dimanche 20 juin 2010
MASADA - Live in Taipei (1995)
Je pense que tous ceux qui connaisse ce blog savent l'extraordinaire teneur en live du quatuor Masada, groupe phare dans la scène jazz contemporaine. A partir de la, diffcile d'émettre une critique sur la série de live instauré par Tzadik il y a quelques années. Enregistré en 3 soirs au Crown Theater à Taipei, la capitale de Taiwan, ces deux disques sont magique dans leur genre. Le label ne se fout pas de la tête du client avec ces deux disques remplis ras du front de 70 minutes en concert. 19 titres présents pour un quatuor qui n'éxécute aucun faux pas. La seule petite reproche qu'on pourrait faire concerne le lieu, puisque on entend une légère résonnance dans cette salle, même si le son est excellent et on comprend parfaitement ce qui se trame. Un volume de plus de l'oeuvre Masadienne à posséder avec des compositions issus du premier Masada songbook...
JOHN ZORN / YAMATAKA EYE - Naninani
J'avais déja parler du second volume de cette rencontre logique entre le chanteur/hurleur des déglingués Boredoms et du saxophoniste New Yorkais. Hormis l'ancien contexte de Naked city durant quelques années, leur collaboration en duo pur et dur était aussi attendu qu'imprévisible. Une chose est sure, c'est que l'écoute des 12 titres nous prouvent qu'on est dans une veine improvisée purement expérimentale. Enregistré en deux jours dans un studio New yorkais en mars 1995, on est relativement étonné de la faible présence du saxophone de Zorn : ce dernier s'essaye plutôt à la guitare, la cithare ou aux claviers. Eye quand à lui développe son délire vocal, accompagné de bruits de jouets ou d'une rythmique trés débridé. On a de quoi prendre un peu peur à la base, mais comme le second volume, l'alchimie fonctionne parfaitement. Entre des délires expérimentaux, ambiant sombre, et passages psychédéliques, on est servis en surprise. La rencontre s'avère pleinement positive et les deux "Naninani" sont des excellents chapitres Zornien. Bel artwork, avec dans le livret des photos des deux hommes en train de faire les cons prés de cette tour que j'imagine japonaise...
jeudi 10 juin 2010
JOHN ZORN / FRED FRITH - Late works
Ils se sont rencontrés en 1978, sont restés amis durant plusieurs décénnies, et ont participé à l'évolution de la downtown scene de Manhattan. Pourtant, si on regarde bien, Fred Frith est nettement moins présent et significatif dans l'oeuvre Zornienne qu'un Marc Ribot (pour la guitare) ou qu'un Joey Baron (en tant que musicien). Le guitariste anglais aura tellement cumulé de projets durant les 25 dernières années, qu'il n'aura pas eu le temps de construire une collaboration continue avec le saxophoniste ; Quelques featuring ("Xu feng", "New traditions...", "Taboo and exile", "Godard...") et un groupe certes (Naked city), mais ou Frith était bassiste et dont la durée d'activité fut assez courte (4 ans). Reste 3 oeuvres digitales (les deux "art of memory" et le concert des 50 ans au Tonic) enregistré live, qui d'ailleurs n'étaient pas incontournable à mes yeux. Tout ça pour dire que ce disque en 2010, il n'était pas superflu dans l'absolu. Première réunion studio des deux musiciens, pour 50 minutes d'improvisation PURE (et parfois dure...). Dés l'ouverture avec "Foetid ceremony", je suis resté scotché. Le guitariste dans une espèce de dissonance sourde, et Zorn qui revoit tout painkiller défilé dans son cerveau. Sau-va-ge !!. Et jouissif par la même occasion. Les autres titres sont de l'improvisation brillante comme vous pouvez l'imaginez, la seule frustration étant qu'il aurait fallu voir visuellement la prestation, surtout celle de Frith qui arrive généralement avec une mallette bourré de matos pour jouer. Une grosse mention spéciale aussi au titre le plus long et le plus calme "the fourth mind", absolument génial, nous emmenant dans un jazz expérimental et hypnotique, prouvant l'art des deux improvisateurs à ne pas jouer uniquement dans un esprit saturé et noisy. "Late works" nous prouve de nouveau et sans aucune difficulté l'immense talent des deux compositeurs...
mercredi 9 juin 2010
JOHN ZORN - Baal book of angels 15
En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le repertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.
