mardi 30 juin 2009

JOHN ZORN - The big gundown

28eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cet opus s'inscrit pleinement dans la réédition complète que John Zorn instaura afin de rendre accessible ses oeuvres au grand public. Certainement l'un des disques clés dans la carrière du compositeur, c'est grâce à ce celui çi qu'une reconnaissance du grand public eut lieu, le permettant ainsi de pouvoir enchainer des projets plus ambitieux (d'ailleurs le point de départ de multiples projets tels les collaborations, les filmworks ou Naked city).

C'est en 1983 qu'un producteur de New York amateur de ces travaux lors des Parachute years, Yale Evelev, propose à John Zorn de s'atteler à reprendre des compositions du grand maitre italien à sa sauce. Ce dernier se voit comme un compositeur et un improvisateur, pas comme un interpréte : il refuse, pensant de toute façon que la musique de Morricone est "trop parfaite". Il est vrai que Ennio Morricone est un des plus grands (le ?) compositeurs de films de tous les temps, Zorn le sait et demeure un grand fan. Selon lui, le compositeur italien est l'un des premiers à avoir intégrer les éléments du post-modernisme musical au sein d'un langage personnel, et d'avoir réussi à conjuguer musique avant gardiste et succés retentissant.

En 1983, Zorn fut egalemment approché pour la ré-interprétation d'un morceau de Thelonious Monk "shuffle boil". Réunit avec ses musiciens en studio, il exécute le boulot, mais réalise aussi toutes les possibilités exploitable en studio, ainsi que le fait qu'il exploite à 10 % les capacités de ces brillants collaborateurs. Comme le projet Morricone devait être en partis produit par Evelev, Zorn changea d'avis, ravi à l'idée de retourner en studio d'une part, et de l'autre de bosser sur des pièces de son idole.

La casting de musiciens demeure tout simplement incroyable. Zorn voulait le plus de musiciens possible pour exploiter un maximum de possiblités et faire en sorte que les titres soit différents : rendez vous pris avec Fred Frith, Bill Frisell, Wayne Horvitz (trois futurs Naked City), les proches Anthony Coleman, Polly Bradfield, Bobby Previte, Christian Marclay, Carol emmanuel, David Weinstein, Guy Klucevsek, Cyro Baptista etc. Puis des bonnes surprises : Ned Rothenberg qui n'était plus à NY à l'époque, le retour d'Anton Fier, une présence de Michihiro Sato (qui avait signé la première collaboration duo avec Zorn), Tim Berne, Big John Patton en personne et même la Harpie Diamanda Galas qui gratifie de sa voix possédée un titre. 10 titres furent d'ailleurs mis en boite, tout plus brillant les un des autres. Zorn est arrivé à clairement intégré sa culture musicale à des titres d'obédience contemporrain, afin de mieux les déformer et le remanier à son goût. Bloc noise, improvisation libre, musique de films d'horreur, déviances soul jazz, mélodies folk japonaise, transgressions de duck calls, guitares hurlantes à résonnance métalliques, tout ça toujours sur fond de Morricone. C'est du trés grand art.

La rencontre fatidique entre John Zorn et "il Maestro" eut lieu. Zorn en apprit beaucoup, notamment sur la composition de musique de films, qu'il mettra d'ailleurs en application trés vite tout au long des 20 ans de la série des filmworks (dont le premier démarrera en 86, soit peu aprés la rencontre). Et coup de bol, L'album a été encensé par Morricone : « C'est un disque qui a de fraîches, bonnes et intelligentes idées. Il s'agit d'une réalisation à un haut niveau, un travail réalisé par un maître aux grandes fantaisie, connaissances et créativité... Beaucoup de gens ont fait des versions de mes morceaux, mais aucun ne l'a fait comme cela ». Le disque vit le jour sur Icon, sous division d'une major, et fût un succés immédiat, tirant Zorn d'une certaine confidentialité New Yorkaise jusque la, et l'amenant sur les sentiers d'une reconnaissance mondiale, et ceux grâce à l'un de ses héros musicaux...

Jamais avare en terme de boulot, Tzadik programma une réédition pour fêter le quinziéme anniversaire de la sortie du disque, avec nouvel artwork, nouveau mastering, etc...Puis John Zorn voulut s'offrir un petit plaisir, en incluant ses plus récents collaborateurs et amis à l'une de ses oeuvres majeures. Comme il le dit lui même, si il avait connus ces personnes en 1984, elles auraient indéniablement fait partie de l'équipe. On ne refait pas le passé, mais on peut s'adapter au présent. 5 nouveaux morceaux furent donc enregistrer : un duo Saft/Hatori, un trio Saft/Baptista/Mike Patton (superbe ballade, Patton donne son sens au titre), un quatuor noisy à souhait Baron/Dunn/Bailey/Ribot, et la réunion du Bar Kokhba sur deux titres (dont "the sicilian clan" que Naked city avait déja repris). Ces 5 morceaux completent ainsi pleinement l'oeuvre "The big gundown", disque historique conseillé aux fans de Zorn qui le connaissent déja par coeur, aux fervents d'Ennio Morricone, et aux amateurs de musique libres et inventives.

dimanche 28 juin 2009

JOHN ZORN - Cobra

"Cobra" est le 20eme Game piece composé par John Zorn depuis qu'il s'est attelé à la musique improvisée dés 1974 avec "Klarina". "Cobra" fut la plus populaire des pièces de ces 20 dernières années, tout simplement parce une première version est parut en 1984 chez Hat hut records (et sera réédité en 2002) la ou les autres trames sonores sont resté dans les cartons du grenier. A l'époque, Zorn, inspiré par les travaux de Cage sur l'improvisation, s'est mis dans l'idée de révolutionner la théorie de l'approche musicale en proposant des improvisations, basées non seulement sur des règles de jeu strictes (harmonie, vitesse, temps de jeu, etc…), mais aussi sur l'interaction des conditions sociales des musiciens dans le but de former une entité abstraite illustrant les comportements intuitifs spirituels et intellectuels de ces mêmes musiciens (ouf !). Les règles sont énoncés via des prompteurs, des flash, des gestes de mains, respectant un timing précis. La première version de "Cobra" avait inclus tous les collaborateurs et proches de Zorn de l'époque. Puis l'oeuvre fit le tour du monde, à tel point qu'elle fut la composition la plus jouée en matière de musique "nouvelle et avant gardiste".

