mercredi 30 septembre 2009
ERIK FRIEDLANDER - Grains of paradise
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Erik Friedlander est l’un des figures les plus respectés au sein de la fameuse « Downtown scene », comprenez par la scène expérimentale de la ville de New York (l'east Village plus particulièrement). Fréquent collaborateur dans les albums de compositions de John Zorn, Le fameux violoniste donne suite à son fabuleux enregistrement intitulé « the watchman ». Très différent de son prédécesseur, « Grains of Paradise » explore des contrées plus rythmiques : entouré cette fois çi de trois violoncelles et d’une section rythmique (dont le reconnu Trevor Dunn à la basse), les titres proposés sont souvent plus court mais plus prononcées. D’inspiration plus juive, les 9 compositions se promènent entre ballades romantiques et passages hypnotiques, tout en incluant de nombreuses atmosphères orientales. Toujours instrumentales et d’une grande force spirituelle, Zorn décrit le disque comme un « voyage excitant à travers des contrées exotiques inspirés par les épices de l’orient ». Il est vrai que ce disque est d’une petite beauté, et on vous recommandera vivement son écoute, surtout pour vous détendre. A noter aussi le superbe Artwork, nous prouve la grande qualité des deux œuvres d’Erik Friedlander sur le label Tzadik.
mardi 29 septembre 2009
YUKA HONDA - Eucademix
Fondatrice de Cibo Matto, membre importante de la downtown scene de NY depuis 1987 (il me semble qu'elle a déménagé depuis), Yuka Honda signe son second opus pour la série Oracles de Tzadik. Un excellent opus de surcroit, toujours à mi-chemin entre éléctro souple, trip hop posé et pop presque niaise mais assumée en tant que telle. 12 bons titres (trevor dunn et marc ribot présent sur certains) auxquels on ne s'ennuie jamais. Mention spéciale à "Limoncello" qui nous envois direct dans un film porno des 80's ricain, et "seed of seed...", émouvante ballade au piano d'une grande sincérité...
dimanche 27 septembre 2009
JOHN ZORN - Filmworks VIII (1997)
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks VIII regroupe deux oeuvres qui ont toutes les deux vue le jour en 1997, d'ou l'appellation simple de "1997" sur la couverture jaune.
"The port of last resort" est un documentaire sur la fuite des réfugiés juifs à Shanghaï pour échapper à l'Allemagne nazi dans les années 30. Une part de l'histoire et du martyr des juifs assez méconnu, résumé avec des images d'archives en noir et blanc dans un documentaire qui demeure toujours aujourd'hui largement disponible. Zorn fut contacté à la fin de l'année 1997 et mit au point l'idée de travailler avec Min Xiao-fen, joueuse émérite de Pipa (instrument traditionel chinois) rencontré quelques mois plus tôt (la connexion avec Shanghaï étant évidente). Le croisement entre la culture asiatique et juive proposé dans cette bande son et la rapidité d'enregistrement du cercle Zornien ne fut pas chose évidente pour elle, mais elle s'adapta avec brio et propose une fraicheur indéniable sur ce documentaire.
Le Masada string trio agrémenté d'Anthony Coleman au piano et de Marc Ribot à la guitare compléte l'équipe, dont Zorn couvre toujours autant d'éloge, confirmant leurs mérites à atteindre un but commun, et la manière quasi télépathique dont le final est rendu pour des musiciens de haute volée. Sur les 11 titres, deux furent répétés avec William Winant lors d'une répétition au japon, quatre sont extrait du premier Masada songbook. Les trois meilleurs morceaux (dont un "Ruan" décliné en trois versions différentes pour guitare, piano et pipa, de loin le plus beau titre du disque) ont quand à eux été écrit spécialement pour le documentaire : innaproprié de convoquer le Masada original, c'est grâce aux origines asiatiques du sujet que John Zorn eut l'idée de mettre en place une nouvelle formation. Au final, cette bande son s'avère un disque a part entière, aussi bien dans la longueur que dans la beauté, c'est une oeuvre importante des Filmworks...
La seconde partie de ce Filmworks contient dix titres pour un exotique porno gay intitulé "Latin boys go to hell". Pour avoir vu la bande annonce du film, je ne sais pas si on peut parler vraiment de porno, mais plutôt de cinéma gay, car le film semble avoir une vraie histoire et intrigue, sur fond de fond de relation homo hispanique. Le nom du compositeur New Yorkais ne sera de toute façon pas associé au film, explication : Aprés avoir vu le film, Zorn refusa au premier abord de s'en occuper, il ne sentait pas qualifié pour en faire la bande son, et disa à la réalisatrice Ela Troyano (une amie de trés longue date) qu'elle ferait mieux de contacter Marc Ribot qui était dans sa période trés latine avec son projet cubain Postizos. Devant l'insistance de Ela, le compositeur réfléchit à la possibilité de créer une soundtrack tout en percussion, idée qui fut vite réfoulé, la réalisatrice pensant associer Ribot à Zorn. Ce dernier, véxé, l'envois chier...
