mardi 14 juillet 2020
ELLIOTT SHARP - XenocodeX
Premier disque d'Elliott Sharp sur le label tzadik sortis en 1996. Pochette ultra nébuleuse et musique cathartique sont au programme des réjouissances. Une première pièce nommé "X-topia" ouvre le disque de ces 20 minutes. Un string quartet assez dissonant se met en place et le compositeur new yorkais saupoudre le tout d'effets électroniques et disgressions bruitistes. Assez intéressant mais pas transcendantal non plus, ça nous rappelle parfois certains travaux de clint Mansell avec le kronos quartet. La seconde plage s'appelle "intifada" et dure quand à elle 30 minutes. Une intifada désigne en général une révolte contre un régime oppresseur ou un ennemi étranger. La pièce a été composé en 1992 dans le cadre du festival "radical jewish culture" (dont le nom doit forcément tous vous parler) de Munich et demeure avant tout une réflexion sur le sionisme d'une part, et sur le nationalisme "fanatique" qui entraine généralement tout type de violences. Sharp nous mettant brièvement l'accent sur les violences entre les peuples israéliens et palestiniens. Puis vient cette pièce sonore encore plus complexe que la première, puisque le string quartet se trouve dorénavant accompagné par Sharp à la guitare modifié et clarinette. Expérimentale, innovante, surprenante, cette trame sonore est vraiment sympathique à entendre. L'ensemble du disque vaut donc clairement le coup d'oreille...
samedi 11 juillet 2020
IKUE MORI - Myrninerest
Tant que Zorn sera le boss de Tzadik, il y aura des disques d'Ikue Mori sur le label. C'est comme ça, elle fait partie des meubles, elle est comme chez elle. Son "art" m'a souvent laissé perplexe, que ce soit sur disque (relisez mes chroniques précédentes d'elles) ou bien en live que j'ai vu plusieurs fois, avec des prestations scéniques d'une transe absolu, à savoir elle assis derrière son laptop en train de faire ses bruits bizarres, les spectateurs se barrant tous petit à petit pour aller boire des coups. Mais bref, en 2005, elle balançait cet album, le premier pour la série Oracles dédié aux femmes dans la musique expérimentale. Sa présence dans cette section peut s'expliquer par le fait que ce disque est un hommage à une autre femme artiste Madge Gill, une femme au destin improbable, né en 1918 et décédé en 1961 complétement alcoolique, en grande dépression suite à la mort de plusieurs de ces enfants ; elle aura exercé son art dans la clandestinité et son œuvre sera découvert après sa mort par sa fille, elle est maintenant une figure importante de ce qu'on appelle "l'art brut". "Myrninerest" est le nom de l'esprit dont s'était affublé Gill lors de ces périodes de créativité troublées et c'est le nom de ce disque d'Ikue Mori que j'ai trouvé pour le coup un peu moins pire que d'habitude : plus ambiant, cosmique sympathique, etc...Qui sait, peut être que je commence à m'y faire ? il ne m'aura fallu que 15 ans donc...
mardi 7 juillet 2020
MANY ARMS - Suspended definition
Many arms, acte 2. Le trio de Philadelphie/NY revient en 2014 pour de nouveau tout dévaster sur son passage. Leur premier donnait sérieusement mal à la tête, ils ont décidés de donner dans la surenchère pour cette suite, c'est tout à leur honneur et c'est le doliprane qui en sera que ravis ! Deux grosses nouveautés sont à signaler ; Premièrement, exit la formule power trio déjà bien sanglante, un quatrième larron se joint à la fête, Colin Fisher, un saxophoniste de Toronto et certainement un pote à eux. Deuxièmement, les compositions ne sont plus collectives, elles sont le fruit de chacun des musiciens : 4 membres, 4 compositions en tout qui oscille entre 9mn20 pour la plus courte et 14mn40 pour la plus longue. Je vous avais prévenu, ils sont la pour nous taper sur la gueule et rien d'autres. Le quatuor poursuit donc dans sa veine free-rock hyper sauvage, basé certes sur de l'improvisation dans des structures écrites, mais la, on frôle la démence par moment. Le renfort du saxophone accentue évidemment le potentiel versant free jazz de l'ensemble, et c'est réellement impressionnant, les gars sont des monstres sur leurs instruments respectifs. L'ensemble est d'autant plus intéressant car chacun a un peu prêcher pour sa paroisse : l'intro à la basse est le fruit de la compo du bassiste, la longue intro à la guitare est l'œuvre du guitariste, etc, mais au sein de long morceaux complexes et fous qui traverse tout type de phases. Parfaitement la came de Zorn, on comprend facilement pourquoi ce disque est sortis sur Tzadik...
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