vendredi 28 décembre 2012

JOHN ZORN - Rimbaud


101eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Packaging new era de Tzadik, Superbe une fois de plus et dans la même veine que "Mount analogue", l'impression d'un livre relié façon vieux manuscrit, avec des portraits de Rimbaud à l'intérieur et les descriptifs d'usage. Je ne surprendrai personne en dévoilant que ce disque est un hommage au poète français du même nom, et plus particulièrement à quatre de ces poèmes marquants qui correspond aux quatre compositions du disques qui dépassent toutes la dizaine de minutes.
 
On connait l'amour de John Zorn pour la littérature française et ses protagonistes (les multiples pièces classiques avec des titres en français), c'est en 2012 avec un disque complet que le maître new yorkais revient, hommage appuyé à Arthur Rimbaud. "Bateau ivre", composition classique contemporaine conduite par Brad Lubman (le chef d'orchestre quasi attitré de Zorn) interprété par 7 musiciens et enregistré en live au Miller theater en décembre 2011 à NY lors d'une résidence de Zorn à la Columbia university. Excellente dans le genre, on est dans l'esprit zornien de la composer serie. "A season in hell", pièce électronique avec Ikue Mori au laptop et Zorn lui même au sampler (assez étonnant), noisy et cathartique, je ne suis pas super client de l'esprit de Mori et trouve cette composition un peu plate. "Illuminations" renferme une pièce également enregistré en décembre 2011 au Miller theater, avec un trio virtuose qui officie dans le jazz à la base feutré par la composition, mais qui dérive de manière surprenante dans un feeling plus sauvage. Trevor Dunn y est monstrueux à la basse, Kenny Wollesen ferait presque la nique à Joey Baron à la batterie, et Stephen Gossling s'adapte parfaitement au piano. Mais evidemment, on retiendra surtout la dernière pièce improbable du disque, "conneries", ou Zorn y joue tous les instruments (sax, piano, orgue, guitare, batterie), alternant passages bruitistes, plages ambiantes oppressantes, accalmies latentes et schizophrénie musicale. Pour l'accompagner, Mathieu Amalric, acteur/réalisateur assez connu pour nous les français, mais que les étrangers découvriront avec surprise : il récite ici un extrait de "l'album Zutique" de Rimbaud avec une verve et une gouache inspirée qui fait plaisir à entendre, tels un acteur de théâtre d'époque, complètement immergée dans le tourbillon de Zorn et vivant son texte comme Rimbaud aurait pu le faire. Une vrai bonne surprise.
 
Une oeuvre singulière et unique, mais tout à fait dans l'esprit Zornienne, un hommage dont son auteur peut être fier, et que lui seul pourrait conjurer comme le dit avec humour la tranche Tzadik. Pour fêter sa 100eme référence, la série des archives ne pouvait espérer mieux...

5 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour cette chronique. C'est toi qui l'a supprimé ton autre blog (celui sur ta collection de disques)? Dans tous les cas, dommage, j'avais trouvé plein de bonnes idées d'écoute (Mindset, The apples...)

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  2. merci

    hélas oui, j'ai supprimé l'autre blog tout simplement parce que google me demandait de payer pour pouvoir continuer à mettre des photos (un abonnement au mois assez onereux qui plus est...)

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  3. Et puis n'hésite pas à me faire signe si jamais tu trouve quelque chose d'aussi bien qu'Oxbow sur un autre label que Tzadik ou Hydrahead (que désormais j'essaye de suivre aussi).

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  4. pas convaincu par ce disque. la dernière pièce avec mathieu amalric fait référence au côté scatho de Rimbaud. il faut quand même savoir que l'album zutique est une vaste blague de Verlaine et Rimbaud un peu comme les saillies gainsbourienne à la tv.ce n'est pas du tout représentatif de l'écriture rimbaldienne et ça Zorn culturellement l'a surement pas saisi.

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