Un mois plus tard, Zorn vient au nouvelles, et se rend compte que la réalisatrice n'a contacté personne d'autre et demeure au point mort. Il re-propose ses services à condition qu'il puisse lui fournir le résultat final sans être dérangé. Le final sera une catastrophe, non seulement Ela Troyano n'utilisa pas le bande son de Zorn, mais mettra en sus du rock assez ringard et du disco générique. John Zorn demanda à ce que son nom ne figure pas au générique et déclara que c'était l'une des relations de boulot les plus foireuses qu'il eut pour une bande son de film. Certes, la vision Zornienne était trop avant gardiste à priori : une bande son avec uniquement Cyro Baptista aux percus et Kenny Wollesen au marimba. Brillante dans le genre, ambiancé comme il se doit, mais peut être un peu limité pour un film à l'intrigue dramatico-amoureuse sur fond de jeunes bronzés, musclés et gay.
Un volume VIII qui compte surtout pour la brillante bande son du documentaire, une des plus belles qu'il ait composé selon Zorn lui même. Oeuvre singulière qui offre une brillante exposition au Masada string trio, qu'on retrouvera assez vite sur d'autres filmworks...
"The port of last resort" est un documentaire sur la fuite des réfugiés juifs à Shanghaï pour échapper à l'Allemagne nazi dans les années 30. Une part de l'histoire et du martyr des juifs assez méconnu, résumé avec des images d'archives en noir et blanc dans un documentaire qui demeure toujours aujourd'hui largement disponible. Zorn fut contacté à la fin de l'année 1997 et mit au point l'idée de travailler avec Min Xiao-fen, joueuse émérite de Pipa (instrument traditionel chinois) rencontré quelques mois plus tôt (la connexion avec Shanghaï étant évidente). Le croisement entre la culture asiatique et juive proposé dans cette bande son et la rapidité d'enregistrement du cercle Zornien ne fut pas chose évidente pour elle, mais elle s'adapta avec brio et propose une fraicheur indéniable sur ce documentaire.
Le Masada string trio agrémenté d'Anthony Coleman au piano et de Marc Ribot à la guitare compléte l'équipe, dont Zorn couvre toujours autant d'éloge, confirmant leurs mérites à atteindre un but commun, et la manière quasi télépathique dont le final est rendu pour des musiciens de haute volée. Sur les 11 titres, deux furent répétés avec William Winant lors d'une répétition au japon, quatre sont extrait du premier Masada songbook. Les trois meilleurs morceaux (dont un "Ruan" décliné en trois versions différentes pour guitare, piano et pipa, de loin le plus beau titre du disque) ont quand à eux été écrit spécialement pour le documentaire : innaproprié de convoquer le Masada original, c'est grâce aux origines asiatiques du sujet que John Zorn eut l'idée de mettre en place une nouvelle formation. Au final, cette bande son s'avère un disque a part entière, aussi bien dans la longueur que dans la beauté, c'est une oeuvre importante des Filmworks...
La seconde partie de ce Filmworks contient dix titres pour un exotique porno gay intitulé "Latin boys go to hell". Pour avoir vu la bande annonce du film, je ne sais pas si on peut parler vraiment de porno, mais plutôt de cinéma gay, car le film semble avoir une vraie histoire et intrigue, sur fond de fond de relation homo hispanique. Le nom du compositeur New Yorkais ne sera de toute façon pas associé au film, explication : Aprés avoir vu le film, Zorn refusa au premier abord de s'en occuper, il ne sentait pas qualifié pour en faire la bande son, et disa à la réalisatrice Ela Troyano (une amie de trés longue date) qu'elle ferait mieux de contacter Marc Ribot qui était dans sa période trés latine avec son projet cubain Postizos. Devant l'insistance de Ela, le compositeur réfléchit à la possibilité de créer une soundtrack tout en percussion, idée qui fut vite réfoulé, la réalisatrice pensant associer Ribot à Zorn. Ce dernier, véxé, l'envois chier...
Un mois plus tard, Zorn vient au nouvelles, et se rend compte que la réalisatrice n'a contacté personne d'autre et demeure au point mort. Il re-propose ses services à condition qu'il puisse lui fournir le résultat final sans être dérangé. Le final sera une catastrophe, non seulement Ela Troyano n'utilisa pas le bande son de Zorn, mais mettra en sus du rock assez ringard et du disco générique. John Zorn demanda à ce que son nom ne figure pas au générique et déclara que c'était l'une des relations de boulot les plus foireuses qu'il eut pour une bande son de film. Certes, la vision Zornienne était trop avant gardiste à priori : une bande son avec uniquement Cyro Baptista aux percus et Kenny Wollesen au marimba. Brillante dans le genre, ambiancé comme il se doit, mais peut être un peu limité pour un film à l'intrigue dramatico-amoureuse sur fond de jeunes bronzés, musclés et gay.
