Poursuite rétrospective de la serie des filmworks de John Zorn, débuté en 1986 et se poursuivant inlassablement de nos jours. On retrouve tout cette série dans la archival serie de Tzadik, qui couvre tous les enregistrements que sort le compositeur new yorkais de nos jours. Le Filmworks XXI date également de 2008, ce qui en fait la troisième bande son zornienne cette année la. Un documentaire et un film qui n'ont strictement rien à voir hormis leur relative courte durée, ce qui permit d'enquiller les deux sur un même volume.
John Zorn explique en introduction que même après 15 bandes sons de films déjà faites, les offres sont très aléatoires : il peut se passer plusieurs années sans un seul coup de fils de réalisateurs, puis soudain en recevoir plusieurs d'un seul coup. Ce fut le cas en 2008 puisque 4 offres intéressantes furent aboutis. Maria Beatty est la première à se manifester : la réalisatrice a déjà travaillé avec le compositeur sur deux précédents filmworks (IV et VI, au milieu des 90's), et son nouveau court métrage pour exprimer la sensualité féminine et le contact avec la nature (tourné en France d'ailleurs). Après avoir pensé à plusieurs sortes d'instrumentations (dont du Tabla, idée abandonner au bout d'une semaine, ne trouvant pas de musiciens adéquates), la combinaison se fera donc avec la harpe, la guitare, et le choix en tout dernier lieu de la basse, Shanir Ezra répondant présent le matin même de la session. Carol Emanuel et Marc Ribot complète le line-up, et signe 7 titres brillants et lyriques à souhait. Dans une veine purement easy listening, la musique est pour le coup en phase absolue avec les atmosphères du film, sensuelle, envoûtante, féminine et parfois mystérieuse. Une belle retenue et sensibilité dont fait preuve John Zorn durant ce court set, ayant parfaitement capturé l'esprit du film...
La seconde partie du disque couvre un documentaire sur la restauration du Rijksmuseum à Amsterdam. La production avait contacté Tzadik à la base pour obtenir certains titres en licence du Masada string trio pour pouvoir les utiliser en trame sonore, la réponse de Zorn est souvent la même face à ces requêtes : pour le même prix, il préfère composer une nouvelle bande son : plus stimulant pour la créativité, les musiciens sont payés, de la nouvelle musique est composée, les disques sortent. Un processus qui satisfait tout le monde, et Zorn pense qu'un film original doit posséder sa propre bande son. Le challenge était principalement de capturer une atmosphère du XVIIeme siècle pour renvoyer à un baroque minimaliste, pour obtenir un ensemble cohérent avec l'univers du musée. L'utilisation du clavecin est donc la principale nouveauté pour Zorn ; Il alterne ce rôle avec Uri Caine selon besoin, dont c'est la première incursion dans un filmwork. On retrouve aussi Cyro Baptista et Kenny Wollesen au vibraphone. Dix titres sympathiques avec effectivement une nouvelle sonorité et approche de par le clavecin, Cyro étant toujours au top avec ces percussions fantastiques, notamment sur "architecture"...
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