samedi 17 juillet 2010

JOHN ZORN - Madness, love and mysticism

7eme disque sortis par John Zorn sur la composer series, destiné avant tout à ressortir ses archives de chamber music, montrant ainsi ses talents de compositeur contemporain. On est ici aussi pleinement dans la notion d'archives, puisque les compositions commencent à avoir plus d'une décénnie d'ancienneté.

Trois pièces sonores composé par John Zorn en 1999 et seulement enregistré en 2000 et 2001, j'ai l'impression que le compositeur New Yorkais est plus réactif aujourd'hui et enregistre sur le champs, ne laissant plus des partitions trainer dans les cartons de son appart' à Manhattan. Le premier thème est donc la folie, avec pour référence Antonin Artaud, poète et figure littéraire française qui aura beaucoup influencé Zorn au fils des années, et qui était bien fracassé du crâne il faut l'avouer (9 ans passé en hopital psychatrique). Inspiré par le poème d'Artaud baptisé "le mômo", voici une oeuvre basé sur le rituel de l'exorcisme et de la possesion, et qui est, de par son propre aveu, l'oeuvre la plus rigoureuse et organisé que John ait composé. Une pièce hypnotique et à l'atmosphère rituel dont se délecte Jennifer Choi au violon et Stephen Drury. On aurait pu imaginer le duo Courvoisier/Feldman dans cette interprétation aussi.

"Untitled", seconde pièce pour violon en solo est interprété par Erik Friedlander, dont on retrouve certaine réminiscence de "Volac" grâce à son jeu et son talent incroyable. Une composition dédié au sculpteur américain Joseph Cornell, un des artistes préféré de Zorn. Ce dernier a vécu dans le Queens, non loin de Utopia Parkway, l'endroit ou vivait Cornell : l'enfant Zorn se souvient d'un homme étrange et hermétique qui érrait dans le quartier et mangait des glaces, tout en recherchant des objets pour ces fameuses boites, assemblage surréaliste qui fit la petite réputation de l'homme. Avec le décés du sculpteur en 1972, on sent les regrets de Zorn de ne pas l'avoir cotoyé plus que ça, ce dernier était trop jeune pour pouvoir lier une relation amical avec. Mais Cornell reste une influence majeure pour la fameuse "intuition hermétique" si cher au compositeur qui nous sort un tribute majestueux.

"Amour fou" pour conclure. Un trio composé des trois musiciens pré-cité ci dessus, afin d'explorer les différents types d'amours irrationnels qui existe (obssessif, profond, folie, etc...). Un travail sur la sensualité et le mysticisme, et une mystérieuse et romantique direction emprunté par John Zorn durant les 20 minutes de la pièce. C'est vraiment brillant et à découvrir : les atmosphère s'installent et s'entremêlent, crééant un climat parfois apaisant, parfois tendue, mais toujours spirituel. Zorn avoue d'ailleurs qu'il y a une distinction française dans ces compositions qui mêle l'érotisme avec le mystère...

Trilogie surréaliste et figure de style des trois pièces qui explorent la virtuosité et l'intensité au sein d'une lecture romantique et d'hommages appuyé. Une belle oeuvre de la composer serie.

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