Un volume VIII qui compte surtout pour la brillante bande son du documentaire, une des plus belles qu'il ait composé selon Zorn lui même. Oeuvre singulière qui offre une brillante exposition au Masada string trio, qu'on retrouvera assez vite sur d'autres filmworks...
samedi 26 septembre 2009
MARC RIBOT - Scelsi morning
Marc Ribot est un guitariste plus que reconnu dans le monde de la musique expérimental. On ne compte même plus ses nombreuses apparitions et participations à divers projets musicaux complétement géniaux, il est d'ailleurs le guitariste quasi-attitré de Zorn aujourd'hui. A la demande de deux créateurs de pièces de théâtre, Ribot a composé pas mal de morceaux pour faire les bandes son de ces pièces obscures. Voila donc la compilation qui regroupe les compositions qui n’ont pas été retenu. Flirtant autant avec le minimalisme contemporain et le ritualisme musical du compositeur italien Giancento Scelsi (dont on verra la un brillant hommage avec le titre du disque), les 10 compositions sont vraiment intéressantes. Le travail de guitare de Marc Ribot y est vraiment saisissant (entre improvisations, et suivi note par note des autres instruments), accompagné de divers instruments à cordes (violon, etc…), de piano/orgue, de percussions primitives et noisy, et de clarinettes étonnantes. Un travail de composition très riche entièrement écrit par Ribot lui-même, qui ne s’est fixé aucune limite, aussi bien dans la variété des instruments que dans les atmosphères changeantes et indécises qu’on découvre au travers de ce disque. Un disque captivant…on finira sur la petite note d’humour de Marc Ribot, qui n’a pas hésité à mettre un dessin de sa petite fille (que j’imagine pas très âgée vu la tête du chef d’œuvre) en pochette de son disque...Inhabituel...
jeudi 24 septembre 2009
RAZ MESINAI - Before the law
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Voici le premier disque de Raz Mesinai, jeune musiciens né à Jérusalem et ayant immigré dans la ville de New York. Ce ne sont pas uniquement les origines juives de l’auteur qui justifie sa présence sur cette section de Tzadik, mais aussi l’inspiration spirituelle qui a poussé la création de ce disque, à savoir les œuvres de l’écrivain juif Franz Kafka. « before the law » est loin des traditions de musique juive, klezmer ou balkan. Raz Mesinai prend un malin plaisir à utiliser sa culture et son background dans la scène électronique afin de créer une approche unique qui consiste à mélanger des samples d’instruments acoustiques avec des boucles de musique electro et des percussions étranges et sombres. Ces éléments inspirés par le compositeur juif sont ajouté à des instruments plus traditionnels (violon, piano…) pour insuffler une vision sombre et dépouillé, voir un petit peu psychédélique de temps en temps. L’opus est découpés en d’étranges plages sonores qui se suivent et s’enchaînent avec cohérence, même si on finit quand même avec 33 plages. Raz Mesinai frappe un grand coup avec ce premier disque solo, et nous offre un vrai petit ovni au sein de la section juive de Tzadik : la confrontation de l’ancienneté traditionnelle et de la vision moderne de la musique expérimentale électronique…
mardi 22 septembre 2009
RAZ MESINAI - Cyborg acoustics
Raz Mesinai est l’un des plus prometteurs jeunes compositeurs au sein de la scène électronique New Yorkaise. On y apprend un peu plus sur sa vie dans ce nouveau disque sortis en 2004 : ses débuts en musicaux avec la dance en tant que dj, ses études religieuses en Israël, son passé à NY ou il découvrit certaines drogues psychédéliques, et ses débuts de compositions. 3 pièces sonores constituent ce « cyborg acoustics ». En premier lieu, nous avons le droit à un travail nommé « Ghosts of the gulag », longue tirade de 34 minutes découpés en 5 plages pour pouvoir faire respirer l’auditeur si il le souhaite. Toujours aussi complexe et sur une base electro-acoustique, on remarquera la présence de nombreux violons et violoncelles (dont les reconnus Mark Feldman et Eyvind Kang) afin de doubler les beats et autres effets dub, amenant ainsi une toile musicale innovante, et poussant toujours l’expérimentation vers de nouvelles sonorités inexplorés. On retrouve d’ailleurs une version de cette composition en 3eme plage, avec uniquement les instruments à corde et pendant 5 petites minutes, une manière de relaxer l’auditeur après l’expérience sonore d’avant. Entre les deux pièces, on retrouve un « game piece » intitulé « the reanimator 1.0 » ou Raz Mesinai défie John Zorn sur son propre terrain de jeu, et l’emmène dans une bataille sonore à la manière d’un jeu vidéo. Le saxo de Zorn contre Raz Mesinai au Sampler, Shelley Hirsch à la voix samplé et Tim Barns à la batterie samplé aussi. Une bataille sonore ou on en prend plein la tête en divers bruits, et ou le joueur s’en ai bien sortis face à ses opposants. Raz Mesinai nous offre son œuvre la plus aboutie et la plus recherchée, dramatique, cloitrée et oppresante, mais passionnante…
lundi 21 septembre 2009
RAZ MESINAI - Resurrections for goatskin
Raz Mesinai est l’un des plus prometteurs jeunes compositeurs au sein de la scène électronique New Yorkaise. "Resurrections for goatskin" (le premier pour la « composer series » mais le second pour Tzadik) nous propulse au sein d’un monde mystérieux fait de narrations harmonieuses et d'accalmies sombres et inquiétantes. Nous voilà au sein d’un voyage electro-acoustique entouré d’un concept étrange puisque comme le titre l’indique, cet album tourne autour de l’exploration des percussions faites en peau de chèvre. Il est vrai que cette pièce sonore regroupe autant des passages minimalistes (l’introduction au Zarb, le deuxième titre à la flûte) mais aussi des compositions comportant de passages sonores virulents fait avec des boucles electro couplés à des modulations rythmiques subtiles, des harmonies vicieuses et toujours ses percussions sonores envoûtantes. Un travail de composition complexe, rien qu’à voir les croquis de Raz au sein du livret, qui nous montre des transitions quasi métronomique. Mariages de diverses ambiances et d’associations de percussions, d’instruments et de musique moderne, Raz Mesinai signe ici une pièce précieuse de la musique expérimentale à base de percussions...
