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dimanche 23 mars 2025

ANTHONY COLEMAN TRIO - Sephardic tinge

 

Seconde référence historique de la Radical Jewish culture sortis en 1995, qui allait donner le ton sur quasi 20 ans de disques divers et variés avec comme point commun l'identité juive. 

Pochette Arty comme on l'aime, certainement un resto marquant pour Anthony Coleman et John Zorn, deux amis de longue date qui se sont toujours soutenus l'un l'autre. Le pianiste est apparus sur quelques game pieces de Zorn, tandis que le boss de Tzadik lui offrait l'opportunité de continuer à s'exprimer sur son nouveau label new yorkais à l’époque (Coleman était déja apparus sur le label japonais précédent chapeauté par Zorn, Avant). Ayant grandis dans un quartier doménicain de Brooklyn, le musicien voulais s'éloigner à tous prix du Klezmer, LA musique emblématique de l'identité juive. Il parle dans le livret d'influence cubaine et latine, etc. A l'écoute du disque, on les cherche encore un peu, si on résume en version bête et méchante, il s'agit d'un disque de Jazz en mode trio Piano/Batterie/Basse. Les compositions avaient écrites pour être interprété dans un festival Radical jewish culture, ces festivals même ou Zorn composera son premier disque "Kristalnacht". Pas con, Zorn demande à la section rythmique de son nouveau groupe de Jazz de l'époque, Masada, d'allait aider son vieux pote pour l'enregistrement qui a lieu en décembre 93 et janvier 94. Hors quand tu as Greg Cohen et Joey Baron dans tes rangs, tu sais que l'ensemble va être solide. C'est la cas avec ce cool disque de jazz qui multiplie les ambiances diverses, toujours avec une grande classe. J'ai mis pas mal d'années à me procurer ce disque, je comble les trous petit à petit, et je me suis retrouvé dans l'est village dans les 90's le temps d'une quarantaine de minutes...

dimanche 16 mai 2021

ZAKARYA - Greatest hits

 

Dernier disque en date du quatuor Zakarya, qui remonte déjà à une dizaine d'année, en 2011 donc. Il y a deux pièges à éviter avec ce disque. Premier point, son titre qui peut paraître trompeur, on pourrait croire à un best of de la période Tzadik fort de la présence de quatre disques complet sur la radical jewish culture, il n'en est rien, aucun titre des albums précédents n’apparaît. Second point, étant donné son tracklisting hautement humoristique (une parodie juive de titres très connus, je vous laisse consulter), on aurait pu croire à un recueil de covers en mode accordéon musclé, il n'en ait rien non plus, il s'agit belle et bien de nouvelles compositions. Sinon, retour au fameux klezmer jazz-core, plus rock que jamais puisque je me suis réécouté la disco complète pour la découverte de ce chapitre. J'ai trouvé le disque vraiment super, le groupe était arrivé au summum de son art et de sa formule : une section rythmique solide, des riffs de grattes bien senties, ce fameux accordéon musclé qui se ballade le long des titres et qui demeure le fils conducteur. Gros feeling rock comme je disais, tirant parfois vers le punk, parfois vers plus de lourdeur, mais c'est toujours une vrai réussite. Belle pochette arty made in Tzadik, comme toujours. Hélas, le groupe semble avoir un peu disparu des écrans radars, je n'ai du moins rien trouvé sur la toile...Peut être l'ultime témoignage des strasbourgeois donc, ils peuvent être fier de cette dernière offrande (puis le nom des titres vous feront forcément sourire...)

dimanche 11 avril 2021

KOBY ISRAELITE - Is he listening ?

