Le blog est resté plutôt inactif ces derniers temps car j'ai écouté pas mal de rock et d'autres trucs variés. Quand mon quart d'heure expérimental reprend le dessus, je me replonge dans Tzadik (eh eh).
Définition de la musique : "La musique est l'art consistant à arranger et à ordonner sons et silences au cours du temps : le rythme est le support de cette combinaison dans le temps, la hauteur, celle de la combinaison dans les fréquences, etc. Dans certains cas, l'intrusion de l'aléatoire a cependant dénié tout caractère volontaire à la composition.". C'est le concept du groupe à 100 % si on y réfléchit bien, répondant ainsi à toute personne se demandant "est ce de la musique ?".
Avec The Hub, je n'ai pas été déçus pour le coté "barré". Pour faire court, le sextet est l'un des premiers groupes de musique électronique en réseau à vocation "live". Ca se passe au début des années 80, les six lascards décide de joindre leurs forces pour assommer son auditoire à coups de musique électronique improvisée et noisy. On voit d'ailleurs la génése du projet via un livret bien garnies de textes, documents, photos et schémas variés. Triple album (le premier de la composer serie si je ne m'abuse) remplis ras la gueule de toute la discographie, Tzadik nous gâte de ce point de vue.
Pour être franc, j'ai vraiment du mal à m'enquiller les trois disques d'affilée. Je ne suis pas dans l'ensemble fan de laptop et d'improvisation pure et dure, donc ce ne sera pas mon oeuvre préféré du label. Mais remis dans le contexte de l'époque, The hub se sont avérés de vrais précurseurs, c'est indéniable. Une oeuvre hors du commun avec une vision innovante et purement expérimentale, voila qui devrait cependant plaire aux amateurs du label dans l'ensemble...
jeudi 27 mai 2010
jeudi 13 mai 2010
BEN GOLDBERG - Speech communication
Aprés plusieurs années sans n'avoir rien sortis sur le label New Yorkais, voici le retour en fanfare de Ben Goldberg sur Tzadik, à la grande joie de tous le monde. A l'instar de Naftule Brandwein pour les old school, et de Ned Rothenberg ou David Krakauer pour ses pairs contemporains, Goldberg est un des clarinettistes les plus talentueux en activité aujourd'hui au sein de la nouvelle scène juive si chère à Zorn. L'homme s'était illustré sur la radical jewish culture au sein du New klezmer trio, pour trois disques remarquables dans le genre. Tzadik reste flou et mentionne brièvement une nouvelle incarnation du trio sur la tranche noir, mais c'est bel et bien sous son patronyme solo que sort cet opus, car d'une part Ben Goldberg a entièrement tout composé seul (ce qui était aussi le cas auparavant cependant), et d'autre part Dan Seamans a laissé sa place au reconnu Greg Cohen à la basse, tandis que c'est toujours Kenny Wollesen qui assure la batterie. Franchement, je suis pas mécontent du nouveau line-up : ça a de la gueule sur le papier, et "Speech communication" nous le prouve facilement par la suite. Enormément de feeling et de télépathie émane des 10 morceaux présents. On sent que les répétitions n'ont pas du être nombreuses, et l'improvisation plane sur beaucoup de passages. Mais le talent des trois hommes suffira à rendre l'oeuvre plus que bénéfique. Cohen nous sort des lignes de basse improbables (son toucher incroyable en font un maître avec son instrument), Wollesen est relativement en retenue, dans le plus pur feeling jazzy. Les deux musiciens contrebalancent avec Goldberg et sa clarinette, qui du coup apporte la touche klezmer indispensable à la Radical jewish culture. "Speech communication", disque excellent dans sa catégorie et vraiment recommandé, on a hâte de découvrir "Baal" du coup...
lundi 10 mai 2010
STEVEN BERNSTEIN - Diaspora Hollywood
L'un des musiciens phare de la Radical jewish, ici avec son 3eme chapitre datant de 2004. Je veux bien croire que le trompettiste est l'un des meilleurs vendeurs de la section, car honnêtement, ses oeuvres sont quand même un peu au dessus du lot (sur certains Tzadik plus typé jazz "lambda"). Aprés nous avoir prouvé tout son amour pour le r'n'b de la Nouvelle Orléans ("diaspora soul") et son affection pour le free jazz ("diaspora blues").
Le compositeur s'est inspiré des historiques de compositeurs europèens ou juifs de NY qui avaient tous comme point commun de migrer vers Hollywood dans les années 50, ville promu nouvel eldorado culturel, et dont la renommée n'est jamais redescendu d'ailleurs pour le 7eme art. Bernstein reprend donc aussi pleinement son concept de Diaspora qu'il affectionne tant, le titre du disque etant ensuite dans une continuité logique. Nouveau quintet mis sur pied, avec cette fois l'ajout d'un vibraphone en plus des traditionels basse, batterie, saxo et trompette. Les 11 titres présent ici sont fortement imprégné du jazz west coast, et les influences juives se ressentent peu. On est plutôt balancé dans l'univers feutré des années 50, costards, cadillacs et caméras old school à l'appui. On navigue d'ailleurs souvent dans une atmosphère quasi cinématographique, un véritable bonheur à écouter allonger. De loin le disque le plus reposant et fantasque de Steven Bernstein, dont l'incursion en Californie aura été un vrai délice pour nos oreilles...