Etrangement, alors qu'on pensait que le compositeur New Yorkais avait laché l'affaire en matière de Game pieces, il convoque en 2002 tous ses amis et collaborateurs plus récent pour enregistrer une seconde version de "Cobra". Hormis Roseman et Marcus Rojas (trombone/tuba), tous les autres musiciens sont des compositeurs de l'écurie Tzadik (en vrac, Jennifer Choi, Mark Feldman, Friedlander, Trevor Dunn, Mark Dresser, Ikue Mori, Annie Gosfield, Jamie Saft, Sylvie Courvoisier, Cyro Baptista, Susie Ibarra et Derek Bailey). Une belle brochette, tous des personnalités de la Downtown scene. Comparé au Maelstrom capharnaumique sonore que représenté le volume 1 d'époque, ce volume 2 est beaucoup plus fun. Les nouvelles technologies n'ont pas laissé Zorn indifférent, et on note la présence de Samples et autres éléments électroniques qui étaient tout simplement inexistant à l'époque. Montée bruitiste, passage ambiant glauque, et une prestation qui doit autant au visuel qu'à l'auditif. Pour les plus cramé d'entre vous, le disque Tzadik propose caché dérrière le boitier du disque les régles du jeu, qui apportent plus d'interrogations que de réponses. J'ai entendu parler via Tzadik d'une future réédition des autres game pieces qui ne sont jamais sortis."Cobra" reste cependant l'un des meilleurs game pieces jamais composé au monde, portant Zorn au panthéon de la musique improvisée...

JOHN ZORN - Xu feng

Composé juste après « Cobra » durant l'année 1985, « Xu feng » est dédié à l’actrice chinoise de film d’arts martiaux du même nom. Un des games pieces les plus violents composé par Zorn, écrit pour 6 joueurs (6 batteurs sont possibles d’après le livret). Heureusement, il n’y a qu’un batteur pour le coup, et c’est Dave Lombardo (de Slayer !!) qui s’y colle, pour l’une des seuls collaborations sur disque pour les deux hommes. Lombardo est également accompagné de William Winant aux percussions. David Slusser et Chris Brown aux machines (2 compositeurs sur Tzadik), John Schott et l’inévitable Fred Frith aux guitares, le line up est formé. 11 plages plus tard, on a la tête comme une citrouille. Dans la même lignée que « Cobra », le coté bruitiste nous ravira, mais le coté trop « joueur » (comprendre par la désorganiser) nous gonflera royalement. C’est plutôt dommage car « xu feng » fourmille de bonne idées, mais il n’y a pas assez de respirations entre les instruments je trouve, et le tout est souvent noyé dans une grosse masse sonore incohérente. Les règles du jeu ont l’air bien tordues…Zorn nous sert un concept un peu croque cerveau pour le coup, surtout que c'est lui qui s'est collé au "prompter" (donc sur le timing d'intervention des joueurs). Le débat des games pieces n’est pas à remettre en question, il est question avant tout d’improvisation…j’y adhère moyennement pour le coup…

JOHN ZORN - Lucifer book of angels 10

En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Aprés une véritable saga de 9 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) et pas n'importe laquelle, puisque nous sommes bel et bien en la présence de Lucifer, certainement l'un des démons ayant la dénomination la plus commune. Peut être ce nom car il s'agit, il est vrai, de l'oeuvre la plus importante pour la série book of angels, et certainement la plus aboutie. Le dernière réunion studio du Masada chamber ensemble, prénommé egalemment Bar Kokhba, datait de 1998. Et hormis le triple album live des 50 ans de Zorn, on en avait plus entendu parlé durant un moment. Grand bonheur donc de retrouver cette formation aussi belle que talentueuse. Zorn à la composition et au chef d'orchestre. Puis tout ses fidèles camarades qui l'entoure : Le percussioniste Cyro Baptista, les deux violonistes Mark Feldman et Erik Friedlander, Le batteur Joey Baron et la bassiste Greg Cohen (transfuge du masada original), et l'eternel Marc Ribot à la guitare. Sur la papier, ça en jette. Sur disque, c'est plus que ça. C'est beau à crever, tout simplement. On frôle l'easy listening par moment, puis cette world/surf music sur fond de musique juive fait tout simplement vibrer à tout moment. Les musiciens se connaissent parfaitement, Zorn dirige avant tout ses amis, et le résultat de cette cohésion trancende tout simplement la musique. Pas la peine d'en dire plus, ce disque est tout simplement un must have de Tzadik, et le meilleur opus des book of angels...

JOHN ZORN - Xaphan book of angels 9

En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Aprés une saga de déja 8 volumes, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence d'un combo qui a peu de liens avec la famille Masada a priori. Mais Trey Spruance est pote avec Zorn (il joue la gratte sur "Elegy"), ancien collegue avec Patton (copain comme cochon avec Zorn) et le compositeur new yorkais est toujours à la recherche d'artiste hors du commun pour interpréter son songbook 2. Assurément, Secret chiefs 3 en ai un : Trey Spruance en maitre d'oeuvre, des génies comme Ches Smith, Eyvind Kang, ou les Estradasphere qui en sont les membres, voila qui calme. La grande force de "Xaphan", c'est que Spruance se soit accordé à 200 % sur les chansons écrites par Zorn, comme si qu'il les avait lui même écrites. A partir de la, le talent globale de Secret chiefs suffira à faire de ce disque l'un des meilleurs de la séries (au coude à coude avec "orobas" et "lucifer"). La richesse des arrangements est tout simplement hors du commun : hymnes funèbres, drum'n'bass déjantée, acoustique klezmer venue tout droit de la terre promise, funk, swing, jazz balkanique, percussions africaines, world et surf-music mêlées à des violons à pleurer. Trey Spruance revisite toute la musique en onze titres avec une classe inégalée. Et si vous devez vous procurer un seul des book of angels, ne cherchez plus, c'est celui çi...

vendredi 26 juin 2009

WADADA LEO SMITH - Kabell years 1971-1979

Ma kronik sera assez succinte autant que cette compilation est longue. "The Kabell years" regroupe en effet quatre albums parus sur le label personnel de Wadada entre 1971 et 1979, et qui était devenus introuvable car le label avait céssé ses activités avant même la création du support Compact disc. Wadada Leo Smith ayant sortis une chiée de disque sur la composer series de Tzadik, Zorn demanda si il ne voulait pas réédité au passage ses touts premiers enregistrements paumé sur bandes. Leo Smith accepta, tout en remasterisant le tout, et en rajoutant pas moins de 12 titres inédits et completement "unreleased" (pour plus de 2 heures de musique supplémentaires donc...).

