On a donc pu remarquer le mois dernier voir apparaitre la réédition de la black box de Naked city, 20 ans aprés sa sortie originelle (le même artwork, avec seulement mentionné en dessous "20th anniversary edition"). La version d'origine était à priori sold out via Tzadik, et avait pour principal différence d'être un double album : cette nouvelle édition est un simple disque remplis à ras bord, avec exactement le même tracklisting.
Je ne vais pas détailler particulièrement "Torture garden", car la plupart des lecteurs de ce blog le connaisse d'une part, puis il y a les kroniks respectives dans la section du groupe.
"Leng tch'e" et sa réputation sulfureuse doit egalement parler à tous le monde : inverser la tendance des Hardcore pieces, et jouer un unique morceau agonisant, lourd et malsain de 32 minutes, quasi précurseur des notions de sludge et de doom, ayant pour inspiration le lingchi, ancienne torture chinoise, surnommé aussi " mort des mille coupures », soit entailler et retirer successivement des parties et des membres du condamné avant de lui trancher la tête. L'utilisation d'opium permettait aux bourreaux de maintenir en vie le supplicié plus longtemps. Une notion de douleur que le groupe essaira de retranscrire avec brio sur bande, Zorn ayant été marqué par "les larmes d'Eros" de Bataille, qui lui même avait été traumatisé par les dernières photos en date de lingchi avant son abolition en 1905.
Je posséde la box studio de Naked city, mais ne possédait pas la première version de cette black box (qui avait été surnommé ainsi face à un artwork trés sobre pour compenser les attaques incessantes dont était victime le groupe sur les artworks d'origine jugé choquants). On y apprend beaucoup de choses interessantes et inédites dans les notes de Zorn datant de 2010, dont voici furtivement quelques points (le livret est assez fournit et demeure à lire pour les fans)
1. "Torture garden" est un des grands moments marquants de la carrière du compositeur
2. "Leng tch'e" a peu été joué en live. Le groupe l'a pourtant fait en 1990 au festival de jazz de Montreux, et les amplis et lights seront coupés par l'organisation au milieu de la pièce, pour calmer l'audience grondante et indigné...
3. Les licenses de Torture garden pour shimmy disc et Earache n'ont rapporter aucune royalties à Zorn, il voulait avant tout faire connaitre Naked city au plus grand nombres de fervents de musique extrême...
4. les artworks d'origines des deux oeuvres (bondage japonais et photos de torture par lingchi) furent largement censuré (féministe, communauté asiatique, douanes à l'export), d'ou la necéssité de créer une boite noire d'extérieur pour eviter de choquer.
5. Zorn a voulu rééditer les artworks d'origines pour cette edition, et les imprimeurs américains ont tous refusé (!!). C'est assez consternant, et le boss de Tzadik est trés peu satisfait de l'aspect graphique du disque. Heug heug Chin a donc composé entre quelques images du premier disque, et des photos bondage/torture camouflé, etc...Pas une catastrophe graphique (c'est plutôt beau en fait), mais l'impact visuelle n'est pas forcément en adéquation avec le choc frontale de la musique de Naked city.
6. Un recit un peu détaillé des inspirations de Zorn pour ces deux oeuvres respectives du point de vue des artworks...
Puis d'autres choses, vous vous en doutez...Un classique a posséder de toute façon. "Every 15 years, Naked city make other bands sound fat and lazy" clamait ce bon vieux Patton. Il a pas vraiment tord quand t'ecoutes cet opus...
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