dimanche 20 septembre 2009
TIM SPARKS - Little princess
Aprés 5 ans d'absence sur Tzadik, voici le retour de Tim Sparks, un des guitaristes les plus talentueux du label. "Neshamah" et "Tanz" sont déja dispo sur ce blog, je vous conseille de vous les procurer afin de vous convaincre de la virtuose du bonhomme. Tim s'est une nouvelle fois entouré de l'équipe de Tanz pour donner vie à ce "little princess" : Greg Cohen offcie donc à la basse/contrebasse et Cyro Baptista aux percussions, section rythmique impeccable qui donne de la coloration au disque. Certains regretteront de ne pas pouvoir profiter pleinement du jeu habile au picking de Sparks ; c'est un choix de sa part, mais cela n'enleve en rien toute sa virtuosité, son sens de la mélodie et du détail ainsi qu'effectivement une harmonique trés sophistiquée. Le dernier point interessant, c'est que le trio s'est en l'occurence attaqué uniquement au répertoire du clarinettiste Naftule Brandwein, grande référence de la musique juive qui a donné ses lettres de noblesse au klezmer. Un pionnier de la downtown scene qui se voit aujourd'hui gratifié d'un nouvel hommage supplémentaire. Sans être le meilleur sur la série Radical jewish, "Little princess" est un vibrant hommage de Tim Sparks à un compositeur qu'il admire beaucoup. Ses réflexions guitaristiques sur Brandwein profitent à tous le monde aujourd'hui et c'est une bonne chose...
samedi 19 septembre 2009
GARY LUCAS - Street of lost brothers
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), Le deuxième opus du guitariste Gary Lucas est absolument bluffant !! et dire que je l’ai aimé serait minimiser le plaisir que j’ai pris au multiple écoutes de « street of lost brothers ». ce skeud’ est une vraie reussite ! mise à part les chansons traditionnelles de musique juive « Yigdal » (featuring Zorn au saxo) ou encore « the tel aviv… » (avec foule en transe à l’appui), ce disque est surtout un travail solo de Gary avec sa guitare. Il n’est guère étonnant de savoir que celui ci fut le père spirituel de Jeff Buckley (ils ont fait plusieurs disques ensemble), car Gary Lucas est un semi-dieu de la gratte. Si vous ne me croyez pas, jetez une oreille sur les titres fabuleux que sont « the opener of the way », « it’s like a wheel » (avec expérimentation de larsen et de pédales à l’appui) ou « let my people go » (avec un jeu à la steel guitar complètement monstrueux). Ce qui est incroyable avec ce disque, c’est que Gary Lucas joue souvent à une vitesse démente, et arrive à instaurer des ambiances différentes selon les morceaux, en étant quasiment tout seul à chaque fois (8 titres sur 12 sont joué en solo soit en studio, soit en public). « street of lost brothers » est un opus fabuleux, qui est une grande leçon de guitare et d’inspiration.
vendredi 18 septembre 2009
JAMIE SAFT - Sovlanut
Voici le premier disque de Jamie Saft sur le label Tzadik. Producteur de renom dans la Downtown scene new yorkaise, collaborateur de John Zorn ou de Bobby Previte, faisant des remix occasionnel (le disque de David Gould), Saft est donc une figure de proue et c’est en tout logique que sort en cette année 2000 « Sovlanut ». Basé à Brooklyn à l’époque, le compositeur période pré-barbe a tenté une interaction entre les cultures juive, arabe et black afin d’obtenir une musique assez orienté clubbing mais contemporaine à la fois. 6 titres composent le disque (dont trois flirtant avec les 15 minutes), et l’effet détente posé en train de boire l’apéro fait immédiatement son effet. Jamie Saft nous propose en effet avec talent des gimmicks harmoniques, effet de guitares électriques et enregistrements Vintage (comprenait presque à la jamaïcaine) d’un mix flirtant tantôt avec de la drum n’ bass ou tantôt avec du dub ambiant. Basse ronronnante, batterie débridés, samples variés, on se laisse facilement transporté par ces 6 compositions tout simplement sublime. A écouter d’urgence pour les fervents de Dub ou trip hop. Seul bémol :la pochette du disque est assez moche…
lundi 14 septembre 2009
JOHN ZORN - Filmworks VII (Cynical hysterie hour)
La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks VII fut certainement le plus compliqué à réédité de la part de son auteur : longtemps considéré comme le Saint Graal des zornologues, ce n'est qu'en 1997, soit 7 ans aprés sa sortie originel que "Cynical hysterie hour" fut de nouveau disponible.
