lundi 19 août 2013

JOHN ZORN - Filmworks XIX (The rain horse)

Poursuite rétrospective de la serie des filmworks de John Zorn, débuté en 1986 et se poursuivant inlassablement de nos jours. On retrouve tout cette série dans la archival serie de Tzadik, qui couvre tous les enregistrements que sort le compositeur new yorkais de nos jours. Le Filmworks XIX date de 2008, et couvre la bande son d'un film d'animation du réalisateur russe Dimitri Geller et qui s'intitule "The rain horse". Peu d'informations sur la genèse du film, mais il est en ligne sur le tube, et a gagné apparemment quelques prix d'animations dans les pays de l'Est. Je n'ai perso pas trop aimé mais ce n'est pas trop le sujet...

Après une requête par mail du jeune russe pour obtenir une licence de plusieurs morceaux du book of angels, Zorn, curieux, demanda à voir son travail et fût séduit par sa vision unique, sa technique et son langage unique et hermétique de l'animation. Le compositeur suggéra, comme c'est déjà arrivé sur d'autre filmworks, d'enregistrer une session complète de nouveaux morceaux pour le même prix, ce qui remplis de joie Dimitri Geller, a priori amateur de l'œuvre Zornienne. Bossant à ce moment la sur le disque "The dreamers", gardant en tête les atmosphères des titres que souhaitait acquérir à la base le réalisateur, et potassant durant quelques semaines les compositions de ce volume, John Zorn voulu d'abord recruter le duo Feldman/Courvoisier, mais indisponible pour cause de tournée. Hésitant entre plusieurs instruments (le vibraphone de Kenny Wollesen ou les flûtes de Steve Gorn), Le maestro se reporta sur Greg Cohen (fraîchement revenu d'Europe), Rob Burger (un vrai improvisateur créatif dans un style folk/classique) et Erik Friedlander (le plus lyrique de son entourage).

Le trio arriva en studio le 15 octobre 2007 en avance et commença à parcourir les partitions. Mais l'accordéon de Rob Burger sonne faux dans ces compositions, Zorn lui demande de changer contre le piano, au désarroi du musicien qui déteste en jouer (lui rappelant les cours étant enfant). Et pourtant, il a effectivement un sacré touché, plus sensible et raffiné que d'autres musiciens de la downtown. Dans la tradition des sessions de Filmworks, l'enregistrement fut le fruit d'un travail acharné durant toute une journée, mais à 18h, les 11 compositions étaient en boite, juste à temps pour que Friedlander récupère sa fille et que Greg Cohen puisse se rendre au concert de jazz de Woody Allen ou il est contrebassiste (tous les lundi soir au Carlisle, un hôtel luxueux de l'upper east side). Le disque fut mixé avec Marc Urselli (autre collaborateur fidèle de Zorn mine de rien) dans la foulée et à 21h, l'affaire était bouclé : 40 minutes de musique pour un film d'animation de 12 minutes. Peut être que le réalisateur étendra son film questionne John Zorn, mais comme il le dit lui même, Ennio Morricone lui a dit il y a quelques années "pense aux compositions musicales, pas au film !". Appliqué ici avec brio par un trio qui nous change du fameux et récurrent Masada string trio. Un beau volume à (re)découvrir, une superbe musique de chambre lyrique et majestueuse...

5 commentaires:

  1. Bien d'accord avec toi. Une des très belle réussite de la série !
    Stéphane67

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  2. Bonjour. Je vous écris, car j'avais repéré deux albums de John Zorn, dans un style proche de celui de Steve Reich, sorti dans une même année il me semble, mais je ne sais plus lesquels... C'est peut-être dans ces pages (sûrement même) que je les avais repérés. Si vous pouviez me les indiquer, vous seriez vraiment gentil.

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  3. Bon, je crois que j'en ai trouvé déjà un... The Gnostic Preludes, mais il me semble qu'il y en a un autre...

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  4. Salut

    Je connais en partie l'œuvre de Steve Reich, donc "The gnostic preludes" oui, certainement. Je ne vois pas trop pour l'autre...Il faudrait écouter...

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  5. The Mysteries s'inscrit dans la même logique que The Gnostic preludes mais ressemble moins à du Steve Reich. Les derniers morceaux de A Vision In Blakelight sont très proches.

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