dimanche 20 décembre 2015
TOSHINORI KONDO - Fukyo
Toshinori Kondo est un trompettiste et musicien de la scène jazz-fusion parmi les plus important de la scène d'avant garde japonaise en activité depuis les années 70. Début de carrière au japon en 1972, son arrivée à NY en 1978 le fait connaître de nombreux musiciens qui deviendront très important par la suite : Tournée avec Eugene Chadbourne, Collaboration avec Peter Brotzman ou Fred Frith, Disques en collaboration avec John Zorn, Fondateur de Praxis et compagnon d'arme de Bill Laswell avec qui il est l'auteur de plusieurs projets. Le trompettiste a également collaborer avec DJ Krush sur un excellent disque de trip-hop downtempo et d'autres artistes issus du milieu électronique. Toujours en activité, Kondo se produit encore au japon sur des dates exceptionnelles, même si il partage son temps entre NY, Tokyo et Amsterdam. En 2005, Zorn le recontacte et lui demande un grand classique Tzadik pour un musicien qui gère beaucoup de collaborations : un disque solo pur et dur. Toshinori s'exécute et nous livre ce "Fukyo" détonnant. Trompette électrique modifiée et variations effectuées avec des pédales d'effets sans aucun overdubs ou retouche studio, voila le programme des 14 titres. Un grand disque dans le style, il y a des titres cosmiques absolument trippant dans cet opus. "Fukyo" nous offre de la trompette comme on l'a rarement entendu, expérimentale et complètement innovante. A découvrir avec fascination...
GROUND ZERO - Null & void
Je ne comprends définitivement pas pourquoi certains Japonais sont aussi fous... Serait-ce leur bouffe ? Le fait d'avoir reçu 2 bombes atomiques aurait-il laissé quelques séquelles irréversibles ? Ou bien possèdent-ils des moeurs insoupçonnées et inavouables susceptibles d'expliquer "ça" ?
"Ca", c'est Null & Void, le deuxième album de Ground Zero, le collectif japonais mené par le tout aussi fantasque que génial Otomo Yoshihide. Si le premier album du groupe posait les fondations d'une musique bruitiste, ultra-violente et complètement barrée (devant autant à Naked City qu'à Painkiller pour ne citer qu'eux), ce deuxième opus, lui, gagne en maitrise et en cohérence ce qu'il perd en violence. Mais attention: en aucun cas cet album n'est plus sain d'esprit ! Bien au contraire...C'est ensuite une avalanche d'idées qui s'abat sur nous, une déferlante de sons plus improbables les uns que les autres. C'est qu'ils sont bien armés les bougres ! Yoshihide fait office de maître à penser distribuant les samples comme certains distribuent les pains. C'est bien simple: entre les samples de films, d'émissions de télé, de radio, qui se croisent, s'entrecroisent, disparaissent et réapparaissent sur d'autres morceaux; c'est à n'en plus savoir où donner de l'oreille. Ajoutez à cela, le saxophone schizophrène, une section rythmique composée d'une batterie et d'une basse martiales au possible et les expérimentations de Yoshihide à la guitare, et vous voilà au sein d'un canevas complexe et mystérieux invraisemblable mais ô combien passionnant. Univers improbable que voilà ! Entre déferlante hardcore ("Null & Void : Right Side"), morceaux zorniens bien classieux comme il faut ("Null & Void : TV-Q Missile") ou bande-son de films étranges et improbables ("International 1" et "International 2"), Ground Zero construit son style, panse les plaies autant qu'il peaufine. Un disque barré à l'extrême comme seul les japonais peuvent en pondre...(Review par x-silence)
"Ca", c'est Null & Void, le deuxième album de Ground Zero, le collectif japonais mené par le tout aussi fantasque que génial Otomo Yoshihide. Si le premier album du groupe posait les fondations d'une musique bruitiste, ultra-violente et complètement barrée (devant autant à Naked City qu'à Painkiller pour ne citer qu'eux), ce deuxième opus, lui, gagne en maitrise et en cohérence ce qu'il perd en violence. Mais attention: en aucun cas cet album n'est plus sain d'esprit ! Bien au contraire...C'est ensuite une avalanche d'idées qui s'abat sur nous, une déferlante de sons plus improbables les uns que les autres. C'est qu'ils sont bien armés les bougres ! Yoshihide fait office de maître à penser distribuant les samples comme certains distribuent les pains. C'est bien simple: entre les samples de films, d'émissions de télé, de radio, qui se croisent, s'entrecroisent, disparaissent et réapparaissent sur d'autres morceaux; c'est à n'en plus savoir où donner de l'oreille. Ajoutez à cela, le saxophone schizophrène, une section rythmique composée d'une batterie et d'une basse martiales au possible et les expérimentations de Yoshihide à la guitare, et vous voilà au sein d'un canevas complexe et mystérieux invraisemblable mais ô combien passionnant. Univers improbable que voilà ! Entre déferlante hardcore ("Null & Void : Right Side"), morceaux zorniens bien classieux comme il faut ("Null & Void : TV-Q Missile") ou bande-son de films étranges et improbables ("International 1" et "International 2"), Ground Zero construit son style, panse les plaies autant qu'il peaufine. Un disque barré à l'extrême comme seul les japonais peuvent en pondre...(Review par x-silence)
COMPOSTELA - Wadachi
Compostela fait partie de ces groupes vraiment singulier et différent qui font les beaux jours de Tzadik. Trio instrumental formé en 1989, un seul album est sortis durant la courte période d'activité du groupe. La mort soudaine du leader Shinoda Masami en décembre 1992 provoqua la dissolution de la formation, et ce sont les deux membres survivants qui travaillèrent avec Tzadik pour sortir cette compilation posthume de 15 titres en 1997 pour une sortie mondiale qui a du certainement faire connaître le groupe au delà des sphères japonaises underground. Le principe de base de la musique, mentionné sur l'obi de Tzadik est la rencontre entre la musique folk de l'Europe de l'est et la tradition japonaise "Chindon" (soit les musiciens de rue habillé en samouraïs ou geishas qui jouent devant les supermarchés ou les pachinko, ces salles de jeux japonaises aux principes absolument incompréhensible...). Avec cette formation un peu improbable (Saxo Alto, Saxo soprano ou Trombone, et Tuba), autant dire que la musique ne ressemble à pas grand chose de commun entendu auparavant. Le tuba renvois effectivement directement à la musique traditionnelle d'Europe de l'est. Et le tout donne un petit coté marche solennelle, rythmique martiale, et hymne funéraire. Il manque peut être un peu de folie tout au long du disque, mais j'imagine que ça fait partie du concept. Un disque dont j'ai du mal à me prononcer au final, sa qualité n'est pas à remettre en cause, mais aurais je envie de le réécouter dans le futur ? Rien n'est moins sur...