4 disques donc trés longs et purement expérimentaux. le 3eme du coffret "song of humanity" est de loin mon préféré, avec un quatuor vraiment inspiré qui part dans ses délires free pure souche. Le second "Reflectativity" est un trio (wadada/trompette, Davis/piano, Brown/bass) vraiment appréciable, même si il bénéficiera d'un re-enregistrement sur la composer series (que vous retrouverez sur ce blog un jour). Les deux qui restent "creative music" (1971) et "ahkreanvention" (1979) sont des disques de Wadada Leo Smith solo, soit le petit guide de l'improvisation avec une trompette (l'instrument principal), puis des gongs, cymbales, flûte, harmonica, marimba, et beaucoup de percussions. C'est trippant, mais parfois un peu long sur plus de 70 minutes par opus. Mais au moins, Tzadik ne s'est pas foutu de notre gueule niveau remplissage. On retiendra que Wadada Leo Smith reste une figure de proue de la musique d'avant garde et de l'improvisation libre, les années Kabell le prouvant largement.
Et sinon, RIP Michael Jackson. Ca n'a rien à voir, mais ça me faisait plaisir de le dire...

WADADA LEO SMITH - Golden quartet

A la manière de Zorn avec Naked city, Wadada leo smith décida à la veille de l'an 2000 de créer son "super-groupe" à lui, et de le nommer le "golden quartet" (rien que ça...). Son fidèle pianiste Anthony Davis reste un incontournable, puis vient le bassiste Malachi favors Magoustous et l'immense batteur Jack Dejohnette, qui joua à la grande époque avec John Coltrane et Miles Davis (entre autres...). La suite, c'est assez facile avec ce combo résolument moderne et en free-wheeling : Du jazz grossier ou toutes disgressions, improvisations, et performances te renverse les neurones. Obligatoire pour Jazzeux...

jeudi 25 juin 2009

JOHN ZORN - The bribe

20eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cet opus s'inscrit pleinement dans la réédition complète que John Zorn instaura afin de rendre accessible ses oeuvres au grand public. En l'occurence, il s'agit ici d'un traige des cartons de bande studio accumulés au fil des années car "The bribe" n'était jamais sortis avant 1998...

Le lien entre "The bribe" et la composition "Spillane" est essentiel. C'est dans le courant de l'année 1986 que Terry O' Reilly, scénariste et directeur avant gardiste de pièce de théatre New Yorkais contacte l'un de ses compositeur favori du moment pour l'aider à mettre en musique une pièce théatrale radiophonique de 30 minutes intitulé "The bribe". Le feeling passe bien, et Zorn accepte, d'autant que la fameuse pièce ne tarde pas à être décliné en vrai pièce au "Ontological theater" de Manhattan durant plusieurs mois.

John Zorn a beaucoup planché à cette période sur sa composition "Spillane", à tel point qu'il lui reste des chutes studio de la session d'enregistrement et pas mal d'idées sur fiche à mettre en oeuvre. Etant donné que O'Reilly avait adoré le morceau dédié à l'écrivain américain, le fondateur de Tzadik décide de convoquer la même équipe de musiciens dans le même studio pour assembler et jouer les multiples pistes qui formeront "The bribe" en tant qu'oeuvre sonore uniforme (manière de parler evidemment). Les fidèles de Zorn (era 86') sont tous présent : Quine à la gratte, Ses amis proches Ikue Mori, Coleman et Horvitz aux claviers, Zeena Parkins, Carol Emmanuel à la harpe, Marty Ehrlich, Bobby Previte, Christian Marclay, et quelques autres...Zorn insiste d'ailleurs à les remercier et à les féliciter pour leur brillant feeling et interprétation, car si "The bribe" sonne accessible aujourd'hui, c'était apparemment tout à fait différent à l'époque. En effet, ce disque est une montagne russe incessante en matière de styles musicaux. Pas à la manière de Naked city qui eux mélangeaient vraiment tout ensemble, mais il s'agit d'une véritable compilation de toutes les lubies sonores du compositeur à l'époque : Noise, world music, les influences movies Morricone/Herrmann, rock, jazz, funk, cartoon, improvisation, groove latin, etc...

Un gros brassage qui, si il ne donne pas forcément un disque cohérent, s’écoute sur la longueur et à le mérite de ne pas lasser, car nous transportant dans diffèrent lieux et différentes ambiances. On peut parler de grand art et de disque unique, tant la richesse du disque demande réflexion et beaucoup d’écoutes. Un disque des archives de Zorn brillant, qui aurait pu faire partie de ces nombreux filmworks, mais que la longueur des parties (le disque est découpé en trois grande parties, puis décliné ensuite en de multitudes d’interludes plutôt court) l’empêcha certainement d’inclure dans cette série (et ce n'était pas un "film"). The bribe reste cependant un disque majeur et cohérent de l'oeuvre de John Zorn au milieu des années 80. Nécéssaire...

mercredi 24 juin 2009

TONY OXLEY - The advocate

Ami depuis 1963, le duo Tony Oxley/Derek Bailey était un pilier de l'improvisation libre anglaise, au même titre que le duo Frith/Zorn de nos jours. Derek Bailey est connu pour son jeu de guitare unique, toujours proche de la rupture, flirtant toujours entre dissonance et improvisation pure, pouvant jouer de la guitare une heure durant sans s'interrompre. C'est exactement ce qu'il fait sur cet opus, toujours de manière aussi ardus à l'oreille, comme pour nous mettre continuellement à l'épreuve. On connait moins son compère Tony Oxley, batteur phare de la scène free jazz europèenne, fondateur du joseph holbrooke trio avec Bailey et Gavin Bryars, et accompagnateur de jazzman ricain sur de nombreuses tournées. Leur collaboration est mise à l'honneur sur ce disque exclusif sur Tzadik. "The advocate" regroupe en effet 3 enregistrements studio datant de 1975, et laissant leur art s'exprimer pleinement au long de 30 minutes complètement débridées. Pour les oreilles non initiés, ce sera dur d'encaisser. pour les autres, on oscille entre le jeu de Bailey et des bruitages divers. 3 titres assez longs on va dire. Le dernier est de Tony Oxley seul, date de 2006 et a été fait en hommage à son ami décédé un an auparavant. Beaucoup plus interessant, cette pièce de neuf minutes nous montre l'étendu d'Oxley à adapter jeu de batterie et percussion avec des bruitages. Intéréssant et original. Au final, un disque en demi teinte à mes yeux, témoignage clé (key series oblige) de deux compositeurs importants, mais qui livre un disque trop axé sur le bruitisme. Pour fan de Parachute years...

