mardi 29 décembre 2009

PAINKILLER - Buried secrets

C'est avec quasi effroi que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas une ligne sur Painkiller au sein de Tzadikology. Alors le tir va être rectifié avec carrément l'ouverture d'une nouvelle section. Groupe mythique si il en est, j'ai toujours eu une petite préférence pour Naked city, qui développe le coté dingue de Zorn de manière structuré, tandis que Painkiller le développe plus de manière improvisé. Mais tout ceci reste du trés grand art...Comme je suis une feignasse, j'ai repiqué une kronik sur un webzine, de toute manière, la plupart d'entre vous connaissent et aiment l'un des trio les plus destructeurs que l'histoire de la musique ait connue...


Ils remettent ça en août et octobre 91 avec le disque Buried Secrets sorti en 92, durée 26 minutes, où leur musique va subir une évolution, va gagner en dépravation ce qu'elle perd en brutalité, même si les 3 premiers morceaux peuvent laisser croire à une classique continuité. En quatrième position se trouve en effet "Blackhole Dub", le genre de titre que Bill Laswell sortira sur son label Axiom: une plage emplie d'écho et de reverb construite autour d'une bass-line organique, où la batterie se pose de façon lourde et lente, toutes deux accompagnées de sombres samples et du saxophone qui tour à tour se fait caressant ou agressif. La parfaite transition pour ce qui suit et qui porte le nom de l'album, voyant débarquer comme invités spéciaux Justin Broadrick et GC Green, créateurs de Godflesh, groupe phare du Metal industriel, et qui cartonnait sur Earache à l'époque : presque normal qu'ils soient là, vu que Justin Broadrick est lui aussi membre fondateur de Napalm Death. Donc sur ce titre, ainsi que sur le dernier du disque, "The Toll", on a droit à un long voyage halluciné au tempo ralenti et mécanique, où la guitare abrasive de Broadrick répond à un Zorn torturé, où la basse accordée très grave de Green complète celle en distorsion de son alter-ego, où on ne sait plus si le rythme est tenu par Harris ou la drum-machine, chair de dieu. Les autres morceaux, du sixième au neuvième, se chargent cependant de tuer de nouveau la douleur d'une façon plus bestiale, même si on se demande ce qui est le plus douloureux à l'oreille !

6 commentaires:

  1. Merci pour ces deux beaux albums. je ne connaissais que talisman et l album des 50 ans de Zorn.
    Les ayant vu a paris en juin dernier (notamment avec frith et patton, miam miam), ça fais plaisir d approfondir la connaissance de cette formation.

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  2. j'en suis ravis, surtout que les deux tzadik que tu mentionnes ne sont pas les meilleurs du genre (surtout le 50th birthday...).

    Le concert de Painkiller à Paris, j'aurais couper une main à la base pour y aller (je pouvais pas a cause du taff...). Tu parles, Zorn, Laswell, le retour de Harris, Patton qui vient gueuler, et Frith en guest à la gratte (même si il ne me parait pas le plus adéquate pour cette formation, et pourtant j'aime le gars, un Buckethead serait de meilleur augure...). Bref sur le papier, ça claqué grave...

    Puis j'ai entendu pas mal de mauvais échos. Laswell qui s'etais fait piquer sa basse à l'aéroport l'aprem' apparement n'avait pas du tout envie, Harris correct sans plus, Patton qui pédalait dans la semoule, et une formation pas vraiment inspirée...J'ai un peu moins regretté du coup même si j'aurais aimé juger...

    D'autres témoignages de cette date ? qq'un y était ?

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  3. En effet, ce concert à la Cité de la Musique ne fut pas aussi grandiose que ce que l'on pouvait attendre.

    Je ne connaissais pas l'anecdote de la basse de Laswell, mais sur scène, il était étrangement absent (je me suis même demandé s'il n'était pas héroïnomane ! C'est pour dire). Patton et Frith sont arrivés pour les derniers morceaux. On a eu droit au côté irritant de Patton (que j'adore au deumeurant) : des gimmicks et du déjà-vu, des cris redondants et pas très bien sentis... Zorn n'avait lui non plus pas l'air super inspiré. Harris a été bon, bien que trop présent (sûrement pour compensé l'absence de Laswell). Restait Frith, qui a donné une grande leçon de musique de surtout d'écoute entre musiciens (ce que les autres n'avaient pas vraiment l'air de faire !). Un jeu inventif et très à propos. C'était une bonne chose que cette semaine zornienne commence par ça, car elle n'a fait que monter en puissance ensuite (Le monstrueux rappel d'Electric Masada avec Hath-Arob ! Et la soirée Magick fut fabuleuse...).

    J'aurais préféré voir Six Litanies for Heliogabalus prévu au départ... Tant pis !

    Bonne continuation !

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  4. Merci de ton témoignage !

    six litanies en live, ça l'aurait fait c'est sur !

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  5. Au sujet du concert de la Cité de la Musique d'il y a un peu plus d'un an, je tiens à préciser que Laswell était extrêmement malade, (en plus de jouer avec une basse de remplacement, la sienne ayant été perdue par Air France). Je l'ai croisé avec Zorn à la sortie de son hotel deux heures après le concert, il était épuisé. La bonne nouvelle, c'est qu'il a pu se soigner ensuite et que les live Laswell - Zorn continuent d'être d'actualité.

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