dimanche 13 décembre 2015
ZUBI ZUVA - Jehovah
Un peu à l'image du Adami Tomomi royal chorus qui était parus quelques années après ce disque sur la série New japan, voici l'œuvre vocal a cappella barré proposé par l'archipel nipponne. A la tête du trio, Yoshida Tatsuya, la tête pensante brulé de Ruins, groupe complétement fondu que les amateurs du label doivent bien connaître. Tatsuya a l'avantage d'être un bon ami de John Zorn (il a joué de la batterie en intérim pour Painkiller) et lorsque qu'il a proposé en 1996 son side project à moitié fou au saxophoniste, la décision a du vite être prise de sortir ce "Jehovah", par ailleurs seule trace discographique du trio qui prouve le coté "récréation" de l'opus. Le trio a du en effet beaucoup s'amuser à le faire et l'improviser. Le plaisir de l'écoute dépend si on aime les œuvres vocales et si on est d'humeur facétieuse ou non, un coté cartoonesque se dégage clairement de l'ensemble. Alors ça crie, chante, jappe, piaille, ronronne, blablate, chuchote, vocifère, et j'en passe. Il y a un coté organisé lors de certains canons, studieux lors de certaines incantations mystiques, puis parfois un coté bordélique ou l'on croit les trois membres pétaient une pile collective en studio. On ne s'ennuie clairement pas durant le disque, mais je ne pense pas y revenir très souvent dans le temps, peut être la limite des œuvres vocales je trouve. Une chose est sure, la Japon est un pays à part lorsqu'on écoute "Jehovah"...
YASUNAO TONE - Solo for wounded CD
Yasunao Tone est un fondateur du mouvement Fluxus et un compositeur d'avant-garde japonais actif depuis les 60's. Il a sortis peu de disques durant sa carrière, et cet opus sortis sur la New japan en 1997 était seulement son second disque en date. Un disque recommandé par Mike Patton sur le site du label, et complétement improbable dans sa conception : après avoir récupéré tous des séries de compact disques endommagés, il a tenté de récupérer les données de ces derniers et en a extrait le "bruit" typique lors de cette phase. En gros le bruit correspond aussi à celui des modem 56k de l'époque avec son grésillement typique. Puis le compositeur a gardé des tonnes de sample de ces grésillements pour faire un "opéra", comprendre deux longues plages de variantes de grésillements. Honnêtement, c'est archi-pénible et il n'y pas grand chose à sauver de ce "solo for wounded". Un chapitre complétement dispensable de la série...
samedi 12 décembre 2015
PER BLOLAND - Chamber industrial
Jeune compositeur ayant étudié à l'université de Stanford sous l'impulsion de Brian Ferneyhough et de Mark Applebaum, Actuel professeur à l'université de Miami, Per Bloland livre ici son tout premier disque en tant que compositeur et c'est Tzadik qui lui offre l'opportunité. Etant donné la teneur de "Chamber industrial", on se demande vraiment pourquoi il n'est pas parus sur le composer serie, mais peu importe. Le titre de l'opus porte assez bien son nom, cinq longues compositions forme le contenu, et on a ici une classique superposition d'éléments acoustiques et electro-acoustiques. lorsque "Solis EA" démarre avec uniquement des percussions et de l'électronique, des passages drones vrombissants, une atmosphère sombre et des coups de semonces réguliers qui donne l'impression d'écouter du Sunn O))) en version sampling. Pas mal d'instruments sont ensuite présent le long des autres compos : piano, basse, clarinette, flûte, saxophone, string quartet. Mais la base reste avant tout suivis par des percussions rampantes et des passages électroniques un peu déglingués. L'ensemble, sans être d'une grande surprise (La composer serie regorge de ce genre d'approche) est d'une grande cohérence, et on écoute surtout le disque sans s'ennuyer une seconde. Digipack mystère assez classieux pour un disque qui ne l'est pas moins, Per Bloland effectue ses débuts par la grande porte et prouve d'entrée de jeu de larges qualités de compositeur, ce qui en fait un contemporain précieux à suivre dans les prochaines années...
dimanche 6 décembre 2015
DAVID ROSENBOOM - Naked curvature
Vétéran de l'avant-garde américaine depuis plus d'un demi-siècle, DAVID ROSENBOOM a été de toutes les grandes aventures, celle de l'Electric Circus en 1969 comme de celle du Theatre of Eternal Music de LA MONTE YOUNG. Il figurait sur la première version du In C de TERRY RILEY à la fin des années 60, sur le premier album de JON HASSELL (Vernal Equinox), comme sur le Five Compositions d'ANTHONY BRAXTON. Le compositeur revient en 2015 pour un disque complètement improbable sur la série Spectrum, soit l'un des plus active du label Tzadik durant ces deux dernières années, mais dont le ligne éditoriale semble toujours aussi floue. Un peu tout le monde s'y côtoie, c'est assez bizarre, on saluera juste le superbe digipack classieux avec des gravures en relief, mieux foutus que le bête boitier Crystal. Quand on voit tout le plan de la trame sonore de la composition sur la pochette, on sait que va être assez complexe. "Naked curvature" est une composition unique d'une heure, dans la grande tradition de la musique expérimentale. Son approche est unique et innovante : il s'agit d'un opéra pour voix murmurées. S'enchaîne ensuite une longue trame sonore assez folle, inquiétante, sombre, douce et apaisée, facétieuse, cocasse, mystérieuse. Les instruments présents sont la flûte, clarinette, percussions, violon et violoncelle, ainsi que piano, On passe ainsi par tout types d'atmosphère, mais le concept ne s'arrête pas la puisqu'on décèle par dessus de l'électronique discret mais souvent présent exécuté par Rosenboom lui même. Pour finir, trois récitantes murmurent un long texte durant une bonne partie du disque (des textes variées dont un passage de Nietzsche), avec des ambiances et intonations pré-établis, renforçant le coté totalement lunaire du disque. L'ensemble est assez génial : fou, mystérieux, cathartique, hypnotique, les sentiments vont bon train et se multiplient, une heure durant et sans interruption. Aucun doute, David Rosenboom est un grand compositeur de l'avant-garde américaine...
