83eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Sixième disque du marathon Zornien puisque 12 nouvelles oeuvres sont attendus en 2010 (on annonce même le chiffre de 15, car il est vrai que plusieurs rééditions sont à paraitre, ainsi qu'une première parution vynil). Superbe digipack dans la même veine que "Six litanies...", avec des oeuvres de la jeune artiste japonaise Akino Kondoh, qui soutient une vision sombre et introspective de la féminité, et qui demeure exposé à la plums bossoms gallery de New york.
Toujours dans le registre du mysticisme, Zorn nous offre donc sept nouvelles odes dédié aux femmes au sein de l'univers de la magie, du rituel ou de la mythologie. Le sujet parait assez vaste, et on n'a pas trop de précisions sur ce qui a eventuellement inspiré le compositeur précisement. Voici cependant un disque typique de John Zorn (era 2010). Le line up est d'un classique absolu dans le genre ; l'alhambra trio se dissout peu à peu et The dreamers envahit peu à peu la place. Rob Burger et Ben Perowsky (piano/batterie) se couple avec Marc Ribot, Kenny Wollesen et Trevor Dunn (guitare, vibraphone et basse) tandis que Carol Emanuel arbitre le tout avec sa harpe. Sans aucune surprise sur le contenu, voici sept bons morceaux composé d'une main de maitre et interprété encore une fois par un cercle de musiciens avec des niveaux individuels techniques tout simplement ahurissant. Les blasés diront que Zorn se répéte un peu dans son registre. Je préfére voir le coté positif, sachant que ce disque est un vrai plaisir d'écoute, spirituel et lyrique à souhait. Le principal problème demeure qu'à mes yeux, il enterre sur place "in search..." qui était un disque beaucoup moins riche harmoniquement parlant, étant donné qu'il y avait moins d'instruments. De plus, au vue de leur écart de date de sortie, on ne manquera pas de comparer "the goddess" à "in search" (en bien à priori), voir aux oeuvres de the dreamers, puisque on est dans la même veine easy listening dans le fond (et que de plus en plus de musiciens gravitent dans ce projet). Peu importe, voila un nouveau chapitre envoutant de l'oeuvre Zornienne, et je recommande grandement son acquisition...
edit : voici les influences de ce disque (courtesy of 777, thanx to him and his great knowledge)
- "Ishtar". Rappellez-vous que Femina commence avec un hommage à En Hedu'Anna.
- "Haptameron" (Heptaméron en français) est un livre du XVIè de Marguerite de Navarre.
- "Drawing Down the Moon" est un rituel magique de la Wicca, créée par Gardner (qui était déjà à la base du morceau "Book of Shadows").
- "Ode to Delphi" fait bien sûr référence à La Pythie de Delphes chez les anciens grecs.
- Et "In the Search of the Miraculous" est le titre d'un livre d'Oupensky, ancien disciple de Gurdieff, où il relate l'enseignement de son maître (traduit en français sous le titre "Fragment d'un Enseignement Inconnu").
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J'ai même pas écouté parceque le line-up fait carrément "déjà-entendu et ré-entendu " 20 fois ; et que "In the search" était effectivement pas si emballant.
RépondreSupprimerMais devant ta critique je vais y jeter une oreille.
Oui, tu peux y jeter une oreille. Ce disque est meilleur que "In search..."
RépondreSupprimerSalut PK,
RépondreSupprimerJ'interviens en réponse à ta préférence pour "The Goddess".
Certains passages sont assez formidables (mention spéciale pour le long "Beyond the Infinite"). J'aime assez l'emboitement et les résonnances qu'il y a entre "In the Search of the Miraculous" et "The Goddess" (La variation du thème de "Sacred Dance", repris dans "Enchantress". Une seule note de différence.), et mon intérêt pour le mysticisme et l'ésotérisme devraient me faire manquer d'objectivité face à cet album, mais ce n'est pas le cas...
Malgré l'élargissement des tessitures et de la palette de couleurs dû aux nouveaux venus dans la formation, les morceaux sont pour moi beaucoup moins évocateurs, et les développement s'envolent moins que dans "In the Search".
N.B. : je suis d'accord, cela reste un très bon album. Les compos de Zorn sont ambitieuses. Et la recherche de l'équilibre loin d'être évident entre musique savante qui sort des sentiers battus, et l'accessibilité d'une beauté immédiate, est réussi. Bien que peut-être par moment redondant, je préfère "In the Search of the Miraculous".
