91eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Digipack classique de la "new era" tzadik, quoiqu'on sent que les frais de fabrication ont été réduit pour le coup, par rapport à l'insert en papier (au lieu du carton) qui sert à maintenir le disque. Beaucoup de sigles mystérieux dans le digipack, correspondant aux 12 enigmes du disque. On retiendra surtout le livret du disque et, surprise, des notes de John Zorn datant de 2010, ce qui n'etais plus arrivé depuis un moment.
Ces notes seront un peu le point de départ de cet avis écrit, certes peu argumenté, mais résolument définitif en ce qui me concerne. Le point de départ du disque fut la phase de composition de Zorn en 2010, et notamment le titre de "Apparitions" de Moonchild qu'on retrouve sur "Ipsissimus". Mélangant de la composition avec aucune tonalité centrale, des parties improvisées "conduites" et des passages noise prédéfinis, le duo Ribot/Dunn en fit un des coup d'éclat de la session studio, et leur exhaltation de musiciens fut conséquente apparement. C'est donc dans cette optique que le duo fut reconduit pour un disque entier intitulé "Enigmata" et pensé uniquement pour la collision guitare et basse. Zorn semble ensuite se justifier de la difficulté d'écoute du disque : les rockeurs n'apprécieront pas l'absence de batterie, la distortion heavy alienera les jazzeux, les éléments de composition ne plairont aux puristes de l'improvisation, et vice-versa d'ailleurs. La traduction de la suite du livret suivra ensuite ci dessous, les fans de Zorn seront intéréssés de le savoir je pense.
Sinon, "Enigmata" n'est pas trés plaisant à l'écoute. Une longue et fastidieuse improvisation à l'oreille, chiante, sans cohésion, ni passion, du moins à mes yeux. Un chapitre anecdotique de l'univers du maitre de l'East village. Zorn posséde cependant assez de recul pour le comprendre et le deviner, et en fait un brillant plaidoyer à lire. Voila certainement pourquoi j'aime et je respecte ce compositeur.
"Enigmata est pour certaines personnes, pas les plus nombreuses, ce qui prouvera les difficultés d'écoute même parmis mes plus fidéles suiveurs. Mais je fais ce que je juge le plus apte à faire sans me soucier de ce que le monde extérieur peut penser, vouloir et s'attendre [...]. Je ne justifie pas les incompréhensions qui entoure la plupart de mon travail, je veux que les gens l'apprecient, mais ce n'est en aucun cas ma motivation, ni ma raison pour le créer. Mon but, ma raison, ma vie est le travail lui même, mon oeuvre fera son chemin par la suite.
Ce que je fais tombe dans les barriéres entre ce qui est compris/incompris, definissable/elusif, accepter/non désiré. Il y a des bénéfices à ces barriéres, d'éxister dans l'underground. Cela permet une liberté de créer sans se soucier des restrictions marketing, des pressions sociales ou des classifications reductrices. [...].
C'est une nouvelle musique, une musique au dela des genres. Les nouveaux outils ont besoin d'être analysé, les oreilles ouvertes ont besoin de l'apprécier. En resulte que la plupart des gens ne savent pas encore quoi en faire, et ont parfois besoin d'emettre des jugements basé sur l'ignorance et les incompréhensions. Il y a quelque chose de triste sur ce constat, mais il y a aussi quleque chose d'excitant et de libérateur. Aprés toutes ces décénnies, cette musique a encore besoin d'être définis et nous avons encore beaucoup de liberté par rapport à ça. Nous existons encore dans les rues (et non les institutions), nous vivons, nous grandissons, nos travaux sont en flux constant, et en plus d'être excitant pour l'artiste, nous rendons les institutions musicales et l'audience d'aujourd'hui trés mal à l'aise.
L'un des problémes d'expliquer l'inconnu et qu'on en est vite réduit au connu. Il n'y içi pourtant aucun danger. La musique parle un langage secret qui nous laisse avec un sentiment de constant paradoxe. Se perdre dans un processus de création peut permettre de se perdre dans le mystére en lui même, mais pour invoquer les mystéres, il y a un prix : Le monde ne peut pas être prêt pour cette musique. Honnête, imaginative, cathartique, et passionnément interprété. Elle est ce qu'elle est, et n'a aucune prétention de n'être rien d'autre que ce qu'elle est."
John Zorn, NYC, 2010
mercredi 7 septembre 2011
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