jeudi 30 avril 2009
TREVOR DUNN - Four films
Voila un disque qui risque d'interesser pas mal de monde ; Outre la petite sphère expérimentale et les fervents du label, un grand nombre d'amateurs de rock risque aussi de jeter une oreille sur ce "four films" qui sort sur la section dédiés aux archives musicales dédiés au 7eme art. Trevor Dunn, un lascar au cv impressionnant, qui a formé Mr Bungle, à jouer sur un grand nombre de disque de jazz lorsqu'il été à San francisco (notamment avec Ben Goldberg) et à même fait un petit featuring sur un disque de Secret chief 3. Son retour à Brooklyn en 2000 n'a pas moins remplis son agenda, participant à de nombreux disques d'artistes Tzadik. Son background rock est toujours exercé avec son camarade de toujours Mike Patton au sein de Fantomas, quand aussi il ne fait pas le con avec les Melvins en concert. John Zorn l'aura egalemment hautement mis à contribution en l'incluant dans ses projets The dreamers, Electric Masada et Moonchild, ou enregistrant des filmworks et autres travaux. Si on regarde bien, Dunn n'a donc pas eu beaucoup de temps pour créer des projets par lui même : deux disques seulement de son Trevor dunn's trio convulsant, deux disques roots fait avec son amie Shelley Burgon (uniquement en vente sur son site), et la récente création de son groupe Madlove (que j'ai pu apprécier en concert) mais dont on attend encore une trace sur bande.
Trevor Dunn a donc été aussi solicité pour la réalisation de musique pour deux courts et deux moyens métrages totalement indépendants dont vous pouvez trouver certaines bandes annonces sur youtube. 5 ans seront nécéssaires pour composer, enregistrer à la maison puis compiler tous ses titres sur ce disque. La variété des 26 morceaux impressionne, ainsi que la qualité de compositeur de Trevor, dont certes on ne doutait pas, mais qui s'éloigne parfois trés loin de son registre habituel. Outre quelques titres de noise relativement gratuit, et de "fire disco" quasi indus-goth avec un chanteur français franchement pas terrible, le reste est de haute volée. Une pointe de jazz, quelques instrumentaux excellents et de la chamber music majestueuse. Trevor Dunn joue généralement tous seul, seul quelques fidèles camarades viennent le soutenir lorsqu'un besoin orchestral se fait sentir (Kenny Wollesen, Shelley Burgon, Rob Burger, Chris Speed, etc...). L'influence la plus marquée reste Ennio Morricone (Le maestro...) comme on le décéle sur les titres "End" et "happy LA ending", véritable bijoux qui justifient à eux seuls l'achat de ce "Four films"
lundi 27 avril 2009
MARYANNE AMACHER - Sound characters 2
Légende et pionnière de la musique dites « électronique », Maryanne Amacher est une visionnaire musicale toujours à la recherche de connexions entre la perception du son et les effets sonores perçus par les tympans. Sortis quasiment 10 ans auparavant, voici donc la fameuse suite du "sound characters" de 1999, dont le sous titre est "making sonic spaces". Le coté scientifique de la musique de la compositrice est encore plus développé pour le coup, avec de riches notes au sein du livret tellement complexes que je ne pourrai pas vous décrire avec précision le processus de composition. Le concept semble le même qu'en 99 : Adapter le son à l'espace pour créer un maximum d'effets et de variations. Le résultat est une longue pièce éléctronique dronisante intitulé "teo !" qui gagnera un prix dans des awards basé sur l'éléctronique. Les rudiments seront enregistrés dans les profondeurs souterraines de la pyramide du soleil, sur le site Aztèque de Theotihuacan, qui est la plus grande cité de l'amérique Précolombienne, et qui se situe à 40 km de Mexico. Le résultat sera ensuite produit, préparé, réarranger au musée Palacio de las bellas artes (vidé pour l'occasion) puis diffusé sur 48 haut parleurs avant d'être réenregistré. Niveau concept, on ne peut certainement pas faire plus arty et complexe. Le résultat sonne dans le même registre que le premier volume. Pour fervants de drone et de basses fréquences !
Edit : La compositrice est décédé le 22 octobre 2009 à l'age de 71 ans. R.I.P
Edit : La compositrice est décédé le 22 octobre 2009 à l'age de 71 ans. R.I.P
dimanche 26 avril 2009
KEN BUTLER - Voices of anxious objects
Section des artistes qui repousse les limites de l'art sonore, et ceux sur le meilleur label expérimental du monde, vous voila prévenu que cette expérience va vous transporter loin. Cette section de Tzadik a été pleinement crée pour Ken Butler, car quel autre artiste y correspond le mieux ? véritable ovni sonore littérallement scotchant, le titre de cet album porte bien son nom "voix d'objects anxieux". Ken Butler a la particularité de fabriquer ses instruments, et ceux à partir d'objets hétéroclites et peu communs. La photo ou on le voit avec tous ses instruments est vraiment incroyable d'ailleurs. Voici la liste des instruments utilisés (photo à l'appui dans le livret) : pelle à neige violoncelle (!), Hockey-golf guitare, Masse violon, roue de vélo oud, raquette de tennis guitare, double violon cross de hockey, sitar club de golf, violon balai...En plus de la virtuosité de les construire, on pourrait croire que l'excentricité prend le pas sur la beauté musicale, il n'en est rien !! 9 titres absolument sublime, riche et inspiré, évasif et rythmé avec une grande précision. On peut le lancer sans faille, on a affaire à du trés trés grand art, celui avec un grand A. Favori !!
DEREK BAILEY - Carpal tunnel
La Key series de Tzadik met en avant les disques expérimentaux historiques. Avec "ballads" (entre autres bien sur), Derek Bailey avait su nous séduire avec son jeu si atypique et intuitif, tout en cassure et dissonance, ou l'improvisation occupe toujours la part belle. Avec ce "carpal tunnel", on va dans le mur direct. Explication : Bailey fournit en 1ere plage des explications chiantes sur le propos du disque, ayant du faire face à une main ankylosée par le poids des années apparement, et on à le droit tout simplement à sa rééduction à la gratte. 12 semaines de rééducation en tout. Soyons honnête, le jeu de Bailey est déja bizarre à encaisser, quand il est handicapé, ça en devient vraiment pénible et inutile, surtout comparé à ces deux oeuvres précédentes sur le label. "Carpal tunnel" s'adresse donc aux collectionneurs, aux fans hardcore du guitariste anglais et aux amateurs d'improvisation pure dans le sens basique du terme...
JOHN ZORN - Filmworks III (1990-1995)
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks III sera réédité aprés les volumes V et VI, temps qui fut nécéssaire pour Zorn de compiler ses travaux couvrant donc la période de 1990 à 1995.
Compilation qui démarre en 1993. Joe Chappelle démarche John Zorn afin que celui çi lui écrive la bande son de son film "Thieves quartet" (ce dernier le remercie d'ailleurs chaudement dans le livret, notamment pour avoir autorisé son "piano playing"). Comme d'habitude, peu d'information sur le film, sortis en 1994 : à première vue, une histoire de Kidnapping, et un film policier à l'atmosphère noir dont fera partis James Denton (Mike Delfino dans "Desperate housewives", si si) dans le rôle phare. Zorn a de suite à l'esprit la bande son de Miles Davis pour le film "Escalator to the scaffold", une référence dans l'assortiment film noir/bande son jazz glauque. Il est temps donc de fonder un formation de jazz pour ce nouveau boulot. Dave Douglas à la trompette, Greg Cohen à la basse, Joey Baron à la batterie, et Zorn au sax (ainsi qu'au piano sur le "end titles", d'ou la référence au "piano playing" un peu plus haut). Robert Quine fera aussi un featuring à la guitare sur une piste. 12 titres géniaux de jazz sombre, absolument parfait. Et Zorn ressent qu'il se passe quelque chose avec cette formation, que le potentiel ne demande qu'à être exploiter. L'enregistrement de "Thieves quartet" eu lieu en juillet 1993. Deux mois aprés, le compositeur New Yorkais fête ses 40 ans au Knitting factory de NY, décide d'offrir en live la brillante cohésion du quatuor, intitule le groupe Masada, et donne ainsi le premier concert du groupe (qu'on retrouve sur Tzadik). La suite appartient à l'histoire, Masada ayant plus de 20 disques à son actif, et étant l'un des plus brillants héritage de la musique juive...
"Music for Tsunta" fut enregistré en 1988, et était à l'origine une série de Test musicaux en vue de la collaboration avec le japonais Kiriko Kubo, réalisateur de déssin animé. neuf "musical miniatures" mise à la suite l'une de l'autre, formant ainsi un morceau de 3 minutes 30. On y retrouve evidemment la passion dévorante de Carl Stalling, et les prémices de la collaboration "Cynical hysterie hour" (dont on retrouve une grande partie des collaborateurs Carol Emmanuel, Bobby Previte, Bill Frisell, Peter Scherer, Cyro Baptista, Chistian Marclay). Zorn avoue avoir completement oublié l'existence de ce "morceau" durant neuf ans, car il n'avait jamais pu récupérer les master originaux auprés de Sony Japon, qui ne répondirent même pas à ses coups de fils (paru à l'époque sur une compil' au pays du soleil levant). On est content que ce dernier ait réussis à retomber sur les bandes au studio d'enregistrement ou la musique vut le jour.
Mei juin Chen, jeune réalisatrice Taiwanaise débarqua à LA en 1994 afin de réaliser un documentaire sur l'hotel tenu par son oncle, le tout dans un budget tenant dans un mouchoir de poche. Intitulé sobrement "Hollywood hotel", voila encore un court métrage dont on aura aucune information (et dont la bande son doit être plus connus que le film lui même), Zorn se demandant lui même comment il a fini par composer la musique de cette oeuvre, et ceux pour quasiment pas d'argent selon ses propres aveux. Evidemment, à ce tarif la, la réalisatrice eu le droit au minimum syndical : un jour d'enregistrement/mix, et un duo, mais pas des moindres, Marc Ribot / John Zorn. Le compositeur a collaboré avec une pléthore de guitaristes innovateurs et singuliers, Marc Ribot demeure le meilleur selon lui, un vrai "révolutionnaire" de la guitare (chose qu'on ne constestera pas qui plus est). Evidemment, les 11 titres de "Hollywood hotel" sentent le bon gros boeuf entre copains, qui s'amuse quelques heures en studio, qui ont un talent incroyable et qui peuvent donc se permettre d'enregistrer, et qui vont bouffer au resto chinois aprés (le meilleur souvenir de la soirée selon Zorn). Mais le talent des deux hommes en font quelque chose de beau et d'inspiré, et on reste subjugué de la cohésion de ces deux grands esprits...