J'avais été conquis par le premier album de Koby Israelite sortis en grande pompe dans le giron de Tzadik : le multi instrumentiste allait ensuite bénéficier d'une exposition supplémentaire en s'attelant à s'occuper du book of angels de John Zorn et en offrant un volume 4 détonnant. Le second album de 2004 souffrait d'un petit coup de mou et sa réécoute récente ne m'a pas plus marqué que ça. Quid de "Is he listening ?", troisième chapitre de Koby sur Tzadik et sortis en 2009. Je n'aurais mis que 12 ans à le savoir...Il ne faut pas oublier la mise en contexte : Koby Israelite est un muti instrumentiste de Londres, il ne joue pas moins de treize instruments sur ce disque et quelques potes viennent même l'aider avec des instruments plus exotiques ou quand il faut du nombre. Ensuite, le créneau du musicien a toujours été de bousculer les genres et les codes, en cela sa catégorisation de la radical jewish culture est quasi réductrice, tant on assiste à un cocktail musical détonnant. Je pense qu'il s'agit du meilleur disque de Koby de la série. Plus que jamais les fans de Mr Bungle période "california" devraient s'y retrouver car il y a encore plus de gros riffs metal que sur les autres. Riffs qui rencontre évidemment du balkan, du reggae, du klezmer, du jazz, des touches de classique et gypsy, avec une cohésion rare, une alchimie envoûtante, et un sens de l'humour débordant de fantaisie. La production est absolument canon d'ailleurs (il possède son propre studio à Londres) et l'ensemble sonne fort et limpide. Je suis content de terminer sur cette bonne note de la part de Koby Israelite, il n'a sortis qu'un seul album en 2013 puis plus grand chose par la suite et il semble s'être éloigné du label New Yorkais. Il reste cependant un super artiste créatif à découvrir via sa discographie sur Tzadik...   

mardi 23 mars 2021

JAMIE SAFT TRIO - Trouble

Après la création du jamie saft trio en 2005 pour interpréter le premier volume historique du book of angels, les trois musiciens décident de rempiler l'année suivante (sous l'impulsion de Zorn ou de Saft, mystère...) pour un disque intitulé "trouble" mais sous titré plus explicitement "The Jamie Saft trio plays Bob Dylan". Le concept est lâché, la photo de couverture est trés claire : le claviériste barbu est archi fan de Robert Allen Zimmerman, plus connus sous son nom de scène. D'origine juive, la présence du disque au sein de la radical jewish culture est donc pleinement justifié, même si le songwriter se convertira par la suite au christianisme. Saft justifie aussi dans les notes du livret l'existence de "trouble" par le fait que l'on se focalise souvent sur les paroles de Dylan, mais rarement sur la qualité intrinsèque de sa musique qui est pourtant brillante, sachant aussi qu'il savait souvent improviser en concert. Sur les huit titres présents, seulement deux comportent des paroles : Mike Patton se colle à une version tonitruante de la "ballad of a thin man" avec la verve habituelle qu'on lui connait, la ou le chanteur Antony se la joue crooner sur "living the blues". Le reste sera six titres instrumentaux brillants, particulièrement jazzy (peut être seul le dernier titre se distingue par son coté religieux). Greg Cohen est très solide comme à son habitude ; Ben Perowsky ne fait pas trop de bruit au sein de la downtown scene, mais ça reste un excellent batteur au feeling jazz incroyable (on se souvient du live au stone en compagnie de Zorn, Patton, Douglas, etc...). Jamie Saft est quand à lui à l'époque un regular du cercle Zornien : au piano, à l'orgue ou au clavier, il fait des ravages par une technique hors pairs. Je ne connais pas tous les originaux interprétés sur ce disque, ce qui m'a permis une approche trés neutre de ce volume jewish, le verdict tombe assez vite : on a affaire à un magnifique disque de Jazz, qui plaira autant aux initiés qu'aux néophytes de la carrière de Bob Dylan...
 

mercredi 25 décembre 2019

KRAMER - The greenberg variations

Kramer, un sacré lascar quand on repense à sa carrière et qu'on se renseigne un peu sur sa biographie. Il fait partie du premier cercle Zornien d'improvisation au tout début des 80's et il est resté un ami de John Zorn durant toutes ces décennies. C'est pour cette raison qu'il fait partie du roster de Tzadik et que se pointe ce second disque solo en 2003 certainement à la demande express de Zorn lui même (puisque Kramer a sortis beaucoup de disques via ces groupes ou en collaboration, mais très peu uniquement en solo, ce qui une grande habitude de Tzadik de demander à ses artistes de sortir un peu des sentiers battus). Outre les origines du compositeur, la présence de "The greenberg variations" sur la radical jewish culture tient surtout du fait qu'il rend hommage à l'un des grands sportifs outre atlantique à savoir Hank Greenberg qui est considéré comme "le Babe Ruth juif" et demeure un des meilleurs joueurs de baseball juifs de son temps. C'est lui que l'on distingue sur la pochette cosmique du disque d'ailleurs. Les 16 plages nous prouvent un gros travail de composition que Kramer a effectué seul durant 5 années, à une période compliqué ou il s'était tournée d'avantage vers le cinéma, et avait décidé de laisser tomber le business de la musique à cause de ses embrouilles avec la Knitting factory qu'il avait poursuivi en justice. C'est avec des synthés, claviers vintage, clavinet et mellotron que le disque est constitué de sonorités quasi féérique, on pourrait se croire quasiment dans un jeux vidéo d'heroic fantasy par moment. "The greenberg variations" est un chapitre enjoué de la RJC et tranche de manière radicale avec ses prédécesseurs, de par sa texture unique. Et kramer nous livre donc sa vision bien à lui de la musique juive, étonnante et hors norme...