JASON ECKARDT - Subject
Né en 1971, Guitariste de Jazz et de Metal de formation, c'est à la découverte d'Anton Webern que Jason Eckardt décide de se consacrer à la composition contemporaine. Et c'est John Zorn qui lui donne la possibilité de s'exprimer sur la composer serie, pour un disque avec une superbe photo d'archive de la naissance de NY. Les 5 grandes compositions du disque toutes été commissionné par des groupements et fondations dont je vous épargne les détails mais qui prouve du talent du compositeur, qui demeure d'ailleurs professeur dans deux université de New York et de Brooklyn. "Subject" est un string quartet traditionnel et intense, proche des travaux de Zorn dans cette veine. Son inspiration découle des manuels de technique d'interrogatoire développé par la CIA il y a quelques années, ou comment joué sur la manipulation du son et de la lumière pour obtenir des renseignements. Cette composition est une provocation pour l'auditeur qui, sans vouloir le torturer, doit faire réagir. "Paths of resistance", qui propose des techniques étendues à la guitare solo, rappelant également le "Book of heads". "Trespass" est une trame sonore pour 12 musiciens d'une belle richesse, avec de multiples rebondissements au sein des 15 minutes, avec toujours ce coté intense et dramatique récurrent au sein des compositions de grands orchestres. "Flux" est un duo alto flute/violon qui a pour inspiration la puissance de transformation et de régénération de la nature. Enfin, "Tongues" (de 2001) est une pièce dirigé et orchestré par David Fulmer (aussi sur Tzadik) pour instruments Flute, clarinette, violon, guitare et percussions. On y retrouve aussi un soprano pour quelques passages vocals, renforçant le coté mystérieux et mystiques de l'ensemble. Un bon volume diversifié de la composer serie...
JOHN ZORN - Aguares book of angels 23
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
John Zorn continue de fouiller dans ses archives de partitions, alors qu'il s'est atteler cette année à composer The bagatelles entre Mars et Mai, soit un nouveau répertoire de 300 chansons (!!) qui sera à priori interpréter par des musiciens extérieurs (et dont les premiers traces en live devraient démarrer sous au Stone). Mais pas de perte chez le compositeur new yorkais, il épuisera apparemment le Book of angels jusqu'au bout. Après avoir jeté un coup d'œil au roster du label, ce dernier appelle Roberto Rodriguez, compositeur d'origine cubaine récurrent sur Tzadik, auteur de plusieurs disques fantastiques sur le RJC. Après avoir payé son resto guatémaltèque dans le West village de NY, Zorn donne neuf partoches à Rodriguez, afin qu'il puisse bosser et réarranger les compositions à sa sauce. Un petit tour dans un studio à Tel Aviv en novembre 2013 avec 9 musiciens locaux, et voila "Aguares", 23eme du nom disponible dans nos enceintes. Pour être assez précis dans une éventuelle description, je trouve que ce disque est un bon mix des deux précédents disques du percussionniste. On a donc ici un parfait mix entre la chaleur et la générosité de la Salsa cubaine que Rodriguez affectionne tant, couplé à l'approche lyrique et traditionnel du Klezmer (du moins dans les grands axes). Les 9 titres sonnent vraiment bien, et personnellement, j'aime beaucoup les disques du compositeur, donc je trouve que "Aguares" remplis parfaitement sa fonction de disque aventureux et joyeux à la fois. Il serait très intéressant aussi de découvrir ce disque en live, mais le projet n'est pas d'actualité je pense, mais pourquoi ne pas espérer au détour d'un Masada marathon ?
John Zorn continue de fouiller dans ses archives de partitions, alors qu'il s'est atteler cette année à composer The bagatelles entre Mars et Mai, soit un nouveau répertoire de 300 chansons (!!) qui sera à priori interpréter par des musiciens extérieurs (et dont les premiers traces en live devraient démarrer sous au Stone). Mais pas de perte chez le compositeur new yorkais, il épuisera apparemment le Book of angels jusqu'au bout. Après avoir jeté un coup d'œil au roster du label, ce dernier appelle Roberto Rodriguez, compositeur d'origine cubaine récurrent sur Tzadik, auteur de plusieurs disques fantastiques sur le RJC. Après avoir payé son resto guatémaltèque dans le West village de NY, Zorn donne neuf partoches à Rodriguez, afin qu'il puisse bosser et réarranger les compositions à sa sauce. Un petit tour dans un studio à Tel Aviv en novembre 2013 avec 9 musiciens locaux, et voila "Aguares", 23eme du nom disponible dans nos enceintes. Pour être assez précis dans une éventuelle description, je trouve que ce disque est un bon mix des deux précédents disques du percussionniste. On a donc ici un parfait mix entre la chaleur et la générosité de la Salsa cubaine que Rodriguez affectionne tant, couplé à l'approche lyrique et traditionnel du Klezmer (du moins dans les grands axes). Les 9 titres sonnent vraiment bien, et personnellement, j'aime beaucoup les disques du compositeur, donc je trouve que "Aguares" remplis parfaitement sa fonction de disque aventureux et joyeux à la fois. Il serait très intéressant aussi de découvrir ce disque en live, mais le projet n'est pas d'actualité je pense, mais pourquoi ne pas espérer au détour d'un Masada marathon ?
mercredi 18 novembre 2015
JON - Smoke
Il serait amusant et cocasse de faire un top 10 des disques les plus bizarres sur Tzadik. Et il est à peu prés sur que ce disque de la New japan figurerait dedans. Sortis en 1996 peu après la fondation du label, John Zorn aura eu un sacré culot pour sortir un tel skeud', et je ne pense pas qu'il a du en vendre des cargaisons. Et pour cause : une japonaise déguisé en dalmatien qui aboie de sa voie nasillarde des chansons à propos d'un chien, sur fond d'orgue dissonant. Tout un putain de concept sur le papier, mais avouons le, l'œuvre est complétement épuisante à écouter, et je ne suis même pas sur que le fait de parler japonais aide à apprécier, peut être me dirais vous. Ou pas. On notera la présence d'un banjo qui se promène sur quelques titres, mais il n'y a rien à faire, l'ensemble, outre le fait d'être lunaire, laisse complétement perplexe. Alors qu'on aurais pu croire à un one-shot comme il en existe souvent sur Tzadik, Jon a fait plusieurs disques par la suite, mais difficile de savoir si le concept reste le même ou pas...