mardi 23 juin 2009

NED ROTHENBERG - Solo works-The lumina recordings

Ned Rothenberg est une figure de proue de la downtown scene new yorkaise, ayant commencé à œuvrer parmi cette dernière dés 1978. Ayant créer à l’époque son propre label, Lumina, afin d’y éditer ses projets personnels en marge de son groupe Fall mountain, Une série de disques ont vu donc le jour à l’époque dans ses séries vynils limitées qui sont devenu introuvable avec le temps. John Zorn a donc proposé la réédition des ces opus, qui paraît en 2006 sous la forme de ce double disque intitulé « the lumina recordings », et qui regroupe donc tous les travaux solos du saxophoniste enregistrés entre1980 et 1985. Si tous les morceaux ont été remasterisés pour l’occasion, on notera également la présence d’un livret de 36 pages ou on retrouve des notes du compositeurs, des flyers d’époques, des photos anciennes, etc…On retrouve donc à l’intérieur de ce disque les 3 premiers albums solos de Ned Rothenberg, à savoir « trials of the argo », « trespass » et « portal ». La plupart de ces compositions se basent sur de longues improvisations et processions à base de Saxophone alto et de basse clarinette. On retiendra principalement parmi ses œuvres la plus élaboré d’entre elles, à savoir les 22 minutes de « trials of the argo ». Puis il y a ensuite quelques compositions plus variées sur le second disque : la présence de Gerry Hemingway sur un titre, un duo impressionnant avec John Zorn, un titre composé à l’ocarina, puis également trois enregistrements lives inédits mélangeant saxo et éléments électroniques, nous livrant ainsi une vingtaine de minutes de musique inédites. Un disque important au sein de la downtown scene qui nous dévoile tout l’impact de la Key serie du label Tzadik, et tout le travail de réédition qu'il y a sur ces opus disparus.

lundi 22 juin 2009

MISHA MENGELBERG - Senne sing song

Disque de jazz ultra classique, proposé par la Key series de Tzadik, mettant en avant les disques importants de la scène expérimentale mondiale. Le pianiste Hollandais Misha Mengelberg s’y colle avec 9 titres bien exécutés. Greg Cohen à la basse (Masada), le batteur Ben Perowsky à la batterie, et du jazz piano sympa à écouter peinard au coin du feu…Bien, mais pas révolutionnaire…

samedi 20 juin 2009

MASSACRE - Funny valentine

Au bouillonement de la fameuse downtown scene, fin 70's et debut 80's, l'élaboration d'un groupe comme Massacre ne semblait pas trop incongru. L'envie tout simplement de deux membres important de la scène (qui n'en font plus partie aujourd'hui) de jouer une musique au format rock résolument libre et affranchie de toute barrière. Fred Frith et Bill laswell fondérent alors Massacre (à ne pas confondre avec le groupe de death floridien qui a existé mid 90's) en 1980 avec Fred Maher, commencèrent à tourner dans les clubs de la ville crééant ainsi la grosse sensation rock "libre". Un disque vut le jour en 1981 "killing time", puis le groupe disparut dans les méandres des nombreux projets de Frith et Laswell.

A la surprise générale, le groupe ressurgit en 1998, sous l'impulsion de ces deux membres fondateurs, et recrute Charles Hayward à la batterie, la nouvelle monture de Massacre est né ! Emporter dans son élan, Le trio enregistre son second album, et Tzadik s'occupe de sa sortie, crééant au passage une nouvelle section du label, la Key Series, qui regroupera tous les enregistrements clé et historique de la musique expérimentale. "Funny valentine" est aussi historique qu'essentiel. Non seulement, nous y retrouvons un combo talentueux au meilleur de sa forme, mais ce dernier sonne aussi comme une véritable leçon de musique pour un style toujours enclin au codes et autres clichés (le rock). Car chez Massacre, pas de composition pure, une base sur laquelle la musique est improvisé en totale roue libre. 11 titres géniaux, ou Frith n'a jamais aussi sonné libéré, ou Laswell n'a jamais sonné aussi groovy, et ou Hayward sonne plus que brillant. 11 titres flirtant avec l'ambiant, la drum n' bass et l'avant rock complexe et peu structuré. Un disque majeur pour le monde du rock...

MASSACRE - Lonely heart

Pour les détails du retour de Massacre, voir la kronik du premier disque. Quelques concerts ont été donné par la formation aux cours de ces dernières années, et Zorn et Frith sont toujours chaud pour faire plaisir au public. Frith car il joue et produit ce disque, et Zorn car il l'édite sur Tzadik. Live officiel de Massacre donc, suite de "Meltdown" sortis en 2001. Enregistré en France, et au Rockslide festival (Danemark) en ouverture de Metallica devant 10 000 metalleux, je vous rassure, on entend pas des cris de fureur hurlant "Master of puppets", mais plutôt un public polis qui applaudit. Sinon, on a le droit à du bon massacre dans l'art des régles, celui qui dérive, qui improvise, et celui qui doit le faire terriblement en concert. Mais sur disque, la sauce a plus de mal à prendre ce coup çi perso. Même si Fred Frith reste un génie sans nom de la guitare...les fans de Massacre se doivent tout de même de le posséder...

MASSACRE - Meltdown

3eme opus du trio, aprés leur deux disques studio, qui s'avère être cette fois un live. Evidemment, c'est en concert que toute la musique de Massacre prend sa dimension. Enregistré le 17 juin 2001 au festival Meltdown à Londres (évenement organisé par Robert Wyatt), la prestation fournis içi est excellente, supérieure je trouve au second live parut sur Tzadik (voir plus haut). "Figure out" : 25 minutes, "closing circles..." : 20 minutes, plus d'autres titres entre 3 et 10 minutes. Aucun doute, on a le droit à de la pure improvisation Avant-rock de trés haute qualité.
Charles Hayward balance toujours un tempo ou il se permet multiples disgressions, polyrythmie et autres contretemps, Bill Laswell le suit à la basse, en la faisant sonner hyper groove grâce à ses pédales d'effets. Et Fred Frith part dans ses délires guitaristiques au dessus des deux autres, même si il reste surement le meilleur improvisateur des deux (c'est sa spécialité). Le final sonne unique, et résolument inspiré. Conseillé...

jeudi 18 juin 2009

JOHN ZORN - Ganryu island

19eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cet opus s'inscrit pleinement dans la réédition complète que John Zorn instaura afin de rendre accessible ses oeuvres au grand public. Sortis à l'origine en 1984 en LP sur le label Yukon, "Ganryu island" sortira aux USA en 1998, soit 14 ans aprés sa création...