mardi 24 décembre 2019

RICHARD TEITELBAUM - Golem

Un golem (hébreu : גולם « embryon », « informe » ou « inachevé ») est, dans la mystique puis la mythologie juive, un être artificiel, généralement humanoïde, fait d’argile, incapable de parole et dépourvu de libre-arbitre, façonné afin d’assister ou défendre son créateur.
Déjà mentionné dans la littérature talmudique, il acquiert une popularité considérable dans le folklore juif d’Europe centrale, où il est associé à la figure du Maharal de Prague et aux accusations de meurtre rituel envers les Juifs. Dans l’une des versions les plus populaires de sa légende, reprise par certains contes chrétiens, il naît de la terre glaise après que quatre sages, figurant les quatre éléments, ont pourvu sa matière informe de leurs attributs ; sur son front figure le mot emet (אמת, « vérité ») qui devient, lorsque sa première lettre est effacée, met (מת, « mort »), faisant retourner l’homme artificiel à la poussière. Selon la légende, le rabbin qui l’a conçu au XVIe siècle, était le Maharal de Prague nommé Yehudah-Leib, soit le rabbin Loew (Lowe en anglais). Son but était de défendre la communauté des pogroms. Il lui a donné la vie en inscrivant EMET(H) (אמת, vérité en hébreu et un des noms de Dieu) sur son front et en introduisant dans sa bouche un parchemin sur lequel était inscrit le nom ineffable de Dieu, parfois dit Hashem (Le Nom) pour ne pas le prononcer. Pour l'arrêter, il fallait effacer la première lettre (l'aleph) car MET(H)(מת) signifie mort. Le golem étant devenu trop grand pour que le rabbin pût effacer l'aleph, rabbi Loew lui demanda de lacer ses chaussures, ce qu’il fit. La créature se baissa et mit son front à portée de son créateur, le golem redevint ce qui avait servi à sa création : de la terre glaise. Une légende veut que le golem inactif soit entreposé dans la genizah (entrepôt des vieux manuscrits hébreux, il est interdit de jeter des écrits qui contiennent le nom du très-haut) de la communauté juive de Prague, qui se trouve dans les combles de la synagogue Vieille-Nouvelle de Josefov, qui serait d'ailleurs toujours scellée et gardée.

C'est en visitant la tombe de ce rabbin à Pragues en 1984 que Richard Teitelbaum eut l'idée de composer ce disque comme un opéra intéractif. Il a été enregistré en live le 24 février 1994 à Amsterdam dans le cadre d'un festival. Une chose est sure, les auditeurs ont du halluciné ce jour la devant la prestation des musiciens : quel disque étrange ! Elle devait d'ailleurs être autant auditive que visuelle, car des images étaient projetés pour mieux s'imprégner de l'histoire. Histoire qui raconte la création accidentelle du golem par le rabbin, qui sème par la suite le chaos et la destruction avant de disparaitre. Très difficile de décrire un tel ovni musicale, ça reste à découvrir. Pour aider, on donnera les musiciens en question : Shelley Hirsch qui fait la voix narratrice qui correspond aux fantôme du golem, malgré qu'un intervenant masculin s'occupe de sa voix en Yiddish : elle livre une sacré performance que ne renierait pas Mike Patton parfois. David Moss s'occupe de la voix du golem, grave et caverneuse, ainsi que de l'électronique et clavier. Richard Teitelbaum s'occupe du synthétiseur et autre sampler. On retrouve un violoniste et Georges Lewis au trombone ainsi que l'électronique et sampler aussi. Avec une telle formation, on se doute que le rendu ne sonnera en rien comme on a déjà entendu, le but premier de Tzadik à la base ! Et ce "golem" tient carrément la route, côtoyant les moments religieux mystiques (le fabuleux "cantorial choirs") et les moments de pure noise ("chaos and destruction"). Un disque fascinant à découvrir, et l'unique collaboration du compositeur avec Tzadik, ce dernier n'en sortant pas énormément non plus, et une prise de risque incroyable de la part du label de sortir cet opus en seulement 5eme chapitre de la radical jewish serie... 