vendredi 13 novembre 2015
MUDDY WORLD - Finery of the storm
Trio instrumental venant de Tokyo, Muddy world sortait en 2006 son unique album pour la section New japan, aucun autre disque n'est sortis à ce jour par la suite, pourtant le groupe continue de faire des concerts si on en croit leur site internet. Pochette mystère pour un disque qui l'est un peu moins, on balise dans des sentiers assez reconnus, le rock instrumental dans toute sa splendeur. Lors des passages plus aérien, l'ensemble nous renvois vers un post rock éthéré remplis de jolies mélodies bien ficelées. Lors des passages plus pêchus, on tombe dans un math-rock plus technique mais qui permet au disque de connaitre des changements de tempo opportun pour rester attentif. Etrangement, quelques titres sont fredonné vers la fin du disque dans un japonais susurré qui n'empêche aucunement d'apprécier la musique. Les 10 titres présents sont au final vraiment agréable, et on se demande pourquoi le trio n'a pas eu l'occasion de poursuivre "Finery of the storm". N'oublions pas aussi que Tzadik a été le premier label à donner sa chance a Mono, qui ont d'ailleurs gagner en notoriété par la suite. On ne sera donc vraiment pas surpris de voir un combo de la trempe de Muddy world être présent sur le label, et les amateurs de post-rock devraient sérieusement jeter une oreille sur ce disque...
DOUSIDZ - Empties
Excellente découverte datant déjà d'il y a une quinzaine d'années (2000), avec un trio américain d'origine japonaise dont on ne sait malheureusement que très peu de choses sur la toile, et qui apparemment signé un unique disque en tout et pour tout, qui vit le jour en toute logique sur la New japan de Tzadik. Nom bizarre, pochette arty, et musique vraiment puissante, groovy et hypnotique à la fois. La base de Dousidz est un power trio classique (basse, guitare, batterie), mais grâce à l'utilisation massive et audacieuse des samples, arrive à transformer l'ensemble en magma electro-bouillant avec des coups de guitares heavy disséminés un peu partout le long des 10 titres que renferme l'opus. Ajoutons à cela un chant féminin japonais plaintif en reverb', des bidouillages Noisy un peu partout, une rythmique roborative, et vous obtenez un "empties" hautement improbable mais qui peut vraiment bien passer en soirée, et qui obtient avec facilité l'appellation de disque avec des sonorités nouvelles et expérimentales, le but tout affichée de Tzadik, ne l'oublions pas...
HYPERCOLOR - s/t
Nouveau groupe de la série Spotlight qui met en avant les petits djeun's qui en veulent. Ce qui est assez drôle, c'est que les trois membres du groupe ne sont pas spécialement jeunes et ont même plutôt de la bouteille (mais le groupe est tout récent, ce qui explique son apparition dans cette section Tzadik). James Ilgenfritz à la basse (pour le coup moins connus), Eyal Maoz à la guitare (membre d'Abraxas, et auteur de plusieurs disques sur la radical jewish), et Lukas Ligeti à la batterie (auteur de plusieurs disques sur la composer serie). Option donc du power trio efficace, et étant donné la tonalité assez rock du disque, le choix s'avère judicieux. Un rock comme à l'accoutumée avec Tzadik, assez complexe et recherchée, un peu éloigné des gros riffs méchants et des power chords pataud. Un rock instrumental qui frôle avec le jazz, qui n'hésite pas à partir dans des méandres expérimentaux ou dans des dérives bruitistes vraiment bien senties. Cohésion de musiciens parfaites, j'ai été étonné d'entendre Ligeti aussi "rentre dedans" avec une batterie, lui qui nous avait servis des disques de compositeur assez délicat. En revanche, pour la dissonance, Maoz s'était déjà grandement entrainé avec Zorn et Abraxas. Au final, une bonne découverte que ce hypercolor au look martien, on espère qu'il y aura une suite...
JOHN ZORN - Dreamachines
La Dreamachine (originellement Dream Machine, c'est-à-dire Machine à Rêves en anglais) est un cylindre rotatif pourvu de fentes et d'une ampoule en son centre. La rotation du cylindre fait que la lumière émise par l'ampoule traverse les fentes à une fréquence particulière ayant la propriété de plonger le cerveau dans un état de détente et de procurer des visions à l'utilisateur, lorsque celui-ci regarde la Dreamachine les yeux fermés, à travers ses paupières. Œuvre de l'artiste Brion Gysin et du scientifique Ian Sommerville. C'est une expérience que Brion Gysin vécut en 1958 qui l'amena à concevoir la Dreamachine. En 1960, Brion Gysin parle à son ami Ian Sommerville de la possibilité de reproduire le phénomène qui l'a conduit à avoir ces visions. Le 15 février 1960, Ian Sommerville lui répond et lui dit avoir confectionné une simple machine à impulsions lumineuses avec un cylindre de papier perforé et une plaque tournante de 78 tours par minute. Ils expérimentèrent plusieurs découpes pour la machine, que Gysin nomma alors Dreamachine. Dans sa forme originelle, une Dreamachine est constituée d'un cylindre présentant des fentes sur ses côtés. Le cylindre est placé sur un phonographe qui tourne à 78 ou 45 tours par minute. Une ampoule est suspendue à l'intérieur du cylindre dont la vitesse de rotation et le nombre de fentes font que la lumière émise traverse les fentes à une fréquence constante située entre 8 et 13 impulsions par seconde. Cette plage de fréquences correspond à celle des ondes alpha normalement présentes dans le cerveau lors de la relaxation.
