Longtemps indissociée de l'histoire de la Kitchen à New York, l'œuvre de MEREDITH MONK mêle des éléments de danse, de théâtre, de film et de musique, et se situe bien sûr au confluent de toutes ces disciplines contemporaines. Principalement connue comme chanteuse pour l'emploi de techniques vocales étendues (chuchotements, cris, grognements, sanglots, chant diphonique, etc...), cette admiratrice de HENRY COWELL et de LA MONTE YOUNG - une représentation de The Tortoise, His Dreams and Journeys la marqua de façon indélébile en 1966 - se vit rattachée au courant minimaliste dont elle fut néanmoins la première à remettre l'appelation en cause. Sélectionnée par elle-même à partir de ses archives personnelles, cette compilation couvre une grosse première moitié d'une carrière éblouissante, depuis ses performances solo du milieu des années 60 jusqu'aux travaux plus prestigieux sur ECM qui la firent connaître lors des deux décennies suivantes. Best of d'une subjugante pionnière des nouvelles musiques.
Résumé de la toile. Et superbe disque que nous propose Tzadik, on sent une forme de consécration pour John Zorn de sortir une oeuvre de Meredith sur son label, les notes du livret l'atteste et ce dernier n'hésite pas à écrire qu'elle est une renaissance et la mére spirituelle de tous les musiciens talentueux de la downtown scene. Les notes du livret se poursuive ensuite avec la compositrice elle même qui relate chaque processus et anecdotes des titres. Des travaux assez vieux donc, s'étalant entre 1966 et 1976. Je ne suis pas énorme fan des travaux à haute teneur vocal de ce genre, mais force de constater que Meredith Monk était effectivement une précurseur dans l'approche expérimentale couplé à du chant. A découvrir pour ceux qui aime...
mardi 20 mars 2012
LESLI DALABA - Timelines
Lesli Dalaba, trompettiste de la downtown scene, ayant joué entre autre avec les ensembles de Wayne Horvitz, d'Elliott Sharp ou de LaMonte Young. Son unique disque pour la série Oracles est vraiment ambitieux pour le coup : synthétiser toute l'histoire de la planète Terre en 48 minutes de musique. Vous n'y aviez pas pensé ? Lesli l'a fait, et avec brio j'ai envie d'ajouter. Oeuvre absolument indescriptible dans l'absolu, elle est composé en trois grande parties de 15 minutes qui correspondent a différente parties de l'humanité, entrecoupé d'interlude au Berimbau. Line up imparable sinon : Dalaba a la trompette, Carla Kihlstedt au violon, Zeena Parkins à la harpe, et Ikue Mori au laptop. Expérimental, mais aussi avec un touché ambiant et progressif indéniable, le quatuor emprunte l'improvisation du jazz pour le couplé avec l'approche de composition de la musique de chambre. Joué avec du coeur, "Timelines" est un superbe volume de série Oracles à découvrir d'humeur résolument baroudeuse...
STEVEN BERNSTEIN - Diaspora suite
John Zorn, grand gourou de la downtown scene, avait prévenu Steven Bernstein, responsable de la série Diaspora sur la radical jewish culture : "si il doit y avoir un prochain volume, je veux que ce soit que des compositions originales". Certes il y avait quelques arrangements traditionnels sur les autres volumes, mais voila l'art et la manière de mettre un coup de pression direct, Zorn croyant surtout à l'énorme potentiel de compositeur du trompettiste. C'est lors d'un concert de 2007 en hommage au réalisateur Robert Altman que l'idée de ce disque a germé, les compositions précédentes avaient été largement arrangé et structuré, place à la liberté absolu pour cette fois. Si il avait enregistré chaque volume dans des villes différentes auparavant, Berstein a cette fois décidé de rester chez lui, dans la ville de Oakland (Californie) afin de donner vie aux 12 titres qui composent ce "diaspora suite". Appel de ces plus camarades musiciens de la west coast (dont les reconnus Ben Goldberg, Peter Apfelbaum, ou John Schott) et enregistrement express dans une même pièce durant une unique journée, de 12h à 6h du soir avec une pause déjeuner au milieu (!). Du trés trés lourd. Dans la tradition musicale Hébraïque satiné de Miles Davis/Gil Evans, c'est du jazz absolument magnifique auxquel on a le droit. Virtuosité, improvisation, ambiance sombre, c'est un trés grand moment de musique. Volume important de la radical jewish !
samedi 17 mars 2012
JESSE HARRIS - Cosmo
Encore une délicieuse anomalie que cette arrivée de Jesse Harris dans les rangs de Tzadik, comme l'incursion récente d'Anthony Braxton ou de Terry Riley. Gagnant d'un grammy award, compositeur de Norah Jones ou de Solomon Burke (entre autres), compositeur d'un film de Ethan Hawke, Jesse Harris n'est pas à priori issus de la scène expérimentale pure souche, mais demeure un élément de la downtown scene à part entière (Il participe d'ailleurs au concert parisien de John Zorn en Mars 2013). Aprés neuf disques en solo, voici donc son premier album entièrement instrumental, brillant de surcroit, ce qui ne gache rien à l'affaire. L'affiliation avec Tzadik ne choquera cependant pas les fervents du giron de NY, puisqu'on y retrouve pas mal d'habitués, qui sont tout naturellement des amis de Harris : Kenny Wollesen aux percus, batterie, Rob Burger à l'orgue, piano, Tony Scherr à la guitare, Doug Wieselman au tambourin, etc...12 compositions magnifiques et trés variés, pasant du jazz à la folk, de la musique brésilienne au rock, bref, comme le dit Zorn, la pop instrumentale dans la tradition de Burt Bacharach. Un opus frais, léger, facile à écouter et ceux à tous moments de la journée comme un disque de The dreamers. Chouette volume...
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