Aprés l'élaboration de toutes ces parachutes years et autres games pieces entre 1977 et 1982, de l'enregistrement de Locus Solus en 1983 et de la longue écriture du "guide classique de la strategie", John Zorn se décida en fin d'année 1984 à collaborer. Aussi incroyable que ça puisse paraitre quand on connait la disco de l'homme, il s'agit pourtant la d'une de ses premières collaborations en duo (il y en aura beaucoup par la suite...), et d'une de ses premières collaborations tous court. La trentaine fraichement dépassé, Zorn rencontre Michihiro Sato à NY, ce dernier trainant ces guêtres dans la grosse pomme (il enregistrera d'ailleurs avec quelques musiciens de la downtown scene d'époque comme Frisell, Frith ou Cora). Impossible d'en savoir plus sur l'aboutissement de la rencontre, mais le tout semble avoir été convenu assez vite, une récurrence chez Zorn lorsqu'il rencontre des musiciens. Un journée d'enregistrement, le 23 novembre 1984, et 12 morceaux improvisés fûrent dans la boite : 7 finirent sur le LP de 1984, 5 supplémentaires feront leur apparition sur la réédition CD, apportant donc un vrai plus à l'oeuvre.

Un disque unique en son genre. Sato au Shamisen, instrument traditionel japonais (comme le koto) d'un coté, Zorn au "reeds" de l'autre, soit comprendre au saxo, clarinette, duckcalls, e-flat en tous genre. C'est partis pour plus d'une heure de délire entre les deux hommes. Le japonais improvise dans la grande tradition de l'instrument, et Zorn trippe généralement à le suivre, à le parodier, à se répondre l'un à l'autre, et tout simplement à s'amuser. La virtuose des deux hommes en font rééllement une oeuvre, et non pas un délire de gars bourrés qui improvisent n'importe quoi. Amis de la mélodie, passez votre chemin, il n'y a que du fun au rendez vous de cette île. Parlons en d'ailleurs : "Ganryu island" est le nom de la fameuse île ou le légendaire maitre samourai Miyamoto Musashi engaga un duel contre son ennemi Sasaki Kojiro lors du film "Samurai III : duel at ganryu island". La fameuse scène sur la plage est d'ailleurs visionnable sur youtube, et je vous la recommande (Un certain Tarantino s'en est grandement inspiré). Un classique du cinéma de samourai nippon pour Zorn qui se servit donc de cette référence pour nommer cette collaboration inspiré comme un duel entre l'orient et l'occident. Quoi qu'il en soit, si "Ganryu island" ne fait pas partie des indispensables de l'auteur, il reste assez fun pour y jeter au moins une oreille...

mardi 16 juin 2009

JOSEPH HOLBROOKE TRIO - The moat recordings

La rencontre de ces 3 monstres de l'improvisation musicale ne date pas d'hier. Gavin Bryars, Tony Oxley et Derek Bailey se rencontrent en 1965 dans un pub et éméttent ensemble l'idée de jouer du jazz harmonique. Les répétitions démarrent, la cohésion se forme, le combo prend l'habitude de donner des concerts dans des pubs précis, et le public se fait fidèle, quoique peu nombreux à mon avis. Puis la destinée de chacun veut que le groupe s'arrête, et ceux sans avoir enregistrer quoi que ce soit.

Projet longtemps relégué au statut de culte, voir de rumeurs, Un ami commun des trois membres leur propose une reformation en 1995, qui resta vacante à cause de soucis de santé de Bryars et Bailey. Tony Oxley, seul au rendez vous à Londres, joua une soirée avec Fred Frith pour la petite histoire. Trois ans aprés, la rencontre eu enfin lieu. Pas de répétition avant le concert, juste une balance de deux minutes, et le sentiment commun pour les trois de ne s'être jamais quitté musicalement. Le live sortis sur le label de Bailey sous le nom "joseph holbrooke 98' ".
Fort de cette nouvelle expérience, le groupe se rendit aux Moat studios à Londres pour enfin enregistrer son premier disque studio. Formation en triangle, on ressent pleinement lors des 15 titres l'imrovisation pure qui en découle. Le jeu de Bailey, toujours aussi symtomatique et étrange, dissonant à souhait. La basse de Bryars se fait discrète mais présente, s'éxécutant en totale contradiction avec le jeu de Bailey. Oxley quand à lui se laisse aller totalement freestyle, entre susurement et combinaison électronique (on peut pas vraiment parler de jeu de batterie). Des titres parfois longs qui dépassent les 15 minutes. Le dernier jour de studio se fit en petit comité, mais ne sera pas publié sur cet retrospective.

15 titres en boite, une attente de presque 40 ans, les fervents de l'improvisation anglaise attendaient cet opus depuis longtemps. Une sortie était prévue sur Incus, mais Derek Bailey tomba de plus en plus malade, et fut incapable de s'en occuper. Les deux autres pensèrent alors à Zorn, que le guitariste connait bien et qui a sortis plusieurs disques sur le label New Yorkais. Zorn fut enthousiaste et décida de publier l'intégralité des enregistrements (une sélection seulement à l'origine) sur un double album. Bailey s'impliqua jusqu'au dernier moment dans la conception du disque, mais mourut avant même sa publication au mois de décembre 2005. Voici donc l'ultime témoignage du guitariste anglais. RIP

lundi 15 juin 2009

KAISER/NOYES/PARK - Invite the spirit 1983

Un jour brumeux de 1982, Henry Kaiser et un pote à lui traine au Metropolitan museum de NY pour assister à une prestation de Sang won park, jeune virtuose de Kayagum, instrument traditionnel coréen à 12 cordes. Le fameux musée de NY renferme d'ailleurs la plus grande collection mondiale d'instruments (environ 5000) et les exhibe de temps en temps en faisant venir des musiciens du monde entier. Ce jour la, Kaiser fut soufflé par la prestation de Park, et il lui proposa d'enregistrer au studio de son pote que celui çi posséde sur Morton street. Aux débuts des sessions, l'idée jaillit que Henry Kaiser pouvait se joindre à Park, idée qui fut de suite accepté par ce dernier, à la surprise générale. Le duo manquant de rythmique, Kaiser appela son ami Charles k noyes, et le trio fut constitué.