Pour finir, pas moins de 31 titres écrit pour la firme publicitaire Weiden and Kennedy entre 1990 et 1995, affilié à des marques dont on ne saura pas le nom pour des questions légales. La firme Weiden... est existante de nos jours, et compte parmis ses clients des petites marques comme Coca cola, Nike, ou Converse. Une musique de Zorn a peut être été entendu par des millions d'oreilles donc. Le compositeur a une manière de fonctionner trés simple : pas de démos, pas de "re"composition, être payer, que la musique soit utilisé ou non. Seul la boite Weiden and Kennedy a accepté ce fonctionnement, par ailleurs l'une des firmes les plus créative et intègre. Différents réalisateurs furent affilié à la réalisation des images, David Cronenberg, et Surtout Jean luc Godard, grande référence de Zorn, qui fut par ailleurs plus que fier d'être associer au grand nom français. Une tonne de collaborateurs (environ 25) dont le line up se modifie au gré des titres, toujours trés court bien entendu, format publicité oblige.
Une vision globale des miniatures de Zorn peuvent donc être aperçus avec ce filmworks, ainsi que son potentiel de "Cartooniste", ou son art à improviser aussi librement que simplement avec un pote. On retiendra surtout les premiers titres de Masada (avant même que le groupe porte son nom), témoignage important d'un futur héritage grandiose, et donc la richesse de créativité dont John Zorn fit preuve entre 1990 et 1995, et ceux uniquement pour le 7eme art.
Compilation qui démarre en 1993. Joe Chappelle démarche John Zorn afin que celui çi lui écrive la bande son de son film "Thieves quartet" (ce dernier le remercie d'ailleurs chaudement dans le livret, notamment pour avoir autorisé son "piano playing"). Comme d'habitude, peu d'information sur le film, sortis en 1994 : à première vue, une histoire de Kidnapping, et un film policier à l'atmosphère noir dont fera partis James Denton (Mike Delfino dans "Desperate housewives", si si) dans le rôle phare. Zorn a de suite à l'esprit la bande son de Miles Davis pour le film "Escalator to the scaffold", une référence dans l'assortiment film noir/bande son jazz glauque. Il est temps donc de fonder un formation de jazz pour ce nouveau boulot. Dave Douglas à la trompette, Greg Cohen à la basse, Joey Baron à la batterie, et Zorn au sax (ainsi qu'au piano sur le "end titles", d'ou la référence au "piano playing" un peu plus haut). Robert Quine fera aussi un featuring à la guitare sur une piste. 12 titres géniaux de jazz sombre, absolument parfait. Et Zorn ressent qu'il se passe quelque chose avec cette formation, que le potentiel ne demande qu'à être exploiter. L'enregistrement de "Thieves quartet" eu lieu en juillet 1993. Deux mois aprés, le compositeur New Yorkais fête ses 40 ans au Knitting factory de NY, décide d'offrir en live la brillante cohésion du quatuor, intitule le groupe Masada, et donne ainsi le premier concert du groupe (qu'on retrouve sur Tzadik). La suite appartient à l'histoire, Masada ayant plus de 20 disques à son actif, et étant l'un des plus brillants héritage de la musique juive...
"Music for Tsunta" fut enregistré en 1988, et était à l'origine une série de Test musicaux en vue de la collaboration avec le japonais Kiriko Kubo, réalisateur de déssin animé. neuf "musical miniatures" mise à la suite l'une de l'autre, formant ainsi un morceau de 3 minutes 30. On y retrouve evidemment la passion dévorante de Carl Stalling, et les prémices de la collaboration "Cynical hysterie hour" (dont on retrouve une grande partie des collaborateurs Carol Emmanuel, Bobby Previte, Bill Frisell, Peter Scherer, Cyro Baptista, Chistian Marclay). Zorn avoue avoir completement oublié l'existence de ce "morceau" durant neuf ans, car il n'avait jamais pu récupérer les master originaux auprés de Sony Japon, qui ne répondirent même pas à ses coups de fils (paru à l'époque sur une compil' au pays du soleil levant). On est content que ce dernier ait réussis à retomber sur les bandes au studio d'enregistrement ou la musique vut le jour.
Mei juin Chen, jeune réalisatrice Taiwanaise débarqua à LA en 1994 afin de réaliser un documentaire sur l'hotel tenu par son oncle, le tout dans un budget tenant dans un mouchoir de poche. Intitulé sobrement "Hollywood hotel", voila encore un court métrage dont on aura aucune information (et dont la bande son doit être plus connus que le film lui même), Zorn se demandant lui même comment il a fini par composer la musique de cette oeuvre, et ceux pour quasiment pas d'argent selon ses propres aveux. Evidemment, à ce tarif la, la réalisatrice eu le droit au minimum syndical : un jour d'enregistrement/mix, et un duo, mais pas des moindres, Marc Ribot / John Zorn. Le compositeur a collaboré avec une pléthore de guitaristes innovateurs et singuliers, Marc Ribot demeure le meilleur selon lui, un vrai "révolutionnaire" de la guitare (chose qu'on ne constestera pas qui plus est). Evidemment, les 11 titres de "Hollywood hotel" sentent le bon gros boeuf entre copains, qui s'amuse quelques heures en studio, qui ont un talent incroyable et qui peuvent donc se permettre d'enregistrer, et qui vont bouffer au resto chinois aprés (le meilleur souvenir de la soirée selon Zorn). Mais le talent des deux hommes en font quelque chose de beau et d'inspiré, et on reste subjugué de la cohésion de ces deux grands esprits...
Pour finir, pas moins de 31 titres écrit pour la firme publicitaire Weiden and Kennedy entre 1990 et 1995, affilié à des marques dont on ne saura pas le nom pour des questions légales. La firme Weiden... est existante de nos jours, et compte parmis ses clients des petites marques comme Coca cola, Nike, ou Converse. Une musique de Zorn a peut être été entendu par des millions d'oreilles donc. Le compositeur a une manière de fonctionner trés simple : pas de démos, pas de "re"composition, être payer, que la musique soit utilisé ou non. Seul la boite Weiden and Kennedy a accepté ce fonctionnement, par ailleurs l'une des firmes les plus créative et intègre. Différents réalisateurs furent affilié à la réalisation des images, David Cronenberg, et Surtout Jean luc Godard, grande référence de Zorn, qui fut par ailleurs plus que fier d'être associer au grand nom français. Une tonne de collaborateurs (environ 25) dont le line up se modifie au gré des titres, toujours trés court bien entendu, format publicité oblige.
Une vision globale des miniatures de Zorn peuvent donc être aperçus avec ce filmworks, ainsi que son potentiel de "Cartooniste", ou son art à improviser aussi librement que simplement avec un pote. On retiendra surtout les premiers titres de Masada (avant même que le groupe porte son nom), témoignage important d'un futur héritage grandiose, et donc la richesse de créativité dont John Zorn fit preuve entre 1990 et 1995, et ceux uniquement pour le 7eme art.
XTATIKA - Tongue bath
La série Oracles de Tzadik, qui met en avant le travail des femmes dans la scène expérimentale mondiale. Xtatika était donc la première signature de la série, et certainement pas la meilleure ! Je n’ai absolument pas aimé ce disque. Un mélange de rock sensé être alternatif (flirtant avec des touches ressemblant à de l'indus) pas franchement génial et de musique coréenne traditionnelle pas franchement emballante. La voix de la fille est insupportable, tant elle en fait trop, et l’ensemble se veut hypnotique (basse + percussions) mais tourne vite en rond malheuresement. Xtatika pourra evidemment plaire à certaines personnes car le quatuor propose effectivement une vision unique. Mais on a affaire ici (selon Zorn) à la rencontre du Pansori (l'art corréen du récit chanté accompagné de tambours ou percussions) et de Nine inch nails. L'art corréen sacrifiait sur l'autel du rock ne m'a pas séduit, et je n'ai jamais pu encadrer Trent Reznor. Donc "tongue bath" n'est pas fait pour moi...
samedi 25 avril 2009
JOHN ZORN - First recordings 1973
L'un des premiers disques sortis sur la Archival series (voir même sur le label Tzadik puisque c'est sa première année de création). Evidemment, la notion d'archive est ici amplement justifié car comme vous l'aurez compris dans le titre, il s'agit des premiers enregistrements de son auteur en 1973 et 1974, soit respectivement à 19 et 20 ans.
Nait dans un hopital de NY en 1953, Fils d'une mère professeur dans un college, originaire de la premiere vague juive de NY qui vivra dans le bronx, et fils d'un père coiffeur originaire d'Europe de l'est probablement juif, l'enfant Zorn aura du mal à trouver ses marques au début de sa vie. Refusant leurs racines juives, ses parents décidèrent de l'envoyer dans une école catholique du Queens, en tentant d'être relativement pragmatique avec lui, d'ou des études musicales trés tôt. Il découvrit egalemment la world music, le rock, le jazz, la country ou la chanson française par le biais de ses parents ou de son frêre ainé.Trés vite, l'apprentissage rapide de la musique et le fait d'être juif dans une école catholique le pousse à être rejeter par les autres, autant juif que catholique ("an anti anti semitism"). La séparation de ses parents empire les choses, accroit ses doutes sur ses croyances et racines, et c'est sans cellule familial que le jeune Zorn agé de 15 ans érre dans les rues de Manhattan, visitant la plupart du temps le Metropolitan art of museum la journée, et l'opéra de NY le soir. Sa solitude sera son salut : c'est ainsi qu'il découvre son intérêt pour le cinéma, et donc sa passion pour la musique. Il découvre ainsi Igor Stravinsky aprés avoir regardé "Fantasia" un classique de Disney, idem pour Ligeti avec "2001 odyssée...". Mais le coup de grâce restera la découverte d'Ennio Morricone avec "le bon, la brute, et le truand" qui changera son esprit à jamais. A partir de la, tout s'enchaine : apprentissage de la flute et de la basse à 16 ans, avec qui il jouera dans un groupe de Surf music ; Ces influences d'alors sont autant les Doors que Beefhart, et bien sur l'incontournable Frank Zappa, qui respectera autant qu'il detestera, qualifiant la musique de Zappa de "weird shit", mais pourtant découvrant Varèse grâce à lui. Il poursuit ensuite son exploration de la musique contemporraine, découvrant Ives, Kagel, ou encore John cage. De 1973 à 1974, John Zorn déménage de NY et étudie la composition au Webster college de Saint Louis. Là-bas, il s'intéresse particulièrement au jazz, découvre le black artist group et la scène noire de Chicago avec Wadada leo smith. Il développe une fascination pour Anthony Braxton, particulièrement son album For Alto, qui le pousse vers l'étude du saxophone. C'est aussi à Webster qu'il intègre dans son champ musical des éléments venus du free jazz, de l'avant-garde, de la musique expérimentale, de l'art performance, et les musiques de dessins-animés, à travers des compositeurs comme Scott Bradley et Carl W. Stalling ; il choisit d'ailleurs ce dernier comme sujet d'étude au Webster College. Et c'est evidemment à cette période qu'il compose ses premières pièces sonores réunit dans ce "first recordings".
