jeudi 27 janvier 2011
MATTHEW WELCH - Blarvuster
Jeune compositeur résidant à New York et ayant étudié sous l'égide d'Alvin Lucier et D'anthony Braxton entre autres. L'instrument de prédilection de Matthew, c'est la cornemuse traditionnelle (il en existe des centaines différentes en fait quand on se renseigne) d'origine écossaise, un instrument trés peu exploiter dans le sillage de Tzadik. Je pense que c'est une bonne chose pour les fervents d'écletisme musical quand j'annonce que "Blarvuster" n'a strictement rien à voir avec "dream tigers" sortis précédemment sur Tzadik. Welch repousse ses limites en tant que compositeur, s'inclut dans le lot des musiciens, et surtout pousse sa vision musicale encore plus vers le collectif ; pour tout dire, Blarvuster est le nom du groupe qui l'accompagne en tournée (pas mal de musiciens de la dowtown scene). 7 titres (dont un morceau de 30 minutes) tous assez bizarre dans leur conception, puisque on assiste à un mix assez bien digéré de modernité et de tradition. Ca se traduit par de la world music écossaise (flirtant toujours de manière récurrente avec l'esprit celtique), les morceaux étant appliqué avec la construction rythmique du rock, assez brute de décoffrage, avec une section basse/guitare bien présente, et un batteur (nul autre que Ches Smith d'ailleurs) assez monstrueux. L'ensemble se couple avec flûte, violon ou piano, ou se dégage une parfaite harmonie sonore et des mélodies vraiment superbes. Puis il y a le cas de Matthew en lui même : lorsque il pratique la cornemuse, c'est véritablement superbe, le rendu instrumental est d'une grande richesse. En revanche, son chant d'influence asiatique m'a laissé parfois perplexe : déplacé dans le cadre d'un tel mariage des genres, sonnant parfois forcé et gauche, je n'ai pas été forcément convaincu. Reste cependant un "Blarvuster" musicalement de haute volée, qui pourrait ravir autant les fans de secret chiefs 3 que ceux de d'Alan Stivell qui visiterai le japon...
lundi 17 janvier 2011
JOHN ZORN - Filmworks XV (Protocols of Zion)
Poursuite retrospective de la serie des filmworks de John Zorn, débuté en 1986 et se poursuivant inlassablement de nos jours. On retrouve tout cette serie dans la archival serie de Tzadik, qui couvre tous les enregistrements que sort le compositeur new yorkais de nos jours. Le Filmworks XV date de 2004, et couvre la bande son d'un documentaire choc de Marc Levin qui s'intitule "Protocols of Zion".
Chose assez rare pour ne pas être signaler, le documentaire a largement été diffusé en Europe et en France, étant donné la gravité de son sujet : la montée de l'anti-semitisme à NY (et aux USA) aprés les attentats du 11 septembre. Diffusé en France sous le nom "les protocoles de la rumeur", le film fût notamment présenté au festival de Deauville et a connu la couverture de pas mal de médias généralistes. Je vous propose donc de ne pas trop m'étendre dessus à titre personnel, et de me concentrer uniquement sur la musique. Je laisse cependant deux liens disponibles ci dessous : une bonne critique du documentaire avec un compte rendu relativement détaillé, et une interview en Français de Marc Levin.
Sans le savoir, beaucoup de monde ont entendu une musique originale de John Zorn au sein du documentaire. "Une évidence de confier le travail à John" selon le réalisateur. "Une de ses meilleures expériences" selon Zorn, comme à peu prés tous les filmworks ceci dit en passant. Ce dernier décida de créer deux thèmes principaux, qui seront repris ensuite de manière différente afin de tenter de couvrir les différents lieux et communautés visitées au sein du documentaire. Le compositeur avait une vague idée de la trame sonore, et aprés accord avec Levin, composa le disque en 20 minutes quelques jours avant la session d'enregistrement. Cela peut paraitre impressionnant, mais il faut tempérer le propos. John Zorn a certainement composer le thème principal assez rapidement, mais l'enregistrement du disque est beaucoup axé sur une forme d'improvisation. Shanir ezra Blumenkranz se colle à la basse pour des lignes groovy et hypnotique (et quelques moment de bravoure au Oud), Cyro Baptista le suis aux percussions avec toute l'aisance qu'on lui connait (et les quelques plages uniquement aux percus sont magiques elles aussi), puis arrive john Zorn qui de son propre choix (et c'est clairement signaler) s'est mis au piano éléctrique ; Hormis le théme principal d'ouverture, on sent que ce dernier demeure en improvisation total, ne sachant quel note va succéder à la précédente, il le mentionne dans le livret, révélant une sorte d'auto-hypnose pour aboutir au résultat. Résultat qui de toute façon demeure absolument brillant. Un filmworks difficile à intégrer sur un sujet aussi grave, mais que le boss de Tzadik reussit avec une rapidité et une facilité désarmante. Peut être pas le plus marquant historiquement parlant, mais clairement un excellent exemple de la mécanique Zornienne en matière de travaux pour le 7eme art...
http://www.ecranlarge.com/article-details-574.php
Chose assez rare pour ne pas être signaler, le documentaire a largement été diffusé en Europe et en France, étant donné la gravité de son sujet : la montée de l'anti-semitisme à NY (et aux USA) aprés les attentats du 11 septembre. Diffusé en France sous le nom "les protocoles de la rumeur", le film fût notamment présenté au festival de Deauville et a connu la couverture de pas mal de médias généralistes. Je vous propose donc de ne pas trop m'étendre dessus à titre personnel, et de me concentrer uniquement sur la musique. Je laisse cependant deux liens disponibles ci dessous : une bonne critique du documentaire avec un compte rendu relativement détaillé, et une interview en Français de Marc Levin.
