2015 voyait la naissance d'un tout nouveau projet pour "l'alchimiste" de la downtown music comme se plait à dire parfois le label : Simulacrum, un tout nouveau groupe composé de John Medeski à l'orgue, Matt Hollenberg à la guitare et Kenny Grohowski à la batterie. On ne le sait pas en 2015 mais le combo va enregistrer toute une série de disques et son line up va évoluer mais le point de départ du trio est bel et bien ce monstrueux disque éponyme. Medeski est un habitué de la musique de Zorn et on le retrouve sur pléthore de disques de Zorn par le passé. Matt Hollenberg est un nouveau venu à l'époque, transfuge direct de Cleric pour qui Zorn voue une grande estime. Enfin, Kenny Grohowski a déjà trainé ses guêtres dans le studio de Marc Urselli avec Abraxas pour enregistrer un book of angels, il n'y a aucun doute que le boss de Tzadik l'a recruté pour son background metal et sa frappe de batterie puissante. Car il s'agit bien du sujet chaud du moment : John Zorn veut se replonger dans la fièvre du rock dur avec Simulacrum. On le perçoit par l'accordage et le son de guitare présent, par ce jeu de batterie complètement dingue, quasi prog-rock parfois mais joué de manière puissante et véhémente. "Marmarath" et son riff unique, est la parfaite démonstration du côté metallique de la chose. Mais face à cette section rythmique traditionnelle absolument brillante (les deux musiciens ont du être repoussé dans leurs retranchements par Zorn, ça se sent), il y a l'orgue de Medeski qui dénote, un instrument que l'on a absolument pas l'habitude d'entendre dans une formation rock classique. Quelques rares moments d'accalmie au milieu de différents déferlements chaotique qui sont absolument jouissifs à entendre. On peut parfois y entendre des petites réminiscences de Naked city et cela fera plaisir à un certains nombres de fans Zorniens. Un disque important étant donné la suite des événements et un plaisir d'explorateurs de sons pour John Zorn, son créneau depuis plusieurs décennies déjà...
vendredi 30 décembre 2022
samedi 24 décembre 2022
JOHN ZORN - Hen to pan
"Hen to Pan" est un disque complet de chamber music proposé par John Zorn qui aurait pu largement sortir sur la composer serie. Mais l'arrêt (définitif ?) de cette section du label (ainsi que de quasiment toutes les autres hormis la spotlight et la spectrum) pousse définitivement le boss de Tzadik de sortir ses travaux sur la Archival serie. Beau digipack classieux sur lequel on y voit un Ouroboros, un objet qui représente un serpent ou un dragon qui se mord la queue, symbole d'un cycle d'évolution refermé sur lui même : ce symbole referme en même temps les idées de mouvement, de continuité, d'autofécondation, et en conséquence d'éternel retour. Cette connotation de circularité et d'indécidabilité fit du serpent d'Ouroboros le symbole des paradoxes qui, comme lui, "se mange la queue". il y a du vrai dans le faux et du faux dans le vrai, un enchevêtrement indémêlable de causes et de conséquences.
5 pièces sont au programme : "Ocam's razor" pour un duo piano/violon assez impressionnant pensé pour Jay Campbell qui se livre une triade acharné avec Michael Nicholas. "The aristos" est le troisième piano trio de musique de chambre livré par Zorn, l'un des plus représentatif dans l'histoire de la musique classique (Mozart, Beethoven, Brahms, etc...) : Jay Campbell au violon, Chris Otto au violoncelle et Stephen Gossling au piano qui exécute les treize minutes d'une pièce articulé en 10 sections numéroté en grec avec des variations de temps, de tempo et de densité. Elle est très intéressante à découvrir. Enfin, le plat de consistance : "Ouroboros" divisé en trois plages. Un duel de violons assez intenses, et deux pièces en trio avec Jay Campbell au violon, Chris Otto au violoncelle et Tyshawn Sorey à la batterie ! plus sauvage, plus rythmique, plus débridé, ces deux pamphlets enregistré par Marc Urselli son trés cools et la prestation devait être autant auditive que visuelle. Elle symbolise toute la magie de l'esprit de Zorn de mettre en symbiose des musiciens pour nous livrer une musique intense, complexe, viscérale et émotionnellement exigeante...
samedi 3 décembre 2022
JOHN ZORN - Gomory book of angels 25
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
Retour du quatuor Mycale pour un second volume du Book of angels, aprés un premier volume 13 en 2010. Petit changement de line up : Baysa Schecter sur le départ, arrivée d'une dénommé Sara Serpa à la place. On ne remarque pas vraiment le changement. Hormis ce fait, aucun changement dans la formule vocale du groupe. Partant de ce constat, je n'avais pas aimé le premier disque, je n'aimerais pas plus le second, qui me fatigue au plus haut point au bout de deux chansons. Il y en a 11, c'est difficile. Certainement une volonté de John Zorn de reconduire un second volume du quatuor féminin, pas la meilleure idée du siècle selon moi, mais les amateurs doivent être aux anges (c'est le cas de le dire...)
JOHN ZORN - Amon book of angels 24
Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas. Un texte d'intro que je garde depuis un moment, mais force de constater que le book of angels est en train de devenir un futur classique, la série ayant démarrer en 2005, et demeure plus que jamais d'actualité 10 ans après...
Aprés un brillant disque sortis sur la Radical jewish culture sortis 4 ans auparavant (et certainement leur best seller, car les disques précédents du groupe sont resté assez confidentiels et demeure difficile à se procurer de nos jours, ce qui n'est pas le cas de leur oeuvre Tzadik), Revoila le brillant combo de Mexico de retour aux affaires. Et pas n'importe lesquels, les devoirs imposés par le patron Zorn himself ! C'est Benjamin Shwartz qui a hérité des partitions du book of angels et qui a fait un énorme boulot d'arrangements pour les 9 titres présents sur ce volume 24. Le processus doit d'ailleurs être extrêmement intéressant mais aucun artistes Tzadik ne l'a rendu publique de nos jours. La complexité dans le cas de ce "Amon" est certainement d'intégrer les 15 musiciens présent sur ce chapitre. Du coup, c'est luxuriant, foisonnant, des tonnes de détails ressortent. Les harmonies sont fantastiques, les mélodies sont excellentes, on dénote même une touche de psychédélisme par moment, ce qui est encore plus plaisant. Zorn fait référence à Xavier Cugat sur le obi tzadik, ce qui est plutôt juste dans le coté latin music un poil déjanté. Pour la suite, Amon se découvre et s'écoutes, et demeure difficile à décrire. On le rangera cependant dans la même veine que "Xaphan" pour son approche aventureuse et hors norme...