mercredi 18 novembre 2015

JON - Smoke

Il serait amusant et cocasse de faire un top 10 des disques les plus bizarres sur Tzadik. Et il est à peu prés sur que ce disque de la New japan figurerait dedans. Sortis en 1996 peu après la fondation du label, John Zorn aura eu un sacré culot pour sortir un tel skeud', et je ne pense pas qu'il a du en vendre des cargaisons. Et pour cause : une japonaise déguisé en dalmatien qui aboie de sa voie nasillarde des chansons à propos d'un chien, sur fond d'orgue dissonant. Tout un putain de concept sur le papier, mais avouons le, l'œuvre est complétement épuisante à écouter, et je ne suis même pas sur que le fait de parler japonais aide à apprécier, peut être me dirais vous. Ou pas. On notera la présence d'un banjo qui se promène sur quelques titres, mais il n'y a rien à faire, l'ensemble, outre le fait d'être lunaire, laisse complétement perplexe. Alors qu'on aurais pu croire à un one-shot comme il en existe souvent sur Tzadik, Jon a fait plusieurs disques par la suite, mais difficile de savoir si le concept reste le même ou pas...

vendredi 13 novembre 2015

MUDDY WORLD - Finery of the storm

Trio instrumental venant de Tokyo, Muddy world sortait en 2006 son unique album pour la section New japan, aucun autre disque n'est sortis à ce jour par la suite, pourtant le groupe continue de faire des concerts si on en croit leur site internet. Pochette mystère pour un disque qui l'est un peu moins, on balise dans des sentiers assez reconnus, le rock instrumental dans toute sa splendeur. Lors des passages plus aérien, l'ensemble nous renvois vers un post rock éthéré remplis de jolies mélodies bien ficelées. Lors des passages plus pêchus, on tombe dans un math-rock plus technique mais qui permet au disque de connaitre des changements de tempo opportun pour rester attentif. Etrangement, quelques titres sont fredonné vers la fin du disque dans un japonais susurré qui n'empêche aucunement d'apprécier la musique. Les 10 titres présents sont au final vraiment agréable, et on se demande pourquoi le trio n'a pas eu l'occasion de poursuivre "Finery of the storm". N'oublions pas aussi que Tzadik a été le premier label à donner sa chance a Mono, qui ont d'ailleurs gagner en notoriété par la suite. On ne sera donc vraiment pas surpris de voir un combo de la trempe de Muddy world être présent sur le label, et les amateurs de post-rock devraient sérieusement jeter une oreille sur ce disque... 

DOUSIDZ - Empties

Excellente découverte datant déjà d'il y a une quinzaine d'années (2000), avec un trio américain d'origine japonaise dont on ne sait malheureusement que très peu de choses sur la toile, et qui apparemment signé un unique disque en tout et pour tout, qui vit le jour en toute logique sur la New japan de Tzadik. Nom bizarre, pochette arty, et musique vraiment puissante, groovy et hypnotique à la fois. La base de Dousidz est un power trio classique (basse, guitare, batterie), mais grâce à l'utilisation massive et audacieuse des samples, arrive à transformer l'ensemble en magma electro-bouillant avec des coups de guitares heavy disséminés un peu partout le long des 10 titres que renferme l'opus. Ajoutons à cela un chant féminin japonais plaintif en reverb', des bidouillages Noisy un peu partout, une rythmique roborative, et vous obtenez un "empties" hautement improbable mais qui peut vraiment bien passer en soirée, et qui obtient avec facilité l'appellation de disque avec des sonorités nouvelles et expérimentales, le but tout affichée de Tzadik, ne l'oublions pas...