Sans le savoir, beaucoup de monde ont entendu une musique originale de John Zorn au sein du documentaire. "Une évidence de confier le travail à John" selon le réalisateur. "Une de ses meilleures expériences" selon Zorn, comme à peu prés tous les filmworks ceci dit en passant. Ce dernier décida de créer deux thèmes principaux, qui seront repris ensuite de manière différente afin de tenter de couvrir les différents lieux et communautés visitées au sein du documentaire. Le compositeur avait une vague idée de la trame sonore, et aprés accord avec Levin, composa le disque en 20 minutes quelques jours avant la session d'enregistrement. Cela peut paraitre impressionnant, mais il faut tempérer le propos. John Zorn a certainement composer le thème principal assez rapidement, mais l'enregistrement du disque est beaucoup axé sur une forme d'improvisation. Shanir ezra Blumenkranz se colle à la basse pour des lignes groovy et hypnotique (et quelques moment de bravoure au Oud), Cyro Baptista le suis aux percussions avec toute l'aisance qu'on lui connait (et les quelques plages uniquement aux percus sont magiques elles aussi), puis arrive john Zorn qui de son propre choix (et c'est clairement signaler) s'est mis au piano éléctrique ; Hormis le théme principal d'ouverture, on sent que ce dernier demeure en improvisation total, ne sachant quel note va succéder à la précédente, il le mentionne dans le livret, révélant une sorte d'auto-hypnose pour aboutir au résultat. Résultat qui de toute façon demeure absolument brillant. Un filmworks difficile à intégrer sur un sujet aussi grave, mais que le boss de Tzadik reussit avec une rapidité et une facilité désarmante. Peut être pas le plus marquant historiquement parlant, mais clairement un excellent exemple de la mécanique Zornienne en matière de travaux pour le 7eme art...
http://www.ecranlarge.com/article-details-574.php
jeudi 13 janvier 2011
MARIA RADUCANU - Ziori
C'est avec une grande satisfaction que j'alimente la serie Oracles (dédiés aux travaux des femmes dans la sphère des musiques expérimentales) de ce nouveau volume. Premier disque officiel de Maria Raducanu sur Tzadik (et 8eme de sa discographie selon les commentaires), vocaliste roumaine de renom. Les 11 titres présent sur ce "ziori" s'articule autour du blues, du fado (chant mélancolique portugais généralement accompagné par des instruments à cordes pincées) et d'improvisation. Je ne suis pas un fervent des oeuvres vocales pures (voir les oeuvres Mycale, Muna zul, etc sur ce même blog). Mais dés que j'ai vu que la chanteuse avait eu la rude bonne idée d'engager Marc Ribot à la guitare sur tous le disque, j'ai su que ce dernier allait tenir la baraque à frites. La subtilité de Ribot tient au fait qu'il a su se mettre au service de la voix de la roumaine, et non Maria qui couvre le jeu impeccable de gratte. Cette guitare sombre, profonde, parfois tendu, c'est un véritable délice des oreilles (Ribot est vraiment l'un des meilleurs gratteux du monde). Puis il y la voix de la chanteuse qui s'éxecute en roumain : nous sommes vite happé par cet univers lyrique qui comporte autant de passages tristes que torturés. "Ziori" est l'un des meilleurs chapitres de la série Oracles qui m'ait été donné d'entendre. Son minimalisme lyrique et le jeu de guitare devrait plaire aux amateurs du label new yorkais...
mardi 11 janvier 2011
ARNOLD DREYBLATT - Who's who in central & east Europe 1933
Un projet datant de 1991, interprété sur scène jusqu'en 1997 un peu partout en Europe, réclamé sur disque par John Zorn en 1993 et qui voit le jour sur tzadik en 2010. Voila comment résumer chrono logiquement une oeuvre parmi les plus bizarres et étranges de la section Radical jewish culture. Pour vous la jouer assez simple (et sachant que je suis assez fatigué ce soir), c'est une oeuvre de spoken-word aussi riche vocalement qu'assez minimaliste (pauvre ?) musicalement. Basé sur un "who's who" couvrant l'Europe de l'est en 1933, ouvrage qu'Arnold Dreyblatt a dégoté en 1985 dans une librairie d'occasion à Istambul (ca va cherché loin tout de même). Le Who's who, livre archi connu qui a traversé le temps, couvrant la vie de "célébrité" plus ou moins voulu, avec différents degrés de notoriété. Le cas présenté ici concerne evidemment des personnes antérieur à 1933 en Europe de l'est. Un concept un peu barré, avouons le. Plusieurs vocalistes homme ou femme se succédent pour réciter des noms, raconter des histoires, faire du témoignage auditif, sur fond d'ambiant sonore vraiment désuet. Honnêtement, je n'ai pas trop accroché. Un chapitre anecdotique, je prefére largement le "animal magnetism" du même auteur sur le label New Yorkais...
Inscription à :
Articles (Atom)