L'influence majeure de ce chapitre de Zorn de 2013 est assez facile à capter donc (ajouté à toujours l'influence récurrente de William Burrough, "Interzone", etc...). Power quatuor pour le disque, Medeski au piano, Trevor Dunn à la basse, Kenny Wollesen au vibraphone, et Joey Baron, tous le monde en super roue-libre. Technique et folie se télescope sur un disque pas franchement reposant, mais dont on perçoit de manière récurrente le coté "tournoyant" (comprend qui voudra...). Assez sympathique, ce disque exigeant à la mérite de nous montrer le grand talent de John Zorn en tant que compositeur, de par la complexité des plages ici interprétés avec une folie maitrisé. Artwork chiadé qui doit couté certainement cher à produire...
L'influence majeure de ce chapitre de Zorn de 2013 est assez facile à capter donc (ajouté à toujours l'influence récurrente de William Burrough, "Interzone", etc...). Power quatuor pour le disque, Medeski au piano, Trevor Dunn à la basse, Kenny Wollesen au vibraphone, et Joey Baron, tous le monde en super roue-libre. Technique et folie se télescope sur un disque pas franchement reposant, mais dont on perçoit de manière récurrente le coté "tournoyant" (comprend qui voudra...). Assez sympathique, ce disque exigeant à la mérite de nous montrer le grand talent de John Zorn en tant que compositeur, de par la complexité des plages ici interprétés avec une folie maitrisé. Artwork chiadé qui doit couté certainement cher à produire...
JOHN ZORN - The concealed
Artwork ultra minimaliste pour ce chapitre de John Zorn parus en 2012, dont la première live eu lieu à Victoriaville quelques jours avant même de l'enregistrer. Il est toujours étonnant de voir avec quelle aisance les lieutenants du compositeur new yorkais arrivent à s'approprier et interpréter les titres avec une rapidité et un feeling vraiment superbe. "Ca déroule" comme on dit dans le jargon. Evidemment, ce sont tous de très grands habitués du processus (Baron, Feldman, Friedlander, Medeski, Wollesen et Dunn), et le fait d'avoir enregistré en une seule journée les 14 titres de ce disque impressionne toujours (il faudrait certainement beaucoup plus de temps à des musiciens classiques). Une veine plus exotique se dégage de "The concealed", qu'avec le nova express quartet, sans pour autant être dans le pur easy listening. Un bon compromis qui nous rapproche du Bar Kokhba et certainement des bons titres de scène. Et sinon, du Zorn pur jus, difficile de dire le contraire...
samedi 21 mars 2015
JOHN ZORN - Adramelech book of angels 22
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
En signant en 2013 l'un des meilleurs disques de la Radical Jewish culture avec un projet ambitieux et créatif, Jon Madof a carrément marqué des points, à un niveau ou même son boss de label s'est dit qu'il fallait lui confier un volume du Book of angels. Une sacré responsabilité, surtout pour un projet assez récent qui a même perdus deux musiciens dans la foulée, passant de treize à onze. Mais évidemment, la aussi, les partitions d'une richesse infinie de John Zorn n'étaient elles pas faites sur mesure pour l'Afro-beat juif aventureux et épique de Zion80 ? On était en droit de le penser, et voila le volume 22 qui nous arrive en pleine tête, à bout portant, pour nous le prouver. Huit titres seulement, mais les adaptations et arrangements se sont étirés, au point que toutes les compositions oscillent entre 5 et 10 minutes chacune. Et ce disque risque encore de faire date durant un long moment, car il est tout simplement impérial. Jon Madof et son groupe nous livre l'un des meilleurs bouquin des anges, tout simplement. Beaucoup de composition et d'adaptation, pas énormément d'improvisation, l'enregistrement est parfait et chaque musiciens arrivent à se faire une place à un moment pour s'exprimer. On est d'ailleurs pour le coup dans de l'afro-beat encore plus ésotérique et mystérieux que le précédent disque, ce qui donne souvent une impression d'innovation totale : pour bien connaître l'Afro-beat standard, je peux assurer que je n'en avais jamais entendu interpréter de cette manière. Et j'imagine que "Adramelech" doit encore prendre une dimension supplémentaire. Bravo à Zion80, c'est du très bon boulot. Recommandé !
En signant en 2013 l'un des meilleurs disques de la Radical Jewish culture avec un projet ambitieux et créatif, Jon Madof a carrément marqué des points, à un niveau ou même son boss de label s'est dit qu'il fallait lui confier un volume du Book of angels. Une sacré responsabilité, surtout pour un projet assez récent qui a même perdus deux musiciens dans la foulée, passant de treize à onze. Mais évidemment, la aussi, les partitions d'une richesse infinie de John Zorn n'étaient elles pas faites sur mesure pour l'Afro-beat juif aventureux et épique de Zion80 ? On était en droit de le penser, et voila le volume 22 qui nous arrive en pleine tête, à bout portant, pour nous le prouver. Huit titres seulement, mais les adaptations et arrangements se sont étirés, au point que toutes les compositions oscillent entre 5 et 10 minutes chacune. Et ce disque risque encore de faire date durant un long moment, car il est tout simplement impérial. Jon Madof et son groupe nous livre l'un des meilleurs bouquin des anges, tout simplement. Beaucoup de composition et d'adaptation, pas énormément d'improvisation, l'enregistrement est parfait et chaque musiciens arrivent à se faire une place à un moment pour s'exprimer. On est d'ailleurs pour le coup dans de l'afro-beat encore plus ésotérique et mystérieux que le précédent disque, ce qui donne souvent une impression d'innovation totale : pour bien connaître l'Afro-beat standard, je peux assurer que je n'en avais jamais entendu interpréter de cette manière. Et j'imagine que "Adramelech" doit encore prendre une dimension supplémentaire. Bravo à Zion80, c'est du très bon boulot. Recommandé !