On démarre avec cette première pièce intitulé "Conquest of Mexico" datant de 1973, divisé en trois partis pour un total de 15 minutes. Dés cette première, on ressent l'esprit psychopathe et tordu de son auteur, qui nous emmene dans un ambiant sombre et glauque absolument indéscriptible. Vibrations, bruits étranges, cris de déments, piano désaccordé, c'est la bande son de ce qui se passe dans le cerveau d'un aliéné depuis dix ans. Zorn raconte un processus de création trés malsain, dans une petite pièce sombre avec deux magneto, un piano, quelques percussions, et des périodes d'enregistrements qui oscille entre la nuit noire et l'aube. Effrayant, mais tout simplement génial, l'ambiant avant l'heure, les prémices d'"absinthe" évoqué à travers la démence refoulé d'un jeune adolescent.
Enchainement avec une pièce de 73 de 3 minutes. John Zorn est revenu à New York, créche dans une piaule d'utopia Parkway dans le Queens, et continue d'exprimer ses angoisses sur bandes magnétiques. Ayant appris au college le placement de micros dans les phases d'enregistrements, il s'amuse sur "Wind ko/la" avec une basse à déplacer le micro sur fond de taping et de percussion ultra bizarre, tout en poussant certains cris d'aliéné, alors que Mike Patton porté encore des couches culottes. Des cris récurrents dans sa jeunesse qui, selon son propre aveu, inquietera sa mère au point qu'il sera régulièrement mis en observation dans une clinique psychatrique du Bronx de 8 à 16 ans, sans que cela n'est de conséquence sur son état mental. Zorn souligne aussi que ces pièces sonores seront pour lui une base minime de départ pour la composition des Hardcore pieces de Naked city, d'ou un avant gardisme incroyable dés le début de sa carrière.
"Mikhail Zoetrope" est la pièce la plus longue du disque. Datant de 1974, elle se divise en trois actes de respectivement 22, 13 et 11 minutes. Crée en une aprés midi, elle peut être estampillé comme première composition majeure de John Zorn. Et quel folie furieuse ! certes quelques influences décelables (Kagel, Carl Stalling, Braxton ou John Cage), mais une vision unique en soi. Un magnétophone, puis Zorn assis par terre avec des jouets, des verres et ustensiles de cuisine, une platine, un aspirateur, une télévision et un saxophone. Le résultat est en tout point détonnant. Certes barré, certes tarré. Mais dans le fond plus cohérent que la plupart des Games pieces (du moins à mes yeux). Pas de math, pas de joueurs, pas de structures. Uniquement de l'instinctif et de l'improvisation. Ca fait peur, mais c'est captivant à la fois, comme un mauvais délire sous trip. Pour tout amateurs de la musique de Zorn, l'écoute de ces archives demeure essentielles pour "comprendre" l'univers du New yorkais. "The craziest stuff i've ever done" déclarera t'il.
Une pièce de 1974 de 1 minutes intitulé "automata of al-jazari" trés ambiant cinématographique (crée pour son "theater of musical optics"), et on enchaine sur "Variations on a theme of Albert Ayler" de 1973. Une pièce sonore que Zorn avait complétement oublié. Hommage au saxophoniste de Free jazz bien sur, tout est free dans ce morceau, mais il n'y a rien de jazz, hormis quelques coups de saxo et clarinette bruitiste. Du merzbow avant l'heure. Barré et extrême, de la folie à l'état pur.
Je terminerai sur des propos de John Zorn : "mes premiers enregistrements musicaux, faites à une période ou la musique et les films étaient les seuls éléments dont je disposais dans ma triste vie solitaire d'exile et d'aliénation. C'est seulement grâce à ces enregistrements que j'ai commencé à découvrir l'extase dont nous sommes tous en recherche d'une forme ou une autre. J'espère que cette adolescence créative aura pu interpeller quelques auditeurs, ou au moins en faire rire quelques uns..."
Nait dans un hopital de NY en 1953, Fils d'une mère professeur dans un college, originaire de la premiere vague juive de NY qui vivra dans le bronx, et fils d'un père coiffeur originaire d'Europe de l'est probablement juif, l'enfant Zorn aura du mal à trouver ses marques au début de sa vie. Refusant leurs racines juives, ses parents décidèrent de l'envoyer dans une école catholique du Queens, en tentant d'être relativement pragmatique avec lui, d'ou des études musicales trés tôt. Il découvrit egalemment la world music, le rock, le jazz, la country ou la chanson française par le biais de ses parents ou de son frêre ainé.Trés vite, l'apprentissage rapide de la musique et le fait d'être juif dans une école catholique le pousse à être rejeter par les autres, autant juif que catholique ("an anti anti semitism"). La séparation de ses parents empire les choses, accroit ses doutes sur ses croyances et racines, et c'est sans cellule familial que le jeune Zorn agé de 15 ans érre dans les rues de Manhattan, visitant la plupart du temps le Metropolitan art of museum la journée, et l'opéra de NY le soir. Sa solitude sera son salut : c'est ainsi qu'il découvre son intérêt pour le cinéma, et donc sa passion pour la musique. Il découvre ainsi Igor Stravinsky aprés avoir regardé "Fantasia" un classique de Disney, idem pour Ligeti avec "2001 odyssée...". Mais le coup de grâce restera la découverte d'Ennio Morricone avec "le bon, la brute, et le truand" qui changera son esprit à jamais. A partir de la, tout s'enchaine : apprentissage de la flute et de la basse à 16 ans, avec qui il jouera dans un groupe de Surf music ; Ces influences d'alors sont autant les Doors que Beefhart, et bien sur l'incontournable Frank Zappa, qui respectera autant qu'il detestera, qualifiant la musique de Zappa de "weird shit", mais pourtant découvrant Varèse grâce à lui. Il poursuit ensuite son exploration de la musique contemporraine, découvrant Ives, Kagel, ou encore John cage. De 1973 à 1974, John Zorn déménage de NY et étudie la composition au Webster college de Saint Louis. Là-bas, il s'intéresse particulièrement au jazz, découvre le black artist group et la scène noire de Chicago avec Wadada leo smith. Il développe une fascination pour Anthony Braxton, particulièrement son album For Alto, qui le pousse vers l'étude du saxophone. C'est aussi à Webster qu'il intègre dans son champ musical des éléments venus du free jazz, de l'avant-garde, de la musique expérimentale, de l'art performance, et les musiques de dessins-animés, à travers des compositeurs comme Scott Bradley et Carl W. Stalling ; il choisit d'ailleurs ce dernier comme sujet d'étude au Webster College. Et c'est evidemment à cette période qu'il compose ses premières pièces sonores réunit dans ce "first recordings".
On démarre avec cette première pièce intitulé "Conquest of Mexico" datant de 1973, divisé en trois partis pour un total de 15 minutes. Dés cette première, on ressent l'esprit psychopathe et tordu de son auteur, qui nous emmene dans un ambiant sombre et glauque absolument indéscriptible. Vibrations, bruits étranges, cris de déments, piano désaccordé, c'est la bande son de ce qui se passe dans le cerveau d'un aliéné depuis dix ans. Zorn raconte un processus de création trés malsain, dans une petite pièce sombre avec deux magneto, un piano, quelques percussions, et des périodes d'enregistrements qui oscille entre la nuit noire et l'aube. Effrayant, mais tout simplement génial, l'ambiant avant l'heure, les prémices d'"absinthe" évoqué à travers la démence refoulé d'un jeune adolescent.
Enchainement avec une pièce de 73 de 3 minutes. John Zorn est revenu à New York, créche dans une piaule d'utopia Parkway dans le Queens, et continue d'exprimer ses angoisses sur bandes magnétiques. Ayant appris au college le placement de micros dans les phases d'enregistrements, il s'amuse sur "Wind ko/la" avec une basse à déplacer le micro sur fond de taping et de percussion ultra bizarre, tout en poussant certains cris d'aliéné, alors que Mike Patton porté encore des couches culottes. Des cris récurrents dans sa jeunesse qui, selon son propre aveu, inquietera sa mère au point qu'il sera régulièrement mis en observation dans une clinique psychatrique du Bronx de 8 à 16 ans, sans que cela n'est de conséquence sur son état mental. Zorn souligne aussi que ces pièces sonores seront pour lui une base minime de départ pour la composition des Hardcore pieces de Naked city, d'ou un avant gardisme incroyable dés le début de sa carrière.
"Mikhail Zoetrope" est la pièce la plus longue du disque. Datant de 1974, elle se divise en trois actes de respectivement 22, 13 et 11 minutes. Crée en une aprés midi, elle peut être estampillé comme première composition majeure de John Zorn. Et quel folie furieuse ! certes quelques influences décelables (Kagel, Carl Stalling, Braxton ou John Cage), mais une vision unique en soi. Un magnétophone, puis Zorn assis par terre avec des jouets, des verres et ustensiles de cuisine, une platine, un aspirateur, une télévision et un saxophone. Le résultat est en tout point détonnant. Certes barré, certes tarré. Mais dans le fond plus cohérent que la plupart des Games pieces (du moins à mes yeux). Pas de math, pas de joueurs, pas de structures. Uniquement de l'instinctif et de l'improvisation. Ca fait peur, mais c'est captivant à la fois, comme un mauvais délire sous trip. Pour tout amateurs de la musique de Zorn, l'écoute de ces archives demeure essentielles pour "comprendre" l'univers du New yorkais. "The craziest stuff i've ever done" déclarera t'il.