HYPERCOLOR - s/t

Nouveau groupe de la série Spotlight qui met en avant les petits djeun's qui en veulent. Ce qui est assez drôle, c'est que les trois membres du groupe ne sont pas spécialement jeunes et ont même plutôt de la bouteille (mais le groupe est tout récent, ce qui explique son apparition dans cette section Tzadik). James Ilgenfritz à la basse (pour le coup moins connus), Eyal Maoz à la guitare (membre d'Abraxas, et auteur de plusieurs disques sur la radical jewish), et Lukas Ligeti à la batterie (auteur de plusieurs disques sur la composer serie). Option donc du power trio efficace, et étant donné la tonalité assez rock du disque, le choix s'avère judicieux. Un rock comme à l'accoutumée avec Tzadik, assez complexe et recherchée, un peu éloigné des gros riffs méchants et des power chords pataud. Un rock instrumental qui frôle avec le jazz, qui n'hésite pas à partir dans des méandres expérimentaux ou dans des dérives bruitistes vraiment bien senties. Cohésion de musiciens parfaites, j'ai été étonné d'entendre Ligeti aussi "rentre dedans" avec une batterie, lui qui nous avait servis des disques de compositeur assez délicat. En revanche, pour la dissonance, Maoz s'était déjà grandement entrainé avec Zorn et Abraxas. Au final, une bonne découverte que ce hypercolor au look martien, on espère qu'il y aura une suite...

JOHN ZORN - Dreamachines

La Dreamachine (originellement Dream Machine, c'est-à-dire Machine à Rêves en anglais) est un cylindre rotatif pourvu de fentes et d'une ampoule en son centre. La rotation du cylindre fait que la lumière émise par l'ampoule traverse les fentes à une fréquence particulière ayant la propriété de plonger le cerveau dans un état de détente et de procurer des visions à l'utilisateur, lorsque celui-ci regarde la Dreamachine les yeux fermés, à travers ses paupières. Œuvre de l'artiste Brion Gysin et du scientifique Ian Sommerville. C'est une expérience que Brion Gysin vécut en 1958 qui l'amena à concevoir la Dreamachine. En 1960, Brion Gysin parle à son ami Ian Sommerville de la possibilité de reproduire le phénomène qui l'a conduit à avoir ces visions. Le 15 février 1960, Ian Sommerville lui répond et lui dit avoir confectionné une simple machine à impulsions lumineuses avec un cylindre de papier perforé et une plaque tournante de 78 tours par minute. Ils expérimentèrent plusieurs découpes pour la machine, que Gysin nomma alors Dreamachine. Dans sa forme originelle, une Dreamachine est constituée d'un cylindre présentant des fentes sur ses côtés. Le cylindre est placé sur un phonographe qui tourne à 78 ou 45 tours par minute. Une ampoule est suspendue à l'intérieur du cylindre dont la vitesse de rotation et le nombre de fentes font que la lumière émise traverse les fentes à une fréquence constante située entre 8 et 13 impulsions par seconde. Cette plage de fréquences correspond à celle des ondes alpha normalement présentes dans le cerveau lors de la relaxation.

L'influence majeure de ce chapitre de Zorn de 2013 est assez facile à capter donc (ajouté à toujours l'influence récurrente de William Burrough, "Interzone", etc...). Power quatuor pour le disque, Medeski au piano, Trevor Dunn à la basse, Kenny Wollesen au vibraphone, et Joey Baron, tous le monde en super roue-libre. Technique et folie se télescope sur un disque pas franchement reposant, mais dont on perçoit de manière récurrente le coté "tournoyant" (comprend qui voudra...). Assez sympathique, ce disque exigeant à la mérite de nous montrer le grand talent de John Zorn en tant que compositeur, de par la complexité des plages ici interprétés avec une folie maitrisé. Artwork chiadé qui doit couté certainement cher à produire...

JOHN ZORN - The concealed

Artwork ultra minimaliste pour ce chapitre de John Zorn parus en 2012, dont la première live eu lieu à Victoriaville quelques jours avant même de l'enregistrer. Il est toujours étonnant de voir avec quelle aisance les lieutenants du compositeur new yorkais arrivent à s'approprier et interpréter les titres avec une rapidité et un feeling vraiment superbe. "Ca déroule" comme on dit dans le jargon. Evidemment, ce sont tous de très grands habitués du processus (Baron, Feldman, Friedlander, Medeski, Wollesen et Dunn), et le fait d'avoir enregistré en une seule journée les 14 titres de ce disque impressionne toujours (il faudrait certainement beaucoup plus de temps à des musiciens classiques). Une veine plus exotique se dégage de "The concealed", qu'avec le nova express quartet, sans pour autant être dans le pur easy listening. Un bon compromis qui nous rapproche du Bar Kokhba et certainement des bons titres de scène. Et sinon, du Zorn pur jus, difficile de dire le contraire...