samedi 28 février 2015
NED ROTHENBERG - Ryu nashi/No school
Il y a déjà pas mal de kroniks de Ned Rothenberg sur le site pour que je m'épargne une présentation du compositeur amis de longue date de John Zorn. Retrouvez ses disques sur la composer serie, la Radical jewish culture, et la Key serie entre autres. En mars 2010, Ned se retrouve catapulté dans une nouvelle section du label, la New japan (consacré comme vous le savez déjà au pays du soleil levant) sans pour autant être japonais. L'explication est assez simple : Ned Rothenberg a appris l'usage et l'art du Shakuhachi, une flûte chinoise faites en bambou avec cinq trous, largement récupéré par la culture et folklore japonais depuis le VIeme siècle. Le compositeur aura appris l'instrument avec les deux plus grand maitres de l'instrument, et se consacre donc pour la première fois à l'étude et création musicale dans cette veine. On se souvient d'ailleurs de Rothenberg sur un des titres de "The gift" de Zorn, avec un morceau magnifique d'influence asiatique ou on pouvait entendre la flûte en question . Cinq musiciens en tout (Shakuhachi, violon, shamisen), diverses explorations avec parfois une voix sur un titre, les autres plages demeurant instrumentales. Comme on pouvez s'en douter, l'ensemble sonne d'une zen-attitude qui rappellerais presque de l'ambiant. Les sonorités de l'instrument nous renvois d'ailleurs dans les terres campagnardes japonaise, et c'est avec grand plaisir que ce disque s'écoute pour se relaxer et réfléchir. Une jolie incartade proposé par Ned Rothenberg, séduisante et gracieuse, qui nous fait voyager dans la tradition japonaise d'époque...
KOREKYOJINN - Isotope
Korekyojinn = les deux membres de Ruins accompagné d'un guitariste qui répond au doux nom de Kido Natsuki, qui a joué dans un groupe au nom improbable de Bondage fruits, et qui demeure un tueur de la six cordes sans aucune discussion possible. Second disque du combo sortis sur Tzadik en avril 2005, "Isotope" est en fait un disque live enregistré dans deux petits clubs de Tokyo en 2004. A partir de la, que dire de plus sur ces titres absolument hallucinant du trio ? Qu'ils repoussent certainement les limites techniques d'une noise expérimentale instrumentale avec une maîtrise qui frôle l'indécence. 13 titres complètement fou, qui frise souvent avec l'improvisation, mais qui retombe toujours dans des structures pourtant établies, à ce niveau la, c'est plus que de la musique, c'est aussi des mathématiques, et surtout un feeling absolument terrifiant. Yoshida Tatsuya est quasi un extraterrestre derrière sa batterie (comment fait t'il pour enchaîner tout ce qu'il fait sans jamais se tromper, ni être fatigué ?). Le second (ou troisième, on ne sait plus trop) bassiste est une bête de foire, et leur nouveau compagnon guitariste n'est pas en verve, et supplante clairement Derek Bailey qu'on a pu apercevoir avec le duo sur "Saisoro". La musique de Ruins est souvent fascinante, mais il manque souvent la présence d'une guitare ou on se dirait "Le power trio ultime". Chose faite avec Korekyojinn. Disque ma-ssif...
dimanche 15 février 2015
JOHN ZORN - Alastor book of angels 21
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
Eyvind Kang qui pose ses mains sur les partitions du Book of angels. Une évidence quand on y pense après réflexion, le violoniste/traveller ayant depuis toujours été dans le giron de Tzadik, même si il alterne ses sorties de disques avec Ipecac (un coup l'un, puis l'autre), il est donc pote avec Zorn et Patton. Mais il est vrai que ses disques sont empreint d'un mysticisme et d'une spiritualité hors normes, et que le cadre pouvait donc parfaitement collé avec l'esprit de Masada. On ne sait pas combien de temps exactement a pris l'enregistrement du disque (juste que les sessions se sont réparties entre NY et Seattle) mais le gaillard a du y passer un paquet d'heures étant donnée la richesse luxuriante de ces dix titres. Une tripotée de musiciens (on en compte dix sept minimum), Kang lui même ne joue pas moins de quinze instruments. Alors musicalement, cela sonne t'il bien ?. Oui, bien sur serait t'on tenter de dire. La formule fonctionne même à plein régime, et Zorn pourrait confier deux autres volumes au violoniste que je n'y retrouverai rien à redire (cela serait même mieux que le masada string trio n'est ce pas ?). L'ensemble sonne à l'évidence comme les propres disques du compositeur, à savoir cette world music qui oscille entre évasion, spiritualité et grandiloquence réservée. On en prend plein les oreilles, on voyage, on respire, et c'est assurément un grand bonheur. Aucun titre ne se démarque spécialement à mes yeux, l'ensemble forme une trame hyper cohérente, instinctive, et d'une beauté supérieure. A l'image de ce "Xaphan" qui en avait marqué plus d'un il y a déjà 6 ans (on rappelle que Kang fait partie épisodiquement de Secret chiefs 3), "Alastor" nous offre une vision fantasque et magnifique du book of angels, et apporte un vent de fraîcheur inégalé sur la série qui commence à frôler la saga incontournable de Tzadik...