Nous sommes en 1984 à Tokyo. John Zorn est en voyage au pays du soleil levant (la France et le Japon sont ses deux pays de prédilection hors NY), s'amuse à faire le con avec Haino Keiji, et découvre les vertus des Boredoms (c'est durant cette période ou il rencontre Yamatsuka eye). Il créche chez Yuji Takahashi, compositeur avant gardiste de renom au Japon et ami, qui lui présente Kiriko Kubo, une jeune dessinatrice de talent. Ils deviennent rapidement amis et c'est assez naturellement que kiriko s'occupe de l'artwork de la 1ere version de "Cobra". Quelques années plus tard, lorsque cette dernière décide de mettre ses dessins en animation, John Zorn décide à son tour de rendre service à la jeune japonaise en créant la musique de ces quatre dessins animés de 7 minutes chacun.
John Zorn a toujours voué depuis sa plus tendre enfance un intérêt particulier pour les Cartoons. D'abord pour les images dans sa jeunesse, puis pour la musique ensuite, ce dernier citant sans cesse Carl Stalling (responsable des musiques des Warner bros) comme influence majeure. L'épreuve fut trés intimidante pour le compositeur (se tenter lui même à un style qu'il a beaucoup écouté), mais aussi un bon challenge de créer des sons originaux en adéquation avec l'univers des personnages de Kubo. Les grandes thématiques de ce filmworks tournent autour d'instruments à corde sombres, de guitares punk, ou de percussions lanscinentes. Des premiers tests concluants furent enregistrés et approuvés par la réalisatrice (disponible sur le filmworks III), l'oeuvre pouvait démarrer.
On distingue 4 sessions d'enregistrements, comme pour les 4 dessins animés présents. Le cercle Zornien circa 80's est présent au quasi complet, pour un trés beau line up. 23 titres pour 25 minutes de musique, c'est peu mais le contenu est assez dense. L'intégralité s'écoute avec beaucoup de plaisir, le travail de composition est sublime et le résultat est vraiment unique en son genre. On saluera les prestations epoustouflantes de Carol Emmanuel à la harpe, de Cyro Baptista aux percus, le Banjo de Bill Frisell ou les guitares punk de Ribot et Quine.
Le disque sortis contractuellement sur une filiale de Sony japon en 1990, puit fût retiré du marché aprés quelques mois. Lors du lancement de Tzadik en 1995, John Zorn souhaita récupérer les bandes de ces travaux afin de les rééditer. Sony ne répondit même pas à ses coups de fils en 1996, l'ignorant prodigieusement. Tout le monde pensa que le disque original constiturait l'élément rare de la discographie Zornienne, depuis longtemps Out of print. Masada fût programmé 10 jours durant décembre 1996 pour jouer au Knitting Factory. Le patron du club apprit à Zorn que Sony voulait récupérer une des soirées le Knitting afin d'organiser une fête pour son personnel. Le première réponse du New Yorkais fût "No Way-tell them to Fuck off", puis il repensa à tous ses enregistrements que Sony lui a gelé pendant des années; Peut être pourrait il proposer à un échange de bon procédés ? Le deal fût accepter (preuve que Sony n'en avait rien à foutre des travaux zornien) et ce disque parut l'année d'aprés.
Nous sommes chanceux que le patron du Knitting factory ait bien gérer le deal. "Cynical hysterie hour" est une oeuvre essentielle de la discographie de John Zorn. La musique de Cartoon est un art à part entière qui requiert une imagination fertile et un esprit de synthése puisque le format est de courte durée. Ce filmworks VII nous montre toutes ces qualités, avec une classe propre aux plus grands. Carl Stalling a de quoi être fier...
Nous sommes en 1984 à Tokyo. John Zorn est en voyage au pays du soleil levant (la France et le Japon sont ses deux pays de prédilection hors NY), s'amuse à faire le con avec Haino Keiji, et découvre les vertus des Boredoms (c'est durant cette période ou il rencontre Yamatsuka eye). Il créche chez Yuji Takahashi, compositeur avant gardiste de renom au Japon et ami, qui lui présente Kiriko Kubo, une jeune dessinatrice de talent. Ils deviennent rapidement amis et c'est assez naturellement que kiriko s'occupe de l'artwork de la 1ere version de "Cobra". Quelques années plus tard, lorsque cette dernière décide de mettre ses dessins en animation, John Zorn décide à son tour de rendre service à la jeune japonaise en créant la musique de ces quatre dessins animés de 7 minutes chacun.