Le compositeur s'est inspiré des historiques de compositeurs europèens ou juifs de NY qui avaient tous comme point commun de migrer vers Hollywood dans les années 50, ville promu nouvel eldorado culturel, et dont la renommée n'est jamais redescendu d'ailleurs pour le 7eme art. Bernstein reprend donc aussi pleinement son concept de Diaspora qu'il affectionne tant, le titre du disque etant ensuite dans une continuité logique. Nouveau quintet mis sur pied, avec cette fois l'ajout d'un vibraphone en plus des traditionels basse, batterie, saxo et trompette. Les 11 titres présent ici sont fortement imprégné du jazz west coast, et les influences juives se ressentent peu. On est plutôt balancé dans l'univers feutré des années 50, costards, cadillacs et caméras old school à l'appui. On navigue d'ailleurs souvent dans une atmosphère quasi cinématographique, un véritable bonheur à écouter allonger. De loin le disque le plus reposant et fantasque de Steven Bernstein, dont l'incursion en Californie aura été un vrai délice pour nos oreilles...
mardi 4 mai 2010
ORI DAKARI - Entrances
Né en Israël et récent immigrant à New York, il n'en fallait pas plus pour ce jeune guitariste d'être signé sur la Radical Jewish culture qui n'en finit plus d'être un vivier incroyable d'inspiration pour toute une religion dissiminé à travers le monde (on saluera d'ailleurs l'exposition sur cette section du label faites par le musée d'art et d'histoire du judaïsme à Paris, que je vais visiter prochainement...).
Ori Dakari nous offre une interprétation impeccable de 8 titres de jazz souple et reposant. Hormis le dernier titre avec le compositeur seul au piano, "entrances" s'agrémente autour d'un quintet solide et brillant : guitare, basse, batterie, piano et saxophone. Le compositeur n'a pas voulu forcément attirer la lumière sur lui, et la guitare est souvent plus proche de l'accompagnement que du lead. Chaque instruments y va parfois de son solo, et l'ensemble sonne résolument inspiré. Le saxophoniste n'est autre que Uri Gurvich, qui a sortis son premier disque sur Tzadik quelques mois aprés, grâce à son pote Ori qui l'a rencardé à Zorn : ce détail a son importance, car le saxophone est régulièrement mis en avant, preuve indéniable d'une amitié et d'une confiance entre les deux compositeurs. Je n'irai pas oser la comparaison entre "entrances" et "the storyteller", mais ces deux opus sont deux bonnes pierres à l'édifice pour Tzadik, qui accueille à bras ouvert la nouvelle génération de musiciens juifs talentueux pour notre plus grand plaisir...
Ori Dakari nous offre une interprétation impeccable de 8 titres de jazz souple et reposant. Hormis le dernier titre avec le compositeur seul au piano, "entrances" s'agrémente autour d'un quintet solide et brillant : guitare, basse, batterie, piano et saxophone. Le compositeur n'a pas voulu forcément attirer la lumière sur lui, et la guitare est souvent plus proche de l'accompagnement que du lead. Chaque instruments y va parfois de son solo, et l'ensemble sonne résolument inspiré. Le saxophoniste n'est autre que Uri Gurvich, qui a sortis son premier disque sur Tzadik quelques mois aprés, grâce à son pote Ori qui l'a rencardé à Zorn : ce détail a son importance, car le saxophone est régulièrement mis en avant, preuve indéniable d'une amitié et d'une confiance entre les deux compositeurs. Je n'irai pas oser la comparaison entre "entrances" et "the storyteller", mais ces deux opus sont deux bonnes pierres à l'édifice pour Tzadik, qui accueille à bras ouvert la nouvelle génération de musiciens juifs talentueux pour notre plus grand plaisir...
dimanche 2 mai 2010
NOAH CRESHEVSKY - The twilight of the gods
Directeur d'un centre musical basé sur l'électronique, professeur au Brooklyn college, à l'image de l'art work du disque, Noah Creshevsky est un type qui en a dans la caboche. Son approche ressemble à celle de Luc Ferrari, Scott Johnson ou Mark de gli Antoni que vous avez pu croiser sur ce blog : les éléments electro-acoustiques, les charcutages des bandes magnétiques et le dépiotage de la musique sous toutes ces formes. Aprés quelques disques sortis en indé, et un premier sortis sur Tzadik deux ans plus tôt, retour du compositeur avec ce "Twilight of the gods" à l'artwork arty vachement bien foutu je trouve. Le premier titre démarre en trombe, "götterdämmerung" nous envois dans un univers cartoon jazzy vraiment excellent, et on se dit qu'on va taper dans l'innovation par rapport à "To know...". Ce n'est absolument pas le cas, puisqu'on retombe trés vite dans le même univers sonore, musique "hyperrealist" electro-acoustique, avec des samples de voix de partout, des montages instrumentaux incongrus, des collages sonores abstrait mais resolument contemporain. Les 11 minutes de "I wonder who's kissing her now" sont absolument démentielle : beaucoup d'instruments s'entrecroisent dans une atmosphère proche du string quartet, ce qui nous envois presque dans un conte Disney dans le scénar' aurait mal tourné. Creshevsky parvient à nous séduire à nouveau avec un disque résolument expérimental et difficile à dompter, mais qui permet la découverte d'une nouvelle vision et de nouvelles sonorités...
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