mardi 14 avril 2009

JOHN ZORN - Filmworks I (1986-1990)

Attaque d'une toute nouvelle série de l'oeuvre Zornienne, en l'occurence tout ses travaux éxécutés pour le 7eme art. Grand amateur de films, le cinéma a toujours occupé une place prédominante dans son univers, et avec déja plus de 20 volumes, cette série qui traverse plus de 20 années sera toujours la plus fournies de son oeuvre. Les travaux de Film ont toujours permis à Zorn d'expérimenter de nouvelles formations, de nouveaux musiciens, et la plupart de ces groupes majeurs proviennent de session pour les filmworks (masada, naked city). D'ou l'importance historique de tous les volumes.

Le filmworks 1 est en tous point historique. C'est effectivement de la que tout est partis, et si cette expérience ne s'etait pas bien passé, peut être que Zorn n'y aurait pas attaché autant d'importance dans le futur. Ce volume couvre une période de 1986 à 1990. Aprés son album hommage à Ennio Morricone sortis sur une major, John répandit la nouvelle qu'il était disponible pour écrire des bandes sons de films. Il pensait que le téléphone allait exploser d'appel. Il n'en fut rien. Mais un coup de fil fut passé début 1986 par un jeune réalisateur du nom de Rob schwebber.
Son court métrage intitulé "white and lazy" montrait les courtes aventures du bande de jeunes dans le low east side de NY. Zorn décidé de monter un groupe de "downtown rockers". Anton Fier à la batterie (jouant deja dans Locus solus), son fidèle ami Arto lindsay à la gratte, Carol Emmanuel à la harpe, Ned Rothenberg (proche de Zorn à cette époque) à la clarinette. Puis Zorn décida de contacter Robert Quine pour des featuring à la gratte, qui à sa surprise, accepta. Un longue collaboration demeura suite à cette rencontre. 6 titres enregistrés en 1 jour et mixé le jour suivant, une récurrente de vitesse chez Zorn. Il y inclut toutes ses obsessions musicales de l'époque : un poil de punk, Blues jazz (le superbe "End titles"), mélodies digne de Bernard Hermann, et rockabilly. Une première bande son vraiment bien.

Vers la fin de 1986, une ami realisatrice de Zorn lui demanda si il pouvait réaliser la musique de son film "She must be seeing things", un soap entre une histoire de lesbienne qui a l'air assez gnan gnan, pour avoir la jaquette hideuse qui compose le film. Un détail qui a son importance, car certaines ambiances de cette bande son n'ont pas du être inclut dans le film, certainement trop sombre au gout de la realisatrice. On notera des touches assez proches de Danny elfman par moment. Zorn y propose une vision assez axé sur le jazz, sur fond d'inspiration un poil gothique, d'ou le décalage avec le coté rose pastel du film. Beaucoup de musiciens qui deviendront des fidèles de Zorn, de fréquents collaborateurs, et qui sortirent tous au moins une oeuvre sur Tzadik dans le futur (en vrac, Bill Frisell, Wayne Horvitz, Shelley Hirsch, Anthony Coleman, Bobby Previte, Nana Vasconcelos, etc...). Une excellente bande son, typique de l'oeuvre zornienne au début des 80's.

En 1987, la société Camel (!!) démarcha Zorn pour une publicité qui devait paraitre en Asie, vantant les mérites de leurs clopes. Il cherchait une réécriture du théme du chef d'oeuvre de Sergio Leone "le bon, la brute et le truand". Les gars de Camel ayant du certainement découvrir la même année "the big gundown" ou Zorn reprenait tout Morricone sauf ce film. Zorn, bonne poire, bossa donc sur théme, pour un court morceau de 1 minute (pub oblige !). Hormis bobby previte qui joue l'intru à la batterie (Baron devait être indisponible), on note ici la première monture de Naked city, puisqu'on retrouve Wayne Horvitz au clavier, Bill Frisell à la gratte, et Fred frith à la basse (bob quine et carol emanuel tape aussi l'incruste). Le fameux morceau est bien déjant' evidemment, et on imagine facilement la gueule des gars de Camel en découvrant le titre. Ils ne rappelérent jamais Zorn.

En 1990, Raul Ruiz approcha Zorn pour la bande son d'un de ses films intitulé "the golden boat". réalisateur de séries B (dont Zorn raffole), je n'ai jamais pu avoir la moindre info sur le film, et n'ai jamais vu ne serait ce que la moindre VHS trainé sur le net. Donc j'ai aucune idée du scénar'. On sait juste que John décida plus que jamais d'utiliser la même stratégie que le film, et ainsi, 60 minutes de musique fut enregistré en deux jours, et mixé le jour suivant dans la foulée. Zorn y explore des thématiques ou le titre résulte de ce qu'on va entendre "Jazz", "Horror organ" "fanfare" "rockabilly" "slow", etc...On y trouve certainement les meilleurs titres de ce filmworks, particulièrement le "end titles" et le titre remixé par david Shea qui est de toute beauté. David Shea présent donc, ainsi que les habitués (il s'est écoulés 4 années entre temps des deux autres films) Bob Quine, Coleman, Bobby Previte, Carol emanuel, et la 1ere incusrsion de Cyro Baptista aux percus (qu'on retrouvera sur quasiment tous les filmsworks par la suite).

Edité à la base sur Elektra, puis longtemps out of print, Tzadik réédita cette oeuvre en 1997, avec les liner notes originelles et l'artwork d'époque, soit le début de la parade des fameux pistolets laser, qu'on retrouvera sur toutes les oeuvres estampillés filmworks par la suite. Un premier volume aussi historique qu'essentiel...

2 commentaires:

  1. J'ai moi aussi longtemps pensé qu'il s'agissait d'un pistolet laser avant qu'on me fasse remarquer qu'il s'agit en fait d'un pistoler caméra comme on peut en voir un ici : http://gizmodo.com/346398/pistol-camera-makes-scorsese-de-niro-and-pesci-happy.
    Ceci dit, bravo pour ce blog : de l'info en français sur les disques de Zorn et de Tzadik, c'est tout à fait bienvenu. Bon courage pour la suite !

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  2. merci de la remarque !
    et merci du soutien !

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