Après l’enregistrement de son second album en 1969, "The way ahead", Jacques Coursil se retira du monde de la musique pour enseigner la linguistique. Il n’est pas dit que l’on ait oublié totalement celui qui fut un pur génie de la trompette free-jazz avec ses compagnons d’armes Anthony Braxton, Sunny Murray… Non il imposa une telle empreinte cérébrale sur le jazz, à la fois grave et fougueuse, qu’il est difficile de ne point reconnaître chez un Eric Truffaz, son influence quasi-spectrale.
35 ans après, il est bon d’entendre à nouveau ces strates sonores, ces harmoniques qui se répètent à l’infini, s’éloignant de leur point originel en cercles concentriques. La musique de Coursil est d’une beauté saisissante, un appel à la méditation, un hymne à la respiration… sans pour autant vouloir ôter la face sauvage du free-jazz. Car elle est aussi emprunte d’une colère retenue, Coursil maîtrise son instrument. Un disque avec un compositeur seul à l'instrument peut se révéler parfois un peu chiant : "Minimal brass" tape dans le sublime du début à la fin...
35 ans, ça peut paraître long aux oreilles de certains. Mais lorsqu’un artiste, et professeur émérite, revient à ses amours… On accorde volontiers une nouvelle oreille attentive. Car après tant d’années, le souffle s’est reposé, bonifié ou raréfié…L'attente aura été bénéfique, Jacques Coursil nous offre tout simplement l'un des meilleurs chapitres de la composer series...
mardi 3 novembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire