dimanche 15 août 2010

JOHN ZORN - Duras : Duchamp

3eme disque sortis par John Zorn sur la composer series, destiné avant tout à ressortir ses archives de chamber music, montrant ainsi ses talents de compositeur contemporain. On est ici aussi pleinement dans la notion d'archives, puisque les compositions commencent à avoir plus d'une décénnie d'ancienneté.

Marguerite Duras est une écrivaine et cinéaste française, née le 4 avril 1914 à Gia Dinh (autre nom de Saïgon), alors en Indochine, morte le 3 mars 1996 à Paris, terrasser par l'alcool. Son œuvre se distingue par sa diversité et sa modernité qui renouvelle le genre romanesque et bouscule les conventions théâtrales et cinématographiques, ce qui fait de Marguerite Duras une créatrice importante, mais parfois contestée, de la seconde moitié du XXe siècle.
C'est en ayant à l'esprit les écrits romantiques de Duras (ainsi que la musique mystique d'Olivier Messiaen) que John Zorn composa la pièce "Duras" soit 3 livres et un épilogue qui regroupe un peu plus d'une demi heure de musique. Composé en 1996, on y retrouve 6 musiciens habitués de Tzadik : Mark Feldman, Erik Friedlander, et Genovia Cummins au violon et violoncelle, Jim Pugliese et Christine Bard aux percussions, et Anthony Coleman/John Medeski respectivement au piano et à l'orgue. L'une des pièces les plus belles de la composer series, hypnotique, ambiant, rituelle, qui vous fait voyager dans un univers sombre et reposant.

Marcel Duchamp (1887-1968) est un peintre, plasticien, homme de lettres français, naturalisé américain en 1955. Inventeur des ready-made au début du XXe siècle, sa démarche artistique exerce une influence majeure sur les différents courants de l'art contemporain.
C'est en 1997 que John Zorn enregistre la composition alter-ego de "Duras" qui se nommera "étant donnés" qui a pour inspiration les travaux du peintre français. Beaucoup plus courte (13 minutes), seulement trois musiciens (Pugliese/Friedlander/Feldman), et une pièce beaucoup plus expérimentale avec des percussions trés variés (chaines, tambour, verres, etc...), beaucoup de bruits couplé au violon et donc un coté noisy qui contraste avec l'ensemble. Dans les deux cas, de magnifiques hommages à des figures culturelles françaises qui l'ont marqué, John Zorn offrait au début de Tzadik un magnifique chapitre de la composer serie.

edit (courtesy of 777, thanx to him...) : "Etant Donné" est une installation de Duchamp (ami et influence de John Cage, Man Ray et de Joseph Cornell, entre autres), et c'est surtout la dernière pièce qu'il réalise secrètement durant une vingtaine d'années, alors que tout le monde le croit retiré du monde de l'Art. Vous en trouverez une reproduction, mise en scène de façon particulièrement pertinente, derrière le cache noir du boitier CD. C'est aussi une photographie de lui qui illustre l'intérieur du boitier de "Dictée/Liber Novus".

6 commentaires:

  1. Do you post links or is this a private blog? I need a French lesson. Thanks.

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  2. Coucou,
    "Etant Donné" est une installation de Duchamp (ami et influence de John Cage, Man Ray et de Joseph Cornell, entre autres), et c'est surtout la dernière pièce qu'il réalise secrètement durant une vingtaine d'années, alors que tout le monde le croit retiré du monde de l'Art.
    Vous en trouverez une reproduction, mise en scène de façon particulièrement pertinente, derrière le cache noir du boitier CD. Voyeurisme, quand tu nous tient...
    C'est aussi une photographie de lui qui illustre l'intérieur du boitier de "Dictée/Liber Novus".
    "Marcel Duchamp est peut-être l'esprit le plus intelligent de la première moitié du XXè siècle" a dit de lui André Breton.
    Tout de suite, ça impose le respect !
    Merci de continuer ce blog malgré les aléas que tu as eu. C'est important.
    Amicalement...

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  3. @wightdj : No more links, on John Zorn's request. sorry...

    @777 : Ben merci à toi, j'apprend toujours plein de choses grâce à toi et je t'en remercie...je rajoutes même un edit tiens...

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  4. Très bon disque pour ma part, après je trouve que le "Troisieme Livre" ressemble un peu trop au "Louange à l'immortalité de Jésus" de Olivier Messiaen (dernière partie du Quatuor pour la fin du temps). Sinon merci d'avoir créé ce blog, j'y passe régulièrement mais c'est bien la première fois que j'écris un commentaire...
    Peut-être avez vous vu John Zorn récemment à Marciac? Il y a quelques vidéos sur youtube de ses récentes prestations...
    Bonne continuation!
    Maxime

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  5. Merci pk pour l'ajout !
    Je joint un lien vers une vidéo où l'on voit l'installation "Etant Donné : 1. La chute d´eau / 2. Le gaz d´éclairage" (son p'tit nom en entier).
    http://www.youtube.com/watch?v=nzMznyyLwyM

    Pour ce qui est de la ressemblance avec "Louange à l'Immortalité de Jésus", Anonyme, tu as entièrement raison. Mais qui s'étonnera d'un nouvel hommage à Messiaen de la part de Zorn (La "Louange" était déjà reprise sur Grand Guignol, et dans les textes accompagnant ses CD de la Composer Series, Zorn en parle assez régulièrement).

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  6. @ maxime : j'ai pas eu la chance d'aller à Marciac à cause du boulot, mais voila une impression d'une amie qui y était...


    sinon, le concert était énorme! (bon en premiere partie, c'était avishai cohen , c'était chiant comme la mort, mais ça valait le coup d'attendre). Donc on a eu le droit a un melange de the dreamers, o'o, quelques morceaux de the gift je crois bien. Evidemment présenté comme du easy listenning par les programmes et tout, et ça pas été le cas. Zorn dirigeait encore plus que d'habitude, c'était super agreable, les morceaux en devenait differents des versions albums. Et puis on a eu le droit a du gros bordel pendant les morceaux tout peace, des especes de chaos bruitistes, des attentats sonores bien jouissifs (pas mal de gens qui sont venus voir la premiere partie se barraient petit a petit, donc on a pu se mettre bien devant). Bref, du bon, du grand, du beau John zorn. 3 rappels sympas avec le public en furie, et le dernier rappel, il sort son sax et c'est partie pour un petit quart d'heure d'electric masada (je crois que c'etait le morceau lilin), avec zorn qui dirige, des solos de Baron trop fou et marc ribot a donf.

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