samedi 28 février 2015
NED ROTHENBERG - Ryu nashi/No school
Il y a déjà pas mal de kroniks de Ned Rothenberg sur le site pour que je m'épargne une présentation du compositeur amis de longue date de John Zorn. Retrouvez ses disques sur la composer serie, la Radical jewish culture, et la Key serie entre autres. En mars 2010, Ned se retrouve catapulté dans une nouvelle section du label, la New japan (consacré comme vous le savez déjà au pays du soleil levant) sans pour autant être japonais. L'explication est assez simple : Ned Rothenberg a appris l'usage et l'art du Shakuhachi, une flûte chinoise faites en bambou avec cinq trous, largement récupéré par la culture et folklore japonais depuis le VIeme siècle. Le compositeur aura appris l'instrument avec les deux plus grand maitres de l'instrument, et se consacre donc pour la première fois à l'étude et création musicale dans cette veine. On se souvient d'ailleurs de Rothenberg sur un des titres de "The gift" de Zorn, avec un morceau magnifique d'influence asiatique ou on pouvait entendre la flûte en question . Cinq musiciens en tout (Shakuhachi, violon, shamisen), diverses explorations avec parfois une voix sur un titre, les autres plages demeurant instrumentales. Comme on pouvez s'en douter, l'ensemble sonne d'une zen-attitude qui rappellerais presque de l'ambiant. Les sonorités de l'instrument nous renvois d'ailleurs dans les terres campagnardes japonaise, et c'est avec grand plaisir que ce disque s'écoute pour se relaxer et réfléchir. Une jolie incartade proposé par Ned Rothenberg, séduisante et gracieuse, qui nous fait voyager dans la tradition japonaise d'époque...
KOREKYOJINN - Isotope
Korekyojinn = les deux membres de Ruins accompagné d'un guitariste qui répond au doux nom de Kido Natsuki, qui a joué dans un groupe au nom improbable de Bondage fruits, et qui demeure un tueur de la six cordes sans aucune discussion possible. Second disque du combo sortis sur Tzadik en avril 2005, "Isotope" est en fait un disque live enregistré dans deux petits clubs de Tokyo en 2004. A partir de la, que dire de plus sur ces titres absolument hallucinant du trio ? Qu'ils repoussent certainement les limites techniques d'une noise expérimentale instrumentale avec une maîtrise qui frôle l'indécence. 13 titres complètement fou, qui frise souvent avec l'improvisation, mais qui retombe toujours dans des structures pourtant établies, à ce niveau la, c'est plus que de la musique, c'est aussi des mathématiques, et surtout un feeling absolument terrifiant. Yoshida Tatsuya est quasi un extraterrestre derrière sa batterie (comment fait t'il pour enchaîner tout ce qu'il fait sans jamais se tromper, ni être fatigué ?). Le second (ou troisième, on ne sait plus trop) bassiste est une bête de foire, et leur nouveau compagnon guitariste n'est pas en verve, et supplante clairement Derek Bailey qu'on a pu apercevoir avec le duo sur "Saisoro". La musique de Ruins est souvent fascinante, mais il manque souvent la présence d'une guitare ou on se dirait "Le power trio ultime". Chose faite avec Korekyojinn. Disque ma-ssif...
dimanche 15 février 2015
JOHN ZORN - Alastor book of angels 21
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
Eyvind Kang qui pose ses mains sur les partitions du Book of angels. Une évidence quand on y pense après réflexion, le violoniste/traveller ayant depuis toujours été dans le giron de Tzadik, même si il alterne ses sorties de disques avec Ipecac (un coup l'un, puis l'autre), il est donc pote avec Zorn et Patton. Mais il est vrai que ses disques sont empreint d'un mysticisme et d'une spiritualité hors normes, et que le cadre pouvait donc parfaitement collé avec l'esprit de Masada. On ne sait pas combien de temps exactement a pris l'enregistrement du disque (juste que les sessions se sont réparties entre NY et Seattle) mais le gaillard a du y passer un paquet d'heures étant donnée la richesse luxuriante de ces dix titres. Une tripotée de musiciens (on en compte dix sept minimum), Kang lui même ne joue pas moins de quinze instruments. Alors musicalement, cela sonne t'il bien ?. Oui, bien sur serait t'on tenter de dire. La formule fonctionne même à plein régime, et Zorn pourrait confier deux autres volumes au violoniste que je n'y retrouverai rien à redire (cela serait même mieux que le masada string trio n'est ce pas ?). L'ensemble sonne à l'évidence comme les propres disques du compositeur, à savoir cette world music qui oscille entre évasion, spiritualité et grandiloquence réservée. On en prend plein les oreilles, on voyage, on respire, et c'est assurément un grand bonheur. Aucun titre ne se démarque spécialement à mes yeux, l'ensemble forme une trame hyper cohérente, instinctive, et d'une beauté supérieure. A l'image de ce "Xaphan" qui en avait marqué plus d'un il y a déjà 6 ans (on rappelle que Kang fait partie épisodiquement de Secret chiefs 3), "Alastor" nous offre une vision fantasque et magnifique du book of angels, et apporte un vent de fraîcheur inégalé sur la série qui commence à frôler la saga incontournable de Tzadik...
Eyvind Kang qui pose ses mains sur les partitions du Book of angels. Une évidence quand on y pense après réflexion, le violoniste/traveller ayant depuis toujours été dans le giron de Tzadik, même si il alterne ses sorties de disques avec Ipecac (un coup l'un, puis l'autre), il est donc pote avec Zorn et Patton. Mais il est vrai que ses disques sont empreint d'un mysticisme et d'une spiritualité hors normes, et que le cadre pouvait donc parfaitement collé avec l'esprit de Masada. On ne sait pas combien de temps exactement a pris l'enregistrement du disque (juste que les sessions se sont réparties entre NY et Seattle) mais le gaillard a du y passer un paquet d'heures étant donnée la richesse luxuriante de ces dix titres. Une tripotée de musiciens (on en compte dix sept minimum), Kang lui même ne joue pas moins de quinze instruments. Alors musicalement, cela sonne t'il bien ?. Oui, bien sur serait t'on tenter de dire. La formule fonctionne même à plein régime, et Zorn pourrait confier deux autres volumes au violoniste que je n'y retrouverai rien à redire (cela serait même mieux que le masada string trio n'est ce pas ?). L'ensemble sonne à l'évidence comme les propres disques du compositeur, à savoir cette world music qui oscille entre évasion, spiritualité et grandiloquence réservée. On en prend plein les oreilles, on voyage, on respire, et c'est assurément un grand bonheur. Aucun titre ne se démarque spécialement à mes yeux, l'ensemble forme une trame hyper cohérente, instinctive, et d'une beauté supérieure. A l'image de ce "Xaphan" qui en avait marqué plus d'un il y a déjà 6 ans (on rappelle que Kang fait partie épisodiquement de Secret chiefs 3), "Alastor" nous offre une vision fantasque et magnifique du book of angels, et apporte un vent de fraîcheur inégalé sur la série qui commence à frôler la saga incontournable de Tzadik...