Une pièce de 1974 de 1 minutes intitulé "automata of al-jazari" trés ambiant cinématographique (crée pour son "theater of musical optics"), et on enchaine sur "Variations on a theme of Albert Ayler" de 1973. Une pièce sonore que Zorn avait complétement oublié. Hommage au saxophoniste de Free jazz bien sur, tout est free dans ce morceau, mais il n'y a rien de jazz, hormis quelques coups de saxo et clarinette bruitiste. Du merzbow avant l'heure. Barré et extrême, de la folie à l'état pur.
Je terminerai sur des propos de John Zorn : "mes premiers enregistrements musicaux, faites à une période ou la musique et les films étaient les seuls éléments dont je disposais dans ma triste vie solitaire d'exile et d'aliénation. C'est seulement grâce à ces enregistrements que j'ai commencé à découvrir l'extase dont nous sommes tous en recherche d'une forme ou une autre. J'espère que cette adolescence créative aura pu interpeller quelques auditeurs, ou au moins en faire rire quelques uns..."
A QUI AVEC GABRIEL - Utsuho
L’accordéon est un ennemi quasi héréditaire pour tout le monde. On garde trop en France cette vision horripilante de Yvette Horner et de sa musette complètement abjecte. Instrument purement français évoquant avant tout un certain romantisme, la jeune joueuse japonaise a qui avec Gabriel démontre en un seul disque toute l’émotion qui peut ressortir d’un instrument franchouillard. Ce disque est d’une pureté quasi absolu, aussi beau qu'un lever de soleil du pays nippon. En 11 titres, on reste subjugué par tant d’harmonies envoûtantes. Si ces excursions solos sont belles, le véritable talent de la petite japonaise s’exprime avant tout grâce aux morceaux ou elle a fait appel à d’autres instruments comme de la basse, du piano ou du violon. Comment résister d’ailleurs à cette envolée lyrique de 10 minutes qu’est « hikari no shizuku » ? (qui pourrait aisément figuré dans un film d’ailleurs). La curiosité vient aussi du fait qu’on retrouve Haino Keiji en guest sur un titre, même si leur titre en commun ne m’a pas trop touché…En revanche, « utsuho » vous réconciliera avec facilité avec l’accordéon…
jeudi 23 avril 2009
THE STONE - Issue two
Evidemment, Tzadik s’est empressé d’annoncer le coté historique du disque, et de bien préciser que c’était une édition limité, ce qui fait que les cons dans mon genre qui collectionne tzadik se sont rué pour l’acheter. Le Stone est la salle de concert de Zorn à Manhattan, et comme le loyer est apparemment très costaud, ce dernier propose des disques de soutien dont les bénéfices vont directement à la salle, en vente quasi exclusivement sur Tzadik. 2eme volume, et une rencontre au sommet entre deux membres de Henry cow, combo rock qui a sévi durant de nombreuses années. Fred Frith, pieds nus, multiplie les effets et nous offre son jeu si étrange, débridé et couplé avec de nombreux effets, entre quelques arpèges et récupérations de larsens, quand il ne tripote pas des objets divers pour jouer. Cutler ne donne pas vraiment le tempo à la batterie ; il joue de manière trés free, et se concentre parfois uniquement sur les samples, objets et divers parties électronique bizarres. Le final sonne très expérimental mais aussi relativement ambiant, dans un grand maelström surréaliste. Un disque free et qui devait être une véritable performance, autant visuelle que auditive. Emballé dans le beau packaging typé « the stone », je recommanderai ce volume 2, car Frith le vaut bien…
NAKED CITY - Grand guignol
Le premier choc avec ce disque sera frontal : 33 titres qui marqueront l'histoire de la folie créatrice, et qui marqueront de trés nombreuses personnes de la scène musicale d'abord New Yorkaise, puis américaine, pour finir par un impact mondial et un statut culte. La folie de ces compositions est hallucinante, et on a rarement atteint un tel niveau d’intensité : combinant free jazz, bebop, r&b, country, funk, rockabilly, surf, metal hardcore et grindcore, parfois dans un seul même morceau, croyez moi, vous n’en reviendrez pas !!. On notera la présence de Yamatsuka Eye (boredoms) toujours au chant, hurlant comme un damné. Les « Hardcore miniatures » (autres noms de ces chansons si particulière…) restent vraiment incontournable, et auront pesé de tous leurs poids pour bouleverser la musique contemporaine extrême.
Après cette boucherie sonore, place à l’accalmie avec une série de titres ambiant complètement géniaux. Malsain, doux, sombre, apaisant, les qualificatifs de ces 7 titres (entre 49 secondes et 7 minutes) tranchent un peu avec la folie des titres Hardcore. On retiendra particulièrement « la cathédrale engloutie » ou encore « louange à l’éternité de Jesus » (en français dans le texte !!). Le combo maîtrise toutes les ambiances, ce qui est impressionnant de dextérité et de technique instrumentale.
Pour finir, vient le titre « grand guignol ». Il a été conçus comme une bande originale de film (un film de suspense bien trippant alors…). Le première version de cette composition de 18 minutes se trouve au début de la galette (juste avant les Hardcore miniatures) et demeure intégralement instrumentale. Mais John Zorn ne l’avait pas conçus dans cette esprit à l’origine : il avait pensé inséré diverses variantes vocales afin de donner de l’ampleur au titre. Faute de chanteur compétent, « grand guignol » de 1989 était resté instrumentale. Mais pour cette réédition exceptionnelle, Zorn a fait appel à la seul personne capable d’être aussi fou que lui au niveau vocal : Mike Patton bien sur !! Et croyez moi, « grand guignol » version 2005 est nettement meilleure (les deux sont dessus, vous pourrez comparer) ; Patton y fait tout : chuchotement, chorale, cris démoniaque, omomatopé, etc…..bref, du grand art vocal !. Cette réédition du disque « grand guignol » (beau digipack) demeure absolument indispensable pour tout amateur de musique complètement déjanté…Chef d’œuvre !!
Après cette boucherie sonore, place à l’accalmie avec une série de titres ambiant complètement géniaux. Malsain, doux, sombre, apaisant, les qualificatifs de ces 7 titres (entre 49 secondes et 7 minutes) tranchent un peu avec la folie des titres Hardcore. On retiendra particulièrement « la cathédrale engloutie » ou encore « louange à l’éternité de Jesus » (en français dans le texte !!). Le combo maîtrise toutes les ambiances, ce qui est impressionnant de dextérité et de technique instrumentale.
Pour finir, vient le titre « grand guignol ». Il a été conçus comme une bande originale de film (un film de suspense bien trippant alors…). Le première version de cette composition de 18 minutes se trouve au début de la galette (juste avant les Hardcore miniatures) et demeure intégralement instrumentale. Mais John Zorn ne l’avait pas conçus dans cette esprit à l’origine : il avait pensé inséré diverses variantes vocales afin de donner de l’ampleur au titre. Faute de chanteur compétent, « grand guignol » de 1989 était resté instrumentale. Mais pour cette réédition exceptionnelle, Zorn a fait appel à la seul personne capable d’être aussi fou que lui au niveau vocal : Mike Patton bien sur !! Et croyez moi, « grand guignol » version 2005 est nettement meilleure (les deux sont dessus, vous pourrez comparer) ; Patton y fait tout : chuchotement, chorale, cris démoniaque, omomatopé, etc…..bref, du grand art vocal !. Cette réédition du disque « grand guignol » (beau digipack) demeure absolument indispensable pour tout amateur de musique complètement déjanté…Chef d’œuvre !!
JOHN ZORN - Azazel book of angels 2
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Aprés un volume 1 excellent, voici le retour d'un nouveau démon (chaque opus de cette catégorie porte un nom de démon) en la présence du Masada string trio, qui signe son premier disque studio depuis 10 ans (un seul album studio à son actif, et un live pour les 50 ans de Zorn). De la formation originale, le vituose Greg Cohen est le seul rescapé, bassiste hors du commun. Puis la paire Mark Feldman/Erik Friedlander rentre en piste. Fréquent collaborateurs de Zorn, le trio nous offre le meilleur de son savoir faire depuis qu'ils sont ensemble en 1994. Technicité, émotion et télépathie sont donc au rendez vous, pour treize titres formidables. Zorn lui même au "baton", dirigeant trois des grands musiciens de la downtown scene. Un volume 2 superbe.