John Zorn a toujours voué depuis sa plus tendre enfance un intérêt particulier pour les Cartoons. D'abord pour les images dans sa jeunesse, puis pour la musique ensuite, ce dernier citant sans cesse Carl Stalling (responsable des musiques des Warner bros) comme influence majeure. L'épreuve fut trés intimidante pour le compositeur (se tenter lui même à un style qu'il a beaucoup écouté), mais aussi un bon challenge de créer des sons originaux en adéquation avec l'univers des personnages de Kubo. Les grandes thématiques de ce filmworks tournent autour d'instruments à corde sombres, de guitares punk, ou de percussions lanscinentes. Des premiers tests concluants furent enregistrés et approuvés par la réalisatrice (disponible sur le filmworks III), l'oeuvre pouvait démarrer.
On distingue 4 sessions d'enregistrements, comme pour les 4 dessins animés présents. Le cercle Zornien circa 80's est présent au quasi complet, pour un trés beau line up. 23 titres pour 25 minutes de musique, c'est peu mais le contenu est assez dense. L'intégralité s'écoute avec beaucoup de plaisir, le travail de composition est sublime et le résultat est vraiment unique en son genre. On saluera les prestations epoustouflantes de Carol Emmanuel à la harpe, de Cyro Baptista aux percus, le Banjo de Bill Frisell ou les guitares punk de Ribot et Quine.
Le disque sortis contractuellement sur une filiale de Sony japon en 1990, puit fût retiré du marché aprés quelques mois. Lors du lancement de Tzadik en 1995, John Zorn souhaita récupérer les bandes de ces travaux afin de les rééditer. Sony ne répondit même pas à ses coups de fils en 1996, l'ignorant prodigieusement. Tout le monde pensa que le disque original constiturait l'élément rare de la discographie Zornienne, depuis longtemps Out of print. Masada fût programmé 10 jours durant décembre 1996 pour jouer au Knitting Factory. Le patron du club apprit à Zorn que Sony voulait récupérer une des soirées le Knitting afin d'organiser une fête pour son personnel. Le première réponse du New Yorkais fût "No Way-tell them to Fuck off", puis il repensa à tous ses enregistrements que Sony lui a gelé pendant des années; Peut être pourrait il proposer à un échange de bon procédés ? Le deal fût accepter (preuve que Sony n'en avait rien à foutre des travaux zornien) et ce disque parut l'année d'aprés.
Nous sommes chanceux que le patron du Knitting factory ait bien gérer le deal. "Cynical hysterie hour" est une oeuvre essentielle de la discographie de John Zorn. La musique de Cartoon est un art à part entière qui requiert une imagination fertile et un esprit de synthése puisque le format est de courte durée. Ce filmworks VII nous montre toutes ces qualités, avec une classe propre aux plus grands. Carl Stalling a de quoi être fier...
dimanche 13 septembre 2009
NEW KLEZMER TRIO - Short for something
Aprés avoir sortis les deux premiers disques du combo de San francisco (respectivement sortis en 1990 et 1995), voici donc le dernier du trio qui a vu le jour en 2000 sur la radical jewish culture de Tzadik. Le groupe semble aujourd'hui dissout puisque qu'on note une sortie récente sur le label d'un disque solo de Ben Goldberg, avec toujours Kenny Wollesen à la batterie, mais un Greg Cohen qui remplace Dan Seamans à la basse. "Short for something" est effectivement un opus qui mêle jazz et improvisation tout en respectant la tradition juive. Un sorte de "free klezmer" en quelque sorte. Kenny Wollesen est un monstre (on comprend pourquoi John Zorn et Tom Waits entre autre sont des fervents) avec un jeu magique en total freestyle. Puis Ben Goldberg nous prouve qu'il est bien l'un des meilleur clarinettiste actuel de ce siècle. Le new klezmer trio nous prouve une fois de plus qu'il porte merveilleusement son nom...
samedi 12 septembre 2009
FRANK DENYER - Fired city
Frank Denyer est un compositeur qui a pas mal de cordes à son arc : natif de Londres, sa vie a été ponctué de voyages, qui, au travers de ses nombreux doctorats en « ethnomusicologie », lui a permis de concevoir les 6 compositions issues de diverses périodes. Compositeur, mais aussi théoricien, inventeur et concepteur de divers instruments qui sont imaginé selon un design spécial et des méthodes de jeu radicales, Denyer s’est fait appuyé par the barton workshop, un groupe d’instrumentistes de Boston qui a taché de reconstituer le plus fidèlement possible l’univers du compositeur. Un univers énigmatique et étrange, un monde musicale et mystérieux entièrement crée de toute part par Frank Denyer. Entre minimalisme désuet, percussions et coup de tuba virulent et ambiance reposante, chaque détail semble mesuré afin de livrer une belle œuvre. Issus de divers périodes (allant de 1973 à 2000), « fired city » est une parfaite initiation au travail de composition expérimental de son auteur, qui propose une vision moderne et avant gardiste de la musique.