DORA JUAREZ KICZKOVSKY - Cantos para una diaspora
Après une ennuyeuse première apparition avec un trio vocal nommé Muna Zul sur la série Oracles, l'une des trois membres, Dora Juarez Kiczkovsky, revient une dizaine d'années après pour sortir son second effort solo sur la radical jewish culture. Née en Israël, La chanteuse a suivis ses parents qui sont ensuite partis vivre au Mexique, ou elle réside toujours, tandis que sa famille est dispersé en Europe de l'est, Espagne ou encore en Argentine. Très active, elle a aussi composé les musiques de plusieurs pièces de théâtre, et fait plusieurs apparitions dans des films mexicains. Le but complètement dévoué de ce disque est de rendre hommage à l'arbre généalogique de sa famille en reprenant des chansons séfarades traditionnelles tout en les modernisant dans la forme, en gardant comme base le fond. Le titre du disque l'annonce sans équivoque, la diaspora juive étant la première dans l'histoire a avoir été reconnue. Sachant que je n'avais pas accroché son précédent trio, ce disque est plutôt une agréable surprise même si tous les morceaux ne se valent pas. La principale qualité reste la musicalité de l'ensemble, puisque plusieurs musiciens sont présent, guitare, percussions, basse, accordéon s'alterne, voir même plusieurs musiciens qui s'évertue à effectuer des acrobaties vocales pas loin de l'esprit du beat box. Dora est quand à elle une bonne chanteuse, un jolie timbre de voix, avec des chansons en yiddish ou ladino, selon les influences de la chanson interprétée. On pourra la rapprocher de Sofia Rei si certains ont besoin de repères. Ajoutez à cela une pochette ludique, une bonne humeur communicatrice, et vous obtenez un chapitre sympathique de la radical jewish...
mercredi 21 janvier 2015
JOHN ZORN - Tap book of angels 20
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
Etant donné que j'arrive un peu après la bataille en ce qui concerne ce volume sortis en Mai 2013, et vu la notoriété de Pat Metheny, j'ai lu toute sorte de chose. Que la sortie croisé avec Nonesuch (la première co-production dans l'histoire de Tzadik, sûrement pour des histoires contractuelles) allait faire bénéficier d'une nouvelle exposition à John Zorn, ce qui n'est pas tout à fait faux. Quand à savoir si le principal intéressé à réfléchis jusqu'à un tel degré d'opportunisme, j'ai de sérieux doutes la dessus. Puis le contenu en a emballé certains de manière abusive, d'autres ont été enthousiaste sans plus, tandis que des critiques avertis n'ont pas manqué de massacrer ce "Tap", accusant clairement Metheny d'avoir salopé un volume de la série. Je suis pour ma part mitigé. Premier facteur : je déteste Pat Metheny, je n'ai jamais pu encadrer une de ses œuvres, que ce soit avec son "group" (commercialement ridicule, de la musique consommable mal dégrossis pour auditoire qui écoute des sons dans une musique de salle d'attente chez un généraliste des Hautes Alpes) ou bien ses expérimentations diverses (même si je ne les connais pas tous). Je n'aime son "son" et son approche de manière générale. Évidemment, j'étais un peu inquiet et septique par la rencontre des deux hommes, tous comme le copinage de Zorn prête à sourire dans le livret du disque. C'est Metheny qui a contacté ce dernier d'ailleurs pour lui dire son admiration pour son œuvre, et lui proposé ses services pour le bouquin des anges. Accepter d'inclure Metheny était une bonne chose je pense, afin de sortir du cercle de musiciens de New York ou de l'entourage de Zorn qui a tendance à devenir malheureusement redondant et qui laisse certainement échapper de belles découvertes possibles. Et force de constater que le résultat n'est pas catastrophique. 6 titres relativement bien senties ou Pat Metheny joue les hommes orchestres et ne s'adjoint que les services du batteur Antonio Sanchez. J'ai particulièrement bien aimé les titres calmes ou le compositeur interprète avec douceur des titres imaginés avec plusieurs guitares acoustiques. Les autres titres ont le mérite de proposer une vision complètement nouvelle du lyrisme des compositions zornienne. C'est assez drôle de reconnaître parfois la touche "klezmer" des partitions d'origines, mais enregistré avec une tonne d'instruments différents et en y incluant de l'électronique (le disque bénéficie d'un nombre de pistes conséquentes, le guitariste y ait aller à fond). Au final, un disque sympathique mais sans plus, et pas le chef d'œuvre annoncé depuis pas mal de temps. Pat Metheny est pour ma part remonté dans mon estime car il y a quand même du boulot, et son approche est réussis. Reste à savoir si les ventes de disque ont suivis, ce qui est déjà beaucoup mois sur...