MASADA - Live in Sevilla (2000)
Masada, ou le groupe de jazz de John Zorn en hommage à ses racines juives. Coupable de plusieurs albums studio, la formation a également sortis de nombreux albums lives, car c’est évidemment sur scène que le quatuor se révèle le plus virtuose. Ce live fait partie de la série enregistré par Tzadik (il y en aura 6 ou 7 autres) et se déroule donc en 2000 à Séville en Espagne. Ce concert est vraiment monstrueux, d’une beauté et d’une intensité exemplaire. L’interaction entre les membres du groupe est quasi télépathique, et on peut y entendre pas mal de solos pour chacun d’entre eux (dont un solo de 7 minutes de Joey Baron à la batterie…). Leur jazz moderne demeure sublime le long de ces 9 titres, dont le très bon « beeroth » qui fait particulièrement ressortir l’influence juive. Ce live espagnol comblera tous les amateurs de Jazz en live…
mercredi 22 avril 2009
TIM SPARKS - Tanz
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), voici le deuxième disque du guitariste Tim Sparks intitulé « Tanz ». Ce qui transparais au premier abord, c’est l’harmonie paisible qui se dégage de cette galette. Après sa première solo, le guitariste a cette fois fait appel à Greg Cohen (bassiste de Masada) et à Cyro Baptista (percussionniste de renom) pour l’accompagner dans cette retranscription de certains standard de la musique juive et de l’héritage Yiddish. Les 13 titres présentés sont d’une grande finesse, avec ce mélange de basse et de guitare acoustique, couplé au percussion brésilienne assouplis de Baptista. La musique du trio prend plus d’impact qu’avec Tim sparks en solo, avec des compositions beaucoup plus riche et beaucoup plus chaleureuse. Sous l’impulsion de Zorn, l’auteur s’est inspiré du répertoire des musiques venant des quatre coins du monde (perse, Pologne, inde) tout en gardant l’inspiration hébraïque. Une galette reposante dans son contenu et superbe dans sa conception graphique…
mardi 21 avril 2009
STEVE BERESFORD - Cue sheets 2
Contrairement aux attentes préconçues d’Hollywood, les artistes expérimentaux insufflent une nouvelle forme d’émotions dans les bandes originales de films. La série des Film music de Tzadik leur rend hommage. Première référence historique de la série crée donc en 1996, c’est un camarade anglais de John Zorn avec qui il a collaboré qui ouvrit donc les hostilités. Steve Beresford consacre la majeure partie de son temps à la musique improvisée en dehors de ces nombreux groupes pop ou rock. Amis de Derek Bailey ou Brian Eno, c’est sous l’impulsion de ce dernier que Steve se consacra aux musiques de films ou de télévision. « Cue sheets 2 » est donc la suite du premier volume sortis 6 ans plus tôt. Toujours aussi riche, on retrouve seulement 8 morceaux, mais 3 dure plus de 12 minutes. Le talent de Beresford est sans faille, on s’en aperçoit lorsque celui-ci enchaîne un titre indien typé purement bollywood, pour enchaîne ensuite sur une composition dark ambiant qui fouterai presque les jetons à Lustmord. Les ambiances varient au gré des plaisirs, mais le compositeur les construits de manière brillante. Les deux volumes se valent donc, pas de préférence particulière pour l’un ou l’autre….
MARYANNE AMACHER - Sound characters
Légende et pionnière de la musique dites « électronique », Maryanne Amacher est une visionnaire musicale toujours à la recherche de connexions entre la perception du son et les effets sonores perçus par les tympans. Ce disque s’intitule d’ailleurs « fabrication d’une troisième oreille », car la compositrice nous pousse dans nos derniers retranchements niveau perception et variations. Compilation de morceaux spécialement pour Tzadik, 7 pièces électroniques assez radicales pour 74 minutes de musique. Les notes du livret nous expliquent toute les notes quasi scientifiques sur les recherches pour ce disque. La particularité de la compositrice est de ne pas pas enregistrer dans des studios, et uniquement s'immortaliser au sein de trés grands immeubles afin de faire passer les sons à travers les murs, corridors, planchers et pièces ; le but est evidemment de customiser autant le son que les éléments dus au visuel et à l'espace. On notera d'ailleurs l'enregistrement des pièces dans un centre culturel au Japon ou dans un gigantesque monastère du XIe siècle en Autriche. Le tout sonne comme une ode au Drone : de la vibration et de la variation à s'en faire péter les tympans. Apparemment injustement boudé par la scène drone, cet compositrice d'avant-garde mérite tout simplement qu'on la découvre, ce "sound characters" étant exceptionnel.
dimanche 19 avril 2009
BROWN WING OVERDRIVE - ESP overdrive
Donner une définition de ce disque reléve autant de l'exploit impossible que du surréalisme. Premier album de ce trio absolument démentiel qu'est Brown wing overdrive. Trois jeunes lunatiques comme se plait à dire Zorn, autant inspirés par Alejandro Jodorowsky, Aleister Crowley ou la pollution. Assez peu prolifique en concert, ils se sont pourtant fait remarqué au Stone à NY, le club de John Zorn, qui a du en effet halluciner devant tant de folie créative. On a affaire ici à une sorte de noise dérangé à base d'esprit Shaman, de bruitages divers et variés grâce à un synthétiseur, à du banjo préparé et modifié et du beat box assez récurrent. Difficile malheuresement d'en dire plus, et donc difficile de se faire une idée quand on a jamais écouté, je le conçois. "ESP organism" est assurément unique en son genre, déjanté au possible, et repousse clairement les limites de la vision musicale contemporraine. Il s'inscrit donc dans la section "lunatic fringe" de Tzadik à 100 % ; et si vous avez envis d'écouter quelque chose de fonciérement différent, ce disque vous intrigera autant qu'il vous captivera...
DEREK BAILEY - Standards
Si "ballads" avait été publié en 2002 par Tzadik, une session studio préalable avait été programmé pour que Derek Bailey puisse se laisser aller à l'improvisation sur des standards américain. "Standards" regroupe cette fameuse session studio. Toujours aussi enigmatique, le jeu de Bailey est unique en son genre. Le livret raconte la génèse du projet (un repas de noël tout bourré avec Zorn) et quelques notes hommage du saxophoniste new yorkais, cet opus étant sortis deux ans aprés le décés du guitariste...
JOHN ZORN - Filmworks II
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks I déja parus sur Elektra ne bénéficiera de sa réédition qu'un an aprés, c'est le volume II qui sera le tout premier Filmworks à sortir sur Tzadik, un an aprés la création du label.
On ne peut pas parler de réédition pour ce volume, puisque celui ci n'est jamais paru auparavant ! Explication : Walter Hill demanda d'écrire la musique de son prochain film, encore en montage, et qui ne possédait pas de titre à l'époque (d'ou le nom "music for an untitled film by walter Hill"). Il faut croire que walter Hill ne fut pas satisfait du résultat, car il ne garda jamais les travaux de Zorn, lui préférant le compositeur Ry Cooder. Le film se prénomma au final "Trespass" ("les pilleurs" en france). mais ces compositions ne trouvérent jamais de label étant donné la faible exposition, et tout se retrouva dans les cartons de Zorn durant 6 ans.
Etant donné la noirceur d'ensemble du disque, on peut comprendre que personne ne fut emballé à l'époque. Pourtant, on ne pourra en aucun cas minimiser la somme de travail et le talent de composition de Zorn, qui nous offre 36 plages en tous point étonnantes. Enregistré en 1992, une partie du cercle zornien est présent : Jim Pugliese au percussions, Cyro Baptista aux percussions brésiliennes, Carol emanuel à la harpe, Anthony Coleman aux claviers, Andy Haas au didjéridoo, David Shea aux samples et effets, et un jeune guitariste rencontré deux ans plus tôt, Marc ribot. La musique oscille entre plage d'ambiance courte pour guitare et banjo, beaucoups de percussions et d'effets sonores pour créer une espèce de jam pyschédélique indescriptible. L'ensemble demeure assez sombre, et les quelques plages noisy disséqué ne rassure pas vraiment l'auditeur. Marc ribot arrive toujours à nous faire garder une once d'espoir au travers de superbes breaks tout en douceur. Le final est presque apocalyptique, et on comprend peut être le refut eventuel de walter Hill.
Sans être le filmworks essentiel, ce volume II s'inscrit pleinement dans la cohérence d'une oeuvre vraiment singulière proposait par le maitre New Yorkais. A l'image de l'artwork trés antique qui ponctue le livret, le beau cotoie le bizarre, le calme cotoie la folie, l'organisation cotoie l'improvisation. Et les films sans titre nous amene toujours vers l'interrogation...
On ne peut pas parler de réédition pour ce volume, puisque celui ci n'est jamais paru auparavant ! Explication : Walter Hill demanda d'écrire la musique de son prochain film, encore en montage, et qui ne possédait pas de titre à l'époque (d'ou le nom "music for an untitled film by walter Hill"). Il faut croire que walter Hill ne fut pas satisfait du résultat, car il ne garda jamais les travaux de Zorn, lui préférant le compositeur Ry Cooder. Le film se prénomma au final "Trespass" ("les pilleurs" en france). mais ces compositions ne trouvérent jamais de label étant donné la faible exposition, et tout se retrouva dans les cartons de Zorn durant 6 ans.
Etant donné la noirceur d'ensemble du disque, on peut comprendre que personne ne fut emballé à l'époque. Pourtant, on ne pourra en aucun cas minimiser la somme de travail et le talent de composition de Zorn, qui nous offre 36 plages en tous point étonnantes. Enregistré en 1992, une partie du cercle zornien est présent : Jim Pugliese au percussions, Cyro Baptista aux percussions brésiliennes, Carol emanuel à la harpe, Anthony Coleman aux claviers, Andy Haas au didjéridoo, David Shea aux samples et effets, et un jeune guitariste rencontré deux ans plus tôt, Marc ribot. La musique oscille entre plage d'ambiance courte pour guitare et banjo, beaucoups de percussions et d'effets sonores pour créer une espèce de jam pyschédélique indescriptible. L'ensemble demeure assez sombre, et les quelques plages noisy disséqué ne rassure pas vraiment l'auditeur. Marc ribot arrive toujours à nous faire garder une once d'espoir au travers de superbes breaks tout en douceur. Le final est presque apocalyptique, et on comprend peut être le refut eventuel de walter Hill.
Sans être le filmworks essentiel, ce volume II s'inscrit pleinement dans la cohérence d'une oeuvre vraiment singulière proposait par le maitre New Yorkais. A l'image de l'artwork trés antique qui ponctue le livret, le beau cotoie le bizarre, le calme cotoie la folie, l'organisation cotoie l'improvisation. Et les films sans titre nous amene toujours vers l'interrogation...
JOHN ZORN - Hockey, Lacrosse, Pool
« The parachute years » est une série de 4 disques sortis par le label Tzadik, composé des games pieces faites par John Zorn entre 1976 et 1981. troisieme disque de la série, les enregistrements de « Hockey » datent originellement de 1980. Décrit comme l’un de ces disque les plus « bizarre » par Zorn lui même (et quand on connaît un peu l’homme…), on se dit que la partie va pas être gagné d’avance. Un superbe artwork nous attire d’abord l’œil, fait d’image d’archives de guerre. Après écoute, on se dit effectivement que cette galére est bizarre et barré. Une partie électrique et une partie acoustique compose la galette ; si la partie électrique demeure un ensemble de bruits divers et variés (susceptible de faire quelques émotions à l’auditeur…), la partie acoustique reste elle une grosse escroquerie ! on y entend en effet divers bruits de canards et de becquets de clarinette pendant prés de 20 minutes ! pour le dénouement de l’histoire, « hockey » est en fait une improvisation d’un langage personnel limité à cinq sons, dans lequel Zorn force les musiciens à exécuter des structures complexes de solos, duos ou trios, selon un certain timing et contexte…On parle evidemment du "file card" et de toutes les techniques de jeu des games pieces. Mathématiquement parlant, c’est intéressant, mais musicalement, c’est terriblement chiant à écouter. Un opus qui devait être drôle à faire en tans que musicien, mais qui demeure trés dur à écouter pour un auditeur. Seul les 30 première minutes de « Hockey » demeure écoutable (quoi que…), je ne conseillerai ce disque donc uniquement aux fans de Zorn ou aux amateurs d’algèbre compliqué...
