Classé parmis les archives Zornienne sur Tzadik, Il ne s'agit bien evidemment pas d'un disque solo du compositeur mais bel et bien d'un double album d'Electric Masada. Parmis la pléiade de combos que Zorn a eu ou fondé, Electric Masada est l'un des plus récents (avec Moonchild), et certainement l'incarnation la plus moderne de Masada. Le but avoué de la formation est de combiner la puissance et la rapidité de Naked city, le coté improvisationnel de Cobra, et le lyricisme spirituel de Masada. On assiste donc à une réunion de vrais proches du proprio de Tzadik : son fidéle percussioniste Cyro Baptista, le batteur originel de Masada Joey Baron, un 2eme batteur en la présence de son collégue Kenny Wollesen (remplacant occasionel de Baron), le claviériste fétiche Jamie Saft, l'un des meilleur bassiste de NY qu'il connait depuis 91 (date du premier Bungle) Trevor Dunn, son ex-femme au laptop Ikue Morie, et son guitariste favori l'eternel Marc Ribot. Ouf la famille est au complet, les hostilités peuvent démarrer.La création du "downtown supergroup" remonte a priori en 2003 pour les 50 ans de Zorn, ou c'est la 1ere fois qu'on peut décéler la première trace discographique avec le 50th birthday vol 4 sortis en Mai 2004. On y retrouvait un groupe au talent incroyable et d'une cohésion rare. Puis silence discographique jusqu'à ce double opus live de 2005. Entiérement enregistré en concert, la formation Electric Masada ne semble pas destiné à enregistrer en studio un jour, chaque show donné étant unique et singulier. Ce live cherche à nous le démontrer d'ailleurs : les deux disques ont en commun six titres qui constituent le gros du répertoire, puis il y aura une version de "Lilin" et de "Yatzar" sur le live de Moscou, tandis que le concert de Ljubljana ne renferme que "Tekufah" en sus. Quoiqu'il en soi, ces disques sont remplis ras la gueule avec quasi 70 minutes de musique à chaque fois.
L'écoute est magique et impressionnante, le titre "dans les montagnes de la folie" étant parfaitement justifié et imagé. C'est un véritable déluge qu'on se prend dans la tête. Tout le monde se lâche et s'amuse sous l'égide de Zorn, qui n'arrête pas de faire le maître d'orchestre, et ceux même pendant qu'il fait hurler son saxo comme un dément. Tout les titres possédent une structure interne pré-établis, mais auxquels sont aménagés des espaces (la plupart du temps décidé par Zorn sur le moment même) durant lesquels un ou plusieurs instruments peuvent improvisés. Le talent des musiciens fera le reste j'ai envie de dire, même si on notera tout de même les performances de Baron en transe, de Dunn solide comme un roc, et d'un Ribot en totale roue libre, qui se prend même à riffer comme un gros salaud ("Metal tov", reprise de Naked city). Tous les autres accompagnent ses trois lurons, apportant vraiment de la folie dans une musique hybride ayant autant pour racine de la juiverie sensible que le free jazz le plus sauvage. Capturé sur leur deux dernières dates de la tournée europèenne de 2004, la formation est evidemment prodigieuse d'homogénéité, d'ou une véritable performance dans le sens noble du terme. Et c'est à ce titre que vous pouvez sans hésiter acquérir ce double digipack superbe...
dimanche 2 août 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire