dimanche 29 juillet 2012

JOHN ZORN - Nosferatu


97eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Packaging new era de Tzadik, un digisleeve à l'artwork minimaliste qui aurait pu être plus attrayant étant donné la thématique je pense, un livret de la pièce de théâtre dont ce disque est la bande et les crédits du disque, on a vu mieux dans le genre. C'est pour le spectacle d'une troupe polonaise que ce score a été composé. Et, pour la petite histoire, on se doit de préciser qu'il est sorti le jour des 100 ans de la mort de Bram Stoker (auteur de Dracula), le 20 avril 1912 donc...

Ce disque de John Zorn aurait pu évidemment faire partie de la série des filmworks de par son contenu : hommage non dissimulé au film de Murnau "Nosferatu", l'un des premiers films d'horreurs reconnus, sortis en 1922 sur les écrans (film muet en noir et blanc, il est assez souvent diffusé en France sur arte), qui s'inspirait largement du roman de Bram Stoker paru en 1897. A la grande satisfaction de son public fidèle, John Zorn a changé son cercle de collaborateurs ce coup çi, nous dévoilant ainsi de nouvelles sonorités. Kevin Norton aux percussions et batterie, Rob Burger impeccable au piano et à l'orgue, et le grand retour de Bill Laswell à la basse, ça faisait un moment qu'il n'était plus apparus sur un disque de son comparse dans Painkiller. Ces sonorités de basse sont absolument saisissantes, l'association de Zorn au piano ou orgue couplé à Burger fait clairement son effet, et quand le sax s'invite sur quelques titres, c'est du grand art. "Nosferatu" visite pas mal de facettes zornienne, de la ballade au jazz, de l'ambiant à l'expérimental bruitiste, du dub au hardcore façon Painkiller (sur "the battle of good and evil" ou encore "the slalking"). L'ensemble est assez cohérent, du moins jouissif et surprenant pour les zornologues. On se réjouira donc de cette nouvelle oeuvre incroyable, et on aurait aimé voir l'utilisation de la musique dans la pièce polonaise (qui ne doit utilisé que les titres les plus calmes je pense). La remarque idiote du jour viendra entre une eventuelle affiliation entre John Zorn et Tom Waits : ils utilisent regulièrement les mêmes musiciens (Ribot, Cohen entre autres...), Zorn nous offre donc ce disque ayant pour inspiration l'univers de Bram Stoker, Waits à joué le rôle de Reinfield dans le film de Françis ford Coppola "Dracula"...A quand une collaboration ?

13 commentaires:

  1. Très bon album à mon avis, comme un filmworks très dynamique. Le point essentiel de cette review est en effet le rappel qu'il s'agit finalement d'un nouveau line-up!

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  2. Je ne partage pas votre enthousiasme. Pour moi, ce disque sonne comme un bien pietre filmwork. Les compositions sont faibles et les meilleurs passages avec Zorn au sax sentent le réchauffé (Painkiller en nettement moins bien). Bref, j'ai été trés déçu mais peut être en attendais je trop vu le thème abordé.
    Je n'ai pas eu envie de le réécouter énormément...
    L'artwork est superbe en revanche (comme toujours...)
    Stéphane67

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  3. Moi qui était à la recherche d'albums musicaux sur le thème du vampire, voilà une référence que je vais rapidement ajouter à mon escarcelle !

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  4. Hésitez pas à tous balancer vos avis, c'est intéréssant les différences d'opinion !

    merci à tous

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  5. alors je suis partagé entre ta chronique et l'avis anonyme du 30 juillet.
    Après plusieurs écoutes je trouve que c'est un bel album malgré tout. Les morceaux "Jonathan Harker" et "Renfield" sont carrément envoûtants selon moi (le jeu de Burger y est pour quelque chose).
    Bon, "The Battle of Good and Evil" est très proche du "Leviathan" de I.A.O., mais c'est comme ça avec Zorn, il creuse profond dans le sillon de sa propre création (et celle des autres aussi parfois, ce qui est également le propre du processus créatif). D'ailleurs "Deolate Landscape" me rappelle beaucoup des ambiances de "Soliloquy for Lilith" de Nurse With Wound (j'avais déjà évoqué l'influence de Stappleton sur Zorn ici mais le gars qui m'a répondu m'a cassé les couilles en me faisant la leçon sur les sources d'inspirations patatipatata...)En tout cas le "Soliloquy" je vous le recommande vivement! Et puis merci pour ce très bon blog et "Another Bullshit" est super aussi. Merci

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    1. Salut Magusimon,

      Je me permets de rebondir sur ton post.

      Je ne cherchais aucunement à te casser les couilles lors de ma dernière réponse sur les influences. Je ne cherchais pas non plus à donner une leçon, ou à gagner je-ne-sais-quelle joute intellectuelle.
      Je voulais simplement définir les termes d'une discussion qui aurait pu être fructueuse, mais qui fût avortée.
      Je répète que j'aurais très sincèrement et sans aucun cynisme quelconque aimé que tu approfondisses les liens que tu voies entre Zorn et Stapleton (au-delà de résonances formelles. Car dans le même genre, il semble indéniable que Zorn a écouté "Buchenwald" de Whitehouse, et encore plus "Thank Your Lucky Stars", pour composer "Never Again" sur "Kristallnacht", mais bien que je m'en persuade, rien ne me le prouve concrètement et irrévocablement).

      Cela m'intéressait que tu développes tes arguments.
      Et faire part de ce savoir aux autres aurait été totalement dans l'esprit de ce blog, où on peut lire des chroniques intéressantes et pertinentes, souvent fouillées, parfois péremptoires (mais c'est le jeu de la chronique !), mais toujours généreuses et pédagogues.

      Bref !
      Je ne veux pas monopoliser les colonnes de ce sympathique PK pour des broutilles stériles...

      Je suis d'accord avec toi sur les magnifiques morceaux "Harker" et "Renfield" où Burger est brillant (j'ai aussi de l'affection pour "Mina").

      ... Et j'adore moi aussi "Soliloquy for Lilith" (mais, comme je l'ai déjà dis, ma baffe Nurse with Wound reste "Salt Marie Celeste").

      Merci de ton attention.
      Et merci à toi PK pour ces retours récents de Marciac et de NYC !

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  6. De rien 777, c'est toujours un plaisir de te lire aussi...

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  7. attention nosferatu premier film d'horreur de l'histoire du cinema, c'est faux et c'est hénaurme de dire ça ! il y a déjà tous les films de grand guignol de meliès et un de ses films datant de 1896 se nomme le manoir du diable par exemple.en 1922 le cinema a plus de 20 ans et déjà beaucoup de films derrière lui dans tous les genres.

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  8. Ok, je rectifie.
    Dans les mémoires communes, on a surtout retenu Nosferatu, mais tu a l'air de connaitre le sujet, donc tu dois avoir raison...

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  9. J'aime beaucoup chaque morceau mais j'ai du mal à l'écouter car il y a trop d'ambiances différentes pour coller à mon humeur du moment. R. Burger est vraiment extraordinaire du coup j'ai acheté City of strangers dans la foulée. Y-a-t-il d'autres disques de Zorn dans lesquels B.Laswell joue comme stalker dub ?

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  10. "city of strangers" est excellent. Je l'avais kroniké il me semble

    Tu peux retrouver Bill Laswell sur les disques "IAO" et "taboo and exile" de Zorn, ainsi que tous les Painkiller

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    1. Sur le premier Golden Palominos (1983)Zorn et Laswell ont déjà l'air de bien s'éclater!

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