Etant donné que j'arrive un peu après la bataille en ce qui concerne ce volume sortis en Mai 2013, et vu la notoriété de Pat Metheny, j'ai lu toute sorte de chose. Que la sortie croisé avec Nonesuch (la première co-production dans l'histoire de Tzadik, sûrement pour des histoires contractuelles) allait faire bénéficier d'une nouvelle exposition à John Zorn, ce qui n'est pas tout à fait faux. Quand à savoir si le principal intéressé à réfléchis jusqu'à un tel degré d'opportunisme, j'ai de sérieux doutes la dessus. Puis le contenu en a emballé certains de manière abusive, d'autres ont été enthousiaste sans plus, tandis que des critiques avertis n'ont pas manqué de massacrer ce "Tap", accusant clairement Metheny d'avoir salopé un volume de la série. Je suis pour ma part mitigé. Premier facteur : je déteste Pat Metheny, je n'ai jamais pu encadrer une de ses œuvres, que ce soit avec son "group" (commercialement ridicule, de la musique consommable mal dégrossis pour auditoire qui écoute des sons dans une musique de salle d'attente chez un généraliste des Hautes Alpes) ou bien ses expérimentations diverses (même si je ne les connais pas tous). Je n'aime son "son" et son approche de manière générale. Évidemment, j'étais un peu inquiet et septique par la rencontre des deux hommes, tous comme le copinage de Zorn prête à sourire dans le livret du disque. C'est Metheny qui a contacté ce dernier d'ailleurs pour lui dire son admiration pour son œuvre, et lui proposé ses services pour le bouquin des anges. Accepter d'inclure Metheny était une bonne chose je pense, afin de sortir du cercle de musiciens de New York ou de l'entourage de Zorn qui a tendance à devenir malheureusement redondant et qui laisse certainement échapper de belles découvertes possibles. Et force de constater que le résultat n'est pas catastrophique. 6 titres relativement bien senties ou Pat Metheny joue les hommes orchestres et ne s'adjoint que les services du batteur Antonio Sanchez. J'ai particulièrement bien aimé les titres calmes ou le compositeur interprète avec douceur des titres imaginés avec plusieurs guitares acoustiques. Les autres titres ont le mérite de proposer une vision complètement nouvelle du lyrisme des compositions zornienne. C'est assez drôle de reconnaître parfois la touche "klezmer" des partitions d'origines, mais enregistré avec une tonne d'instruments différents et en y incluant de l'électronique (le disque bénéficie d'un nombre de pistes conséquentes, le guitariste y ait aller à fond). Au final, un disque sympathique mais sans plus, et pas le chef d'œuvre annoncé depuis pas mal de temps. Pat Metheny est pour ma part remonté dans mon estime car il y a quand même du boulot, et son approche est réussis. Reste à savoir si les ventes de disque ont suivis, ce qui est déjà beaucoup mois sur...
jeudi 15 janvier 2015
IKUE MORI - Garden
Ceux qui suivent ce blog le savent surement déjà avec les quelques chroniques notamment sur la Key Serie : l'œuvre d'Ikue Mori me gonfle. Fondamentalement. Pourtant, je l'ai vu de nombreuse fois en concert avec l'Electric Masada, je la respecte en tant que musicienne, ex-batteuse de DNA, etc...Je peux même comprendre pourquoi John Zorn s'est évertué à sortir quelques disques d'elle durant ses précédentes années. Il s'agit effectivement de musique purement expérimentale fait avec un laptop, à consonance Noisy et de percussions. Mais au final, je trouve ça vraiment chiant. J'ai beau essayé de comprendre, d'analyser, rien à faire, c'est juste chiant et redondant. Je la préfère largement dans le cadre des œuvres de John Zorn, de Death praxis ou de Mephista ou elle "accompagne" et sert de support aux autres musiciens. Mais Ikue Mori en solo, c'est beaucoup trop hermétique pour moi. "Garden", sortis en 1996, ne déroge pas à la règle. L'artwork est marrant, mais le reste...
SYLVIE COURVOISIER TRIO - Double windsor
Tous les amateurs du label Tzadik connaissent assurément Sylvie Courvoisier : Pianiste de renom au sein de la downtown scene, elle est à l'origine de plusieurs quartet de jazz, membre du trio Mephista, forme une association fructueuse avec son compagnon Mark Feldman et demeure une collaboratrice fréquente de John Zorn dans certaines de ses œuvres. C'est après de multiples demandes de ce dernier que la musicienne se décide finalement à former un trio "classique" pour le jazz contemporain. Se sentant intimider par le défis, ce fût apparemment assez compliquer de trouver la bonne formation, se sentir en interaction avec les autres musiciens étant donné la virtuosité de Sylvie. Deux tôliers de la downtown scene s'y colle : Drew Gress (un des meilleurs bassistes improvisateur de NY, collaborateur fréquent de Tim Berne et Uri Caine entre autres) et Kenny Wollesen (un CV trop pour être résumer, mais un fréquent collaborateur de Zorn aussi). Le résultat, enregistré en une seule journée à NY, détonne et impressionne. On est dans une trame sonore parfaitement à mi-chemin entre le jazz piano classique et l'expérimental débridé puisque de nombreux passages sont complétement improvisés. On sent l'interaction entre les protagonistes et surtout le plaisir éprouvé de mettre en boîte les 9 titres, expliqué techniquement parlant et en matière d'inspiration par la pianiste suisse au sein du disque. Le jeu de Sylvie Courvoisier demeure toujours aussi incroyable, on en avait d'ailleurs déjà eu un brillant aperçus sur son album solo de la Composer serie, mais la formation trio semble donner un nouveau souffle à sa créativité et permet de sublimer sa technique et son feeling. L'idée de Zorn était assurément bonne. Le disque voit le jour sur une nouvelle série 2013 de Tzadik intitulé "Spectrum" dont la ligne éditoriale semble un peu floue, on parlera de rencontres fortuites entre des musiciens qui composent des disques à priori en "one shot". Mais le débat reste ouvert, et il faudra voir la suite des sorties pour pleinement vérifier cette tendance...
vendredi 2 janvier 2015
THE SUITE UNRAVELING - S/t
Encore une excellente surprise qui est parus dernièrement sur la série "Spotlight", coup de projecteur sur les groupe de petits jeunes qui en veulent. On remarquera avec amusement que la section demeure assez sauvage, multipliant les sorties de rock expérimental, de noise frappée et de délires instrumentaux virulents. Pour le coup, The suite unraveling avec son premier disque ne déroge pas à la règle et nous balance 6 titres à la gueule d'une mixture bien foutue de "rock expérimental" serais-je tenté de dire faute de mieux. Tzadik s'oriente vers un "jazz-rock" dans le descriptif, ce qui n'est pas tout à fait faux non plus, mais quand on sait que ce qualificatif servait aussi pour Zappa par exemple, on n'y ait pas vraiment. Lily Maase, native de Brooklyn, est la tête pensante du combo et la guitariste qui nous régale de toutes ses dissonances diverses. Accompagné par un saxophoniste/organiste, et d'un batteur qui officie également au claviers, on sent que le trio à pas mal bosser en studio son sujet. On a le droit ainsi à des titres extrêmement riche dans leurs divers atmosphères : mélodies progressives percutent des montées Noisy, des solos furieux s'interphase avec un coté quasi minimaliste, et il est vrai que l'ensemble lorgne du coup vers un psychédélique digne des 70's, mais entièrement dépoussiéré du son vintage, avec une production actuelle. Le saxo est un peu dingue renvois aussi à qui vous savez. Un bon premier album que nous offre The suite Unraveling, à découvrir avec grand plaisir...
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