jeudi 10 septembre 2009
URI GURVICH - The storyteller
Forcément, en tant que saxophoniste, John Zorn ne crache pas sur ses pairs, bien au contraire. Historiquement, Tzadik les a toujours bien reçus : certes, il y a bien quelques légendes du genre (Anthony Braxton, Evan Parker, etc...) mais aussi beaucoup de jeunes qui en veulent, notamment sur la radical jewish (pêle mêle David Buchbinder, Paul Shapiro, Daniel Zamir, etc...). On accueille un jeune saxophoniste inspiré de plus dans le roster : Uri Gurvich est né et a grandi en Israel avant d'arriver à Boston en 2003 pour finalement migré sur NY. Eléve de Joe Lovano (qu'on retrouve sur le book of angels volume 12) et de Herb Pomeroy, Uri a acquis un sens logique pour la composition. Se servant de ses périples pour l'écriture de ses morceaux, on brasse effectivement assez large à l'écoute : influence juive bien sur, mais aussi du Yemen, de l'Europe de l'Est, de nord de L'afrique, tout en brodant le tout dans un contexte jazz progressif. Un formidable quatuor (basse, batterie, piano et alto sax) donne donc vie à "The storyteller", au sein de 8 morceaux assez longs et tous excellents. On notera aussi le renfort d'un sax ténor sur quelques titres. Uri Gurvich signe donc une oeuvre passionné et virtuose et on comprend l'engouement de Zorn pour ce disque...
mardi 8 septembre 2009
FRED FRITH - Freedom in fragments
On est tellement habitué à son formidable talent de performer guitaristique et à son background de musicien rock qu'on en oublie que Fred Frith s'avère aussi être un compositeur de talent. Et contrairement à Marc Ribot qui ne compose par exemple qu'avec sa guitare en premier lieu (et qui construit autour), l'improvisateur anglais peut se passer de son instrument de prédilection ; la preuve avec ce disque "Freedom in fragments". Le disque est dédié à Charles Mingus et le morceau le plus long est dédié à Frank Zappa : un grand nom du jazz et un grand nom de la musique contemporraine, ça donne la tonalité du disque. Deuxième composante, tout le disque est interprété par le Rova saxophone quartet, soit un quatuor de saxophone vous l'aurez compris (ténor, soprano, alto et bariton). Ecrite en 1994, cette pièce sonore fut composé dans le même état d'esprit que son fameux guitar quartet (qu'on retrouve sur l'album "upbeat"). Le but du jeu est de créer des histoires dont le potentiel narratif peut être découvert via des instruments, tout en laissant une part d'improvisation aux musiciens au milieu de la composition. Au final, 13 titres qui assurent brillament, oscillant entre jazz et musique contemporraine, sublimé ici par une interprétation sans faille du Rova quartet. Quand à Fred Frith, cerveau de cette oeuvre à l'artwork superbe, il prouve à nouveau son immense talent de compositeur, et on en est ravis...
lundi 7 septembre 2009
DAVKA - Lavy's dream
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), voici le second disque estampillé Tzadik du groupe de San Francisco Davka. Il ne s’agit pas réellement d’une sortie, mais plutôt d’une réédition du disque « Lavy’s dream » paru en 1996 mais qui était devenu largement indisponible avec les années. Comme une réédition seule aurait été gratuite, le label New Yorkais a rajouté 5 titres inédits ainsi qu’un remastering de l’ensemble de l’opus. Evoluant toujours en trio, les compositions flirtent toujours entre world music, jazz et klezmer, nous offrant donc un mélange riche et rafraîchissant. Toujours sur base violon et violoncelle, on remarquera la diminution de la présence de la percussion au profit du zarb. Si les ambiances sont plus sombres que sur « Judith », la virtuose et la créativité des trois musiciens nous permet toujours d’être extasié devant ce classique de la musique juive moderne. Les mélodies demeurent toujours impeccables et la présence d’une flûte splendide sur « di terkishe khasene » renforce le caractère mystique du morceau. Cette réédition de « lavy’s dream » nous fait donc redécouvrir une très belle œuvre, aussi réussi que son artwork qui est d’une beauté exemplaire.
dimanche 6 septembre 2009
FRANK LONDON / LORIN SKLAMBERG - Tsuker-zis
Les deux membres des Klezmatics ont fait de Tzadik leur cour de récréation depuis un moment. Outre les multiples disques de Frank London sur la radical jewish, n'oublions que London et Sklamberg avait collaboré avec Uri Caine il y a plus de 10 ans sur un "Nigunim" brillant.
Retour en fanfare en 2009 avec un Tsuker-zis qui s'axe cette fois çi autour seulement de ces deux musiciens pour la composition ou les arrangements de chansons traditionnelles. Quelques musiciens viennent en renfort (guitare, oud, tabla...) même si la trompette de London est bien présente, et que Sklamberg se colle parfois à l'accordéon. Rendant hommage au Nigunim donc, soit les mélodies hassidiques religieuses généralement chanté par un groupe de personnes. Grosse ré-interprétation au niveau des instruments, puisque ces chansons n'en comportent pas dans la tradition, toujours brillament fait. Puis Lorin Sklamberg qui chantent en hébreu, dans la plus pur tradition, mais toujours en phase avec la chanson, sans en faire trop. Tous les titres sont bien fait, certains plus méditatifs, d'autres plus dansants et joyeux, car n'oublions pas qu'il s'agit à la base de chansons de vacances (l'équivalent de nos chansons paillardes ?). Un chapitre important pour la nouvelle scène musicale juive...