dimanche 15 février 2015

DORA JUAREZ KICZKOVSKY - Cantos para una diaspora

Après une ennuyeuse première apparition avec un trio vocal nommé Muna Zul sur la série Oracles, l'une des trois membres, Dora Juarez Kiczkovsky, revient une dizaine d'années après pour sortir son second effort solo sur la radical jewish culture. Née en Israël, La chanteuse a suivis ses parents qui sont ensuite partis vivre au Mexique, ou elle réside toujours, tandis que sa famille est dispersé en Europe de l'est, Espagne ou encore en Argentine. Très active, elle a aussi composé les musiques de plusieurs pièces de théâtre, et fait plusieurs apparitions dans des films mexicains. Le but complètement dévoué de ce disque est de rendre hommage à l'arbre généalogique de sa famille en reprenant des chansons séfarades traditionnelles tout en les modernisant dans la forme, en gardant comme base le fond. Le titre du disque l'annonce sans équivoque, la diaspora juive étant la première dans l'histoire a avoir été reconnue. Sachant que je n'avais pas accroché son précédent trio, ce disque est plutôt une agréable surprise même si tous les morceaux ne se valent pas. La principale qualité reste la musicalité de l'ensemble, puisque plusieurs musiciens sont présent, guitare, percussions, basse, accordéon s'alterne, voir même plusieurs musiciens qui s'évertue à effectuer des acrobaties vocales pas loin de l'esprit du beat box. Dora est quand à elle une bonne chanteuse, un jolie timbre de voix, avec des chansons en yiddish ou ladino, selon les influences de la chanson interprétée. On pourra la rapprocher de Sofia Rei si certains ont besoin de repères. Ajoutez à cela une pochette ludique, une bonne humeur communicatrice, et vous obtenez un chapitre sympathique de la radical jewish...

dimanche 14 décembre 2014

ZEBRINA - Hamidbar medaber

Zebrina est un récent groupe qui nous provient du Canada et qui a sortis en 2014 son second album sur la radical jewish culture. Les compositions proviennent toutes de la tête pensante du groupe, Jonathan Feldman, qui officie également au Fender Rhodes et parfois à l'orgue. J'adore le son de cet instrument, je l'écoutes souvent avec beaucoup de plaisir, et étant fan de la musique des années 70, son utilisation est une habitude pour mes oreilles. Comme le dit la fameuse tranche noire du label : le groupe amène la musique juive dans le nouveau siècle avec ce "Hamidbar Medaber". L'autre grande force du groupe, avec une section rythmique classique (basse, guitare, batterie) et un percussionniste, c'est bel et bien la présence de Ben Goldberg, artiste Tzadik accomplis et fidèle de la famille Zornienne, sur tous les morceaux à la clarinette. L'interaction entre Feldman et Goldberg fait plaisir à entendre, ce sont eux qui porte le disque à bout de bras. On parlera donc effectivement de jazz moderne technique et inventif avec un touché jewish indéniable forcément renvoyé par les sonorités de clarinette, sans oublier parfois une touche exotica séduisante. Huit long titres extrêmement riche et assez long, des mélodies léchées à la pelle, des solos toujours bien senties, la présence de quelques instruments exotiques qui invitent au voyage, et des atmosphères souvent mystérieuses. Le disque est parfaitement digéré dans son ensemble, et ne part absolument pas dans tous les sens, le plus grand piège à éviter avec ce genre de musique qui brasse plusieurs styles. Un bel ouvrage à découvrir sur la section juive, on attend la suite avec impatience...

