellement enthousiaste que la tête pensante de Naked city leur écrira en partie leur album éponyme en 2002 (tout composé à base de Hardcore pieces bien sûr...)
Place ensuite à du neuf. En bon fan de Edgard Varèse qu'il est, Zorn improvise "cycles du nord", une composition improbable avec trois machines à vent et deux machine qui gérent les feedbacks acoustiques. Chiante et assez inutile, cette composition bénéficie donc d'un remaniement en 2008 avec Lou Reed qui rajoutent des larsens par dessus le bordel. Je pense que ça doit rendre l'ensemble encore plus pénible. Heuresement, et pour adoucir le tout ("musique pour enfants"), John Zorn compose trois trés beaux titres tourné autour du thème de l'enfance : deux contines avec Anthony Coleman et Cyro Baptista, et une superbe ballade avec le trio Friedlander-Cohen-Ribot. Fraiche, reposante et innocente, ces compositions apportent toutes leurs sens au nom du disque et assez de douceur pour justifier sa présence dans la série "music romance".
Doté d'un artwork à base de poupée sombre et arty (et d'un packaging propre à la série), "music for children" est une oeuvre en dents de scie, comportant du bon et un peu de chiant. La thématique développé est cependant intéréssante et surprend son auditeur dans la disposition des titres. On sait au moins la vision de Zorn sur les gentils chérubins : Du Hardcore pour les calmer, du vent pour les moucher, et des berceuses pour les endormir...
samedi 11 juillet 2009
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