Enregistré le Filmworks XVI laissera quelque peu John Zorn sur le carreau : le processus fût long (chose rare pour un filmworks), douloureux, et laissera pas mal de trace quand à l'envie de continuer dans cette voie. La sortie de plusieurs autres disques (book of angels, compilations diverses), quelques dates dans le monde, la création du club The stone à Manhattan, des projets qui auront maintenu le compositeur hors de la phase de composition pour le 7eme art. Les deux projets de documentaire tombe assez vite sur la table, mais Zorn les range dans un placard, ne se sentant pas prêt à rempiler d'entrée de jeu pour des difficultés logistique ou des pannes de créativité. Après un rêve salvateur au mois d'août, le gourou revisionne le documentaire de Martina Kudlacek début septembre, les images font mouche, le déclic se fait, la musique est composé en une après midi, les 9 compositions sont enregistré deux jours après en quelques heures, nous sommes revenus au rituel sacré des filmworks : créativité, spontanéité, rapidité d'exécution. Un line up un peu différent qu'à l'accoutumé est mis en place : Jon Madof à la guitare (pour sa seule apparition dans un filmworks de mémoire), Shanir Bidule à la basse, Kenny Wollesen à la batterie, et Zorn lui même au piano et saxo. Les titres sont pour la plupart dans un registre easy-listening/exotica, brillant et mélodique, instaurant une atmosphère reposante. On notera juste la présence du tonitruant "gogogo", free-jazz balancé durant 8 minutes à bout portant avec le maître lui même au sax. Jon Madof est particulièrement convaincant en remplaçant de Ribot et Wollesen est vraiment un batteur exceptionnel. Le documentaire retrace la carrière de Marie Menken, une réalisatrice indépendante américaine qui jouit d'un succès d'estime aux USA.
Ray Bandar est un chercheur scientifique californien qui a un hobby pas très banal : il collectionne les crânes d'animaux depuis les 70's, et en possède de nos jours plus de 7000 (sa collection devrait finir dans un musée en Californie, condition pour qu'il puisse importer les crânes de par le monde); Un documentaire assez captivant proposé la réalisatrice Beth Cataldo, vous pouvez en visionner une partie sur le tube. Cette dernière contacta Zorn afin d'utiliser une chanson du filmworks XIV dans le documentaire, mais une licence était impossible, la saxophoniste proposa donc pour le même prix de composer une courte bande son complètement originale (Zorn explique d'ailleurs qu'il est un vraiment fan du cinéma et que chaque film devrait posséder sa propre bande son). Il était d'ailleurs familier avec le sujet puisque il avait visité une exposition de Bandar à San Francisco l'année précédente avec ses potes Larry Ochs, William Winant et Mike Patton. La réalisatrice fût ravis par l'idée : après avoir emprunté une série de percussions à Billy Martin, John Zorn rentre dans le studio de Jamie Saft le 7 septembre avec Cyro Batista pour enregistré 5 titres de percussions très tribal et groovy, de quoi coller avec la coté "animaux sauvages" de la collection à Bandar. Un plaisir à enregistrer selon Zorn (il n'exclut pas un jour l'option d'enregistrer un disque en duo avec son percussionniste favori) et une bonne expérience à vivre, bref, toute la recette d'un bon filmworks en somme...
J'ai une tendresse particulière pour ce volume, trés réussi à mes oreilles.
RépondreSupprimerVous oubliez de préciser que les deux bandes son sont entrecroisées (alternance d'un titre du premier film et du second) ce qui contribue grandement à en faire un disque trés cohérent.
Stéphane67
tu as raison, merci de la precision...
RépondreSupprimerJe ne comprends pas bien le projet. Mais je suppose à l'image qu'il s'agit d'un documentaire scientifique. Personnellement, je n'aime pas trop. Mais j'aimerais bien entendre cette bande-son.
RépondreSupprimerTrès franchement, je n'ai jamais aimé les documentaires comme celles-ci. Je les trouve assez effrayant. Je préfère ceux qui montrent le côté amusant de la science, ceux qui sont parfois enfantins.
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