Dans la grande tradition de "Pool" et "Hockey", "Lacrosse" est stressant. Fatigant, usant, éreintant. Définitivement la partie de Zorn que j'aime le moins. Double album réédité avec de la musique bonus, liner notes, photos de sessions, l'objet est beau. Le contenu un peu moins, cependant, comme il a été lu, Zorn enculait surtout les bien pensants et autres critiques New Yorkaises qui ne comprenait pas son art. Ok avec ça. De plus, a seulement 24 ans (en 1978), le lascar a encore besoin de laisser transparaitre ses influences et de développer sa propre vision musicale. Mais l'improvisation pure a ses limites, du moins à mes yeux. Seul "Archery" et "Cobra" s'en sortes en tant que Games pieces. Le reste...
"Pool" est le 2eme volume des fameuses Parachute years, période qui regroupe tous les premiers enregistrements de Zorn, notamment l'élaboration des fameuses Games pieces. Ce disque sera un grand pas dans le processus d'enregistrement du compositeur et cette game piece sera une ébauche de ce qui deviendra plus tard la trés connu "Cobra". Mais soyons honnête, "Pool" ne vaut pas grand chose. Du bruitage abstrait. Peut-être que ce genre d'expérimentations a pu aider le jeune Zorn au début de sa carrière pour créer son univers et assembler différentes techniques de jeu/composition/interprétation, mais là, à écouter, c'est l'horreur. C'est le plus souvent sans queue ni tête avec du gratouillage abstrait de cordes, des sons d'origines diverses. L'ambiance générale est plutôt calme, limite feutrée par moment, avec des bribes de sons par-ci par-là, des bruits divers et variés pouvant être stridents et exaspérants ou tout simplement doux, du jeu de saxo style caneton. Au final, tout comme "Hockey", on s'emmerde ferme. Pour die hard fans only !
"Pool" est le 2eme volume des fameuses Parachute years, période qui regroupe tous les premiers enregistrements de Zorn, notamment l'élaboration des fameuses Games pieces. Ce disque sera un grand pas dans le processus d'enregistrement du compositeur et cette game piece sera une ébauche de ce qui deviendra plus tard la trés connu "Cobra". Mais soyons honnête, "Pool" ne vaut pas grand chose. Du bruitage abstrait. Peut-être que ce genre d'expérimentations a pu aider le jeune Zorn au début de sa carrière pour créer son univers et assembler différentes techniques de jeu/composition/interprétation, mais là, à écouter, c'est l'horreur. C'est le plus souvent sans queue ni tête avec du gratouillage abstrait de cordes, des sons d'origines diverses. L'ambiance générale est plutôt calme, limite feutrée par moment, avec des bribes de sons par-ci par-là, des bruits divers et variés pouvant être stridents et exaspérants ou tout simplement doux, du jeu de saxo style caneton. Au final, tout comme "Hockey", on s'emmerde ferme. Pour die hard fans only !
MUNA ZUL - muna zul
La série Oracles de Tzadik, qui met en avant le travail des femmes dans la scène expérimentale mondiale nous propose son huitième volet. Je ne peux pas dire que ce soit le disque Tzadik qui m’est le plus emballé, bien au contraire…Muna Zul est composé de trois jolies jeunes filles mexicaines qui forment un trio a cappella. On retrouve donc dans ce disque 15 titres de chansons entièrement interprété à la voix, que ce soit du chant en trio, ou bien un lead accompagné des autres qui font les instruments fictifs. Le coté expérimental est donc présent, et le coté talent aussi car ces mesdames ne chantent pas faux. Mais alors, ça en devient vite casse couille !!! A la fin des trois premières chansons, on a vraiment l’impression de se croire dans la « nouvelle star », et ceux malgré que les chansons sont principalement des chansons traditionnelles de base mexicaine. Rien à faire, la sauce ne prend pas, et c’est très vite insupportable…Les fervents d'oeuvre a cappella seront comblés, les féministes aussi, les autres passeront trés vite sur cet opus qui est loin d'être le meilleur de la série...
AFRIRAMPO - Korega mayaku da
Issus de la fameuse scene underground d'Osaka, voila un nouveau duo exclusivement féminin qui arrive dans nos oreilles. Afrirampo, c’est donc deux jeunes filles coupables de plusieurs albums, amies proches des Boredoms, dont ce dernier opus sort sur la section japonaise de Tzadik. « Korega mayaku da » démarre par une plage de 13 minutes ou l’on retrouve de nombreuses structures différentes de chansons, semblable à un concept album. 10 autres titres se succèdent ensuite, donc la première plage est en fait une réelle chanson, très barrée dans sa construction donc. Oni et Pikachu (respectivement à la guitare et à la batterie) nous emportent donc dans leur monde, fait de noise bruitiste et de mélodies épiques. Tantôt noise à la Boredoms ou tantôt expérimentale, les demoiselles d’Afrirampo livrent une vision personnelle et très japonaise du rock noisy. Les deux chants très colériques sont également une composante très importante de la musique, basé sur un minimalisme noise vraiment captivant. Difficile d’écrire sur un tel enregistrement, le mieux reste encore de l’écouter. Mais le disque plaira au plus barré d’entre vous…
vendredi 17 avril 2009
THE STONE - Issue one
Premier disque de cette série limitée. Le Stone est la salle de concert de Zorn à Manhattan, et comme le loyer est apparemment très costaud, ce dernier propose des disques de soutien dont les bénéfices vont directement à la salle, en vente quasi exclusivement sur Tzadik.Du beau monde, il fallait marquer le coup pour vendre le disque, et le tout se déroulant à NY, la downtown scene est toujours bien présente pour soutenir les bonnes causes. Cependant, certains collaborateurs sont un peu inattendus. Le père Patton a répondu présent (il reste un quasi disciple de Zorn, étant conscient que c’est au contact de ce dernier qu’il repousse son art vocal), Bill Laswell et sa basse atypique (et camarade de jeu dans painkiller), Dave Douglas à la trompette (et camarade dans Masada), le surprenant Rob Burger à l’orgue (auteur d’un disque solo sur tzadik) et Ben Perowsky à la batterie (Joey Baron devait être malade). Pour le reste, ça envoie du bois correct. Les interludes sont tous hyper bruitistes (sax/basse, sax/hurlements), pour mieux trancher avec le coté jazz lounge des autres morceaux. Quoiqu’ils en soit, un putain de bon disque, support !!!
jeudi 16 avril 2009
NAKED CITY - Naked city 1989
Naked city est sans aucun doute un des projets les plus ambitieux et des plus barrés de la musique contemporaine moderne. A l’initiative de John Zorn (accompagné de Fred Frith, Bill Frisell, Joey Baron, et wayne Horvitz), ce quintet aura dépassé toute les limites musicales en son temps, et son influence aujourd’hui demeure encore énorme sur des groupe tels Mr Bungle, An albatross ou bien Candiria (d’ailleurs, ces groupes le revendique eux même). Car naked city, c’est avant tout le projet bruitiste que Zorn a voulu créer avec un super groupe, son "big band" : sur une base free jazz, vous mélangez des éléments noise, country, grind, psychédélique, et vous obtiendrez un léger aperçu de la musique du combo. Il est évidemment difficile de décrire une telle musique, tant les morceaux partent dans tous les sens. Cependant, le groupe arrive à alterner les changements de structures avec une quasi facilité déconcertante. Le début du disque est plus jazz classique (encore que, bien barré quand même). S’enchaîne ensuite une série de 8 titres entre 20 et 40 secondes, complètement déjanté, bruitiste à souhait ou le hurleur Yamatsuka eye vient hurler comme un damné. Un des morceaux rappelle d’ailleurs fortement Dillinger (10 ans avant la formation de la scène HxC barré). Puis après ce passage de fureur extrême, on retombe dans des passages plus exploitables, ou Zorn continue d'exploiter son instrument comme il se doit, tandis que tous le monde assure derrière avec les partitions. Le groupe se fend même de quelques reprises (batman, ennio morricone, james bond, henry mancini, etc….). Naked city est l’œuvre de John Zorn avec sa vision unique, compositeur de génie, et son influence sur certains groupes d’aujourd’hui est sans limite. Ce premier album l’atteste grandement (il y en aura sept autres ensuite). A vous donc de découvrir les prémices de la musique « extrême », barrée et anti-commerciale…
JOHN ZORN - Astaroth book of angels 1
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent 300 nouveaux standards du groupe de Zorn à leurs sauces. Cette série particulière (book of angels) verra d’autres épisodes voir le jour (car l’intitulé vol 1), mais pour le moment, c’est une formation à l’initiative de Jamie Saft qui voit le jour. Plus particulièrement un trio composé du célèbre pianiste producteur, accompagné de Ben Perowsky (auteur d’un album solo sur Tzadik) et de Greg Cohen (bassiste de Masada). 10 titres du répertoire de Masada que Jamie Saft s’est donc réapproprié afin d’en faire un jazz sobre et posé, avec piano délicat, basse langoureuse et batterie souple. Une brillante réussite très spirituelle, séduisante et réalisé avec beaucoup de goût. On ne se lasse pas en effet de la musicalité que dégage le piano de Saft tout au long du disque. John Zorn peut donc être fier de ce premier volume et de l’accomplissement de la « Masada family ».
