dimanche 22 mai 2016
FRANK LONDON - The debt
Dés l'ouverture de "The debt" démarre un titre de jazz-funk ultra classieux sobrement intitulé "The groove", composé à la base pour un documentaire qui ne verra jamais le jour, pour 5 minutes vraiment superbes. Mais déjà Frank London, compositeur habitué des rangs de Tzadik (au sein de la RJC), prouve que son talent de composition musicale mérite vraiment d'être exploité. 6 films différents se succèdent, ainsi qu'un grands nombres de musiciens différents, pour évidemment un grand nombre de pièces miniatures radicalement différentes dans leurs constructions et leurs genres musicaux. Frank London exploite donc en premier un groupe exclusivement vocal féminin (et ceux plusieurs années avant le mycale de Zorn qui s'en rapproche), du string quartet traditionnel, de la musique expérimentale SF de haute volée, du jazz avec des arrangements à la Mingus (ou Mark Dresser qui tient la basse est absolument énorme et se retrouve d'un titre gratifié de son nom) avec Frank London et sa trompette sourdine, et une session Jazzy groove latin avec conga, bongo, percussions, cuivres et section rythmique qui déboite. 28 titres, 70 minutes de musique, et unique incursion de Frank London dans la section "film music" qui semble avoir fournis tous ses travaux pour le 7eme art d'un seul bloc, mais dont la cohérence, la diversité et l'habileté à habiller musicalement les films nous séduit amplement. Puis "The groove" est un incontournable...
LOST AARAAFF - Same
Formé le 26 juillet 1970 pour un festival, la formation Lost Aaraaff se terminera aux alentours de 1975/76 dans un complet anonymat, qui perdure d'ailleurs de nos jours, et dont une reformation n'intéresserait pas grand monde, hormis quelques die hard fans obscurs. Premier groupe historique de Keiji Haino, accompagné donc d'un batteur, d'un saxophoniste durant quelques moments, on ne sait pas trop si Haino y joue de la guitare (que l'on entend très peu) ou si c'est lui qui officie au piano durant de très longs passages sur les trois plages présentes sans titres, dont une de 40 minutes. Intégralement improvisé, la musique oscille entre rock expérimental et free jazz, dans la plus pure tradition de folie japonaise. On y découvre surtout pour la première fois un Keiji Haino au chant qui nous sort déjà son empreinte vocale reconnaissable entre milles voix différentes. Et on peut être que même si il s'agit des années 70, âge d'or du psychédélisme musicale, les auditeurs en concert ont du halluciné complet à l'écoute du combo. Il aura fallu cependant de nombreuses années avant que ce disque studio (ou live, on ne sait pas trop) voit le jour sur le label PSF (1991). Il existe aussi de manière avéré un live de Lost Aaraaff (datant de 1971), mais il n'est même pas référencé sur discogs et demeure assez compliqué à trouver...
dimanche 8 mai 2016
MARC RIBOT - Soundtracks II
Sortis en 2003, quelques années après sa première incursion dans la section Film music de Tzadik, Marc Ribot remet le couvert pour un volume dédié au 7eme art, et il n'y en a pas eu de nouveau depuis. c'est certainement très dommage quand on voit la bonne teneur de ce "soundtracks 2". Le disque propose les sonorités de seulement deux films "Joe Schmo" et "The killing zone" mais je ne peux pas vous en dire plus, je n'ai pas eu le temps de me renseigner. En revanche, j'ai beaucoup écouté le disque. Il est très difficile de s'en lasser tant les ambiances sont drastiquement différentes les unes des autres. Il y a de tout : Suspense, thriller, ambiant, science fiction, comédie, et ceux dans beaucoup de styles : jazz, groove, rock, easy listening, et j'en passe. Et c'est vraiment un très bel ouvrage, certainement l'un des meilleurs que j'ai entendu du guitariste, et quand on connais son immense talent, aussi de compositeur donc, ça veut vraiment dire quelque chose. Chaque titres sonnent juste, on sent qu'ils ont le réel potentiel de sublimer chaque scènes des films. Evidemment, un florilège de musiciens s'exécutent, dont un bon nombre qui sont dans le giron de Tzadik (Alex Foster, Roberto Rodriguez, Anthony Coleman, Frank London, Steven Bernstein, Mark Feldman, Peter Scherer, Ned Rothenberg, et plusieurs autres...) pour rendre les titres incroyablement riches. Assurément l'un des meilleur volume de la série...
KEIJI HAINO - 息をしているまま = Keeping On Breathing
Sortis en 1997 sur le label japonais J-Factory, ce disque du démon japonais semble à priori avoir été enregistré en studio, même si il est difficile de faire parfois la différence entre live et analogique dans l'œuvre tentaculaire et folle de Keiji Haino. Le disque n'est pas enregistré en One shot comme cela lui arrive souvent et des plages constituent le disque, même si les coupures et le silence sème parfois le trouble dans le tracklist. Un disque de Haino une nouvelle fois en solo avec sa guitare et sa voix improbable. L'art du génie dérangé dans toute sa splendeur. Un malaise palpable de bout en bout, des accords et de la dissonance sortis de nulle part, et un exutoire auditif ou complaintes, chuchotements, palabres, et hurlements se mêlent dans la seule cohérence de nus enfermer dans un tourbillon noire. Et pour le coup, c'est vraiment une réussite...
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