Son importance est historique, car il s'agit de la toute première association entre l'improvisation libre occidentale et la musique traditionnelle coréene chamanique. On peut voir dans le livret que l'une des prestations fut télévisé. L'impact sur NY de ce trip appelé "invite the spirit" fut conséquente. Leur premier concert à NY eu lieu au club "the kitchen" et fut organisé par...John Zorn. Kaiser et Noyes connaissent d'ailleurs bien Zorn, ils participèrent entre 78 et 81 à l'élaboration de ces fameuses "parachute years". Bill Laswell sortit le disque sur son label Celluloid, objet devenu rapidement collector, car peu trouvable. Zorn proposa donc une réédition avec un nouveau mastering à partir des cassettes originales, et balanca le tout dans la key series evidemment, section qui regroupe les enregistrements historiques en matière de musiques expérimentales. La 1ere version de ce "invite the spirit" semble plus introspective. La présence de Kaiser et Noyes n'est qu'un renfort, laissant la part belle à la prestation majesteuse de Sang won park. Ce dernier nous berce en effet tout au long de 70 minutes de sonorités qui evidemment nous rappelle la Corée. Kaiser, plutôt discret, accompagne Park dans son rite, se lachant qu'à de rare occasion ("Tah"). Noyes s'affiche dans la grande tradition des batteurs improvisateurs comme Chris Cutler ou Tony Oxley, à savoir qu'on l'entend peu, mais que sa prestation demeure tout de même essentiel à la construction des morceaux. Park chante de temps en temps, chant coréen rituel oblige, faisant sonner encore plus la prestation comme un rite asiatique.
La rencontre de l'improvisation et de la tradition, de l'orient et de l'occident sonne plus que jamais comme une bonne idée, et l'écoute de cet opus presque 25 ans aprés marque toujours les esprits. Une oeuvre aussi singulière que marquante, dont cette réédition profitera à beaucoup de monde, et qui interessera autant les fervents de world music que ceux d'improvisation libre.

KAISER/NOYES/PARK - Invite the spirit 2006

Zorn, décidemment jamais à cours d'idée, connaissait bien evidemment le trio "invite the spirit" depuis sa création, ayant cotoyé la formation et ayant organisé leurs concerts new yorkais. Et 23 ans aprés leur premier disque introuvable (que tzadik réédita peu aprés cet opus), le compositeur new yorkais proposa au trio de se reformer pour enregistrer le second volume, intitulé sobrement 2006.La 2nd version de ce "invite the spirit" semble plus débridé. La première plage renvoit comme en 1983, à savoir une plage d'influence coréénne géré par Park avec Noyes et Kaiser en renfort. Mais dés la seconde plage trés noisy, ce sont les deux américains qui viennent en renfort, en improvisant bruyamment au dessus de Park. On notera la présence de deux vocalistes coréénne venu faire les choeurs et les gongs, un hommage assez chiant à Derek Bailey, quelques plages fantastiques et d'autres assez pénibles, nous mitigeant sur la bonne teneur de cet opus.
La rencontre de l'improvisation et de la tradition, de l'orient et de l'occident sonne plus que jamais comme une bonne idée, et l'écoute de cet opus presque 25 ans aprés marque toujours les esprits. Une oeuvre aussi singulière que marquante, dont cette nouvelle étape profitera à beaucoup de monde, et qui interessera autant les fervents de world music que ceux d'improvisation libre.

BRAXTON / GRAVES / PARKER - Beyond quantum

La section des disques clés de la musique expérimentale, oeuvre majeure et singulière édité sur Tzadik. Pour le coup, le label réussit un joli coup en ayant réunis trois monstres du Free jazz new yorkais (pour plus d'infos sur les gaillards, voir le wikipedia de chacun). Milford Graves est un habitué de Tzadik, William Parker n'y a fait qu'un featuring, et l'apparition de Anthony Braxton est carrément un événement, mais on se demande comment ce n'est pas arrivé avant, tant Zorn voue une admiration à ce saxophoniste avant gardiste qui a bercé sa jeunesse.
Pour le reste, 5 "meetings", tous improvisés, tous relativement long, tous excellent si on aime le free jazz débridé. Pour ma part, ça l'a bien fait...

vendredi 12 juin 2009

JOHN ZORN - Volac book of angels 8

En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Aprés 7 volumes qui commence à nous faire une véritable saga, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence d'un membre vital de la famille Masada, à savoir Erik Friedlander. Le violoniste connait Zorn depuis de nombreuses années, a beaucoup collaboré avec, fait partis intégrante du Masada string trio. Bref, il sait !. Seul avec son violoncelle, la tâche pouvait s'avérer difficile. C'etais vite enterrer la virtuose et l'émotion donc Friedlander est grandement capable. 12 titres absolument magnifique, envoutant, ne tombant jamais dans la démonstration. Se lachant parfois, restant souvent dans la réserve, la musique de Erik s'en trouve renforcé d'un romantisme et d'une richesse incroyable. 40 minutes authentique, et parfaitement dans l'esprit du groupe de jazz hommage au racine juive de tous les musiciens présent sur la série book of angel...

JOHN ZORN - Asmodeus book of angels 7

En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Aprés 6 volumes qui commence à nous faire une véritable saga, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence d'un membre vital de la famille Masada, à savoir le grand Marc Ribot. suite au relachement de Arto Lindsay et au décés de Robert Quine, on pourra sans se tromper lacher le fait que Ribot est LE guitariste fétiche de Zorn (et pas que de lui d'ailleurs). Logique donc qu'il s'attaque à un livre des anges. Un volume qui m'a laissé perplexe. Calvin weston à la batterie, assez débridée et free de surcroit. Trevor Dunn à la basse, donnant le meilleur de lui même, rappelant ses assauts sur Moonchild. Et Ribot et son jeu incroyable. la ou j'ai été un peu déçus, c'est que contrairement à Masada guitars ou Masada rock, Marc ne laisse pas l'émotion transpirer dans son jeu, envoyant surtout de grandes rasades dissonantes, aussi free que habile ou barré. Techniquement monstrueux (qq'un en doutait ?), ce volume laisse cependant trés peu de part à l'émotion, aux mélodies, et ne montre que le coté "sauvage" de Ribot. Et c'est un peu dommage. Semi deception donc...