MASADA - Live in NYC
Masada, ou le groupe de jazz de John Zorn en hommage à ses racines juives. Coupable de plusieurs albums studio, la formation a également sortis de nombreux albums lives, car c’est évidemment sur scène que le quatuor se révèle le plus virtuose. Voici le seul album officiel « live » qui ne soit pas sortis sur le label de Zorn (sinon, 6 lives de masada sont disponible sur Tzadik). Enregistré dans le fief du compositeur (soit New York) en 1994, les 10 titres de ce concert sont emprunté des divers périodes studio, et sont joué avec une précision d’orfèvre. L’autre point intéressant, c’est l’absence de l’habituel batteur Joey Baron, qui est remplacé par Kenny Wollesen, d’ou une batterie plus mis en recul…On a le droit donc à ce jazz un peu fou, qui rend hommage à la tradition juive, et qui agrémenté de solos de chaque instrument présent (et souvent le saxo hystérique de Zorn). Un bon live dans la grande tradition du groupe, ou d’ailleurs le public New yorkais semble conquis….
AARON ALEXANDER - Midrash mish mosh
« midrash mish mosh » est le premier disque solo de Aaron Alexander, batteur reconnu au sein de la scène underground musicale de Seattle ayant joué avec des nombreux groupes de Klezmer, dont les reconnus Klezmatics (avec Frank London). Frank London qui vient d’ailleurs prêté main forte sur ce disque, avec de nombreuses personnes connus au sein de la scène comme Fima Ephron ou Greg Wall. L’installation de Aaron Alexander à NY a permis la rencontre avec l’incontournable Zorn, et donc la parution de ce disque sur Tzadik. Les 9 compositions de « midrash… » sont vraiment excellentes, à la croisée d’un klezmer vif, rapide et rythmé, couplé à des relents électriques surprenant, à un free jazz complexe et à des rythmes de world music chaudes et enivrantes. On peut l’avouer, ce disque étonne beaucoup grâce à ces mélanges savoureux, prenant autant la culture musicale juive comme base de départ, afin d’y inclure de éléments plus modernes. Chaque titres possèdent sa propre force, sa propre personnalité, et c’est ce qui rend ce disque un des plus attrayants et des plus excitants. Définitivement conseillé aux personnes ouvertes d’esprit, intéressé par l’héritage juif et par le brassage des genres….
mercredi 15 avril 2009
STEVE BERESFORD - Cue sheets
Contrairement aux attentes préconçues d’Hollywood, les artistes expérimentaux insufflent une nouvelle forme d’émotions dans les bandes originales de films. La série des Film music de Tzadik leur rend hommage. Première référence historique de la série crée donc en 1996, c’est un camarade anglais de John Zorn avec qui il a collaboré qui ouvrit donc les hostilités. Steve Beresford consacre la majeure partie de son temps à la musique improvisée en dehors de ces nombreux groupes pop ou rock. Amis de Derek Bailey ou Brian Eno, c’est sous l’impulsion de ce dernier que Steve se consacra aux musiques de films ou de télévision. « Cue sheets » réunis donc tous les premiers travaux du compositeur anglais pour le 7eme art. 17 titres riches et variés tous très bons hormis l’insupportable titre de dance ( !!) « stationery moves me ». Le premier titre de 15 minutes donne le tempo global du disque, qui se partage entre folk, jazz, ambiant, soundtrack et bruitage purs. Un disque assez dur à décrire, tans les travaux collectés sont ici issus de divers œuvres (documentaire, comedie musicale, film d’animation, série). Le talent de Beresford est indéniablement grand à l’écoute de ce disque, la série des « film music » de Tzadik démarre sous les meilleurs hospice avec ce « cue sheets » superbe…
CHRISTOPHER ADLER - Epilogue for a dark day
Jeune composeur professeur en université, Christopher Adler partage régulièrement son temps entre la Californie et la Thaïlande. Joueur de Khaen (instrument du Laos qui est une sorte d’orgue vocal, composé de 16 morceaux de bambou, et se présentant comme une grande flûte de pan), il nous propose trois compositions superbes de cet instrument, rappelant des sonorités à mi-chemin entre orgue et cornemuse. On a ensuite le droit à une composition de percussions traditionnelles à 6 joueurs, intéressante mais pas incontournable. Pour finir, nous avons le droit à une extraordinaire composition (le projet de fin d’année d’université) de 25 minutes intitulé « Pan lom ». Cette composition a pour principe d’explorer la relation métaphorique entre la musicalité et l’architecture. « Pan lom » est le terme qui désigne d’ailleurs les rebords décoratifs d’une maison thaïlandaise. Ensemble très riche de 13 joueurs tous armés d’instruments traditionnels, on se laisse très rapidement bercé par toutes ses sonorités superbes, nous envoyant directement au coeur de l’asie. Comme le dit Zorn lui même : « un superbe voyage culturel à travers une musique honnête, imaginative et un profond respect pour la tradition… »
mardi 14 avril 2009
BUCKETHEAD - Kaleidoscalp
Zorn dit tout dans l’intro bande noir de Tzadik. « Buckethead est un des plus étonnant et original guitariste de la planète. C’est une rock star, une héros culte, un personnage de cartoon ». Il est vrai que pour ceux qui ne connaissent pas, les photos auront de quoi étonner. Selon la légende, Buckethead serait né dans une ferme au milieu de poulets. Après avoir subi de mauvais traitement de la part de ses "éleveurs" il se réfugia auprès de ses amis les poulets. Appréciant beaucoup la compagnie du jeune garçon, ces derniers lui auraient scarifié le visage, le condamnant ainsi a porter un masque. Buckethead a avoué être marqué par le triste sort réservé aux poulets de la ferme. En effet, les « éleveurs » tuaient régulièrement un grand nombre de ses amis qu'il devait ensuite manger. Buckethead, en « hommage » aux corps mutilés des ses amis gallinacés, tente de reproduire leurs cris de souffrance à l'aide de sa guitare. Buckethead éleva ainsi rapidement son niveau de jeu. Aucune photo excepté une n'a été prise de lui sans son déguisement (un pot de Bucket sur la tête) dû au fait qu'il quitte rarement son domicile et qu'il évite beaucoup de s'exposer en public. Il répond aux entrevues par l'intermédiaire d'une marionnette (Herbie). En spectacle, Buckethead déteste se faire complimenter par le public et va jusqu'à se boucher les oreilles puis se mettre dos au public pour ne pas entendre. Il dit qu'il veut être reconnu pour ses chansons et non le joueur de guitare qu'il est.« Kaleidoscalp » est effectivement un véritable ovni dans le monde standardisé de la musique.
La grosse base est Metal, mais couplé avec des tonnes de d’effets sonores divers et variés grâce à un nombre de pédales conséquent très certainement, des pointes électronique et jazz fusion, et une imagination qui va au delà du commun des mortels. Difficile à décrire, ce disque se découvre avec grande attention. Et comme le dit son boss de label : « you have never heard such sounds in your life… »
La grosse base est Metal, mais couplé avec des tonnes de d’effets sonores divers et variés grâce à un nombre de pédales conséquent très certainement, des pointes électronique et jazz fusion, et une imagination qui va au delà du commun des mortels. Difficile à décrire, ce disque se découvre avec grande attention. Et comme le dit son boss de label : « you have never heard such sounds in your life… »
DEREK BAILEY - Ballads
La Key series de Tzadik met en avant tout simplement les disques clés de la musique expérimentale moderne. J’attaque la série avec cet opus du guitariste Derek Bailey. Voir que Marc Ribot ne tarit pas d’éloges sur Derek (dans le livret) force complètement le respect envers ce papy guitariste. Bailey explique dans le livret qu’il s’agit d’une idée de Zorn (forcément…), lui n’étant pas forcément intéresser par l’improvisation pure. Car oui, c’est avant tout d’improvisation que l’on parle sur ce disque : 14 standards du jazz sont repris en improvisation totale par Derek Bailey, tous enregistré en une prise directe. Le résultat est assez étrange : le jeu guitaristique de Bailey y est complexe, intuitif, et si…bizarre. On pourra même aborder le thème de énigmatique. Les compositions ne sont pas très mélodiques, pas très rapides, pas très harmonieuses, toujours très expérimentale…mais le coté « improvisé » de la chose démontre cependant que le lascar y connait un rayon niveau grattage, car le résultat est de toute manière bluffant et technique. Derek Bailey est donc un grand monsieur de la guitare, et il n’épatera pas que Marc Ribot avec ce « ballads » technique et entraînant.
JOHN ZORN - Filmworks I (1986-1990)
Attaque d'une toute nouvelle série de l'oeuvre Zornienne, en l'occurence tout ses travaux éxécutés pour le 7eme art. Grand amateur de films, le cinéma a toujours occupé une place prédominante dans son univers, et avec déja plus de 20 volumes, cette série qui traverse plus de 20 années sera toujours la plus fournies de son oeuvre. Les travaux de Film ont toujours permis à Zorn d'expérimenter de nouvelles formations, de nouveaux musiciens, et la plupart de ces groupes majeurs proviennent de session pour les filmworks (masada, naked city). D'ou l'importance historique de tous les volumes.
Le filmworks 1 est en tous point historique. C'est effectivement de la que tout est partis, et si cette expérience ne s'etait pas bien passé, peut être que Zorn n'y aurait pas attaché autant d'importance dans le futur. Ce volume couvre une période de 1986 à 1990. Aprés son album hommage à Ennio Morricone sortis sur une major, John répandit la nouvelle qu'il était disponible pour écrire des bandes sons de films. Il pensait que le téléphone allait exploser d'appel. Il n'en fut rien. Mais un coup de fil fut passé début 1986 par un jeune réalisateur du nom de Rob schwebber.
Son court métrage intitulé "white and lazy" montrait les courtes aventures du bande de jeunes dans le low east side de NY. Zorn décidé de monter un groupe de "downtown rockers". Anton Fier à la batterie (jouant deja dans Locus solus), son fidèle ami Arto lindsay à la gratte, Carol Emmanuel à la harpe, Ned Rothenberg (proche de Zorn à cette époque) à la clarinette. Puis Zorn décida de contacter Robert Quine pour des featuring à la gratte, qui à sa surprise, accepta. Un longue collaboration demeura suite à cette rencontre. 6 titres enregistrés en 1 jour et mixé le jour suivant, une récurrente de vitesse chez Zorn. Il y inclut toutes ses obsessions musicales de l'époque : un poil de punk, Blues jazz (le superbe "End titles"), mélodies digne de Bernard Hermann, et rockabilly. Une première bande son vraiment bien.