lundi 3 novembre 2014

HAGGAI COHEN-MILO - Penguin

Compagnon de route avec Omer Klein (qui a déjà vu quelques parutions sur Tzadik entre autres), voici le premier disque du bassiste Haggai Cohen Milo pour le label new yorkais. Aucune surprise quand à sa signature, il fait partis intégrant de ses musiciens de Brooklyn qui intègre parfaitement la grande "famille" de la radical jewish culture, à savoir cette jeune génération de musiciens juifs qui cherche à insuffler un souffle nouveau sur la musique juive, peu importe leur background musical. La force de ce "Penguin" est avant d'avoir réunis un bon casting de musiciens talentueux pour une formation alternant les guitaristes et les saxophones (alto ou soprano), batterie, Shanir Ezra Blumenkranz au Oud et Haggai lui même à la basse/contre basse. Neuf titres très riches et complexes, dépassant tous les cinq minutes. On sent qu'il y a eu un gros travail sur les arrangements et les grands axes de la composition, rien ne semble laisser au hasard. Des sonorités parfois trituré aux guitares mais néanmoins captivante, des passages basse/batterie légitime étant donné l'instrument du compositeur, et un rendu sonnant majoritairement comme du jazz, mais toujours avec cette "jewish touch" si chère à la section principale du label Tzadik. Pochette mystère intrigante, et un bon volume attrayant sortis en 2014. En attendant la suite avec grand plaisir...

dimanche 5 octobre 2014

TY CITERMAN - Bop kabbalah

Première incursion du guitariste Ty Citerman pour le label Tzadik, à la demande expressive de John Zorn, comme d'habitude serait t'on tenter de dire. Le compositeur possède cependant déjà plusieurs groupes (Gutbucket, The collapse quartet) mais Bop Kabbalah est un nouveau quatuor avec des membres de Gutbucket afin d'explorer les racines juives des musiciens à travers la composition et l'improvisation. Les instruments associés sont assez atypiques, à savoir la collision entre guitare, batterie, trompette et clarinette basse. Le résultat donne une mixture assez étrange et parfois dérangeante entre du rock débridé, du Klezmer en mode pilotage automatique, ou du jazz qui ferait sa Bar Mitzvah. Durant huit titres plus ou moins long, la musique se déroule dans des moments plus ou moins bruitistes selon si l'improvisation prend le dessus ou non. Mais malheureusement, l'ensemble manque d'impact, de cohérence et d'inspiration pour donner un vrai disque surprenant. Le combo joue en plus sur des rythmiques assez hachées, dans le plus pur réflexe jazz, mais l'instrumentation ne suit pas du tout et le rendu est vraiment bizarre . Cela n'enlève cependant rien aux musiciens qui eut sont très bons et qui font preuve d'une bonne cohésion de groupe. On notera aussi un excellent titre qui sort du lot d'une dizaine de minutes, "exchanging pleasantries with a wall", lunaire, énigmatique et envoutant à souhait. Je n'ai peut être pas trop accroché à l'association de ces instruments, mais cela demeure un avis très personnel. Je vous conseille donc d'y jeter tout de même une oreille si vous êtes amateur de la radical jewish culture...

vendredi 2 mai 2014

DAVID SOLID GOULD vs BILL LASWELL - Dub of the passover

Si on reprend un peu l'historique de la radical jewish culture de Tzadik, on s'apercevra que le premier disque de David Gould pour le label "Adonai in dub" (sortis en 2001, kroniké sur ce site) était en fait une relecture dub et fumante de Jamie Saft pour le compte de Zorn, le disque originel "Adonai and I" ayant vu le jour sur un autre label. Evidemment, après la sortie de l'excellent "feast of the passover", on est à moitié surpris de voir ce "Dub of the passover" voir le jour, reprenant exactement le même concept qu'il y a dix piges. Et pour varier les plaisirs, c'est cette fois Mr. Bill Laswell qui s'y colle, et qui est certainement un des gars les plus légitimes pour ce genre d'exercice étant donné ces nombreuses incursions dans le milieu reggae-dub roots, et ses remix de Bob Marley, entre autres. L'album d'origine est déjà bien cool, Billou n'a pas eu besoin de faire des miracles dans ces "traductions dub" pour faire un solide album enfumé et aérien. De la grosse basse, de la reverb', des beats lents, de la caisse claire mode aéroport, des bidouillages électroniques et de la weed plein le cerveau, voila les ingrédient de la formule rodée et toujours réjouissante, surtout dans le cadre de Tzadik qui sort des disques dans ce genre tous les dix ans en fait...

