dimanche 15 juin 2014
DAVID SHEA - Classical works
Après avoir été un des premiers compositeurs à sortir son disque sur la composer serie en 1995, David Shea remet le couvert trois ans plus tard pour nous sortir "Classical works" dont le titre annonce assez clairement la couleur. L'opus regroupe deux grandes compositions : en premier lieu "Chamber symphony", une trame sonore impressionnante enregistré en Belgique et qui regroupe pas moins de 16 musiciens, ainsi que David lui même au mixage et sampling. Car voila en fait clairement le but de la manœuvre, mélangé instruments classique joué en live et sample intrusif d'instruments pré-enregistré. Bel exemple du travail et de la recherche poussée du compositeur à nous faire découvrir de nouvelles sonorités, ce premier chapitre tient clairement la route. En second lieu, une autre composition nommé "The voice suite" et s'appuyant sur le même procédé poursuit le disque. On atteint le même degré d'ambiance et de recherche tout simplement parce que David Shea, toujours au sampling ainsi qu'aux platines et au piano, joue seulement avec deux musiciens : le violoncelliste Erik Friedlander et le percussionniste Jim Pugliese, tous deux membres récurrents de la famille Tzadik. L'ambiance y est donc beaucoup plus sombre et cathartique, il se dégage facilement une atmosphère plus dramatique de par sa durée et sa mise en place. David Shea, dont on attend toujours un nouveau disque pour le label de Zorn, signe une seconde œuvre intéressante et fondatrice de l'identité de cette section du label. A découvrir...
TOBIAS PICKER - Invisible lilacs
Une chose est sur avant même qu'on ne juge quoi que ce soit, Tobias Picker a un CV impressionnant : sortis des écoles les plus prestigieuses (dont la Princeton university), il aura comme professeur Elliott Carter, Milton Babbitt ou Charles Wuorinen. Il a reçus un grand nombre de prix prestigieux à travers tous les USA, a collaboré avec un grand nombres d'orchestres et opéras, a été introduit à l'académie des art et des lettres américaine en 2012, et demeure aujourd'hui le directeur artistique de l'opéra de San Antonio. Le disque sortis par Tzadik récemment demeure une tentative de rétrospective non exhaustive de son approche de la musique de chambre. Regroupant des compositions entre 1976 et 2011, le disque demeure remplis à ras bord avec plus de soixante dix minutes de musique. "Invisible lilacs" de 1991 est un duo piano/violon. "Sextet n°2" regroupe un ensemble de six musiciens incluant hautbois, violon, violoncelle, piano, clarinette et percussions. Cette composition est de loin la plus varié niveau sonorités et rappelle certains travaux de Zorn qui a déjà utilisé ce type de formation. Les deux dernières compositions (dont une de plus de 30 minutes) rassemble des string quartet traditionnels accompagné d'un piano dans les deux cas. Le contenu s'avère superbe de bout en bout : agile, étonnante, détonante, la classique contemporain interprété ici est certainement un des plus aboutis entendu sur la composer serie. Tzadik nous offre donc une belle rétrospective d'une des nouvelles voix contemporaine majeure aux US.
CHIEN YIN CHEN - Purr
Né à Taiwan, Chien Yin Chen a grandis dans la ferme de ses grand parents ou elle est vite devenu fasciné par les différentes vibrations de son écoutables : les bruits ambiant de la ferme, l'opéra traditionnel du pays, le théâtre de marionnette, ou encore les chants folk religieux. Déménagement à Vienne ou elle y apprend ses classes puis arrivée à NY en 1994 ou elle s'émerge dans les sons extrême de la downtown scene et particulièrement la musique de John Zorn. C'est en 2003 que ce dernier décide de lui sortir son disque "Purr", seul disque recensé de la jolie Chien. Personnellement, j'ai été assez déçus par l'œuvre car hormis la belle pochette, le contenu vire trop expérimental à mon goût. Cinq compositions de durée moyenne, avec des combinaisons différentes d'instruments, dont certaines s'avéraient particulièrement intéressante sur le papier (notamment l'utilisation de la pipa). Mais au final, les compositions n'ont souvent ni queue ni tête et partent complètement en vrille, ne semble pas vraiment avoir de fils conducteur. Il y a bien une compo pour triple guitare qui sauve un peu la mise, mais pour le reste, il faut être d'humeur aventureuse pour suivre le mouvement. C'est certes un peu le but de Tzadik, mais il y a des camarades de label qui le réussisse beaucoup mieux que Chien Yin Chen. Aucune trace recensé de la compositrice sur le net, elle semble avoir disparu de la circulation...
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