C'est avec quasi effroi que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas une ligne sur Painkiller au sein de Tzadikology. Alors le tir va être rectifié avec carrément l'ouverture d'une nouvelle section. Groupe mythique si il en est, j'ai toujours eu une petite préférence pour Naked city, qui développe le coté dingue de Zorn de manière structuré, tandis que Painkiller le développe plus de manière improvisé. Mais tout ceci reste du trés grand art...
Comme je suis une feignasse, j'ai repiqué une kronik sur un webzine, de toute manière, la plupart d'entre vous connaissent et aiment l'un des trio les plus destructeurs que l'histoire de la musique ait connue...
Mick Harris, batteur, fondateur du premier groupe de grindcore Napalm Death, qu'il quittera très vite après avoir inventé un nouveau drumkit rapide et violent, le blast-beat, pour ensuite se consacrer à des projets plus planants et malsains tels Scorn, Lull ou Quoit, pour cause de léger raz-le-bol du metal; le bassiste, Bill Laswell, spécialiste du free-jazz et du dub-ambient, producteur et remixeur passant d'une ambiance à l'autre avec Herbie Hancock, William Burroughs, Fred Frith, Swans, Public Image Ltd, etc... enfin le saxophoniste, John Zorn, figure de la scène new-yorkaise de musique expérimentale, poussant le jazz dans ses ultimes recoins jusqu'à le mutiler, vu comme l'un des compositeurs contemporains les plus influents de la fin du XXe siècle, peut-être parce qu'il considère le rock extrême - punk, noise, metal - comme de la ziq respectable...
Ces 3 personnalités ont déjà collaboré par paires, mais la toute première fois où elles joueront ensemble sera cette nuit d'avril 1991 où elles vont s'enfermer pour enregistrer une série de morceaux en one-shot, pour un disque faisant moins de 25 minutes sorti peu de temps après sur le label Earache, à l'époque spécialiste du metal extrême: ça commence par les cris de Harris, alors le saxo commence à hurler puis s'arrête, la batterie claque et roule, la basse impose sa distorsion, 30 secondes passent puis le tempo change subtilement et Zorn revient jouer, 20 secondes passent encore et intervient le 1er blast-beat de 10 secondes où Laswell semble jouer 2 lignes de basse en même temps pendant que le saxophone ébauche une mélodie, 20 autres secondes où le chaos s'ordonne en harmonie, puis les cris conjugués de Zorn et de Harris reprennent sur un blast-beat 2 fois plus furieux que le précédent où on se demande si ce n'est pas une guitare que tient Laswell, et on est enfin perdu... on se fait bouffer le crâne, brutalement puis subtilement, et ça dure 3 minutes et ça s'appelle "Scud Attack"; juste après, pour se reposer y'a un titre de 20 secondes, "Deadly Obstacle Collage". Et ça va continuer ainsi pendant 10 autres morceaux. En bref, une musique à l'image de la pochette, où des motifs de textiles orientaux aux couleurs chatoyantes entourent des photos noir & blanc tirées d'un institut médico-légal, en particulier celle d'un cadavre de femme enceinte ouverte du cou au pubis, avec l'enfant à naître visible parmi les viscères: le disque s'intitule Guts Of A Virgin, la légende Painkiller est en route...
dimanche 27 décembre 2009
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