J'aurais aimé que Carrol Emmanuel soit plus présente (bien qu'elle soit le ciment de presque tous les morceaux), et que Ribot (au demeurant pas forcément très présent) soit plus inspiré et pertinent... Rien que le début de son chorus dans "Enchantress" marque une sorte de décalage qui m'échappe cruellement.
Il peut néanmoins avoir des moments de grâce, comme "White Magick".
Mais il reprend des mauvais plis qu'il avait réussi à perdre, ceux du guitar-hero un peu bavard. Et je regrette que Zorn, qui lui voue une passion depuis quelques années, ne soit pas plus strict et plus directif (comme il l'était avant) sur le jeu de Ribot et sa canalisation.
Je préfére son jeu et la discretion dont il fait preuve sur "Circle Maker" ou "At the Mountains of Madness", que la présence et les bavardages guitaristique qu'il fait (aussi bon soit-il) sur "The Goddess" ou la série des "Dreamers".
M'enfin ! Les goûts, tout ça...
Pour ce qui est des influences, tout est dans les titres :
- "Ishtar". Rappellez-vous que Femina commence avec un hommage à En Hedu'Anna.
- "Haptameron" (Heptaméron en français) est un livre du XVIè de Marguerite de Navarre.
- "Drawing Down the Moon" est un rituel magique de la Wicca, créée par Gardner (qui était déjà à la base du morceau "Book of Shadows").
- "Ode to Delphi" fait bien sûr référence à La Pythie de Delphes chez les anciens grecs.
- Et "In the Search of the Miraculous" est le titre d'un livre d'Oupensky, ancien disciple de Gurdieff, où il relate l'enseignement de son maître (traduit en français sous le titre "Fragment d'un Enseignement Inconnu").
Merci en tout cas de continuer à partager tes passions !
ben merci de ton soutien 777. je marque juste mon modeste avis, rien de plus...
RépondreSupprimerpar contre, tu m'épates de plus en plus quand même. Tu es prof d'art et d'histoire de lettres ? lol. Parce que la, niveau culture, je sais pas si un autre lecteur du blog pourrait te rejoindre niveau connaissance (et pas moi en tous cas, tu m'a appris pleins de trucs, et je t'en remercie d'ailleurs)
Salut PK,
RépondreSupprimerMoi aussi je ne donne que mon humble avis.
Aucun jugement de valeur de ma part. Loin de moi cette idée !
Pour ce qui est de la culture, je suis juste très curieux de nature, compulsif de tempérament, et monomanique dans mon attitude !
Et ce que je fais dans la vie ?
Je suis un "jeune réalisateur de films dits expérimentaux"... (C'est un peu pompeux dit comme ça !)
Je suis ravi de t'avoir fait découvrir des choses... C'est avec plaisir !
A bientôt !
je demande quand même : ce n'est pas toi à l'origine du filmworks XXII tout de même ?
RépondreSupprimerNon... Mais j'aimerais bien !!!
RépondreSupprimerC'est peut-être mon Filmworks préféré, avec le X, le VIII, le IX... (J'aime beuacoup aussi le XIII et le XX.)
Je fais des films (d'animation), un peu dans cette veine, mais pas aussi bon !
J'ai eu quelques contacts avec Arno.
ah ah ok. Un pote à moi qui est sur paris connait Arno (donc c'est pour ça que je demandais...)
RépondreSupprimerEn parlant de filmworks, je vais continuer ma retro bientôt. Je vais me ré-écouter les neufs premiers que j'avais déja mis sur le blog, puis je mettrais la suite. Puis je ferai un classement. Le choix risque d'être bien difficile...
ERRATUM...
RépondreSupprimerJe viens de découvrir ce livre : L'Heptaméron de Pierre d'Abano, philosophe italien et magicien du XIIIè/XIVè.
Ce livre est un grimoire concis de rituels magiques permettant de créer des anges spécifiques (comme dans les traditions soufies). Dans le cas présent, pour chaque jour de la semaine. D'où son titre...
Bien que The Goddess soit un hommage à la Femme en magie (et connaissant les antécédents angéliques et magiques de Zorn !), je pense que ce n'est pas l'Heptameron précédemment cité, mais ce dernier qui est la source d'inspiration de Zorn pour le morceau du même nom.
Et puis l'album comportant 7 titres...
Désolé de la fausse info autour de Madame de Navarre !