dimanche 7 février 2021

JERRY HUNT - SongDrapes

 

Jerry Hunt est né en 1943 à Waco, Texas. Jeune musicien talentueux au piano, il fait ses classes avec Jack Ruby, pianiste houleux de strips clubs. Fondateur de sa propre église par correspondance à l'age de treize ans, il devient trés vite un adepte de l’ésotérisme, un fervent des croyances mystiques, des rituels exotiques, de l'approche spirituel des sciences modernes et de la vision d'Aleister Crowley. Aprés l'université, il travaille comme pianiste en 1969 et commence des performances dans des concerts de musique contemporaine. Il devient consultant technique pour des sociétés de productions de films et de vidéos et travaille avec plusieurs directeurs musicaux. A coté de ça, il développe de plus en plus la vision d'un shaman moderne : il commence la construction de ses propres instruments électroniques, et il devient un pionnier de la musique électronique en live, et ceux bien avant l'apparition des samplers commerciaux, des logiciels d’éditions de musiques et des ordinateurs. Il continue de tenter de développer sa vision les années suivantes avec des performances live avec différents artistes comme Karen Finley, Maria Blondeel et le compositeur Joel Ryan. Jerry Hunt restera cependant très confidentiel : seulement deux disques verront le jour en 1979 et 1992. Il meurt fin 1993 d'un cancer, et c'est après sa mort qu'on découvre une partie de sa vision musicale. Tzadik exhume en 1999 les enregistrements nommé "Song drapes", dont une partie seront joué live au Kitchen, un lieu de performance expérimental à NY en 1992 (il y a fort à parier que Zorn était dans l'assistance) avec la récitante Karen Finley que l'on retrouve sur 5 titres du disque. L'atmosphère de cet album est folle : de la musique electro-acoustique bien débridé, certainement joué sur des instruments modifiés ou bien directement sortis des entrailles des "machines" de Jerry Hunt. Les instrumentaux sont absolument envoûtant, la performance de Karen Finley est quand à elle possédée : elle vit son texte à fond. Plusieurs instrumentaux méritait cependant egalement des textes : Zorn a donc envoyé en studio Shelley Hirsch (qui amène un peu plus de musicalité parfois, elle chante plus qu'elle ne parle) sur quatre titres et l'incontournable Mike Patton sur un titre, ou le lascar le transcende, pour devenir une beauté expérimentale. Beau chapitre qui s'inclut à 100 % dans la composer serie, on est clairement dans l'avant garde musicale...

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