Je ne pourrais pas cette fois çi me fendre du petit texte d'intro habituel pour les filmworks : démarré en 1986, publié à partir de 1995 sur Tzadik et depuis 2008 sur mon modeste blog, ce volume vingt cinquième du nom sera à priori le dernier. La décision est tombé un peu comme un couperet et a du en étonner plus d'un. Mais John Zorn se justifie pleinement dans le livret accompagnant le disque : la création des bandes sons de films l'intéresse moins qu'à ses débuts, et il se servait de ce prétexte durant des années pour convier les musiciens et enregistrer en studio assez rapidement une musique différente, accessible, mélodique, moins exigeante techniquement et surtout très spontanée. Mais après toute ces années, puis l'enregistrement de projet comme the dreamers ou l'Alhambra love songs, le saxophoniste a réalisé qu'il n'avait plus besoin d'excuses extérieures pour enregistrer ce genre de musique. Ajoutons à cela les difficultés de communication et d'entente avec certains réalisateurs (ou pire leur entourage), voila schématiquement ce qui aura eu raison de la motivation du compositeur à composer des bandes sons de films...
Pour finir par un compte rond ou par superstition numérologique (allez savoir...), Tzadik a donc fouillé les cartons pour réunir les morceaux de 3 projets différents, mais qui ont la particularité de tous avoir été composé au piano solo. En premier lieu, différents petits courts métrages sur l'ouverture du premier musée juif de Moscou, dirigé par Oren Rudavsky, réalisateur proche de Zorn avec qui une collaboration sur deux filmworks passés. 2012 était une année hyper booké pour John Zorn mais il n'a pas eu le cœur de dire non à un vieil ami ; de par la teneur des images historique en noir et blanc, le new yorkais a de suite pensé à du piano solo. Seul bémol, après plusieurs coup de fils passés, aucun pianiste du cercle Zornien n'est disponible dans les prochains jours (certainement dans les rangs Rob Burger, John Medeski, Jamie Saft, Uri Caine, Sylvie Courvoisier...), reste deux options : le jouer lui même (mais ses compétences sont limités dixit lui même) ou abandonner le projet. Puis petit coup du destin : Zorn était invité à un concert de jazz au Guggenheim museum le lendemain et décida d'y aller en journée pour voir le groupe répété (il confesse d'ailleurs que ces nuits sont consacrés à l'écriture et à la composition) face à la belle journée printanière en traversant central park à pied. Une fois sur place, il découvre Omri Mor, jeune pianiste israélien dont il a beaucoup entendu parlé et il est scotché par sa technique et son feeling unique. Une fois branché, le rendez vous en studio est pris quelques jours après et 14 titres sont enregistrés, tous superbes et lyriques. Zorn sera particulièrement conquis, il annonce d'ailleurs l'enregistrement futur d'un book of angels du trio du pianiste pour mi-2013 mais ça n'a pas pu se faire à priori...
Ensuite, Marc Levin, autre réalisateur déjà habitué des filmworks demanda à Zorn quelques titres de Masada en licence pour son nouveau documentaire sur NY "Schmatta", puis ce dernier lui improvisa au piano trois titres lors d'une session rapide le 15 juin 2009. Le style assez sombre et lunaire de Zorn au piano est assez classique du genre, pas incontournable, avouons le. Puis pour finir un titre inédit interprété par Rob Burger "Beyond the infinite" qui n'avait pas trouvé sa place sur le disque "The goddess"
Comme on dit dans le cinéma, "rideau" sur les filmworks. Nous verrons en fait par la suite et au fur et à mesure des nouveaux travaux Zornien si la série nous manque ou pas. Elle nous a offert cependant de superbes moments musicaux et c'est surtout cela que l'on retiendra...
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