Eyvind Kang qui pose ses mains sur les partitions du Book of angels. Une évidence quand on y pense après réflexion, le violoniste/traveller ayant depuis toujours été dans le giron de Tzadik, même si il alterne ses sorties de disques avec Ipecac (un coup l'un, puis l'autre), il est donc pote avec Zorn et Patton. Mais il est vrai que ses disques sont empreint d'un mysticisme et d'une spiritualité hors normes, et que le cadre pouvait donc parfaitement collé avec l'esprit de Masada. On ne sait pas combien de temps exactement a pris l'enregistrement du disque (juste que les sessions se sont réparties entre NY et Seattle) mais le gaillard a du y passer un paquet d'heures étant donnée la richesse luxuriante de ces dix titres. Une tripotée de musiciens (on en compte dix sept minimum), Kang lui même ne joue pas moins de quinze instruments. Alors musicalement, cela sonne t'il bien ?. Oui, bien sur serait t'on tenter de dire. La formule fonctionne même à plein régime, et Zorn pourrait confier deux autres volumes au violoniste que je n'y retrouverai rien à redire (cela serait même mieux que le masada string trio n'est ce pas ?). L'ensemble sonne à l'évidence comme les propres disques du compositeur, à savoir cette world music qui oscille entre évasion, spiritualité et grandiloquence réservée. On en prend plein les oreilles, on voyage, on respire, et c'est assurément un grand bonheur. Aucun titre ne se démarque spécialement à mes yeux, l'ensemble forme une trame hyper cohérente, instinctive, et d'une beauté supérieure. A l'image de ce "Xaphan" qui en avait marqué plus d'un il y a déjà 6 ans (on rappelle que Kang fait partie épisodiquement de Secret chiefs 3), "Alastor" nous offre une vision fantasque et magnifique du book of angels, et apporte un vent de fraîcheur inégalé sur la série qui commence à frôler la saga incontournable de Tzadik...
DORA JUAREZ KICZKOVSKY - Cantos para una diaspora
Après une ennuyeuse première apparition avec un trio vocal nommé Muna Zul sur la série Oracles, l'une des trois membres, Dora Juarez Kiczkovsky, revient une dizaine d'années après pour sortir son second effort solo sur la radical jewish culture. Née en Israël, La chanteuse a suivis ses parents qui sont ensuite partis vivre au Mexique, ou elle réside toujours, tandis que sa famille est dispersé en Europe de l'est, Espagne ou encore en Argentine. Très active, elle a aussi composé les musiques de plusieurs pièces de théâtre, et fait plusieurs apparitions dans des films mexicains. Le but complètement dévoué de ce disque est de rendre hommage à l'arbre généalogique de sa famille en reprenant des chansons séfarades traditionnelles tout en les modernisant dans la forme, en gardant comme base le fond. Le titre du disque l'annonce sans équivoque, la diaspora juive étant la première dans l'histoire a avoir été reconnue. Sachant que je n'avais pas accroché son précédent trio, ce disque est plutôt une agréable surprise même si tous les morceaux ne se valent pas. La principale qualité reste la musicalité de l'ensemble, puisque plusieurs musiciens sont présent, guitare, percussions, basse, accordéon s'alterne, voir même plusieurs musiciens qui s'évertue à effectuer des acrobaties vocales pas loin de l'esprit du beat box. Dora est quand à elle une bonne chanteuse, un jolie timbre de voix, avec des chansons en yiddish ou ladino, selon les influences de la chanson interprétée. On pourra la rapprocher de Sofia Rei si certains ont besoin de repères. Ajoutez à cela une pochette ludique, une bonne humeur communicatrice, et vous obtenez un chapitre sympathique de la radical jewish...
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