samedi 23 novembre 2013

DAVID GOULD - Feast of the passover

Après un excellent premier disque datant de 2001 "Adonai in dub", voici le retour en grande pompe de David Gould, soit quasiment l'unique compositeur de reggae du label Tzadik (hormis quelques dérives de Jamie Saft parfois). Fête de la Pâque juive, le Séder est composé de 15 étapes durant lesquelles les participants chantent des psaumes et récitent des louanges à Dieu. Les Juifs se remémorent à cette occasion le passage de leur condition d'esclaves à celle d'hommes libres. Ce passage est aussi le symbole de celui de l'ange de la mort planant au-dessus des maisons des enfants d'Israël (soit le passage de la mort à la vie), de la traversée de la Mer Rouge par le peuple hébreux, de la constitution d'Israël en une nation, du solstice de printemps, etc. Gould a réarrangé ces chants avec le style reggae-klezmer qui le caractérise et les a enregistrés à Boston, Ithaca et en Jamaïque en compagnie d'un all-stars groupe comprenant entre autres des membres des Silvertones et des Ethiopians. Connexion parfaite entre la tradition juive et l'esprit Rasta, "Feast of the passover" est un superbe opus planant et trippant, parfait pour faire le dopesmoker et chiller en balochant la tête au rythme de grosse vibration reggae-roots...

dimanche 17 novembre 2013

BARBEZ - Bella ciao

Dan Kaufman, déjà auteur d'un excellent volume sur la radical jewish culture ("Force of light, chronique disponible dans la section) revient en 2013 avec un nouveau disque, cette fois çi plus vraiment en solo puisque c'est son groupe Barbez qui nous offre "Bella ciao" dans sa composition (on retrouvait déjà tous les membres sur le précédent). C'est en été 2009 qu'ait venus l'idée de ce disque lors d'un voyage à Rome, notamment après être passé dans une petite rue romaine qui portait les stigmates d'un attentat des partisans italiens contre un troupe de soldat nazis (dont 33 trouvèrent la mort) le 23 novembre 1944. Tous les détails de l'histoire sont dans le livret du disque, les représailles qui suivirent, les détails historiques, les inspirations, etc...Malgré que les juifs roumains ont été particulièrement marqué par l'holocauste, leur identité est restée bien distincte des différentes cultures juives séfarades et ashkénazes, c'est l'inspiration principale pour les mélodies et compositions du disque. Plusieurs poèmes de deux auteurs italiens (Paolo Pasolini et Alfonso Gatto) ont aussi été insérés dans la musique et récités sur quelques titres par des récitantes n'officiant pas dans Barbez. La cohésion, la sensibilité et l'inspiration du combo de Kaufman fait mouche sur les 11 titres présents, avec une atmosphère plus sombre et négative qu'à l'accoutumée dans la musique traditionnelle juive, mais avec toujours cette lueur d'espoir qui en font un sympathique volume de la série...

samedi 26 octobre 2013

DEVEYKUS - Pillar without mercy

Nouveau venus dans le giron de Tzadik, voici un groupe qui m'a vraiment interpellé avant même sa sortie car la vision proposé m'a franchement intrigué. Dan Blacksberg est la tête pensante du projet, il possède déjà à son initiative plusieurs groupes (Electric Simcha entre autres), mais celui çi risque de franchement marqué les esprits de par son audace et son originalité. Le jeune compositeur découvre la musique juive traditionnelle par le biais de Frank London, que tous les amateurs de Tzadik connaissent bien. Il a alors ensuite l'idée de mélanger le genre avec un autre genre musicale n'ayant pour le coup rien à voir : le Doom metal.
Je connais pour le coup assez bien ce genre, puisque je gravite plus à la base dans une sphère rock. les deux références cités sur la tranche Tzadik (Earth et Sunn O))) ne font pas vraiment de doom-metal (qui est nettement plus rythmique), ils sont les fers de lance de ce qu'on appelle le Drone, style pour initiés basé principalement sur la lourdeur et la vibration de riffs de guitare, utilisant la répétition et la puissance du son pour créer un magma sonore (parfois) destructeur. Dan Blacksberg a donc recruté une formation rock traditionnelle (deux guitares, une basse, une batterie), la touche juive hassidique se fera donc par son intermédiaire via le trombone, joué ici à pleine puissance et qui accompagne toutes les phases des 6 longs titres (hormis quelques passages bidouillages Noisy que ne renierait effectivement pas le duo O'Malley/Anderson). L'ensemble sonne t'il cohérent ? oui. Mille fois même. Jamais on a entendu pareil déluge sonore. La touche juive est noyé au milieu des riffs parfois écrasants proposé par le quatuor. Mais ce disque est un voyage incroyable dans une vision unique. Dan Blacksberg signe donc avec Deveykus (le nom de la formation) un grand disque pour le coup complètement en marge avec la Radical jewish culture (Jamie Saft s'y était essayé avec son "Black Shabbis"). J'ai adoré, et je trouve la pochette superbe et en parfaite adéquation avec la musique proposé, c'est dire !