Encore un nouveau démon pour cette année, le 3eme depuis début 2010, avec pour ce coup çi une belle pochette violette. Le retour de Ben Goldberg sur Tzadik pour son "speech communication" (voir section radical jewish) a été une bonne aubaine pour Zorn de revoir le clarinettiste, et donc de lui proposer une petite session studio bouquin des anges. Rendez vous pris pour deux jours en novembre 2009 avec quelques potes du boss de Tzadik, et "Baal" est en deux sets dans la boite. Le trio d'accompagnement aurait pu tenir la baraque à lui tout seul : Greg Cohen à la basse (un vrai "true" masada, il connait le truc), Jamie Saft au piano (déja responsable de l'ouverture de la série), et Kenny Wollesen à la batterie (Zorn l'a beaucoup convié au vibraphone avec The dreamers, ça reste un putain de batteur interim de Joey Baron et qui jouait déja avec le New Klezmer trio). Ce all star band sert d'appui pour Ben Goldberg et sa clarinette, sur une idée de Zorn bien sur. La question bête demeure : "pouvions nous être décus du rendu ?". Beaucoup, tout comme moi, aurait répondu non, et ça ne sera pas le cas, cet opus est excellent. Alors oui, ça lit la partoche, puis ça se laisse improvisé par moment (certains titres sont assez long d'ailleurs), mais c'est toujours interprété avec un raffinement et un feeling ahurissant. Les amateurs de la serie et les Zornologues seront tout acquis à la cause de ce 15eme volume, assurément...
Encore un nouveau démon pour cette année, le 3eme depuis début 2010, avec pour ce coup çi une belle pochette violette. Le retour de Ben Goldberg sur Tzadik pour son "speech communication" (voir section radical jewish) a été une bonne aubaine pour Zorn de revoir le clarinettiste, et donc de lui proposer une petite session studio bouquin des anges. Rendez vous pris pour deux jours en novembre 2009 avec quelques potes du boss de Tzadik, et "Baal" est en deux sets dans la boite. Le trio d'accompagnement aurait pu tenir la baraque à lui tout seul : Greg Cohen à la basse (un vrai "true" masada, il connait le truc), Jamie Saft au piano (déja responsable de l'ouverture de la série), et Kenny Wollesen à la batterie (Zorn l'a beaucoup convié au vibraphone avec The dreamers, ça reste un putain de batteur interim de Joey Baron et qui jouait déja avec le New Klezmer trio). Ce all star band sert d'appui pour Ben Goldberg et sa clarinette, sur une idée de Zorn bien sur. La question bête demeure : "pouvions nous être décus du rendu ?". Beaucoup, tout comme moi, aurait répondu non, et ça ne sera pas le cas, cet opus est excellent. Alors oui, ça lit la partoche, puis ça se laisse improvisé par moment (certains titres sont assez long d'ailleurs), mais c'est toujours interprété avec un raffinement et un feeling ahurissant. Les amateurs de la serie et les Zornologues seront tout acquis à la cause de ce 15eme volume, assurément...
mardi 8 juin 2010
JOHN KING - 10 mysteries
Second disque du compositeur John King pour le label Tzadik, aprés un "allsteel" sortis 4 ans plus tôt. Superbe artwork pour démarrer, bien meilleur que le précédent. "10 mysteries" officie toujours dans le registre du string quartet, sauf que le fameux quartet en question change carrément de personnel : place à quatre nouveaux musiciens, deux petits jeunes, Mark Feldman à l'un des deux violons, et John King himself à l'alto. Je ne suis pas un grand fan de ce genre de formation, donc la première pièce éponyme n'a pas trop retenu mon attention, c'est du traditionnel dans le genre, faut aimer. En revanche, les deux autres compositions pour strings et électronique dégagent toutes les deux une tension palpable à chaque instant, un véritable sentiment dramatique. John King explique dans les notes du livret son processus de composition, laissant ainsi souvent l'improvisation prendre le dessus par rapport à des éléments éléctroniques établis ou non. En résulte une approche intéréssante pour tous les fervents du genre classique contemporain à dérive expérimentale. A découvrir...
dimanche 6 juin 2010
DEREK BAILEY & THE RUINS - Saisoro
Pour ce genre de disque, il y aura les "pour" et les "contre". Perso, je ne suis pas un grand fan du duo japonais, et encore moins du guitariste anglais, donc c'est vrai que cet opus ne m'a pas provoqué un grand émoi à l'écoute. La réunion des trois hommes eu lieu en 1994, durant 50 minutes de folie sonore. Si les ruins ne sont pas des habitués de l'improvisation à l'état pur, il pouvait compter sur le renfort de papy Bailey pour les guider. La rencontre sonne comme on l'imagine : de la dissonance massive d'un coté, des tonnes de breaks et cassures rythmique de l'autre. Alors disque génial et barré ou cacophonie inaudible ? Un peu des deux je pense. Disons que les quelques passages plus calmes et les onomatopés de Yoshida Tatsuya renforce le coté talentueux du trio au milieu de la grande déglingue noisy. Et voici définitivement une prestation qu'il aurait fallu voir visuellement plutôt qu'en subir les assauts auditivement de manière passive...
