
lundi 30 juillet 2012
MAMORU FUJIEDA - The night chant

dimanche 29 juillet 2012
JOHN ZORN - Nosferatu

Ce disque de John Zorn aurait pu évidemment faire partie de la série des filmworks de par son contenu : hommage non dissimulé au film de Murnau "Nosferatu", l'un des premiers films d'horreurs reconnus, sortis en 1922 sur les écrans (film muet en noir et blanc, il est assez souvent diffusé en France sur arte), qui s'inspirait largement du roman de Bram Stoker paru en 1897. A la grande satisfaction de son public fidèle, John Zorn a changé son cercle de collaborateurs ce coup çi, nous dévoilant ainsi de nouvelles sonorités. Kevin Norton aux percussions et batterie, Rob Burger impeccable au piano et à l'orgue, et le grand retour de Bill Laswell à la basse, ça faisait un moment qu'il n'était plus apparus sur un disque de son comparse dans Painkiller. Ces sonorités de basse sont absolument saisissantes, l'association de Zorn au piano ou orgue couplé à Burger fait clairement son effet, et quand le sax s'invite sur quelques titres, c'est du grand art. "Nosferatu" visite pas mal de facettes zornienne, de la ballade au jazz, de l'ambiant à l'expérimental bruitiste, du dub au hardcore façon Painkiller (sur "the battle of good and evil" ou encore "the slalking"). L'ensemble est assez cohérent, du moins jouissif et surprenant pour les zornologues. On se réjouira donc de cette nouvelle oeuvre incroyable, et on aurait aimé voir l'utilisation de la musique dans la pièce polonaise (qui ne doit utilisé que les titres les plus calmes je pense). La remarque idiote du jour viendra entre une eventuelle affiliation entre John Zorn et Tom Waits : ils utilisent regulièrement les mêmes musiciens (Ribot, Cohen entre autres...), Zorn nous offre donc ce disque ayant pour inspiration l'univers de Bram Stoker, Waits à joué le rôle de Reinfield dans le film de Françis ford Coppola "Dracula"...A quand une collaboration ?
samedi 21 juillet 2012
JOHN ZORN - Mount analogue

Avec « Mount Analogue », le nouvel opus de sa prolifique discographie, John Zorn est allé puiser son inspiration dans la vie et l’œuvre du philosophe mystique Georges Ivanovitch Gurdjieff. D’autres ont repris ses compositions orchestrales ou, comme Keith Jarrett, leurs transcriptions pour piano réalisées par de Hartmann. Zorn a préféré composer une suite de près de 40 minutes prenant la forme d’un voyage initiatique glissant avec fluidité d’un paysage à l’autre comme au détour d’un col de montagne ou d’un tunnel reliant des vallées enchantées. Un film sonore…
La composition ressort de sa série des file cards : une série de fiches minutieusement préparées qu’il s’agit ensuite d’agencer dans le bon ordre et dans la fièvre du studio… La direction d’orchestre y est donc aussi importante que la composition. La formation choisie par Zorn est le quartet Banquet of the Spirits de Cyro Baptista, augmenté du vibraphone de Kenny Wollesen. Dans le livret de l’album, John Zorn confie avoir découvert Gurdjieff à 15 ans à la lecture de « Rencontres avec des hommes remarquables » alors qu’il fréquentait la librairie Weiser au bas de Broadway. D’autres œuvres mystiques allaient suivre, de Gurdjieff ou de ses disciples, toutes marquantes pour l’adolescent : c’est aussi par cette librairie qu’il découvrit In Search of the Miraculous ou Crowley qui allait également inspirer plusieurs de ses œuvres mystiques de ces dernières années. Mais sans jamais adhérer à l’un de ces groupes philosophiques, Zorn considère qu’il y a puisé une philosophie et une exigence qui constituent son axe de vie d’artiste et de créateur. Mais le surréalisme et Dada le fascinaient tout autant (Zorn évoque sa rencontre avec Salvador Dali en 1969 !) et c’est l’œuvre de René Daumal qui a concilié les deux mondes. Et notamment éclairé par ses dessins sa vision du Mount Analogue, cette île invisible reliant le Paradis et la Terre vers laquelle vogue le navire « Impossible »…Zorn a passé trois semaines à écrire l’ensemble des 61 séquences, entouré des livres de Gurdjieff et se repassant en boucle le film que Peter Brook a consacré aux Rencontres avec des hommes remarquables. À sa grande surprise, le compositeur constata que l’ordre d’écriture des séquences s’imposait miraculeusement comme une évidence et qu’il s’agissait bel et bien d’une Suite. Restait à l’enregistrer : 3 journées marathon du 13 au 15 juin 2011, les musiciens travaillant entre 12 et 16 heures par jour, finissant même à 5 heures du matin en une occasion, John Zorn ne s’octroyant que 2 heures de sommeil entre temps et ne mangeant quasiment rien… Après coup, Zorn s’est aperçu que la pleine lune tombait pile ces jours-là, avec même une éclipse totale le dernier jour ! Trois passages furent supprimés en studio, le tout début et la toute fin de l’œuvre durent être retravaillées, mais l’essentiel de l’enregistrement s’appuie scrupuleusement sur la composition dont les fragments enregistrés l’un après l’autre s’emboîtent comme un puzzle dont la cohérence saute aux yeux en bout de course.
Extrait de la chronique d'Alex Dulith, zornologue convaincus, dont je n'aurais pas dit mieux sur le processus de création de ce chapitre Zornien. Reste mon modeste avis : une oeuvre captivante de bout en bout, et un nouvel édifice de renom dans la carrière du maître new yorkais. L'utilisation du banquet of the spirits apporte une authentique nouvelle coloration dans les sonorités exotiques, et satisfait mon envie de voir John Zorn utilisé des nouveaux collaborateurs au lieu de son cercle habituel. Un opus incontournable est a vu le jour en 2012...
jeudi 5 juillet 2012
JOHN ZORN - The gnostic preludes

Je reprendrai pour le coup la tranche Tzadik qui nous avoue donc que Zorn renoue avec de la musique de chambre avec "simplicité", inspiré par Debussy, le courant minimaliste et ses principaux auteurs (Reich, Riley, et Glass) ainsi que les traditions ésotériques spirituelles. La musique présente se veut donc "lyrique et hypnotique, parfaite pour la méditation du matin, les aprés midi solitaires et les contemplations de minuits". On pourra toujours sourire des fameux descriptifs du label new yorkais mais ils ont le mérite d'aiguiller l'auditeur néophyte, qui ne confondra ainsi pas un disque d'Easy listening zornien avec du Painkiller. Sinon, les connaisseurs seront autant ravis et étonné de voir le retour de Bill Frisell à la guitare dans la giron de Zorn, ces dernières collaborations restant Naked city et "New east traditions..." qui avait vu le jour en 1997 (on passera l'incursion du 10th masada anniversary en 2003). Associé à Carol Emanuel à la harpe et Kenny Wollesen au vibraphone, voici enfin un trio de musiciens un petit innovant et qui change du cercle habituel de musiciens new yorkais. La musique s'en ressent, car sans changer vraiment de registre, le lyrisme du disque s'en retrouve décuplé, avec une composition magnifiquement orchestré de toute manière. 8 préludes splendides, véritable havre de paix qui pousse effectivement à la méditation très facilement. Brillante idée de faire revenir un vieil ami guitariste. Et superbe chapitre de la quête mystique, certainement la meilleure du genre...
Inscription à :
Articles (Atom)