Retour en fanfare en 2009 avec un Tsuker-zis qui s'axe cette fois çi autour seulement de ces deux musiciens pour la composition ou les arrangements de chansons traditionnelles. Quelques musiciens viennent en renfort (guitare, oud, tabla...) même si la trompette de London est bien présente, et que Sklamberg se colle parfois à l'accordéon. Rendant hommage au Nigunim donc, soit les mélodies hassidiques religieuses généralement chanté par un groupe de personnes. Grosse ré-interprétation au niveau des instruments, puisque ces chansons n'en comportent pas dans la tradition, toujours brillament fait. Puis Lorin Sklamberg qui chantent en hébreu, dans la plus pur tradition, mais toujours en phase avec la chanson, sans en faire trop. Tous les titres sont bien fait, certains plus méditatifs, d'autres plus dansants et joyeux, car n'oublions pas qu'il s'agit à la base de chansons de vacances (l'équivalent de nos chansons paillardes ?). Un chapitre important pour la nouvelle scène musicale juive...
samedi 5 septembre 2009
DEREK BAILEY - Pieces for guitar
Bailey, c’est le guitariste culte par excellence. Culte car personne ne le connaît dans la grande foule. Mais culte parce qu’il a influencé des tonnes de musiciens qui ont eux même influencé des tonnes de gens : Bill Frisell, Marc Ribot, Buckethead, Anthony Braxton, wadada leo Smith, Sonic Youth, Fantomas, etc…Pour des auditeurs peu familiers des musiques expérimentales, le style très particulier de Bailey peu sembler au départ un peu ardu. Une de ses principales caractéristiques est son aspect très discontinu, dissonant, très peu mélodique, les notes consécutives étant souvent séparées par de grands intervalles et jouées de manières différentes (cordes à vide, cordes "frettées", harmoniques, ...). Il faisait une grande distinction entre les musiques qu'il disait "idiomatiques", incluant musique classique, jazz, musiques populaires, et toutes les musiques traditionnelles, qu'elles contiennent ou non une part d'improvisation, et les musiques "non-idiomatiques" qui laissent de côté toute forme de canevas pré-établi ou de règle (implicite ou explicite) à respecter. Tzadik réédite donc de très vieux enregistrements quasi introuvables datant de 1966/67. Du Derek Bailey « classique » serait t’on tenté de dire. Les amateurs d’improvisation pure seront aux anges…
jeudi 3 septembre 2009
ROBERTO RODRIGUEZ - Timba talmud
Roberto Rodriguez est depuis quelques années une figure de proue de la radical jewish culture de Tzadik. On ne peut pas dire que ce dernier soit à 200 % axé sur la tradition, mais sa bonne humeur, sa créativité, sa jovialité nous ont permis de découvrir les plus beaux chapitres (et au passage parmis les meilleurs ventes) de la section. Le cubain semble au meilleur de sa forme en 2009 car il revient avec deux disques coup sur coup. Le premier est déja kroniker ("the first basket"), qui explorait des contrées musicales juives établis. Voici donc le second, dédié entre autre à son fils, sa femme (Susie Ibarra, batteuse de renom, auteur de plusieurs Tzadik), à Maurice El medioni (avec qui il a collaboré) et à Barack Obama (en bon démocrate qu'il se doit, on ne peut que soutenir...). "Timba Talmud" exploite donc son coté plus latin, avec un sextet brillant à l'oeuvre. 76 minutes de musique pour 12 titres exotiques naviguant entre Mambo débridé, jazz fusionné, Salsa dansante et klezmer discret. Impossible de ne pas être séduit par ce disque plus que joyeux, qui est un véritable rayon de soleil. Roberto Rodriguez signe ici un incontournable du genre...
TIM SPARKS - Neshamah
Signé sur la division Radical Jewish culture (en hommage à la culture et l’héritage musicale juif), « Neshamah » est la première apparition du guitariste Tim Sparks sur le label Tzadik (qu’on retrouvera plus tard dans un brillant hommage acoustique au groupe Masada). C’est quasiment à la demande de John Zorn que le compositeur s’est vu offrir la possibilité d’enregistrer de nombreuses chansons étrangères en version acoustique, toutes ces compositions ayant le point commun d’être d’obédience juive. C’est ainsi qu’à l’intérieur du livret on peut lire le titre de l’album puis le sous titre « songs from the jewish diaspora », chansons folk sephardique venant de Bosnie, de Russie, du Maroc, etc... Prouvant largement ses hautes qualités guitaristique en 15 morceaux, Tim Sparks nous retranscrit aussi une certaine émotion au travers de titres minimalistes mais toujours juste dans la tonalité, la mélodie et l’harmonie. A noter deux reprises imparables de Naftule Brandwein. Et ce n’est pas pour rien que Bill Frisell déclare que tous les guitaristes de la terre entière se doivent d’écouter ce disque : il est en effet unique et incontournable pour les amateurs d’acoustique…
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