dimanche 21 février 2016
PAINKILLER - The prophecy
La sortie de ce disque était un mini-évènement dans la sphère Zornienne et surtout des fervents de Painkiller : Cela faisait 10 ans qu'aucune sortie du groupe n'avait vu le jour, malgré des concerts livrés occasionnellement. "The prophecy" est d'ailleurs une compilation d'une tournée en Europe qui a eu lieu en 2005 et dont les prises auraient eu lieu à Berlin et à Varsovie (On constate avec malice qu'ils n'ont pas gardé le concert de Paris de 2008 à la cité de la musique qui fût, selon les témoins, une véritable catastrophe). John Zorn est plus que jamais présent en tant que tête pensante détraqué d'un combo qui ne l'est pas moins. En fidèle lieutenant, Bill Laswell, sa basse thermo-nucléaire, ses pédales et son groove démoniaque sont plus que présent aussi, demeurant toujours l'un des meilleurs bassistes à accompagner Zorn (ils se comprennent sans se regarder). Place cependant au petit nouveau, puisque Mick Harris ayant arrêté la batterie durant cette période (et Hamid Drake étant vraiment un guest en One shot), c'est Yoshida Tatsuya (Ruins...) qui remplace au pied levé et l'envie de tout détruire sur son set de batterie. Certes, pas vraiment de blast-beats expéditifs, mais un jeu extraterrestre absolument improbable, qui en fait un des meilleurs batteurs-improvisateurs au monde, mais toujours resté dans l'ombre par un refus quasi viscéral du mainstream musical. Deux titres Free-jazz/Noise se bousculent en intro et outro, 4 minutes en tout mais un massacre auditif dans les règles, ou comment tabasser l'auditoire avec un plaisir quasi-sadique. Entre ces deux titres, "The prophecy", longue tirade de 64 minutes absolument hallucinante. Apparemment un mix des deux concerts, les plus exigeants dénonceront le fait qu'un montage audio peut fausser un peu la donne quand à la performance d'un concert. Mais si on garde à l'idée que ce montage ne concernerait à priori que deux concerts, le titre est tout bonnement renversant. Improvisation totale, passages éclairées, destruction noise, solos démentiels de chacun des trois musiciens, accalmie salutaire, l'ensemble est vraiment du grand art. A juste titre, l'acquisition de ce disque est quasi essentielle si vous aimez le label Tzadik, et on se dit que Zorn devrait plus souvent fouillé ses cartons pour nous sortir une série complète de live de Painkiller et de Naked city...
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