jeudi 11 juin 2009

FRED FRITH - Clearing

Je suis vraiment fan de Fred Frith, au même titre que John Zorn par exemple. Je le considère comme un immense monsieur de la guitare, hélas beaucoup trop en avance sur son temps pour que ce dernier soit reconnu à sa juste valeur. Tel son collègue new yorkais saxophoniste, Frith possède une discographie aussi impressionante en quantité qu'en qualité. Entre ses groupes reconnus et mythiques (Massacre, Skeleton Crew, Henry Cow, Art bears...), ses travaux multiples pour le cinéma et le théatre, ses collaborations (avec Henry Kaiser, Evelyn Glennie, Zorn, Naked city), ses pièces de compositions (beaucoup sur la composer series de Tzadik), On assiste vraiment à une oeuvre majeure de la musique contemporraine. Mais Fred Frith est avant tout un improvisateur. Sortis 7 ans avant "To sail, to sail", "Clearing" est son premier retour aux sources à la guitare en solo improvisé depuis "guitar solos" en 1974. Que dire de plus sinon que c'est brillant. Qui a vu Frith en concert le comprendra : ses performances restent autant visuelles qu'auditives (Il utilise beaucoup d'objet pour jouer). On reste éssouflé par cet opus, les 11 titres présents sont d'une inspiration immense et sans limites. Un classique de l'oeuvre Frithienne à découvrir d'urgence...

lundi 8 juin 2009

FRED FRITH - To sail, to sail

Disque clé et majeur pour le monde de la musique expérimental, intégralement justifié dans la key series de Tzadik qui nous offre la sa 25eme production. Qui d'autre que Fred Frith pour passer cette étape, lui qui a été l'origine du premier disque de cette section avec son groupe Massacre. Génie contemporrain, innovateur guitaristique, improvisateur hors pair, et figure majeure de la musique expérimentale, On se rappelle bien evidemment de son opus "guitar solos" de 1974, qui nous dévoilé déja un immense talent guitaristique. C'est dans cette même veine que sort "to sail, to sail" en 2008, Fred n'interprétant ses titres que sur une steel guitar acoustique Taylor 810. Enregistré en deux jours, les 16 titres présents ne sont pas vraiment interprétés, puisque tous improvisés en one shot, nous rappelant ainsi que le compositeur anglais est professeur d'improvisation musicale à la Mills University d'Oakland. Quand on sait ces éléments, impossible de ne pas être sécher sur place, voir de renoncer à l'instrument si on est musicien. Toute techniques de guitare (picking, sweeping, slide, taping...) est au service de tout styles musicaux (classique, blues, folk, gypsy et improvisation libre). Une technique plus que prodigieuse au service d'un sens aigu de l'improvisation et de la sensibilité guitaristique. Une oeuvre absolument essentielle, et certainement l'un des plus beau document de la guitare acoustique moderne.

FRED FRITH - The sugar factory

Mon admiration profonde pour Fred Frith m'a fait honteusement estampillé le disque à son seul crédit, mais il s'agit bien la d'une collaboration avec Evelyn Glennie, percussioniste virtuose écossaise qui fit l'objet d'un film "touch the sound" dont voici l'une des parties de la BO, sa collaboration avec l'improvisateur/compositeur anglais. C'est en effet le talent d'improvisateur qui est mis en avant, puisque les 50 minutes de musique (pour 6 titres) sont entièrement improvisés. Il aura fallu en effet tout le gigantesque talent de Frith pour pouvoir créer un univers musical sans se concerter, en jouant uniquement sur le ressenti et les émotions passant au travers des notes, et pour cause : Glennie est sourde depuis l'age de 12 ans (!). A partir de la, on reste completement bluffé de l'incroyable talent des deux protagonistes qui nous délivre un ambiant expérimental sombre, froid et terriblement hypnotique, même si peu basé sur la répétition. Evelyn Glennie execute la totale : batterie, gongs, cymbales, objets métalliques, Simtak, vibraphone, Marimba, cloche et autres cris lointain. Fred Frith s'attache à consolider le tout à la basse, guitare éléctrique et autre orgue. La sensibilité dont font preuve les deux partenaires est tout simplement sublime, ce qui est plutôt rare pour de l'improvisation pure. Au final, "The sugar factory" est un disque majeur de la Key serie de Tzadik.

samedi 6 juin 2009

ANTON FIER - Dreamspeed/blindlight (1992-1994)

Une figure emblématique du rock indépendant américain, Anton Fier a bien roulé sa bosse dans le milieu, membre des Lounge lizards, tête pensante de Golden palominos, et membre de Locus solus, le groupe fondé par Zorn et Arto Lindsay. Il était aussi le compositeur de 3 albums solos dont deux était devenu out of print via les labels Avant (japon) et Alida records. Ces deux disques sont donc réédités pour la joie de tous le monde, et présenté en double album sur la Key series de Tzadik, la section des albums perdus...

Il est étonnant de voir un tel disque sortir sur Tzadik, tant son contenu n'a rien à voir avec les oeuvres habituels du label, prouvant ainsi son statut "hors norme" et sans limite. Place ici à un rock sensuel et débridé, exampt de tout code de style. Il est assez marrant de constater combien un batteur qui compose aura toujours une vision complétement différente d'un compositeur normal. Anton Fier a choisi de ne pas se mettre en avant, exécutant un jeu de batterie efficace mais somme toute assez sommaire, proche par moment de la boite à rythme, même si le disque est bourré de détails rythmiques excellents. "Dreamspeed" est bien cool. Bill Laswell, présent au poste de bassiste terroriste, tient vraiment la baraque avec un groove sans limite, s'accordant parfaitement au rythmique de Fier. Buckethead vient taper le boeuf sur quelques morceaux, renforcant ainsi que le coté psychédélique des titres souvent long (entre 6 et 15 minutes). "blindlight" joue dans la même catégorie que "dreamspeed" : rock lanscinant et groovy, à mi chemin entre trip hop, indie rock, psyché 70's et lo-fi electronica. Laswell est toujours aussi impérial, Phew, chanteuse japonaise officie sur les deux opus avec sa voix sensuelle. Quelques titres "previously unreleased" sont venus se glisser, histoire de combler les fervants qui posséder les originaux. Au final, deux excellents opus pas vraiment expérimentaux, mais bougrement relaxant...

vendredi 5 juin 2009

DEREK BAILEY - Mirakle

Derek Bailey est un artiste qui aura été durant toute sa carrière véritablement en marge de tous codes musicals. Sans même écouter ses disques, regarder les quelques vidéos qui traine de lui sur youtube, et vous comprendrez parfaitement la démarche d'un papy (il semble toujours avoir été vieux...) qui aura toujours jouer de la guitare en totale roue libre. Pour des auditeurs peu familiers des musiques expérimentales, le style très particulier de Bailey peu sembler au départ un peu ardu. Une de ses principales caractéristiques est son aspect très discontinu, dissonant, très peu mélodique, les notes consécutives étant souvent séparées par de grands intervalles et jouées de manières différentes (cordes à vide, cordes "frettées", harmoniques, ...). Quand Zorn proposa une rencontre avec Jamaaladeen Tacuma et Calvin Weston (basse et batterie), rythmique légendaire d'Ornette Coleman, le défi fut autant fou, qu'osé. Une section rythmique aussi débridé allait t'elle s'accorder avec une guitare aussi dissonante ? Bailey étant un habitué des collaborations, il s'y colla sans trop de soucis, et aujourd'hui encore, on s'en félicite à l''écoute de ce "Mirakle". La crainte première était d'obtenir une cacophonie sans nom. Evité pour le coup. Les 6 morceaux ne sente pas la structure, chacun se lache, on est en total free wheeling musical. Mais on s'y attendait forcément. Des morceaux de 16 minutes nous le rappelle bruyamment. Le niveau de jeu force le respect pour sur, et personne ne se marche dessus. Le résultat, une sorte de funky noisy party, ne fera pas danser les culs, mais propose une vrai alternative à l'improvisation libre en formulte trio. Et c'est ce constat qui rend ce "mirakle" aussi captivant qu'épatant...

