11eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Une référence historique car en premier lieu, elle n'était jamais sortis sur disque avant 1997, en second lieu, il s'agit d'une des rares oeuvres ou il aura fallu dix ans avant de voir le jour...
Il y a une explication principale à ce nombre d'années d'attentes excessives : Le démarrage du projet (1986) à lieu en pleine période de sur-activité pour John Zorn : début du succés avec les reprises d'Ennio Morricone en 1985, enregistrements de ces premier filmworks en 1986, participation à de nombreux projets jazz ("news for lulu" en 1988, un album avec le sonny Clark memorial quartet en 1986), et démarrage de son nouveau groupe fétiche Naked city en 1988. Hormis ce dernier, on remarque que tous les projets mené à cette période sont assez sages et conventionnels pour l'oeuvre de Zorn, la constitution de la première pièce de cet album demeure donc un véritable ovni sonore qui aurait été parfaitement incompris dans le contexte de l'époque.
Cette fameuse première tirade sonore de 1986 se nomme "Hu die". John Zorn demande à ses deux guitaristes fétiches de l'époque (qui finiront tous deux au sein de Naked city) de se réunir en studio pour enregistrer une pièce instrumentale pour deux guitares. Fred Frith et Bill Frisell s'y colle, mélangeant interprétation et improvisation sur plus de 25 minutes. Ce n'est que quatre ans aprés, en 1990, que son ami proche Arto Lindsay lui donnera un texte que le compositeur New Yorkais songera à utiliser dans le cadre de "Hu die", demandant à une narratrice de réciter ce texte en chinois ! Le résultat est brillant, sensuel et étrange, plait à son auteur qui décide de poursuivre son exploration dans le même concept, mais avec d'autres instruments.
Ce n'est que deux ans aprés l'écriture instrumentale de "Hu die" que Zorn se décide à convier deux autres musiciens en studio afin d'enregistrer la seconde partie de cette oeuvre. Pièce pour deux batteries composé en 1988 "Hwang chin-ee", avec Joey Baron et Samm Bennett qui récite la composition. La partie vocale quand à elle sera enregistré en 1996, soit 10 ans aprés la composition de "Hu die", d'ou effectivement un album qui mettra une décénnie à sortir dans son intégralité (mais que Zorn aura bossé à la sauvette, quand il aura un moment de libre). Pour être honnête, cette pièce est brillante techniquement, mais le texte coréen au milieu fait un peu intrusion, et le final sonne aussi agressif que dérangeant, surtout dans le concept du disque.
Deux ans aprés "Hwang chin-ee", John Zorn décide d'achever son oeuvre en écrivant le dernière pièce du disque (et la plus longue aussi) "Que Trân". Composé pour deux claviers, c'est ses deux amis proches Anthony Coleman et Wayne Horvitz qui achèvent l'oeuvre en studio instrumentalement parlant en 1990. La partie narrative en Vietnamien est enregistré deux ans plus tard (1992) et demeure extrêmement longue, puisque la narratrice récite une histoire sur 30 minutes de musique. Je ne me suis pas penché sur l'histoire (la flemme...) mais la partie musicale et l'ensemble sonne trés apaisant, dans un ambiant relaxant et exotique absolument envoutant.
11 ans aprés que l'idée est germé de son cerveau, l'assemblage des trois pièces voit donc le jour sur Tzadik, portant le nom final de "New traditions in east asian bar bands", faisant référence à toute la culture asiatique qui imprégne ce disque. Trés bel artwork constitué de trois livrets différents pour chacune des pièces, avec la traduction en anglais de la narration. Une oeuvre singulière, étrange et quasi mystique proposé par Zorn, dans la droite lignée de sa chamber music, qui demeure un fabuleux travail de composition. Idéal si vous rêvez de vous transporter en Asie à moindre frais...
lundi 1 juin 2009
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