82eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Cinquiéme disque du marathon Zornien puisque 12 nouvelles oeuvres sont attendus en 2010 (on annonce même le chiffre de 15, car il est vrai que plusieurs rééditions sont à paraitre, ainsi qu'une première parution vynil)
Si la pochette frontale n'est pas la plus belle oeuvre de Chippy (c'est peu de le dire...), l'ensemble du digipack est plutôt bien foutu, une belle photo énigmatique de Marcel Duchamp et un artwork correct forme un ensemble artistique agréable. Je suis personellement trés heureux que John Zorn se soit remis aux "file cards" compositions, car je pense que dans le cadre de sa composition pure (hors groupes, filmworks, etc...), il nous a offert ses plus belles oeuvres mythiques ("elegy", "spillane") et "Femina" en restait un exemple récent vraiment réussis. Deux compositions majeures constituent ce disque, on s'en serait douté...
"Dictée", composée en 2009, 23 minutes au compteur. Dédié donc à Thérésa Hak-Kyung Cha, jeune romancière d'origine coréenne qui migra aux USA dans le cadre de ses études. Elle écrivit un seul roman "Dictée" qui apparement a atteint son statut d'oeuvre post-moderne culte. D'autant que son auteur mouru assassinée à NY par un inconnu une semaine seulement aprés la sortie du livre, ça fait désordre...Zorn fut inspiré par le livre, c'est indéniable. On se retrouve de nouveau dans un film imaginaire avec une narration (en français, par Sylvie Courvoisier, cocorico !) exactement comme le processus de "Godard/Spillane". Des passages lyriques (la piano de Courvoisier, le violoncelle de Lee), des reminiscences asiatiques (le Shakuhachi de Rothenberg), Des ambiances étranges (Wollesen et Zorn aux percussions et samples), une certaine forme de suspense, bref, une trés belle composition réfléchie et inspirée, et certainement une future oeuvre majeure du maitre Zorn.
On peut quasiment en dire autant de "Liber novus", composé en 2010, et couvrant 16 minutes. . Inspiré par le "red book" (nommé pourtant "liber novus" à l'origine) du psychiatre et psychologue Carl Gustav Jung (voir sur wikipedia pour plus de détails). Un livre trés imaginatif apparement, destinée à developper l'imagerie mythique à travers l'inconscient collectif. Son auteur y rencontre des protagonistes accompagné d'animaux. C'est pourquoi la composition de John Zorn renferme elle aussi énormement de sons d'animaux (chiens, lions, serpents, cochons, oiseaux), couplé avec de superbes instrumentaux mélodiques ou des instants bruyants abruptes et vifs. On décéle facilement un trés gros boulot de mise en place des structures, alors qu'il n'y a dans le fond seulement que quatre musiciens (Zorn n'effectuant qu'une trés courte narration allemande). Hormis Wollesen toujours impeccable avec ses percussions de sa propre fabrication, on remarquera des collaborateurs un peu inhabituels du cercle Zornien : John Medeski à l'orgue, Stephen Gosling au piano, et David Slusser aux effets sonores (trés nombreux d'ailleurs).
Le faible nombre de musiciens n'empêche cependant pas la richesse spirituelle (obligatoire étant donné le sujet) de la composition d'agir, et de se completer merveilleusement bien avec "Dictée". Ce disque demeure donc un chapitre important dans l'"archival serie", et sera à coup sur un futur classique.
dimanche 10 octobre 2010
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