jeudi 4 juin 2009

STEVE COLEMAN - Invisible paths : first scattering

Saxophoniste de renom, Steve Coleman nous propose un disque de pur album solo de saxophone alto. Bien joué, techniquement excellent, casse couille à écouter, car pas de langage propre içi. On est assez loin du "classic guide to strategy" de Zorn, dont le concept pourrait se rapprocher dans l'esprit. Steve Coleman est assez "académique" dans son approche, ce qui fait qu'au bout de 20 minutes, on sature assez vite, à moins d'être saxophoniste. Et le disque dure plus de 70 minutes !. Ce mec, dans un combo jazz, doit assuré à mort. Tout seul, il est relou. Un tzadik assez inutile, à écouter histoire de dire qu'on l'a entendu. Mais qui m'a laissé assez impassible...

mercredi 3 juin 2009

MILTON BABBITT - Occasional variations

Compositeur américain de renom, maître dans l’art du dodécaphonisme, créateur à l’origine du premier synthétiseur en 1961, Milton Babbitt est une figure de la musique d’avant-garde, bien que sa musique n’est jamais été reconnu et souvent incomprise. Tzadik sort aujourd’hui ses compositions les plus radicales. 2 string quartets plutôt dispensables (dont un datant de 1952 tout de même). Vint ensuite une composition électronique de renom et qui était devenu rare à trouver : « occasional variations » est certes pour l’époque assez tordu (1968), mais pas de quoi se retourner le cerveau non plus. Il s’agit d’un montage de sonorités de synthé peu descriptible. Pour finir, une composition pour guitare tordu et que n’aurait pas renier Derek Bailey. Au final, on ne contestera pas le talent et l'avant gardisme de babbitt en son temps, mais ce disque n’est pas transcendant, avouons le…

Edit : le compositeur est décédé le 29 janvier 2011. R.I.P

lundi 1 juin 2009

JOHN ZORN - New traditions in east asian bar bands

11eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Une référence historique car en premier lieu, elle n'était jamais sortis sur disque avant 1997, en second lieu, il s'agit d'une des rares oeuvres ou il aura fallu dix ans avant de voir le jour...

Il y a une explication principale à ce nombre d'années d'attentes excessives : Le démarrage du projet (1986) à lieu en pleine période de sur-activité pour John Zorn : début du succés avec les reprises d'Ennio Morricone en 1985, enregistrements de ces premier filmworks en 1986, participation à de nombreux projets jazz ("news for lulu" en 1988, un album avec le sonny Clark memorial quartet en 1986), et démarrage de son nouveau groupe fétiche Naked city en 1988. Hormis ce dernier, on remarque que tous les projets mené à cette période sont assez sages et conventionnels pour l'oeuvre de Zorn, la constitution de la première pièce de cet album demeure donc un véritable ovni sonore qui aurait été parfaitement incompris dans le contexte de l'époque.

Cette fameuse première tirade sonore de 1986 se nomme "Hu die". John Zorn demande à ses deux guitaristes fétiches de l'époque (qui finiront tous deux au sein de Naked city) de se réunir en studio pour enregistrer une pièce instrumentale pour deux guitares. Fred Frith et Bill Frisell s'y colle, mélangeant interprétation et improvisation sur plus de 25 minutes. Ce n'est que quatre ans aprés, en 1990, que son ami proche Arto Lindsay lui donnera un texte que le compositeur New Yorkais songera à utiliser dans le cadre de "Hu die", demandant à une narratrice de réciter ce texte en chinois ! Le résultat est brillant, sensuel et étrange, plait à son auteur qui décide de poursuivre son exploration dans le même concept, mais avec d'autres instruments.
Ce n'est que deux ans aprés l'écriture instrumentale de "Hu die" que Zorn se décide à convier deux autres musiciens en studio afin d'enregistrer la seconde partie de cette oeuvre. Pièce pour deux batteries composé en 1988 "Hwang chin-ee", avec Joey Baron et Samm Bennett qui récite la composition. La partie vocale quand à elle sera enregistré en 1996, soit 10 ans aprés la composition de "Hu die", d'ou effectivement un album qui mettra une décénnie à sortir dans son intégralité (mais que Zorn aura bossé à la sauvette, quand il aura un moment de libre). Pour être honnête, cette pièce est brillante techniquement, mais le texte coréen au milieu fait un peu intrusion, et le final sonne aussi agressif que dérangeant, surtout dans le concept du disque.
Deux ans aprés "Hwang chin-ee", John Zorn décide d'achever son oeuvre en écrivant le dernière pièce du disque (et la plus longue aussi) "Que Trân". Composé pour deux claviers, c'est ses deux amis proches Anthony Coleman et Wayne Horvitz qui achèvent l'oeuvre en studio instrumentalement parlant en 1990. La partie narrative en Vietnamien est enregistré deux ans plus tard (1992) et demeure extrêmement longue, puisque la narratrice récite une histoire sur 30 minutes de musique. Je ne me suis pas penché sur l'histoire (la flemme...) mais la partie musicale et l'ensemble sonne trés apaisant, dans un ambiant relaxant et exotique absolument envoutant.

11 ans aprés que l'idée est germé de son cerveau, l'assemblage des trois pièces voit donc le jour sur Tzadik, portant le nom final de "New traditions in east asian bar bands", faisant référence à toute la culture asiatique qui imprégne ce disque. Trés bel artwork constitué de trois livrets différents pour chacune des pièces, avec la traduction en anglais de la narration. Une oeuvre singulière, étrange et quasi mystique proposé par Zorn, dans la droite lignée de sa chamber music, qui demeure un fabuleux travail de composition. Idéal si vous rêvez de vous transporter en Asie à moindre frais...