DAVID KRAKAUER - Klezmer, NY
Second disque de David Krakauer pour la radical jewish culture ayant vu le jour en 1998. Trés bel artwork, ça nous rappelle d'ou provient le label au moins, même si ce n'est pas le but revendiqué dans ce cas précis. Krakauer a pioché dans une thématique assez simple : il est fan de Sidney Bechet et de Naftule Brandwein. Or il se trouve que les deux légendaires clarinettistes ont tous les deux habités New York (de 1925 jusqu'à la fin des années 40 à peu prés), et le compositeur a essayé d'imaginer la rencontre des deux hommes, "tout simplement". Une légende du jazz face à un monstre sacré de la musique Klezmer, la rencontre aurait été étonnante, et Krakauer nous donne une embryon de réponse sur son eventuel rendu musical. Beaucoup plus expérimental que "Klezmer madness", on notera la forte présence de la guitare éléctrique, ainsi que d'Oren Bloedow à la basse qui groove. Sans être un mélange de jazz et de klezmer, la vision du clarinettiste est difficile à décrire, mais se laisse écouter avec beaucoup de plaisir. "Klezmer NY" nous prouve aussi facilement que David Krakauer est un musicien incroyablement doué, sa prestation sur ce disque est remarquable...
samedi 5 juin 2010
ROBERTO RODRIGUEZ / IRVING FIELDS - Oy vey !!!...olé !!!
Né le 4 août 1915 dans le lower east side, Irving Fields est le pur produit New Yorkais par excellence, et un des musiciens juifs de la première génération, pianiste émérite exercant depuis les années 40. Précurseur, il aura fusionner différents styles avec les rythmes latins de son origine cubaine, donnant la naissance à la fameuse serie des "....and bongos". Aujourd'hui, à plus de 90 ans, il continue à se produire plusieurs soirs par semaine au Nino's tuscany, un restaurant italien de Manhattan...
John Zorn et Roberto Rodriguez l'ont contacté afin de monter ce projet aventureux, destiné a faire rencontrer les racines de la musique juive et la nouvelle génération de la downtown scene. En résulte ce fantastique "oy vey...", dansant, chaud et enjoué à souhait. On retrouve quelques compositions du pianiste et certains morceaux du percusionniste, issus notamment de ces deux précédents efforts sur Tzadik. L'ensemble est evidemment ré-interprété avec tout un groupe d'accompagnement, même si le piano de Fields et les percussions de Rodriguez sont mise en avant ce qui est logique. Superbe chapitre une nouvelle fois, l'oeuvre de Roberto Rodriguez est vraiment l'un des must-have de la serie radical jewish culture à mes yeux...
John Zorn et Roberto Rodriguez l'ont contacté afin de monter ce projet aventureux, destiné a faire rencontrer les racines de la musique juive et la nouvelle génération de la downtown scene. En résulte ce fantastique "oy vey...", dansant, chaud et enjoué à souhait. On retrouve quelques compositions du pianiste et certains morceaux du percusionniste, issus notamment de ces deux précédents efforts sur Tzadik. L'ensemble est evidemment ré-interprété avec tout un groupe d'accompagnement, même si le piano de Fields et les percussions de Rodriguez sont mise en avant ce qui est logique. Superbe chapitre une nouvelle fois, l'oeuvre de Roberto Rodriguez est vraiment l'un des must-have de la serie radical jewish culture à mes yeux...
jeudi 3 juin 2010
JESSICA PAVONE - Songs of synastry and solitude
Jeune résidente de Brooklyn, Jessica Pavone est, en plus d'être mignonne, une artiste talentueuse de la nouvelle génération new yorkaise. Musicienne accomplie dans les instruments à corde d'influence "classique" à savoir le violon, violoncelle ou alto, les initiés ont pu l'apercevoir dans pas mal de disques d'Anthony Braxton, ou à collaborer avec quelques artistes de NY (Jeremiah Cymerman, Matthew Welch, etc...).
Fraichement signé sur Tzadik dans la série "Oracles" (dédié à la reconnaissance des femmes dans la scène expérimentale), voici un premier disque fort agréable. "Songs of synastry and solitude" officie dans le registre du string quartet, même si Jessica Pavone fait office de pure compositrice, pusiqu'elle ne joue pas une note sur son disque, malgrés la présence de ses instruments de prédilection. 11 titres brillants qui tape plus dans l'émotionel que dans la technique pure. Ca ne respire pas la gaieté de coeur parfois, mais ça en fait la beauté de l'objet. C'est même un des meilleurs volumes de la série pour tout avouer (même si je suis loin de tous les avoir écouter...). Artwork excellent, idée basique mais j'aime beaucoup...
Fraichement signé sur Tzadik dans la série "Oracles" (dédié à la reconnaissance des femmes dans la scène expérimentale), voici un premier disque fort agréable. "Songs of synastry and solitude" officie dans le registre du string quartet, même si Jessica Pavone fait office de pure compositrice, pusiqu'elle ne joue pas une note sur son disque, malgrés la présence de ses instruments de prédilection. 11 titres brillants qui tape plus dans l'émotionel que dans la technique pure. Ca ne respire pas la gaieté de coeur parfois, mais ça en fait la beauté de l'objet. C'est même un des meilleurs volumes de la série pour tout avouer (même si je suis loin de tous les avoir écouter...). Artwork excellent, idée basique mais j'aime beaucoup...
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