lundi 14 septembre 2009

JOHN ZORN - Filmworks VII (Cynical hysterie hour)

La section Archival series est, comme son nom l'indique, une sous division de Tzadik crée à l'époque pour rééditer tous les travaux de Zorn diffcile à trouver dans leur première édition (aujourd'hui, Zorn y publie l'intégralité de son oeuvre, et pas seulement des archives). Le filmworks VII fut certainement le plus compliqué à réédité de la part de son auteur : longtemps considéré comme le Saint Graal des zornologues, ce n'est qu'en 1997, soit 7 ans aprés sa sortie originel que "Cynical hysterie hour" fut de nouveau disponible.

Nous sommes en 1984 à Tokyo. John Zorn est en voyage au pays du soleil levant (la France et le Japon sont ses deux pays de prédilection hors NY), s'amuse à faire le con avec Haino Keiji, et découvre les vertus des Boredoms (c'est durant cette période ou il rencontre Yamatsuka eye). Il créche chez Yuji Takahashi, compositeur avant gardiste de renom au Japon et ami, qui lui présente Kiriko Kubo, une jeune dessinatrice de talent. Ils deviennent rapidement amis et c'est assez naturellement que kiriko s'occupe de l'artwork de la 1ere version de "Cobra". Quelques années plus tard, lorsque cette dernière décide de mettre ses dessins en animation, John Zorn décide à son tour de rendre service à la jeune japonaise en créant la musique de ces quatre dessins animés de 7 minutes chacun.

John Zorn a toujours voué depuis sa plus tendre enfance un intérêt particulier pour les Cartoons. D'abord pour les images dans sa jeunesse, puis pour la musique ensuite, ce dernier citant sans cesse Carl Stalling (responsable des musiques des Warner bros) comme influence majeure. L'épreuve fut trés intimidante pour le compositeur (se tenter lui même à un style qu'il a beaucoup écouté), mais aussi un bon challenge de créer des sons originaux en adéquation avec l'univers des personnages de Kubo. Les grandes thématiques de ce filmworks tournent autour d'instruments à corde sombres, de guitares punk, ou de percussions lanscinentes. Des premiers tests concluants furent enregistrés et approuvés par la réalisatrice (disponible sur le filmworks III), l'oeuvre pouvait démarrer.

On distingue 4 sessions d'enregistrements, comme pour les 4 dessins animés présents. Le cercle Zornien circa 80's est présent au quasi complet, pour un trés beau line up. 23 titres pour 25 minutes de musique, c'est peu mais le contenu est assez dense. L'intégralité s'écoute avec beaucoup de plaisir, le travail de composition est sublime et le résultat est vraiment unique en son genre. On saluera les prestations epoustouflantes de Carol Emmanuel à la harpe, de Cyro Baptista aux percus, le Banjo de Bill Frisell ou les guitares punk de Ribot et Quine.

Le disque sortis contractuellement sur une filiale de Sony japon en 1990, puit fût retiré du marché aprés quelques mois. Lors du lancement de Tzadik en 1995, John Zorn souhaita récupérer les bandes de ces travaux afin de les rééditer. Sony ne répondit même pas à ses coups de fils en 1996, l'ignorant prodigieusement. Tout le monde pensa que le disque original constiturait l'élément rare de la discographie Zornienne, depuis longtemps Out of print. Masada fût programmé 10 jours durant décembre 1996 pour jouer au Knitting Factory. Le patron du club apprit à Zorn que Sony voulait récupérer une des soirées le Knitting afin d'organiser une fête pour son personnel. Le première réponse du New Yorkais fût "No Way-tell them to Fuck off", puis il repensa à tous ses enregistrements que Sony lui a gelé pendant des années; Peut être pourrait il proposer à un échange de bon procédés ? Le deal fût accepter (preuve que Sony n'en avait rien à foutre des travaux zornien) et ce disque parut l'année d'aprés.

Nous sommes chanceux que le patron du Knitting factory ait bien gérer le deal. "Cynical hysterie hour" est une oeuvre essentielle de la discographie de John Zorn. La musique de Cartoon est un art à part entière qui requiert une imagination fertile et un esprit de synthése puisque le format est de courte durée. Ce filmworks VII nous montre toutes ces qualités, avec une classe propre aux plus grands. Carl Stalling a de quoi être fier...

3 commentaires:

  1. Vraiment très sympa ce filmworks ; entre Carl Stalling et le Naked City du début.

    Ca serait bien de continuer la série de filmworks sur ce (génial) site : les X,XIII et XVI notamment ont l'air très bon.

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  2. Oh my god ! Un autographe de Marc Ribot sur la pochette !

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  3. C'est prévu la suite des filmworks. Je les possède tous en plus. Faut que je m'y attele ! lol

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