dimanche 23 octobre 2016
JOHN ZORN - Shir hashirim
Ce projet de John Zorn demeure une petite arlésienne, à savoir qu'on en a beaucoup entendu parlé auparavant, mais qu'il a fallut attendre quelques années avant que ce disque voit le jour. Offrir la vision musical du "cantique des cantiques" écrit par le roi Salomon et reconnu comme les plus anciens versets érotiques jamais crées. Une première live eu lieu à NY en 2008, correspondant à l'anniversaire des 60 ans de l'état d'Israël, avec un quatuor classique Zornien, les chœurs féminins et deux récitants en la personne de Laurie Anderson et Lou Reed (R.i.p). Un second live eu lieu en grande pompe à Paris en 2009 à la cité de la musique avec le Bar Kokhba, toujours les chœurs, et deux nouveaux récitants Clotilde Hesme et Mathieu Amalric. Puis...plus rien jusqu'en 2013, année de la sortie de ce disque. En fait, le disque a été enregistré en septembre 2010 dans la foulée mais n'a vu le jour que quelques années après, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Pas d'instrumentations, exit les récitants, John Zorn revient à une formule plus personnelle et favorite, touchant à l'ère médiéval et au madrigal de la renaissance, ainsi qu'au minimalisme du XXeme, la formation 100 % a cappella vocale féminine. Le projet s'est axé autour des 5 voix des deux concerts, qu'on retrouvait déjà sur sa première grande œuvre vocale "Frammenti del Sappho" en 2004 (qu'on retrouve sur le disque "Mysterium" de la composer serie). Une œuvre assez courte (31 minutes) mais majeure dans le genre. Ce "Shir hashirim" est d'une pure grande beauté, et effectivement revenir dans une formation ancestrale uniquement de voix renvois à la spiritualité, l'amour et l'érotisme que Zorn veut mettre en lumière. Le disque est complété par un beau digipack classieux illustrés par des dessins érotiques d'Auguste Rodin, père fondateur de la sculpture moderne...
JOHN ZORN - In lambeth
Le rappel de Bill Frisell avait été particulièrement une bonne idée de la part de John Zorn : son ancien guitariste de Naked city, associé avec son ancienne compagnon de route Carol Emanuel à la harpe et Kenny Wollesen (lui, récurrent dans le cercle zornien pour le coup) au vibraphone, avaient donné naissance à un superbe premier disque d'easy listening spirituel. Ce que l'on savait moins à l'époque, c'est que les trois musiciens allait devenir l'un des multiples groupes de Zorn (intitulé "The gnostic trio") et que plusieurs chapitres allaient donc voir le jour (en revanche, aucun live ne semble avoir été programmé à ma connaissance). 4 mois seulement après la création de "The mysteries", retour en studio en avril pour le trio, John Zorn avait encore certainement quelques partitions dans le placard qui restaient à mettre sur bande. Hormis la présence d'Ikue Mori sur un des titres avec son laptop, aucun changement notable dans l'instrumentation. En revanche, on reste toujours épaté par la délicatesse et la subtilité des titres, l'association vibraphone, guitare, harpe fonctionne vraiment à merveille. La couverture est issus d'un artiste de Brooklyn, Patrick Jacobs, qui semble être spécialisé dans ce genre de paysages. Les peintures à l'intérieur de disque sont de William Blake, qui est d'ailleurs une nouvelle l'influence essentielle de cet opus, sous intitulé "Visions from the walled garden of William Blake"...
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