lundi 22 octobre 2012

JOHN ZORN - Abraxas book of angels 19


En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Aprés avoir repris le premier Masada songbook avec le groupe Rashanim de Jon Madof, ou bien officié sur le book of angels 17 avec le banquet of the spirits de Cyro Baptista, Shanir ezra Blumenkrantz s'attaque cette fois çi en solo aux riches arrangements du Book of angels. Lui même étant au Guembri, ce sera cependant l'unique sonorité d'influence orientale (marocaine pour le coup), car pour le reste, la tournure prise par le quatuor sera résolument rock, avec pas mal de dissonances noisy. Les deux guitaristes ne sont pas en reste (dont un Aram Bajakian tout en solos, sauvagerie et décibels), Eyal Maoz assure la rythmique tandis que le batteur metalleux (il en le look du moins) assure méchamment derrière. 10 titres sont donc repris à bout portant, avec quelques rares moments d'accalmies, offrant donc un "jewish rock" assez unique en son genre. Certes, ce volume ne surprend pas vraiment, mais on passe tout de même un agréable moment grâce au talent de Shanir. Et cette sensation perdure en live, puisque j'ai vu le groupe en concert à Marciac cette année. Vous pouvez d'ailleurs regarder le concert sur le site d'Arte.

dimanche 21 octobre 2012

JOHN ZORN - Pruflas book of angels 18


En premier lieu, l’artwork de ce skeud’ est sublime : un digipack de toute beauté avec étoile gravé sur le front et tout…la grande classe ! Ensuite, Après la série sur radical jewish culture qui voyais à l’honneur des disques hommage pour les 10 ans de Masada, voici une nouvelle série d’album hommage ou des groupes reprennent des standards du groupe de Zorn à leurs sauces, puisant dans le répertoire des 300 chansons écrites par Zorn en 2004 ("book of angels") mais que Masada ne garda pas.

Nouveau volume de 2012 avec cette venue aussi annoncée qu'attendu pour le démon "Pruflas" : David Krakauer, clarinettiste de renom, musicien pilier du Klezmer, ami de longue date de John Zorn : n'oublions que c'est lui qui a sortis le tout premier volume de la radical jewish serie et qu'il jouait dans la première incarnation du Bar kokhba et sur "Kristallnacht" du maître de L'east village. La confiance entre les deux hommes étant solide, Krakauer s'est occupé de tous les arrangements du disque : c'est une brillante réussite, sa vision sauvage et ouverte sied parfaitement à l'univers Zornien. 8 titres sont présent, tous excellents pour le coup. Krakauer n'en fait pas trop avec sa clarinette (ce qu'on pouvait redouter), se met au service des compositions, tout en la jouant beaucoup plus wild et freestyle que Ben Goldberg (qui nous avait un peu endormis avec "Baal", volume 15). Jerome Harris à la basse, Michael Sarin à la batterie (au jeu vif et mortel), un gars au laptop, et une guitariste Sheryl Bailey à la guitare (à priori, aucun rapport avec Derek Bailey) qui fait plaisir à entendre avec ses dissonances outrancières. Jazzy klezmer avec une touche indéniablement moderne (les samples y sont pour beaucoup), on en ressort facilement conquis, et ce disque doit être jouissif à voir en concert (les prochains masada marathon de 2013 !). A noter un guest de John Zorn au sax sur "Tandal", mentionné strictement nulle part, ce qui prouve que le compositeur ne veut plus du tout se mettre en avant sur la série book of angels (rappelez vous de "Stolas", etc...)

lundi 15 octobre 2012

JOHN ZORN - Templars in sacred blood


98eme référence de la section Archival series, qui classifie tous les travaux de John Zorn, de ses début en 1973 jusqu'à aujourd'hui. Packaging new era de Tzadik, Digipack standard niveau graphisme, mais avec un livret avec, surprise, des paroles à l'intérieur, chose peu commune dans l'univers zornien.
 
Si aucun des albums de Moonchild ne se ressemble, tous possèdent un similaire esprit fondeur, une rare liberté de ton qui peut déconcerter. Il n'y avait, à priori, aucune raison que Templars-In Sacred Blood, 6ème levée d'une formation à géométrie variable, enfreigne cette règle.
Templi Secretum, premier titre, sorte de heavy prog'n'core possédé montre une étonnante facette, plus orientée vers le format chanson, qui est définitivement une nouveauté bientôt confirmée par le rampant et flippant Evocation of Baphomet où Mike Patton (voix murmurée, glaciale) excelle. Et ça continue comme sur tout l'album ! Certes, l'académisme n'est pas exactement ce qu'ont à l'esprit Zorn (auteur, compositeur et arrangeur), son trio (Baron, Patton et Dunn) et l'invité de la galette, l'organiste John Medeski, et si l'écriture, cette fois, peut paraître plus conventionnelle, plus cadrée, c'est peut-être simplement parce que Moonchild a produit son album le plus mélodique ce qui ne va pas sans conséquence. En effet, souvent, par le passé, le rôle de Patton se limitait à des exercices de gorge plus destinés à vriller les tympans qu'à modeler un récit, véhiculer une émotion, et ça avait son effet (parce que Patton sait faire ce genre de chose) et collait parfaitement à l'univers de chacun des albums. Là, avec un nouveau panorama, Patton retrouve la pleine amplitude de son registre, quelque chose qu'on avait plus entendu depuis l'Anonymous de Tomahawk voire depuis que Mr. Bungle et Faith No More avaient plié les gaules, c'est dire si c'est une bonne nouvelle et si sa contribution permet d'enrichir notablement l'étendue émotionnelle de la galette. La seconde « star » de l'album est indéniablement Medeski et son orgue qui créent des climats, des ambiances habillant à la perfection chacune des montées de sève, chacune des accalmies... Il fait peut-être même ici sa plus notable performance en collaboration avec John Zorn. Et il ne faut, bien entendu, pas oublier la formidablement adaptable section rythmique composée du vieux compagnon de route qu'est Joey Baron (batterie) et du bassiste Trevor Dunn qui, du fait de l'absence de guitariste, assume ponctuellement le rôle, avec brio, comme il se doit. Pour expliquer à quel point ce Templars est étrange, si on devait le décrire avec quelques autres références musicales on citerait, pêle-mêle, Soft Machine, Procol Harum, Ruins, Black Flag, King Crimson, SunO))) ou Black Sabbath... Rien que ça ! Le miracle, en l'occurrence, est la cohérence de ce concept album (sur les Templiers), oeuvre vénéneuse, attirante et si étonnamment peu difficile qu'on la conseillera volontiers à tous ceux qui veulent entendre Zorn versant rock et ne savent par où commencer avec l'assurance de récolter quelques remerciements.
 
Chronique repiqué sur le net (sur l'excellent blog "l'année du dragon", ou vous pouvez le d/l), je suis assez d'accord avec cet avis...