samedi 21 septembre 2013

JAMIE SAFT - Breadcrumb sins

Second disque de Jamie Saft sortis sur Tzadik à l'époque, 2 ans après le premier "Sovlanut" qui était vraiment très bon dans son genre. Très honnêtement, il n'y aura pas besoin d'en faire des caisses quand au lien entre les deux albums, "breadcrumb sins" s'inscrit dans la parfaite continuité de son prédécesseurs, avec toujours ce mix improbable d'ambiance juive, chœurs quasi-religieux, dérives Noisy et base rythmiques Dub ou Drum n' bass. Décrit comme ça, on a évidemment beaucoup de mal à se l'imaginer en tête. Mais à l'écoute des 9 titres, tout semble cohérent, et d'une clarté absolu. On retiendra ce superbe "blood on the door" avec le chanteur Antony, les deux compositions avec sa femme, et surtout ce groove lancinant qui fait que sans nul doute le lascar doit fumer des joints taille bombardier ! Sortis en 2002, et toujours dispo un peu partout, notamment sur Tzadik qui met un point d'honneur à mettre à disposition tous les nombreuses références du label, même les plus vieilles, ce qui est vraiment une aubaine...

vendredi 13 septembre 2013

GARY LUCAS - Busy being born

J'avais kroniké le second disque de Gary Lucas il y a déjà quelques années (disponible dans cette même section) et me souvient avoir été complètement bluffé par ce guitariste incroyable, dans le giron de Captain Beefheart et prof de guitare de Jeff Buckley. Son premier disque pour Tzadik était pourtant sortis deux ans plus tôt, en 1998, soit trois ans seulement après la création du label. Le fait que Lucas vive à NY depuis les années 80's et qu'il soit ami avec John Zorn a du modifier la donne, on retrouve d'ailleurs ce dernier sur les deux disques. "Busy being born" (d'après une citation de Bob Dylan) est un tribute aux chansons pour enfants, reprise à la sauce juive et guitaristique. Car si il y a batteur sur quelques titres, Greg Cohen à la contrebasse de temps en temps, John Zorn sur deux titres qui couine, c'est avant tout la guitare magique de Gary Lucas qui nous fait frémir. Il faut bien comprendre que le lascar est un monstre de l'instrument, on se demande souvent si il n'a pas 12 doigts, sa rapidité d'exécution a pour égal sa virtuosité, et son jeu est absolument sublime. Pas moins de 17 titres ce bouscule sur ce disque, tout plus ou moins essentiels, qui font de ce volume un "old school" essentiel du label new yorkais...

lundi 5 août 2013

ROBERTO RODRIGUEZ - El danzon de Moises

J'ai toujours beaucoup apprécié ces différentes œuvres sur Tzadik, je suis donc très content de compléter cette lacune du site en faisant la kronik du premier disque de Roberto Rodriguez sortis en 2005 en grande pompe sur la radical jewish culture. Natif de Cuba, immigrant très jeune aux USA, Roberto signe ici un vibrant hommage à la communauté juive qui est resté vivre au pays, aux racines de ses parents, et à toute une partie de son passé. John Zorn a du certainement lui pousser au cul pour sortir "la danse de Moise" (il lui en sera reconnaissant par la suite, ni quittant jamais Tzadik), Susie Ibarra, sa femme, a du l'encourager aussi, on la retrouve aux percussions. Un pléiade de musiciens de la downtown scene sont d'ailleurs présents (Brad Jones, Marcus Rojas, Ted Reichman, Mark Feldman, une section cuivre, et la clarinette magique de David Krakauer pour le crédit Klezmer garantie). Sans être pourtant un disque traditionnel à 100 %, le Klezmer s'entremêle ici avec des touches latines et cubaines pour créer un brillant mix d'une musique nouvelle, rencontre de deux identités culturelles fortes. Au final, un superbe premier chapitre qui préfigure le meilleur à venir, en plus de sa gentillesse (il m'a toujours soutenu a titre personnel), Roberto Rodriguez demeure un compositeur hors pair, il le prouve facilement tout au long des neufs titres présent ici...

