dimanche 13 novembre 2022

JOHN ZORN - Dither plays Zorn (Olympiad volume 1)

 

John Zorn est un compositeur qui se retourne peu vers le passé et qui est toujours attaché à créer des nouvelles œuvres, des nouveaux groupes, des nouveaux concepts etc...Il lui arrive cependant de faire des exceptions et de parfois faire un bond dans le passé comme ce disque nous le prouve.

Le principe des "Olympiad" nous renvois directement vers la fin des 70's dans une downtown scene New Yorkaise alors en plein ébullition, dont le jeune compositeur allait devenir un acteur majeur avec le poids des années. Les toutes premières compositions de John Zorn étaient grandement tournées vers l'improvisation, il les considère aujourd'hui comme des "études" qui sont devenus plus ou moins cultes avec le temps (du moins dans l'univers de la musique contemporaine) souvent débattus et travaillé/répété en secret comme le précise son auteur dans le livret du disque. C'est en partis vrai, même si il est difficile d'en savoir les proportions. Les compositions s'étale entre 1974 avec Klarina et se finisse en 1992 avec "The sand's share", il y en a aux alentours d'une trentaine et un grand nombre d'entre elles porte le nom d'un sport ("Hockey", "Fencing", "cricket", "golf", "Tennis", etc...) d'ou la notion d'Olympiad, voyant ainsi les musiciens devenir par métaphore des athlètes qui improvise une performance. La liste des compositions est disponible dans les disques "Xu feng" et "Cobra", pur game pieces sortis en 2000 et 2002 et parmis les plus connus du genre. On recommandera aussi évidemment le fameux coffret "Parachute years" qui regroupe une partie des Games pieces fin 70's avec les musiciens de l'époque. 

13 ans après, revoilà les Olympiad qui débarque. Étonnant dans l'esprit, mais pas tant que ça, puisqu'il s'agit d'un nouveau quatuor nommé Dither, dans lequel on retrouve notamment Gyan Riley qui est devenu proche de Zorn durant cette période. Quatuor de 4 guitaristes donc qui s'attelle à reprendre les trois game pieces "Curling", "fencing" et "Hockey" reprise dans différentes configurations (Electric/acoustic) et pas seulement aux guitares (présence de Zhong ruan, Banjo, mandoline etc). Un disque vraiment sympa, avec pas mal d'improvisation aux seins de structures pré-établis et organisé ou chacun intervient à des moments précis. On sent que les gars ont du apprécié enregistré ce disque, et c'est assez intéressant à découvrir. Une Olympiad volume 1 qui annonce d'autres disques ultérieurs...

vendredi 11 novembre 2022

JOHN ZORN - The hermetic organ St.Paul's hall, Huddonfield

 

L'orgue a été le premier pas de John Zorn dans la musique à l'âge de huit ou neuf ans en 1961 : son affection pour les films d'horreur (particulièrement "le fantôme de l'opéra" de Lon Chaney) le poussera à découvrir de nombreuses découvertes musicales qui serviront d'influences dans ses compositions futures. Ses parents ayant refusé de lui acheter un orgue, il se rendait fréquemment chez des amis qui en avait un chez eux afin de se familiariser avec l'instrument, et un joueur d'orgue de l'église de ses parents dans le queens le laissait parfois improviser sur ce dernier : un instrument d'une puissance incroyable selon Zorn, ou psychédélisme, imagination, magie et mysticisme se couple avec une atmosphère gothique. L'envie de pratiquer l'instrument était belle et bien présente, les occasions un peu moins. 


Troisième volume de "l'orgue hermétique" de Zorn, toujours dans le cadre de ces 60 ans fêté en 2013, mais cette fois çi pour le festival de musique contemporaine de Huddersfield, au royaume unis. Toute une série de concerts programmé, et en guise de conclusion, cet set prévu de Zorn en solo, un exercice de plus en plus récurrent et apprécié par le New Yorkais à priori. L'orgue de St Paul's hall était un nouveau instrument assez moderne, avec notamment disponible derrière le clavier central deux petits cadrans permettant de contrôler la vitesse et la profondeur du vibrato émanant de plusieurs rang de tuyaux. Zorn s'est donc servis de cette option pour varier le vibrato et ainsi sortir des sons improvisés non habituels pour de l'orgue. Les contrastes entre l'intensité de l'orgue à fond et les passages plus calmes sont d'ailleurs bien senties. Le disque est divisé en trois plages de plus d'une dizaine de minutes, avec des titres pour le moins évocateurs (on pourrait croire de l'humour, mais en connaissant le compositeur, on peut en douter...), et la prestation est livré d'un bloc telle qu'elle a été improvisé, comme d'ailleurs tous les volumes du Hermetic organ...