samedi 5 avril 2014

JOHN ZORN - Music and its double

15eme volume des travaux de chamber music de John Zorn. Avec le temps, on peut légitimement penser qu'il apprécie de plus de plus les travaux de ce type : plus mystique, plus technique, plus réfléchie, plus exigeant, plus captivant, "plus"....L'abandon récent des filmworks, la réduction des projets plus extrêmes ou les concerts diminuant tendent à nous le confirmer.

Alors on aime ou on aime pas, mais les disques se multiplient assez rapidement. "Music and its double", soit la réponse non voilée à l'œuvre d'Antonin Artaud "the theatre and its double", figure artistique archi-récurrente dans l'œuvre zornienne (qui a du influencer au moins une dizaine de ses disques). Trois compositions sont au programme. Premièrement "A rebours", composé en 2010, commissionné par Charles Wuorinen, et dans laquelle on retrouve pas mal de musiciens habitués des musique de chambre du gourou new yorkais (on compte dans les rangs William Winant, Fred Sherry, Jennifer Choi, David Fulmer, etc....le tout dirigé par Brad Lubman). 10 musiciens en tout, pour une pièce qui retrouve le côté ésotérique de "magick" ou "rituals" de cette même section. Hommage appuyé à Ligeti, les onze minutes présentes sont captivantes de bout en bout...

"Ceremonial magic", composé en 2011, écrite pour un duo batterie/violon même si une variation au violon seul devrait peut être voir le jour. David Fulmer et Kenny Wollesen prennent place dans le studio de Marc Urselli pour interpréter les 20 minutes du titre, découpé en 4 plages. Hyper technique, assez frappé, voila une prestation qui doit être hallucinante en live, mais qui fatigue un peu sur le long terme en studio, comme ce genre de prestations l'exigent. quelques mots clés cité par Zorn : incantation, moments d'hypnose alterné à une transe avec des aspects cérémonial. Tout un concept...

"La machine de l'être" composé en 1999, interprété pour la première fois à l'opéra de NY début 2011, est inspiré des dessins d'Artaud fait durant ses dernières années lorsqu'il sera interné à l'asile de Rodez. 12 minutes intenses qui explore le dramatique et l'émotionnel, composé ici pour une cantatrice soprano et un large ensemble orchestral. Pas de paroles présentes, mais des variations de voix plus ou moins intenses dont l'apogée interviens au final, la cantatrice Anu Komsi déclara d'ailleurs à Zorn que la pièce ne pouvait pas être plus longue car trop intense. Étrangement enregistré en Finlande et conduit par un orchestre inconnu des services new yorkais, Zorn ne livre pas d'explications la dessus. Une pièce folle et cathartique, assez classique des travaux du compositeur pour la composer serie.

Artwork exécuté par John Zorn, c'est assez rare donc on peut le signaler, il faut savoir apprécier l'art abstrait...

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