Vers la fin de 1986, une ami realisatrice de Zorn lui demanda si il pouvait réaliser la musique de son film "She must be seeing things", un soap entre une histoire de lesbienne qui a l'air assez gnan gnan, pour avoir la jaquette hideuse qui compose le film. Un détail qui a son importance, car certaines ambiances de cette bande son n'ont pas du être inclut dans le film, certainement trop sombre au gout de la realisatrice. On notera des touches assez proches de Danny elfman par moment. Zorn y propose une vision assez axé sur le jazz, sur fond d'inspiration un poil gothique, d'ou le décalage avec le coté rose pastel du film. Beaucoup de musiciens qui deviendront des fidèles de Zorn, de fréquents collaborateurs, et qui sortirent tous au moins une oeuvre sur Tzadik dans le futur (en vrac, Bill Frisell, Wayne Horvitz, Shelley Hirsch, Anthony Coleman, Bobby Previte, Nana Vasconcelos, etc...). Une excellente bande son, typique de l'oeuvre zornienne au début des 80's.
En 1987, la société Camel (!!) démarcha Zorn pour une publicité qui devait paraitre en Asie, vantant les mérites de leurs clopes. Il cherchait une réécriture du théme du chef d'oeuvre de Sergio Leone "le bon, la brute et le truand". Les gars de Camel ayant du certainement découvrir la même année "the big gundown" ou Zorn reprenait tout Morricone sauf ce film. Zorn, bonne poire, bossa donc sur théme, pour un court morceau de 1 minute (pub oblige !). Hormis bobby previte qui joue l'intru à la batterie (Baron devait être indisponible), on note ici la première monture de Naked city, puisqu'on retrouve Wayne Horvitz au clavier, Bill Frisell à la gratte, et Fred frith à la basse (bob quine et carol emanuel tape aussi l'incruste). Le fameux morceau est bien déjant' evidemment, et on imagine facilement la gueule des gars de Camel en découvrant le titre. Ils ne rappelérent jamais Zorn.
En 1990, Raul Ruiz approcha Zorn pour la bande son d'un de ses films intitulé "the golden boat". réalisateur de séries B (dont Zorn raffole), je n'ai jamais pu avoir la moindre info sur le film, et n'ai jamais vu ne serait ce que la moindre VHS trainé sur le net. Donc j'ai aucune idée du scénar'. On sait juste que John décida plus que jamais d'utiliser la même stratégie que le film, et ainsi, 60 minutes de musique fut enregistré en deux jours, et mixé le jour suivant dans la foulée. Zorn y explore des thématiques ou le titre résulte de ce qu'on va entendre "Jazz", "Horror organ" "fanfare" "rockabilly" "slow", etc...On y trouve certainement les meilleurs titres de ce filmworks, particulièrement le "end titles" et le titre remixé par david Shea qui est de toute beauté. David Shea présent donc, ainsi que les habitués (il s'est écoulés 4 années entre temps des deux autres films) Bob Quine, Coleman, Bobby Previte, Carol emanuel, et la 1ere incusrsion de Cyro Baptista aux percus (qu'on retrouvera sur quasiment tous les filmsworks par la suite).
Edité à la base sur Elektra, puis longtemps out of print, Tzadik réédita cette oeuvre en 1997, avec les liner notes originelles et l'artwork d'époque, soit le début de la parade des fameux pistolets laser, qu'on retrouvera sur toutes les oeuvres estampillés filmworks par la suite. Un premier volume aussi historique qu'essentiel...
Le filmworks 1 est en tous point historique. C'est effectivement de la que tout est partis, et si cette expérience ne s'etait pas bien passé, peut être que Zorn n'y aurait pas attaché autant d'importance dans le futur. Ce volume couvre une période de 1986 à 1990. Aprés son album hommage à Ennio Morricone sortis sur une major, John répandit la nouvelle qu'il était disponible pour écrire des bandes sons de films. Il pensait que le téléphone allait exploser d'appel. Il n'en fut rien. Mais un coup de fil fut passé début 1986 par un jeune réalisateur du nom de Rob schwebber.
Son court métrage intitulé "white and lazy" montrait les courtes aventures du bande de jeunes dans le low east side de NY. Zorn décidé de monter un groupe de "downtown rockers". Anton Fier à la batterie (jouant deja dans Locus solus), son fidèle ami Arto lindsay à la gratte, Carol Emmanuel à la harpe, Ned Rothenberg (proche de Zorn à cette époque) à la clarinette. Puis Zorn décida de contacter Robert Quine pour des featuring à la gratte, qui à sa surprise, accepta. Un longue collaboration demeura suite à cette rencontre. 6 titres enregistrés en 1 jour et mixé le jour suivant, une récurrente de vitesse chez Zorn. Il y inclut toutes ses obsessions musicales de l'époque : un poil de punk, Blues jazz (le superbe "End titles"), mélodies digne de Bernard Hermann, et rockabilly. Une première bande son vraiment bien.
Vers la fin de 1986, une ami realisatrice de Zorn lui demanda si il pouvait réaliser la musique de son film "She must be seeing things", un soap entre une histoire de lesbienne qui a l'air assez gnan gnan, pour avoir la jaquette hideuse qui compose le film. Un détail qui a son importance, car certaines ambiances de cette bande son n'ont pas du être inclut dans le film, certainement trop sombre au gout de la realisatrice. On notera des touches assez proches de Danny elfman par moment. Zorn y propose une vision assez axé sur le jazz, sur fond d'inspiration un poil gothique, d'ou le décalage avec le coté rose pastel du film. Beaucoup de musiciens qui deviendront des fidèles de Zorn, de fréquents collaborateurs, et qui sortirent tous au moins une oeuvre sur Tzadik dans le futur (en vrac, Bill Frisell, Wayne Horvitz, Shelley Hirsch, Anthony Coleman, Bobby Previte, Nana Vasconcelos, etc...). Une excellente bande son, typique de l'oeuvre zornienne au début des 80's.
En 1987, la société Camel (!!) démarcha Zorn pour une publicité qui devait paraitre en Asie, vantant les mérites de leurs clopes. Il cherchait une réécriture du théme du chef d'oeuvre de Sergio Leone "le bon, la brute et le truand". Les gars de Camel ayant du certainement découvrir la même année "the big gundown" ou Zorn reprenait tout Morricone sauf ce film. Zorn, bonne poire, bossa donc sur théme, pour un court morceau de 1 minute (pub oblige !). Hormis bobby previte qui joue l'intru à la batterie (Baron devait être indisponible), on note ici la première monture de Naked city, puisqu'on retrouve Wayne Horvitz au clavier, Bill Frisell à la gratte, et Fred frith à la basse (bob quine et carol emanuel tape aussi l'incruste). Le fameux morceau est bien déjant' evidemment, et on imagine facilement la gueule des gars de Camel en découvrant le titre. Ils ne rappelérent jamais Zorn.
En 1990, Raul Ruiz approcha Zorn pour la bande son d'un de ses films intitulé "the golden boat". réalisateur de séries B (dont Zorn raffole), je n'ai jamais pu avoir la moindre info sur le film, et n'ai jamais vu ne serait ce que la moindre VHS trainé sur le net. Donc j'ai aucune idée du scénar'. On sait juste que John décida plus que jamais d'utiliser la même stratégie que le film, et ainsi, 60 minutes de musique fut enregistré en deux jours, et mixé le jour suivant dans la foulée. Zorn y explore des thématiques ou le titre résulte de ce qu'on va entendre "Jazz", "Horror organ" "fanfare" "rockabilly" "slow", etc...On y trouve certainement les meilleurs titres de ce filmworks, particulièrement le "end titles" et le titre remixé par david Shea qui est de toute beauté. David Shea présent donc, ainsi que les habitués (il s'est écoulés 4 années entre temps des deux autres films) Bob Quine, Coleman, Bobby Previte, Carol emanuel, et la 1ere incusrsion de Cyro Baptista aux percus (qu'on retrouvera sur quasiment tous les filmsworks par la suite).
Edité à la base sur Elektra, puis longtemps out of print, Tzadik réédita cette oeuvre en 1997, avec les liner notes originelles et l'artwork d'époque, soit le début de la parade des fameux pistolets laser, qu'on retrouvera sur toutes les oeuvres estampillés filmworks par la suite. Un premier volume aussi historique qu'essentiel...
JOHN ZORN - Archery
Des parachute years, "Archery" est sans doute la pièce la plus convaincante. Certainement la plus variée, celle propose le plus "d'ambiances" différentes, et qui propose un regroupe de musiciens de la downtown scene qui deviendront tout sans exception de grands artistes : Mark Smith au prompter, puis Georges Lewis, Eugene Chadbourne, Tom Cora, Kramer, Anthony Coleman, Wayne Horvitz, Polly Bradfield, Bill Laswell et bien sur John Zorn lui même au saxo et autres "ducks calls". Réédités (le LP d'origine est trés recherché et se vend à bon prix), remasterisé, edité avec les photos de sessions, les notes quasi scientifiques de Zorn et une heure de titres inédits avec l'ajout d'un disque complet des répétitions (soit 77 minutes inédites). Triple album indéscriptible par excellence, il renferme pourtant la quintessence de l'esprit du jeune John Zorn de l'époque, celui attiré par la musique d'Igor Stravinsky, de Charles Ives, de l'ontologie structurelle de Richard Foreman, la synthese alchimique de Jack Smith et l'intuition hermétique de Joseph Cornell. Cerveau bouillonant, fondateur du "theatre of musical optics" (un espace collaboratif de performance artistique), mettant petit à petit en place les games pieces et son systeme de files-card (voir wikipedia pour plus d'info), cet opus est un peu le firmament de ce qu'on a pu obtenir de l'époque dans la fameuse Downtown scene.
On finira sur cette note, résultante d'une lettre que John Zorn a reçus en 1981 d'un colonel de l'armée US en retraite qui a entendu "Archery" à la radio une nuit : "Plus que tout autre, cette musique nous remet à l'esprit l'imprédictabilité, la tension entre la vie et la mort lors des combats dans la jungle au Vietnam". Vous voila prévenu...
On finira sur cette note, résultante d'une lettre que John Zorn a reçus en 1981 d'un colonel de l'armée US en retraite qui a entendu "Archery" à la radio une nuit : "Plus que tout autre, cette musique nous remet à l'esprit l'imprédictabilité, la tension entre la vie et la mort lors des combats dans la jungle au Vietnam". Vous voila prévenu...
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