samedi 3 août 2013

OREN AMBARCHI / Z'EV - Spirit transform me

Bien qu'il ait été techniquement collègue de labels sur Touch et Tzadik depuis de nombreuses années, la rencontre entre les deux hommes a eu lieu à Londres le 23 novembre 2006 et c'est Z'ev qui proposa une collaboration que l'on retrouvera deux ans après sur la radical jewish culture avec pochette ésotérique et sympathique proposé par ce dernier. J'aime beaucoup l'œuvre d'Oren Ambarchi dont je possède pas mal de disques, tapant souvent dans un ambiant classieux et recherché. Je suis en revanche beaucoup plus hermétique à l'œuvre de Z'ev, percussionniste chamanique pénible qui peut se vanter d'avoir sortis un des plus mauvais disque sur le label New Yorkais. La rencontre s'avère comme je l'attendais : pas aussi pénible que prévus, mais pas transcendantale pour autant. Trois grandes plages de vibrations dronesque proposé par le guitariste australien, et accompagné par la percussionite aiguë, martiale, industrielle et tribale de Z'ev. Le coté "bricole" du disque est par contre surprenant : les percussions ont été enregistré en 1982 (!!), la batterie en 1991 par Jon Wozencroft (illustrateur confirmé du label Touch), puis grâce à des transferts de fichiers par l'intermédiaire de Stephen O'Malley (oui, les deux gaillards sont aussi dans le giron de Southern lord), ils ont pu mettre au point "Spirit transform me". A l'instar du premier disque d'Ambarchi sur Tzadik, voici un disque vraiment radical qui plaira plus aux fervents de noise/drone pure et dure, mais mérite tout de même l'écoute si les vibrations sonores ne font pas peur...

OREN BLOEDOW / JENNIFER CHARLES - La mar enfortuna

Artiste présent dans la downtown scene depuis le début des 90's, le couple Jennifer Charles / Oren Bloedow (couple à l'époque, aujourd'hui séparé à la ville) a sortis à partir de 1995 une poignée de bons disques avec leur groupe Elysian fields, que je recommande sans aucun soucis. Évidemment, John Zorn devait les connaître depuis un bon moment, et les a branchés en 2001 pour créer un groupe alternatif qui pourrait explorer leurs racines juives en reprenant des chansons sépharades traditionnelles à leur sauce. Un classique dans le processus de la radical jewish culture, beaucoup de disques de la section ont vu le jour avec ce procédé. Pour le coup, une vrai bonne idée de la part du gourou new yorkais, tant ce premier disque est une réussite. 10 titres sont sélectionnés, deux composés par Oren Bloedow, les autres issus de répertoire underground dont il est difficile de retrouver l'origine. Un parquet de musiciens de la downtown aguicheur, puisque le duo semble avoir pas mal de copains dans le milieu, on retrouve donc en vrac Roberto Rodriguez aux percus, Steven Bernstein à la trompette, Ted Reichman à l'accordéon, Jamie Saft aux claviers, Kenny Wollesen et Ben Perowsky aux batteries (voila pour les tzadik regular), et d'autres. Puis il y a toujours la voix sensuelle et envoûtante de Jennifer Charles, et ça, ça n'a pas de prix...

lundi 29 juillet 2013

TIM SPARKS - At the rebbe's table

Après "Neshemah" et "Tanz", mais avant le dernier en date "little princess" (qui remonte déjà à 2009 cependant), Tim Sparks a sortis un troisième disque en 2002 avec une pochette complètement immergé dans la tradition. On retrouve donc son jeu au picking à la guitare assez incroyable, on se demande réellement si il n'a que dix doigts parfois. Sparks y reprend donc trois titres de Naftule Brandwein (déjà !), des chansons traditionnelles sépharades, hassidiques, yéménites, klezmer, et même une chanson de John Zorn issus du répertoire du premier masada songbook (et repris aussi sur le filmworks IX). Rendez vous pris le 21 janvier 2002 au studio avatar de NY avec Greg Cohen à la basse et Cyro Baptista aux percussions comme lors de "Tanz". Et surprise, john Zorn se pointe également avec Marc Ribot (qui a pris une guitare classique sèche) et Erik Friedlander au violoncelle, les invitant à la session d'enregistrement pour donner plus de corps aux compositions. Avec le toucher de Ribot (qui se distingue en discret mais efficace accompagnateur) et le violoncelle envoûtant et lyrique de Friedlander sur quelques titres, "At the rebbe's table" s'impose en seulement 11 titres comme un des meilleurs volumes proposé par Sparks sur la radical jewish serie, son absence manquait cruellement à ce blog (comme tant d'autres a coup sur, mais j'y travaille...)