Si il y a évidemment une épreuve que pouvait passer brillamment le duo taré Ruins, c'est bien celle du live. Leur musique folle et débridé est taillé pour ça, et si je ne les ai jamais vu en concert (il y a eu peu de tournée en Europe), j'imagine qu'ils doivent être hyper impressionnant : grâce certainement à une technique et dextérité folle et hors du commun, l'écoute des disques l'atteste à elle seule. Enregistré au Mandala de Tokyo le 12 juillet 2000, ce live possède un son canon, et une fureur encore plus sidérante qu'en studio. En revanche encore une fois, aucune trace audio du public, une récurrente sur les disques Tzadik estampillé "live", sans qu'on sache vraiment pourquoi. Le tracklist de 23 plages tape dans tout le back catalogue du groupe, allant dans des blasts soniques de 40 secondes jusqu’à quelques compositions complexes de 5 minutes. Lors du rappel d'une vingtaine minutes, un pote se joint à eux sur scène avec son violon électrique, pour encore un peu plus de folie, notamment lors d'un "hard rock medley" assez hilarant. Magnifique pochette une nouvelle fois, une récurrente chez Ruins, et un excellent chapitre issus du pays du soleil levant...
lundi 30 novembre 2020
RUINS - Symphonica
J'avais déjà kroniké sur mon blog deux disques du duo frappadingue Ruins : un disque traditionnel du combo, et une rencontre avec le guitariste anglais improvisateur Derek Bailey qui faisait donc du coup un trio. Nous voici de retour sur la New japan avec cet enregistrement qui modifie encore une fois la donne : on a le droit cette fois à un quintet ! Apparition une nouvelle fois du look "caillasse style", et le duo nous livre pour le coup, et comme son nom l'indique, leur propre vision de la symphonie. En plus de Yoshida Tatsuya à la batterie et de Sasaki Hisashi à la basse, se sont rajouté un claviériste aux sonorités cosmiques avec son synthé, et deux chanteuses japonaises. L'ajout de ses trois musiciens supplémentaires apporte une coloration incroyablement différente aux compositions de Ruins, donc on en retrouve pourtant trois sur des disques précédents mais en version minimaliste "ruins classique". Le groupe semble avoir enregistré normalement en duo, puis a ajouté le clavier ainsi que les choeurs. Yoshida y chante tout le long son chant "kobaïen" imaginé, sur lequel les chanteuses se greffe parfaitement. Le clavier s'accorde parfaitement avec toutes les cassures, breaks, et disgressions de la section rythmique, offrant des titres riches et imprévisibles. Alors évidemment, l'ensemble perd en identité "Ruins" et sonne plus comme du rock progressif des 70's, comme il en a existé des milliers de groupes. Mais pour un disque ayant vu le jour en 1998, il demeure tout simplement phénoménal de folie. Je pense que Zorn tenait la sa vision du psyché 70's à lui. Ce "symphonica" est en tous cas à découvrir d'urgence, même les fans de Ruins seront surpris...
dimanche 29 novembre 2020
BUN CHING LAM - ...Like water
J'avais déjà chroniqué le second disque de Bun ching Lam sortis en 1998 et que vous pouvez retrouver dans la catégorie "composer serie", j'avais été moyennement convaincu d'ailleurs. Ce premier disque sortis l'année d'avant en 1997 m'a beaucoup plus séduit. "...Like water" porte bien son nom : il y a une plénitude et un calme comme si on regardait un lac tout calme sur une berge dans la forêt. On oeuvre içi dans un minimalisme expérimental vraiment sympa, frôlant parfois avec de l'ambiant. La compositrice chinoise a fait appel au trio Abel/Steinberg/Winant pour donner vie à l'opus, il aurait d'ailleurs été expressément composé pour eux. On retrouve donc qui s'entrecroise un piano, un violon, et des percussions qui s'avère souvent être du marimba, ou autres instruments tubulaires qui sont plus dans une veine relaxante qu'autre chose. Fait assez notable, le disque est assez court (27 petites minutes au compteur), mais il n'indispose jamais du coup. Difficile d'en faire une plus longue description (comme chaque disques Tzadik ?) mais ce volume de la composer serie demeure fort agréable et je recommande sans soucis ce "...Like water". Détail amusant : Bun Ching Lam vit à Paris désormais et demeure facilement joignable pour nous autres français (son numéro de téléphone est même inscrit sur son site...)
vendredi 13 novembre 2020
GUY KLUCEVSEK - Stolen memories
Du old school Tzadik pour ce disque qui est le 18eme de la série Composer et qui date de 1996. Le label fête ses 25 ans cette année, joyeux anniversaire ! Guy Klucevsek est une connaissance de John Zorn puisque qu'il vit dans une maison de Staten Island et traîne dans la downtown scene depuis 1985. C'est en plein milieu de sa discographie que parait ce superbe disque sur le label new yorkais. C'est en entendant une mélodie africaine à la radio que l'accordéoniste eu l'idée de composer "stolen memories", il griffonna sur un papier toutes les partitions des futurs morceaux puis les oublia dans son bureau ! ce n'est qu'en faisant le ménage chez lui des mois plus tard qu'il retrouva ses notes et eu l'idée de les exploiter. Il réunit son groupe le "Bantam orchestra" pour donner vie aux titres : on retrouve les deux soeurs Parkins aux violons et violoncelle, Achim Tang à la basse et Klucevsek lui même à l'accordéon et au piano. Les neuf titres sont superbes, même si trés honnêtement, il ne rappelle en rien un coté africain. On est plutôt transporté dans un univers de mélodies juives, comme la radical jewish culture nous en a pondu des centaines d'exemples, certainement la faute à la présence de l'accordéon. On relèvera spécifiquement le superbe et ambiancé "Tesknota" (en mémoire à John Cage) qui dure 14 minutes et qui est d'une beauté lyrique magnifique. Mais les autres titres sont également excellents et ce disque "archive " de Tzadik mérite grandement d'être découvert...
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